DJI Mavic 4 Pro : le test d’un drone à triple caméra en classe C2 européenne
Après les Mavic 3 déclinés en de nombreuses versions, voici le Mavic 4 Pro. Ce nouveau drone à caméra stabilisée de DJI est marqué avec la classe européenne C2 et un volume sonore maximal de 83 dB. Ces indications sont très discrètes, placées sous l’appareil – elles déterminent les conditions dans lesquelles ce drone peut être utilisé en Europe.
Notez que le Mavic 4 Pro m’a été prêté par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement. Si vous êtes familier avec Helicomicro, vous constaterez que ce test emprunte énormément au test du DJI Air 3S. Pourquoi ? Tout simplement parce que les deux appareils partagent beaucoup de points communs.
La vidéo
Si vous voulez voir la vidéo en évitant les lags et la compression de YouTube, vous pouvez télécharger la version originale 4K/60 ici. Notez que vous pouvez aussi télécharger des séquences brutes ici, et des exemples de photos brutes là.
Le look ?
Le Mavic 4 Pro conserve la même couleur grise que la plupart des appareils de DJI. Il repose, comme les autres modèles du constructeur, sur des bras repliables qui facilitent son transport. A savoir : le Mavic 4 Pro s’allume automatiquement en dépliant le bras arrière droit.
Les dimensions et le poids ?
Le Mavic 4 Pro mesure 25,7 x 12,5 x 10,7 cm replié, et 32,9 x 39 x 13,6 cm déplié (hors hélices). L’appareil pèse 729 grammes sans sa batterie, laquelle ajoute 331 grammes. Il pèse par conséquent 1060 grammes avec sa batterie, en ordre de vol. C’est assez lourd, surtout pour évoluer en France puisqu’il dépasse la limite des 800 grammes (voir les implications dans le paragraphe La Minute réglementaire).
Les hélices ?
Ce sont des modèles de 10,5 pouces . Elles sont pliables, équipées d’un système d’installation rapide et d’un système de détrompeur bien pratique : vous ne pouvez pas monter les hélices au mauvais endroit même si vous n’êtes pas attentif.
Car il y a les hélices CCW destinées à tourner dans le sens contraire de celui des aiguilles d’une montre, marquées de bandes courbes oranges. Et il y a les hélices CW, qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, marquées de bandes courbes grises. Elles sont dotées d’une extrémité en caoutchouc, sans doute pour limiter le volume sonore.
Fragiles…
Cette extrémité un peu flexible est fragile : elle ne tient pas sur une touchette avec des branches d’arbre, par exemple. Le Mavic 4 Pro peut-il voler avec des hélices dont le bout a sauté ? Le principe de précaution est recommandé : il faut changer les hélices quand elles sont endommagées.
Cela dit, j’ai volé avec des hélices ayant totalement perdu leurs pointes sans expérimenter de problèmes, ni de vibrations, ni de volume sonore plus élevé.
Le volume sonore ?
Le marquage de classe C2 est accompagné de la puissance sonore maximale, notée 83 dB. L’appareil est relativement silencieux… en fait tout dépend des conditions de vol.
Lorsqu’il est en stationnaire ou qu’il descend, ou qu’il se bat contre le vent, il est assez bruyant. En revanche, quand il monte ou qu’il accélère, il produit un chuintement assez discret. A 200 mètres environ, on ne l’entend quasiment plus.
L’application ?
Pour le retour vidéo et les réglages de l’appareil, comme pour ses autres appareils grand public, DJI a choisi son logiciel DJI Fly. Au moment de mes essais, le Mavic 4 Pro n’était compatible qu’avec deux radiocommandes : la DJI RC 2 et la nouvelle DJI RC Pro 2. Ce sont deux modèles avec écran intégré, sous système d’exploitation Android mais sur lesquelles il n’est pas possible d’installer des logiciels additionnels.
DJI Fly est une application opérationnelle, assez efficace à l’usage, mais très simpliste face à l’application DJI Pilot 2 des drones « professionnels » (ou même DJI GO 4 pour ceux qui se souviennent de ce logiciel).
La radiocommande DJI RC Pro 2 ?
Le Mavic 4 Pro est compatible avec la radiocommande RC Pro 2 équipée de son propre écran. Un bel écran, d’ailleurs, très lumineux y compris en plein soleil, qui mesure 17,7 cm de diagonale (7 pouces). Cet écran est monté sur un bras et deux charnières, il recouvre intégralement la façade avant de la radiocommande lorsqu’il est plié.
En tirant sur l’écran, on le déplie : il se soulève et le mécanisme déplie automatiquement les deux joysticks ! Avec les réglages par défaut, la radiocommande s’allume automatiquement lorsque l’écran est soulevé. Lorsque l’écran est rabattu, la radiocommande passe en mode veille pour économiser la batterie. En remontant l’écran, elle est opérationnelle instantanément !
A noter qu’il y a un bouton on/off sur la tranche avant de l’écran quand on désire éteindre définitivement la radiocommande. Sympa et plutôt efficace.
L’écran de la RC Pro 2 ?
Une fois l’écran déplié, il passe au-dessus des joysticks. Il est possible choisir son inclinaison. Mieux encore : il peut basculer verticalement pour présenter l’écran en mode portrait – parfait pour shooter des images avec la nacelle inclinée à 90° en mode portrait !
En plus des deux joysticks, la façade avant ajoute une molette, un bouton 5D, un curseur à 3 positions pour choisir le mode de vol, une touche Pause/RTH, et une touche de retour au menu précédent (Android). A cela s’ajoutent 5 LED qui témoignent du fonctionnement de la radiocommande et de l’état de sa batterie.
Pour utiliser la radiocommande RC Pro 2 ?
Il faut déplier les deux antennes. Elles pivotent uniquement vers le bas, faisant aussi office de support pour la radiocommande. A l’arrière de la radio, il y a aussi un bouton photo (avec une position mi-course pour la mise au point automatique), un bouton vidéo, et deux molettes. Sous la radiocommande se trouvent deux boutons notés C1 et C2. Il y a aussi une trappe pour accueillir un dongle cellulaire 4G. Il faut retirer deux petites vis cruciformes pour y avoir accès.
Sur la tranche avant, il y a une trappe pour une carte mémoire microSD, un connecteur USB-C pour la recharge de la batterie et la connexion avec un ordi, ainsi qu’un connecteur HDMI Type A.
La DJI RC 2 dispose d’un GPS intégré. La batterie intégrée dans la radiocommande est une 2S non amovible, elle offre une autonomie de 4 heures environ.
Les deux joysticks sont en mode 2 par défaut, les gaz sont à gauche. Mais il est possible de passer en mode 1 (gaz à droite), en mode 3 (variante du mode 1) ou de personnaliser les commandes (mais pas de les inverser).
Le logiciel DJI Fly permet de personnaliser le bouton 5D en façade avant, les molettes de la façade arrière, et les boutons C1 et C2 sous la radiocommande. La molette sert uniquement à gérer l’exposition (EV) et les boutons sur la façade avant ne sont pas modifiables.
La radiocommande n’est pas connectée automatiquement à Internet. Il faut pour cela soit être connecté à un point d’accès wifi, soit au partage de connexion d’un smartphone. Ou bien avec un dongle cellulaire 4G à installer dans la trappe à l’arrière.
A noter que DJI Fly permet télécharger de (petites) cartes à l’avance, utilisable hors ligne (dans le menu Profil/Paramètres).
Cette radiocommande fonctionne sous Android, et elle laisse accéder partiellement à l’installation d’applications. Partiellement parce que le store Google Play n’est pas disponible. Mais il est possible d’installer des applications si les apk sont disponibles en téléchargement via le navigateur web Firefox. J’ai pu installer Whatsapp par exemple, APK Pure, ainsi que des applications météo. Soyez prudent en installant des apk, il y a toujours un risque de tomber sur des apps malveillantes.
La compatibilité de la DJI RC Pro 2 ?
Elle fonctionne avec le Mavic 4 Pro, mais aussi avec le Air 3, le Air 3S, et le Mini 4 Pro, indique DJI Fly – mais je n’ai pas essayé. Le point commun de tous ces appareils ? Ils reposent sur la technologie DJI O4+. La DJI RC Pro 2 pèse 744 grammes : elle est assez lourde, surtout si vous comptez la prendre en balade.
A noter que l’écran n’est pas protégé et pourtant très exposé pendant le transport. C’est donc à vous de le sécuriser. Il est probable – et souhaitable ! – que des accessoiristes proposent rapidement des protections pour cet écran. Les antennes ne semblent pas très résistantes, en tous cas elles sont très exposées également quand elles sont dépliées, figées vers le bas…
La protection du Mavic 4 Pro
Le Mavic 4 Pro est équipé d’une protection de la nacelle et ses caméras, sous la forme d’un accessoire en plastique fumé transparent et d’un élastique. Elle couvre aussi les capteurs situés sous l’appareil et bloque les hélices.
Elle est très facile à retirer, mais il faut des gestes plus précis pour l’installer… c’est un peu casse-pieds à faire. En particulier, il faut veiller à ce que la nacelle soit droite pour clipser la partie avant et que les hélices soient correctement repliées pour accrocher l’élastique. Il n’est pas recommandé de s’en passer : elle permet de regrouper les hélices et de maintenir la nacelle pour le transport. Elle pèse 53,8 grammes – c’est peu mais c’est un surpoids dont il faut tenir compte quand on porte le Mavic 4 Pro sur de longues distances.
La batterie ?
C’est un nouveau modèle spécifique au Mavic 4 Pro, une Li-ion de 4S 17,2 V avec des cellules à 4,3 V, 6654 mAh, pour une énergie de 95,3 Wh. Elle entre à l’arrière de l’appareil, maintenue par deux clips. Elle dispose d’un bouton qui sert à l’allumage du drone (pression courte puis pression longue comme d’habitude chez DJI), et d’indicateur de l’état de charge par une pression simple, avec 4 LED témoins.
Le décollage ?
Comme d’habitude avec les drones de DJI, il est possible décoller en touchant l’icône sur la gauche de l’écran de DJI puis en effectuant une pression longue sur l’écran. Le Mavic 4 Pro lance les moteurs, décolle et se fige en stationnaire à 1,2 mètre du sol environ.
L’autre méthode consiste à croiser les joysticks pour démarrer les moteurs puis à pousser les gaz pour décoller. A noter qu’il est recommandé de déplier les hélices avant de démarrer les moteurs. Dans le cas contraire, le Mavic 4 Pro peut gigoter assez fort à l’allumage des moteurs.
Le pilotage
Le Mavic 4 Pro est un appareil ultra assisté, dont la stabilisation en vol repose sur de nombreux capteurs… et sur l’expérience de DJI, riche d’une dizaine d’années ! Le résultat est un pilotage particulièrement facile, avec un appareil qui répond bien aux sollicitations du pilote, qui sait rester tout seul en vol stationnaire, en extérieur comme en intérieur.
La stabilité est exemplaire même en présence de vent fort. J’ai pu voler avec de fortes rafales et par temps de pluie et de neige (ce que je ne recommande pas). Je n’ai pas eu d’alerte de vent fort, en revanche le brouillard et la neige perturbent les capteurs de proximité, comme nous allons le voir…
Subtilités…
A noter que l’appareil opère automatiquement un virage quand on demande une rotation sur le yaw. C’est efficace pour des vols souples mais cela empêche, par exemple, d’effectuer une rotation à 360° à plat sur une ligne droite. DJI Fly permet de régler gain et expo de la radiocommande, de quoi affiner les réglages pour un pilotage en souplesse ou, au contraire, nerveux.
DJI Fly n’affiche pas de boussole ni de carte par défaut. Mais si vous touchez l’icône en bas à gauche, vous obtenez la carte. Une autre pression affiche la boussole. Une autre encore affiche la caméra de détection des obstacles. Pour obtenir la carte sur la radiocommande DJI RC Pro 2, il faut qu’elle soit connectée à Internet ou que les cartes aient été téléchargées au préalable.
Par défaut, l’appareil est verrouillé pour ne pas dépasser 120 mètres au-dessus du point de décollage. Mais il est possible de pousser cette valeur à 500 mètres dans les réglages, et même jusqu’à 1000 mètres s’il n’y a pas de zones interdites. Bien ou pas bien ? Parfait pour la liberté de chacun, mais attention, il incombe au pilote de respecter la réglementation… Pour en savoir plus sur la limite des 120 mètres, je vous propose ce post. Pour la limite des 1000 mètres de hauteur, ce post vous donne les explications… Elles sont destinées au Air 3S, mais c’est le même principe sur le Mavic 4 Pro.
Vitesse
En mode Sport, j’ai atteint 98 km/h avec le Mavic 4 Pro… mais uniquement avec le vent dans le dos. En faisant face au vent, même modéré, le Mavic 4 Pro n’a pas dépassé les 75 km/h.
Pour assurer la conformité à la classe C2, le Mavic 4 Pro dispose d’un réglage basse vitesse. C’est le mode Cinéma : par défaut la vitesse horizontale est de 2,8 m/s, soit 10,1 km/h, et les réglages ne permettent pas d’aller plus vite. A noter que la vitesse en mode Sport, le plus rapide, est de 90 km/h par défaut, mais peut être poussée dans les réglages à 97,2 km/h.
Détection des obstacles…
Le Mavic 4 Pro s’appuie sur 6 capteurs optiques fisheye (3 au-dessus, 3 en dessous) sensibles en basse luminosité, un ToF (infrarouge) et un LiDAR (sur le bras avant droit) pour assurer une détection des obstacles dans toutes les directions ! Selon DJI, la détection fonctionne de 50 cm jusqu’à au moins 24 mètres vers l’avant, 22 mètres vers l’arrière, 21 mètres sur les côtés, 18 mètres vers le haut et 17 mètres vers le bas.
La présence d’obstacles est matérialisée par des arcs de cercle de couleur à l’écran, le rouge indiquant une proximité un peu trop importante, ainsi que des indicateurs affichés sur le radar, beaucoup moins visibles.
L’évitement des obstacles peut être activé en mode Freinage (le drone s’arrête lorsqu’il y a un obstacle sur son chemin), ou activé en mode Contournement. Dans ce cas, il se débrouille pour contourner l’obstacle et poursuivre son chemin. Il y a deux options de contournement : Normal ou Agile. Il peut aussi être désactivé, et cela peut être important, nous allons le voir.
Ca fonctionne, l’évitement des obstacles ?
Oui, le Mavic 4 Pro est très efficace pour détecter des obstacles. Il se débrouille même pour percevoir de petites branches dénuées de feuilles et des câbles ! La détection est plus efficace vers l’avant que dans les autres directions. La raison ? Comme sur le Air 3S, c’est la présence du LiDAR ! Ce détecteur basé sur des mesures laser a besoin de peu de lumière pour fonctionner – il est donc efficace en très faibles conditions de luminosité !
Pendant tous les vols d’essais durant lesquels j’ai confronté le Mavic 4 Pro à des obstacles de face, il n’a jamais failli, même confronté à de petites branches et à des vols en présence de fils de poteaux téléphoniques. C’est assez bluffant ! Pour les vols vers l’arrière ou sur les côtés, en revanche, pas de LiDAR. La détection est efficace, mais pas toujours. Attention, s’il aborde des obstacles sur les côtés ou en reculant, il est moins efficace…
Les mouvements de caméra sont beaucoup plus fluides en mode Agile, mais l’évitement est moins efficace puisque le drone effectue des mouvements plus souples, et le risque de chute est plus élevé. Le plus souvent, lorsqu’il a été confronté à un environnement particulièrement dense et complexe, le Mavic 4 Pro a cherché à trouver un chemin, mais il a abandonné le suivi lorsqu’il a perdu sa cible de vue.
N’oubliez pas que l’évitement d’obstacles est désactivé en mode Sport. La détection des obstacles est active lors de vols automatisés comme l’ActiveTrack, l’Hyperlapse, les Quickshots, etc.
Et c’est bien agréable, mais attention à ne pas trop lui faire confiance pour la détection sur les côtés, vers l’arrière, vers le haut et vers le bas – et les Quickshots se déroulent souvent en vols vers l’arrière ou les côtés.
Attention : en présence de brume ou de neige ! Lors de mes essais dans ces conditions météo, les capteurs du Mavic 4 Pro se sont entêtés à détecter des obstacles et à vouloir déclencher un atterrissage – ce qui est très désagréable pendant un vol. Il y a la possibilité de passer en mode Sport pour désactiver l’évitement des obstacles, mais mieux vaut rester dans le même mode et désactiver l’évitement des obstacles dans les réglages, ainsi que la détection d’obstacles vers le bas.
Les images issues des caméras d’évitement des obstacles ?
Sur le Mavic 4 Pro, DJI Fly affiche en continu ce que filment les caméras de détection des obstacles dans une petite fenêtre PiP (Picture in Picture). L’image est en noir et blanc vers l’avant, l’arrière, la droite ou la gauche : ce sont les différentes vues filmées par les caméras de détection des obstacles.
Astuce : cette vue apparait par défaut dans le coin bas gauche de l’écran, il est possible de la faire permuter avec la carte et le radar. Lorsqu’elle est affichée, vous pouvez faire une pression longue à l’écran dessus, puis la faire glisser. Elle restera sous la forme d’un fenêtre en surimpression, en plus de la carte ou du radar !
La vue vers l’avant est automatiquement activée quand vous avancez, la vue arrière quand vous reculez, les vues sur les côtés pendant les translations. Vous pouvez aussi forcer la direction de l’affichage à la demande. Cela permet de conserver un oeil sur l’environnement immédiat, à tout moment. Notez que cette image peut passer en plein écran à la demande. Avec un peu de pratique, on parvient à visualiser l’espace autour de soi avec l’aide du retour vidéo des caméras de détection, même si l’image est noir et blanc et perturbée par les hélices dans le champ.
Atterrissage à la main
Notez une fonction très intéressante si vous atterrissez dans la main (parce que le sol ne permet pas d’atterrir normalement) : il est possible de désactiver le positionnement optique et la détection des obstacles vers le bas. Dans ce cas, le Mavic 4 Pro ne remonte plus si vous placez la main dessous. Ca se passe dans DJI Fly, onglet Sécurité, Paramètres de sécurité avancés, Positionnement optique et détection d’obstacles. Attention, il est probable que le Mavic 4 Pro descende sans freiner à l’approche du sol, c’est donc à vous de gérer la vitesse…
RTH ?
Le Return To Home (RTH) ou retour automatique au point de départ est une fonction évidemment présente sur le Mavic 4 Pro. Elle se déclenche automatiquement en cas de batterie très faible – vous pouvez interrompre le processus en appuyant sur une touche de la radiocommande. Elle se déclenche aussi en cas de liaison radio défaillante, mais dans ce cas vous pouvez aussi la régler pour que le drone reste en stationnaire ou se pose. C’est à prévoir si par exemple vous comptez voler sous des arbres.
RTH nouvelle génération !
Le RTH tient compte des obstacles… avec beaucoup plus de réussite que sur les précédentes générations de Mavic. La raison ? Ce sont les outils de détection et d’évitement des obstacles, notamment le LiDAR. Le RTH du Mavic 4 Pro est bluffant. Imaginons que vous décolliez sous un arbre. Vous demandez un retour automatique au point de départ.
Le Mavic 4 Pro se débrouille pour suivre un itinéraire qui évite les obstacles et parvient à retrouver son chemin jusque sous l’arbre ! La plupart du temps, ça fonctionne – il y a un exemple dans la vidéo qui accompagne ce test : le Mavic 4 Pro passe entre des branches et évite des câbles téléphoniques pour aller se poser sous les arbres. Parfois la détection des obstacles interrompt le RTH, qui ne parvient pas à se dérouler jusqu’au retour au point exact, mais c’est rare. La précision des atterrissages automatiques est correcte, le point de retour est rarement décalé de plus de 30 cm de celui du décollage.
Le RTH dynamique ?
Par défaut, le RTH renvoie le drone vers le point de décollage ou la position de la radiocommande. Ces positions sont fixes, mais une alternative consiste à choisir le RTH Dynamique. Le principe ? Le point de retour du RTH est mis à jour constamment sur la position de la radiocommande. Une fonction bien pratique lorsque vous pilotez depuis un vélo, véhicule, un bateau… Ce réglage se trouve dans Sécurité, Actualiser le point de départ, et l’onglet Dynamique.
A noter que le RTH profite de la fonction RA, pour Réalité Augmentée : DJI Fly matérialise le chemin du RTH à l’écran avec un ruban vert. La réalité augmentée montre aussi, lorsque la caméra est orientée vers le bas, une icône de drone pour indiquer où se trouve l’appareil par rapport au sol. Elle affiche enfin une icône H pour montrer à tout moment du vol où se trouve le point de décollage – c’est tellement pratique quand on perd son orientation.
Le vol en stationnaire
Le Mavic 4 Pro est un drone capable de se maintenir tout seul en vol stationnaire. Il choisit automatiquement le meilleur outil pour optimiser la précision du positionnement : soit le GPS (il faut que la réception soit correcte), soit les caméras verticales (il faut être proche du sol, à moins de 14 mètres).
Le GPS fonctionne de nuit, mais les caméras verticales ont besoin de lumière, en revanche. A noter que le Mavic 4 Pro dispose d’une LED puissance orientée vers le bas. Vous pouvez l’allumer à la demande (en lui associant un bouton de la radiocommande), ou laisser le drone l’allumer automatiquement quand il juge nécessaire de le faire. Elle permet d’obtenir suffisamment de luminosité pour que les caméras verticales soient opérationnelles, même de nuit.
Le connecteur HDMI
La radiocommande DJI RC Pro 2 permet de diffuser le retour vidéo via un connecteur HDMI, avec le choix de la définition, jusqu’à 4K à 30 fps (mais la définition réelle est le 1080p). DJI Fly permet de choisir la diffusion en recopie de l’écran de la radiocommande, avec l’intégralité de l’interface de DJI, ou de préférer le simple retour de l’image sans aucune incrustation de télémétrie (les réglages sont dans les paramètres de DJI, onglet Transmission). Ce retour vidéo souffre d’une latence assez forte, il n’est donc pas destiné au pilotage, mais à la diffusion des images.
Le Mavic 4 Pro et les images ?
DJI a équipé le Mavic 4 Pro d’une nacelle stabilisée comprenant une triple caméra ! Elle repose sur 3 capteurs différents. La principale, Hasselblad grand-angle, s’appuie sur un capteur 4/3 de 100 mégapixels Quadbayer (25 mpix) avec une optique qui ouvre de F2.0 à F11, 28 mm. 4/3, c’était déjà la taille de capteur des Mavic 3 Pro et Classic, mais ils ne proposaient que 20 mégapixels !
La seconde caméra est équipée d’un capteur 1/1.3’ de 48 mégapixels Quadbayer (12 mpix) avec une optique F2.8, 70 mm, la troisième d’un capteur 1/1.5’ de 50 mégapixels Quadbayer (12,5 mpix) avec une optique F2.8, 168 mm pour de jolis zooms.
Les caractéristiques vidéo
La caméra principale Hasselblad du Mavic 4 Pro filme en 6K (6016 x 3384), C4K (4096 x 2160), 4K (3840 x 2160), 4K 9:16 (2160 x 3840) et 1080p (1920 x 1080) à 60, 50, 48, 30, 25 et 24 fps, ainsi qu’en C4K et 4K à 120 fps. La caméra intermédiaire filme en 4K, 2,7K 9:16 (1524 x 2704) et 1080p à 60, 50, 48, 30, 25 et 24 fps, ainsi qu’en 4K à 120 fps. La caméra téléobjectif filme en 4K, 2,7K 9:16 et 1080p à 60, 50, 48, 30, 25 et 24 fps, ainsi qu’en 4K à 100 fps.
Un outil à détection optique permet la mise au point automatique rapide. Dans le cas d’une mise à point manuelle, DJI Fly permet de visualiser la mise au point en colorant le décor en rouge (fonction Focus Peaking).
La compression ?
Sur le Mavic 4 Pro, DJI ne propose pas le ProRes d’Apple. DJI Fly donne le choix le H.265 et le H.264/ALL-I. Pour faire simple ? Le H.265 ne traite pas chaque image, mais utilise les différences entre plusieurs images. Le ALL-I compresse chaque image.
Les avantages et inconvénients du H.265 : la compression est plus forte et les fichiers vidéo sont de plus petite taille, mais l’occupation du processeur à l’enregistrement et à l’affichage des vidéos est supérieure. Les avantages et inconvénients du ALL-I : la compression est moins destructrice et le processeur moins sollicité, mais la taille des fichiers est plus importante.
En pratique, je n’ai pas perçu de différence de qualité entre le H.265 et le ALL-I (les professionnels de l’image auront sans doute un tout autre avis). En revanche, mon vieux PC est à la peine avec du 4K/60 en H.265, alors qu’il lit à peu près correctement du 6K/60 en ALL-I !
Zoom 1x VS zoom 24x

6x (optique) 24x numérique
La caméra Hasselblad est grand-angle, et peut zoomer en numérique jusqu’à 2,5x (elle est identifiée dans les données EXIF comme « Hasselblad L3D-100C »). La caméra intermédiaire filme en 2,5x et peut zoomer jusqu’en 6x numérique (« DJI FC9284 »). La caméra téléobjectif filme en 6x et peut zoomer jusqu’à 24x en numérique ! (« DJI FC9287 »).
Si vous comptez réaliser de belles images, restez en zoom optique, donc 1x sur la première caméra, 2,5x sur la seconde et 6x sur la troisième. Car le zoom numérique a le mérite d’exister, mais les images zoomées sont pixellisées et bruitées. Elles sont utilisables à but informatif (lire une plaque d’immatriculation ou un panneau à grande distance par exemple), mais pas pour revenir avec de belles images.
A savoir : en mode Normal, un zoom continu du 1x au 24x n’est pas possible puisqu’il faut passer manuellement d’une caméra à une autre. Mais le mode Explorer permet un zoom continu… avec toutefois une saccade disgracieuse lorsque DJI Fly passe d’une caméra à une autre.
10 bits pour plus d’informations
Le Mavic 4 Pro code les images en 10 bits pour profiter d’une large palette de couleurs. Cela permet d’obtenir un ciel bleu sans dégradés visibles, par exemple. DJI Fly propose de filmer en mode Normal : les images sont reconstituées en couleurs naturelles (autant que possible) avec un traitement HDR qui permet d’obtenir des textures même dans les zones de l’image surexposées et sous-exposées. Il y a aussi le mode HLG (Hybrid Log-Gamma, qui combine un HDR destiné à des téléviseurs compatibles et un flux vidéo qui fonctionne sur tous types de téléviseurs.
Les amateurs de belles images préféreront les modes D-Log ou D-Log M. Les deux sont des profils de couleur qui permettent d’obtenir une plage dynamique étendue pour profiter de plus de détails dans les images. Les deux sont à utiliser impérativement avec un logiciel de post-production pour les « développer » – sans quoi ils sont « flats », c’est-à-dire affichés avec peu de couleurs et de contraste. Le mode D-Log est le plus universel pour satisfaire les plus exigeants, le mode D-Log M est plus facile à étalonner.
A noter que la fonction Color Display Assist permet de profiter de couleurs plus naturelles sur le retour écran que celles trop « flat » (ternes) quand on filme en D-Log et D-Log M. Pour mes essais, j’ai utilisé le pack de Lut Atmospheria de Stéphane Couchoud pour gérer la colorimétrie des images et donner du relief à mes séquences.
La stabilisation
Le bloc comprenant les trois caméras est stabilisé sur 3 axes. Cette stabilisation mécanique est épaulée par une stabilisation numérique, gérée automatiquement par l’appareil. Je n’ai noté aucune faille dans la stabilisation, y compris dans des situations difficiles comme de fortes bourrasques de vent, ou en mode Sport. Y compris aussi lorsque le zoom est activé ! Cette nacelle offre une amplitude de 90° vers le bas (pour pointer vers le sol), et de 70° vers le haut pour voir le ciel !
A savoir aussi : par défaut, le Mavic 4 Pro adapte la vitesse d’inclinaison de la nacelle à la focale. Cela permet des mouvements rapides en grand-angle, et beaucoup plus lents en zoom 6x par exemple. Ce réglage peut être retiré dans les paramètres.
Pour passer la nacelle en mode portrait (vertical), il suffit de toucher l’icône de bascule dans DJI Fly. Ou, sur la radiocommande DJI RC Pro 2, de faire pivoter l’écran de 90° ! C’est immédiat, pratique, et cela permet de profiter du retour vidéo sur l’intégralité de l’écran. Il y a une limitation tout de même en mode portrait : la caméra ne peut s’incliner que de 10° à 0°. Par conséquent, il n’est pas possible de filmer ou photographier avec la caméra qui pointe vers le sol en mode portrait.
La rotation…
La nacelle permet une rotation à 360° lorsqu’elle pointe vers l’avant, ce qui permet de simuler un tonneau avec le drone. Avec la combinaison de la touche C1 et de la molette de droite, on peut faire tourner la caméra dans le sens des aiguilles d’une montre de 400°, et dans le sens contraire de 40°. Soit une amplitude de 440° ! Cela permet de shooter des images comme si le drone était sur le dos, par exemple, ou de filmer un tonneau (alors que le Mavic 4 Pro reste à plat).
Oui mais… Si la caméra est parfaitement horizontale (0°), sa rotation est limitée à -40° à 66° (en mode paysage). Il faut l’incliner vers le bas d’au moins 1° pour obtenir l’amplitude de 440°. A partir de 31°, l’amplitude chute à -40° à 84°, puis diminue encore plus si la caméra est inclinée vers le bas. Elle chute aussi dès qu’on incline la caméra vers le haut. Bref, la rotation complète n’est possible que dans certains cas.
Piloter la rotation de la caméra n’est pas facile, encore moins si on doit aussi piloter le drone en même temps. Cette fonction de rotation est-elle pertinente ? Gérée manuellement, non, pas vraiment. Mais les fonctions Quickshot Tourner et Hyperlapse avec une rotation, que nous verrons plus loin, permettent d’en profiter de manière plus efficace.
La qualité des vidéos ?
Les images tournées avec le Mavic 4 Pro sont particulièrement belles, même en laissant l’appareil se débrouiller avec des réglages automatiques. Bien sûr, c’est en choisissant vos propres paramètres par rapport aux conditions de shooting que vous obtiendrez les meilleurs résultats.
La meilleure qualité s’obtient en filmant en D-Log ou D-Log M avec un travail de colorimétrie en post-production avec un logiciel de montage vidéo. Pour vous faire votre propre opinion, téléchargez des séquences brutes pour étudier leurs caractéristiques.
Les photos

6x (optique) 24x numérique
Le Mavic 4 Pro shoote ses clichés avec la caméra grand-angle en 25 mégapixels dans une définition de 6144 x 4096 pixels, et en 100 mégapixels en 12288 x 8192. Avec la caméra zoom 2,5x, il shoote en 12 mégapixels dans une définition de 4032 x 3024 pixels, et en 48 mégapixels en 8064 x 6048 pixels. Avec la caméra zoom 6x, il shoote en 12,5 mégapixels dans une définition de 4096 x 3072 pixels, et en 50 mégapixels en 8192 x 6144 pixels.
Les formats 100, 48 et 50 mpix sont de type Quadbayer. Avec leur haute définition, ils permettent par exemple des impressions papier grand format, mais au prix d’une perte de détails sur les zones sombres. A savoir : la caméra Hasselblad shoote en 3:2 et 16:9, les deux autres en 4:3 et 16:9. Notez que les EXIF des photos contiennent les réglages de la caméra, mais aussi les coordonnées GPS et l’altitude (attention, ce n’est pas la hauteur).
Jpeg, RAW ou les deux ?
Le Mavic 4 Pro shoote en Jpeg, ou en RAW, ou en Jpeg et RAW simultanément (noté J-RAW dans l’interface de DJI Fly). Le Jpeg est pratique pour profiter des images sans traitement, avec une compression. Le RAW est efficace pour retoucher les photos avec un logiciel spécialisé. Les images, y compris en RAW, sont orthorectifiées pour un horizon plat même lorsque la caméra est inclinée.
HDR automatique
Notez que les photos Jpeg profitent d’un traitement automatisé des images façon HDR. Le résultat, discret pour ne pas dénaturer les images, est cependant suffisant pour « déboucher » des zones sombres. La fonction est particulièrement efficace pour réussir des photos avec une partie très lumineuse et une autre dans l’ombre. Un traitement est appliqué sur certaines photos pour améliorer leur qualité en assemblant plusieurs images automatiquement – DJI Fly l’indique à l’écran.
HDR manuel ?
Il est possible de shooter une photo unique, ou 3 ou 5 clichés en AEB pour une exposition différente (avec un écart de 0,7 EV) dans le but de réaliser des images HDR avec un logiciel spécialisé. Une fonction permet de shooter des photos automatiquement à intervalles réguliers pendant le vol, entre 5 et 60 secondes. Pratique pour réaliser de clichés en se concentrant sur le pilotage. Il peut aussi réaliser des clichés en rafale pour capturer des scènes rapides.
Le Mavic 4 Pro et les conditions de faible luminosité ?
DJI a travaillé sur le capteur grand-angle du Mavic 4 Pro pour qu’il donne satisfaction même lorsqu’il est confronté à des conditions de faible luminosité. De nuit, par exemple ! Même avec les réglages sur Auto, les vidéos et les photos de nuit sont plutôt réussies.
En France, l’intérêt est très relatif puisque les vols de nuit sont interdits en catégorie Ouverte – pour mémoire la nuit aéronautique débute 30 minutes après le coucher du soleil et s’achève 30 minutes avant son lever.
Peut-on ajouter des filtres ?
Oui, DJI commercialise des filtres spécialement prévus pour le Mavic 4 Pro, ceux des autres drones de DJI ne sont pas compatibles. Les fabricants spécialistes vont également proposer leurs filtres ND, PL, etc.
Récupérer les images ?
Il y a plusieurs outils pour utiliser les images filmées et photographiées par le Mavic 4 Pro. Le premier, c’est la fonction QuickTransfer, qui établit une liaison wifi entre le drone et un smartphone. Parfait pour récupérer rapidement des séquences et des photos pour les publier sur les réseaux sociaux.
Il est également possible d’extraire la carte mémoire du Mavic 4 Pro pour la lire sur un ordi. Enfin, le Mavic 4 Pro peut être connecté en USB-C sur un ordi. Une fois allumé, il offre l’accès à sa mémoire intégrée et à la carte mémoire (s’il y en a une insérée).
Les fonctions automatisées
Le Mavic 4 Pro propose les fonctions Quickshot, qui permettent de réaliser des séquences simples et automatisées : le Dronie, la Fusée, le Cercle, la Spirale, le Boomerang. Ces Quickshots sont réalisables en 4K et 1080p, en 30 ou 60 fps, en couleurs Normale, HLG ou DLog-M, HMG avec un zoom 1x ou 2,5x. Il y a aussi Asteroïde, uniquement en 1080p, 30 fps, couleur Normale, sans zoom.
Une nouvelle fonction Quickshot fait son apparition sur le Mavic 4 Pro : Tourner. Elle exploite la faculté de la caméra à effectuer une rotation à 360°. Le principe ? Vous indiquez dans quel sens doit aller le drone (avant ou arrière), quelle rotation (180°, 360°), la distance à parcourir et la durée du vol. L’appareil exécute sa fonction tout seul, pour un effet tonneau intéressant. Tourner est utilisable en 6K, 4K, 1080p, à 30 ou 60 fps, en couleurs Normale, D-Log ou DLog-M, HLG, avec un zoom 1x, 2,5x et 6x.
Un regret : cette fonction Quickshot pourrait donner de beaux résultats en passant au travers d’environnements resserrés, comme un chemin en sous-bois, un enchainement de portes, un tunnel. Mais elle est interrompue si le Mavic 4 Pro détecte un obstacle, même lorsque l’évitement des obstacles est désactivé.
La fonction MasterShots
Elle permet de réaliser des enchainements de séquences automatisées pour proposer une petite vidéo. Sympa, mais on se lasse assez rapidement des choix de DJI Fly. Mieux vaut réaliser ses propres séquences.
Les suivis FocusTrack ?
La fonction FocusTrack permet de sélectionner une cible à l’écran et de fixer la caméra pour qu’elle filme dans sa direction. Soit centrée, soit légèrement décentrée à la demande en forçant la rotation du drone. Pour indiquer la cible, il suffit de l’entourer avec le doigt à l’écran. Ou, si elle est reconnue par DJI Fly, en touchant la croix verte qui la matérialise. La mise au point est effectuée automatiquement sur la cible, pour qu’elle ne soit jamais floue.
FocusTrack est à la base de la fonction Spotlight (Projecteur) qui permet de piloter en laissant le Mavic 4 Pro jouer le rôle du cadreur. Elle fonctionne vraiment bien, d’autant qu’il est possible de décentrer le sujet pour un effet plus naturel. Il y a aussi la fonction POI (Point d’intérêt) : le drone tourne en cercles au-dessus de sa cible, même si elle se déplace. Ces fonctions sont opérationnelles avec les deux caméras, mais on note parfois des mouvements parasites avec les zoom 2,5x et 6x. A noter que FocusTrack ne fonctionne pas en zoom numérique 24x.
Et puis ActiveTrack !
C’est aussi une fonction dérivée de FocusTrack : le drone suit sa cible. Ou la précède, ou la suit de côté, voire de trois quarts. Pour régler la position du suivi, il suffit de l’indiquer à DJI Fly sur le petit schéma en bas à gauche de l’écran. La fonction est opérationnelle, avec une vitesse de suivi augmentée par rapport à celle du Mavic 4 Pro. Elle fonctionne en montée et en descente.
La bonne nouvelle, c’est que le suivi, de côté, par exemple, reste opérationnel en voiture jusqu’à une vitesse de 50 km/h. Si le sujet est masqué par le décor, par des arbres, la fonction de suivi continue à l’aveugle, mais s’interrompt si la cible disparait trop longtemps.
Et les obstacles ? Le Mavic 4 Pro les détecte… le plus souvent. De face, la détection est particulièrement efficace avec l’aide du LiDAR. Mais la fonction n’est pas infaillible pour la détection sur les côtés, l’arrière, le haut et le bas, c’est important à savoir si vous lancez le Mavic 4 Pro dans un suivi latéral en présence de nombreux obstacles. Comme toujours, ne laissez pas la détection des obstacles assurer la sécurité du Mavic 4 Pro, c’est à vous d’être attentif.
Suivi et réglementation
Le Mavic 4 Pro est de classe C2, il ne profite pas de la possibilité réglementaire de voler en mode suivi de sujet (qui est possible en classes C0 et C1). Par conséquent, lorsqu’il suit un sujet, il faut que le pilote du drone conserve l’appareil toujours en vue directe et puisse en reprendre le contrôle à tout moment.
Réglementairement parlant, il n’est donc pas autorisé de se faire suivre par l’arrière à pied, en vélo, en voiture (puisqu’on perd le drone de vue directe). Mais le suivi peut être pratiqué sur les côtés, depuis l’avant, si bien sûr le pilote est prêt à reprendre les commandes. L’avantage, c’est que la distance de suivi n’est pas limitée à 50 mètres comme en classes C0 et C1, et DJI assure d’ailleurs que le suivi est opérationnel jusqu’à 200 mètres environ.
Hyperlapse
Les Hyperlapse, ce sont des vidéos faites de clichés pris automatiquement à intervalles réguliers pour produire des séquences accélérées.
Elles donnent de beaux résultats avec des nuages, avec des bateaux – des objets qui bougent lentement. Il y a possibilité de régler l’intervalle de shooting, la durée de la vidéo, etc.
Il y a le mode Libre (vous pilotez manuellement), le mode Cercle (le Mavic 4 Pro tourne tout seul), le mode CourseLock (le Mavic 4 Pro vole dans une direction figée, sur une ligne droite) et le mode Waypoints (le Mavic 4 Pro vole selon des points préprogrammés).
A noter qu’il est possible de shooter des Hyperlapse avec la caméra Hasselblad (1x) et avec la deuxième caméra (2,5x). L’orientation du drone et donc de sa caméra est indépendante de la direction dans laquelle il vole. Il est également possible de cumuler l’Hyperlapse avec la rotation de la caméra (de la même manière que le Quickshot Tourner). La détection des obstacles fonctionne en mode Hyperlapse.
Dommage tout de même que l’Hyperlapse ne propose pas une stabilisation plus efficace des images, car en présence de vent, il est assez saccadé. Cela dit, DJI Fly stocke toutes les photos servant à créer la vidéo Hyperlapse, ce qui signifie que vous pouvez utiliser ces photos avec vos propres applications de création hyperlapse en ajoutant une stabilisation numérique plus efficace, par exemple l’effet Stabilisation de Premiere Pro d’Adobe.
Les Waypoints
C’est une fonction qui permet de faire voler le Mavic 4 Pro automatiquement selon des points de passages préprogrammés. Soit en effectuant un vol dont vous mémorisez les points-clés, soit en préparant un itinéraire dans DJI Fly avec l’aide d’une carte à l’écran.
C’est une fonction très sympa pour réaliser des vols à l’identique, à des moments différents. Elle manque toutefois de souplesse dans les actions possibles, ne permet pas de modifier les vols avec un éditeur sur PC / Mac, et n’offre pas de fonctions pour des prises de vues pour de la photogrammétrie.
Les aides à la prise de vues ?
DJI Fly permet d’activer des outils pour faciliter le contrôle des prises de vues. Par exemple les zébras qui mettent en évidence les zones surexposées, l’histogramme, le Focus Peaking aider à la mise au point manuelle.
Photogrammétrie ?
Les capacités photo du Mavic 4 Pro sont parfaites pour réaliser des photos géolocalisées, haute définition et avec beaucoup de contraste. Ce qui est dommage, en revanche, c’est que la fonction Waypoints ne soit pas suffisamment élaborée pour concevoir de véritables plans de vols destinés à des shootings pour la photogrammétrie.
Mais si vous avez le courage de le faire à la main, vous pouvez obtenir un résultat très convaincant. Les outils de détection des obstacles permettent de piloter autour d’une cible même si elle est entourée par une végétation ou des bâtiments très proches. Les images, en vidéo ou photos, sont prises en charge par des outils comme RealityCapture pour de la photogrammétrie ou Luma AI pour du NeRF…
Espérons que le Mavic 4 Pro soit pris en charge par le MSDK de DJI, qui permettrait à des éditeurs tierce-partie de proposer des logiciels alternatives à DJI Fly capables d’automatiser des vols pour le shooting de photos destinées à la photogrammétrie.
Le panorama Sphere
Le Mavic 4 Pro propose plusieurs types de fonctions Panoramas. La plus intéressante est la Sphere, une suite de 43 photos. L’appareil réalise la prise de vues en 50 secondes environ et le « stitching » logiciel en 22 secondes environ, soit un peu plus d’une minute en tout.
Le résultat est très satisfaisant, notamment parce que le ciel est pris en compte avec l’inclinaison de la caméra à 70% vers le haut. Les erreurs de jointure sont rares. DJI Fly produit des Spheres en 14400 x 7200 pixels. Pas mal, avec un logiciel comme Microsoft ICE ou PTGui, il est possible d’obtenir des images d’environ 33000 x 16000 pixels à partir des séquences de 43 photos shootées par le Mavic 4 Pro !
La fonction Sphere fonctionne avec la caméra 2,5x : elle prend 155 photos (!) pour réaliser le 360°. Mais elle se cantonne au shooting, qui dure un peu plus de 4 minutes : DJI Fly n’assure pas le stitching ni la production du 360°, c’est à vous de le faire avec un logiciel additionnel. La reconstruction avec PTGui et Microsoft ICE n’a pas fonctionné de mon côté. Jean-François Mestre (Aasdrone) a obtenu de meilleurs résultats avec Autopano Giga (mais avec du travail de retouche !)
Le panorama Libre
Si vous ne trouvez pas votre bonheur avec les panoramas automatiques, vous pouvez choisir le mode Libre. Vous indiquez la position en haut à gauche avec la touche C1 de la radiocommande, puis la position bas droite encore avec la touche C1, et vous lancez le panorama. Le Mavic 4 Pro s’occupe de réaliser les clichés et de produire une image haute définition en respectant les limites que vous lui avez indiqué. Simple et très efficace !

1x / 2.5x / 6x
Le panorama Libre est utilisable en zoom 1x, 2,5 x et 6x – et DJI Fly s’occupe de stitcher les images. A titre d’exemple un panorama Libre en 1x repose sur 6 photos, le même en 2,5x shoote 20 photos. Enfin, celui en 6x en prend 70 ! Le résultat du panorama Libre en 6x est vraiment sympa, avec une belle définition et des images très détaillées.
Les autres panoramas ?
Ils ne déméritent pas : il y a le 180°, un shooting de 21 photos, le Grand Angle fait de 9 photos, et le Vertical, avec 3 photos. Ils ne fonctionnent qu’avec la caméra Hasselblad grand-angle.
Notez que vous pouvez télécharger ici des exemples de photos et des différents panoramas, dans le but de les étudier pour vous faire votre propre idée et éventuellement les retravailler avec vos propres logiciels de stitching.
Et le GPS ?
Le positionnement GPS sur le Mavic 4 Pro repose sur le GPS (américain), sur Galileo (européen) et BeiDou (chinois) – Glonass (russe) n’est pas utilisé. Le « fix » GPS est rapide, même en environnements difficiles, et l’appareil capte rapidement suffisamment de signaux satellites. Il est possible de décoller sans que le GPS soit opérationnel, mais cela signifie que l’appareil ne sera pas capable de revenir tout seul au point de départ, ni de proposer les fonctions Quickshot, Mastershots, Hyperlapse, Waypoints, etc.
AirSense ?
DJI avait promis d’équiper tous ses appareils de plus de 250 grammes de la fonction AirSense. Promesse tenue avec le Mavic 4 Pro, puisqu’il dispose de cette fonction ! Pour mémoire, AirSense est un récepteur qui permet de détecter la présence d’aéronefs habités (avions, hélicoptères) équipés en ADS-B, d’être prévenu par un message à l’écran et d’une indication de la position sur une carte. Notez bien que AirSense est uniquement un récepteur de la proximité d’aéronefs habités : ce n’est pas une balise qui diffuse la position du Mavic 4 Pro.
La hauteur de vol ?
La réglementation impose au pilote de voler à 120 au plus du point le plus proche de la surface de la Terre. Vous le savez si vous lisez Helicomicro (voir ici), cela permet des vols à plus de 120 de hauteur par rapport au point de décollage ou à la verticale du drone – dans certaines conditions comme en montagne par exemple. La hauteur, par défaut, est fixée à 120 mètres au-dessus du point de décollage.
C’est la raison pour laquelle DJI autorise à dépasser 120 mètres de hauteur dans les réglages. Il permet de grimper jusqu’à… 1000 mètres au-dessus du point de décollage, sauf à certains endroits où le constructeur limite la hauteur à 500 mètres.
Altitude maximale ?
A ne pas confondre avec la hauteur de vol, l’altitude maximale est celle à laquelle DJI assure que le Mavic 4 Pro fonctionne encore correctement. Elle est de 6000 mètres… et je n’ai pas eu l’opportunité d’aller décoller depuis un sommet de 6000 mètres pour le vérifier. Mais cela signifie que vous pouvez envisager des vols en haute altitude, là où l’air se raréfie comme dans l’Himalaya ou les hauts plateaux d’Amérique du sud.
La résistance au vent ?
DJI assure que le Mavic 4 Pro tient avec des vents jusqu’à 12 m/s, soit 43 km/h. En pratique, j’ai utilisé le drone pendant les bourrasques annonciatrices d’un orage, manifestement supérieures à 43 km/h, sans qu’il ne soit déstabilisé ni que les images ne soient perturbées. En revanche, le Mavic 4 Pro devient très bruyant quand il se bat contre le vent.
Les NFZ ?
La géovigilance est une fonction obligatoire pour prétendre à la classe C2 : le constructeur doit s’assurer que le drone prévient son pilote à l’approche d’une zone interdite. Le Mavic 4 Pro est équipé de cette fonction, donc conforme aux requis européens. Il y a deux méthodes pour que la base des données de géovigilance soit à jour : laisser DJI Fly s’en occuper avec la mise à jour Flysafe, ou importer vous-mêmes les données Json du pays où vous volez (voir la méthode ici pour un Air 3, elle est semblable avec un Mavic 4 Pro).
Notez que DJI a abandonné la géobarrière qui interdit le décollage dans une zone interdite (voir ici). Plus de NFZ, donc, et le constructeur se cantonne au requis réglementaire : la géovigilance. Mais les messages de géovigilance, souvent répétés et à valider, sont parfois tellement invasifs qu’ils sont perçus comme une géobarrière. Ce n’est pourtant pas le cas : le Mavic 4 Pro décolle même dans une zone interdite, il suffit de valider le (ou les) message(s) d’avertissement.
Signalement électronique et identification à distance ?
Pour mémoire, parce qu’on finit par s’y perdre : signalement électronique et identification à distance sont deux requis réglementaires qui permettent aux forces de l’ordre de détecter et identifier votre drone lorsqu’il est en vol.
L’identification à distance est le requis européen, indispensable pour la classe C2… il faut donc impérativement aller indiquer votre numéro d’exploitant UAS dans les réglages de DJI Fly pour être en conformité avec la réglementation européenne. La procédure pour le faire avec le Mavic 4 Pro est décrite dans le paragraphe « La minute réglementaire ». J’ai vérifié avec l’application OpenDroneID que la diffusion de l’identification à distance était opérationnelle (elle l’est).

Le signalement électronique à distance est le requis franco-français pour les drones de plus de 800 grammes opérés en France. Puisque le Mavic 4 Pro est au-desus de la barre des 800 grammes, le signalement électronique à distance est activé automatiquement. Vous n’avez pas besoin de vous en préoccuper. J’ai vérifié avec l’accessoire SD20RL de Skyinnov que la diffusion du signalement électronique était opérationnelle (elle l’est).
La fonction Localiser ?
Elle permet de récupérer les dernières coordonnées connues du drone, et de faire « sonner » ses ESC. Le son est faible, mais il peut tout de même s’avérer salutaire pour retrouver un Mavic 4 Pro crashé dans un champ – si sa batterie n’a pas été éjectée.
L’autonomie ?
Avec la batterie du Mavic 4 Pro, DJI promet jusqu’à 51 minutes de vol dans des conditions optimales (32 km/h vers l’avant), et 45 minutes en stationnaire. Le constructeur est-il un peu trop optimiste ? Oui, comme souvent, mais les résultats sont tout de même très corrects.
En mode stationnaire, le Mavic 4 Pro tient presque 39 minutes avant d’indiquer que la batterie est faible et qu’il est temps de se poser. Il continue à voler pendant 5 minutes encore, mais il faut surpiloter en poussant les gaz pour éviter qu’il ne se pose automatiquement. Au bout de 44 minutes environ, il se pose définitivement.
En vol en cercles POI à vitesse max (donc vers le côté), l’autonomie est la même qu’en stationnaire. En mode Sport et gaz à fond, l’autonomie chute beaucoup, bien évidemment. A noter que le Mavic 4 Pro n’est pas compatible avec les batteries des autres drones de DJI.
La batterie peut aussi être chargée directement dans le Mavic 4 Pro en USB-C – comptez environ 1h30. La charge d’une batterie prend en revanche moins d’une heure en USB-C avec le chargeur à 3 batteries sur secteur (240 W) du kit FlyMore de DJI. Comptez environ 1h30 pour charger entièrement les 3 batteries sur secteur. Tout cela est plutôt satisfaisant !
A noter que le chargeur branché sur le secteur permet de charger 3 batteries simultanément (en commençant par le plus déchargée, et ne démarrant la charge simultanée que lorsque les 3 batteries sont à un niveau de charge équivalent). Le chargeur branché en USB-C charge les 3 batteries une par une. Sur l’exemplaire que j’ai testé, le chargeur 3 batteries ne disposait pas de la « fonction d’accumulation d’énergie », que l’on trouve par exemple sur le Air 3S.
Batterie et trappe
La batterie est solidement fixée, et se retire en pinçant deux boutons sur les côtés. Elle dispose de 4 LED pour indiquer l’état de la charge, et d’un bouton pour les allumer. Juste au dessus de la batterie se trouve un cache qui protège la trappe pour insérer une carte mémoire microSD, et pour la prise USB-C destinée à la charge de la batterie et à accéder aux données de la carte mémoire et de la mémoire interne.
Cette mémoire interne offre une capacité de 64 Go, pour 42 Go après formatage par DJI Fly, avec le Mavic 4 Pro de base. La version que j’ai testée est la 512 Go : elle embarque un SSD de 512 Go, qui offre 459,8 Go après formatage. C’est une capacité impressionnante, qui permet de se passer d’une carte mémoire microSD ! Sachant que des vidéos 4K ou 6K pèsent dans les 4 à 5 Go la minute, on peut espérer stocker plus de 1h30 de vidéo haute définition…
Attention toutefois, en cas de crash et sans retrouver le drone, vous perdez l’intégralité de vos images. Il peut être pertinent de stocker sur une carte microSD différente à chaque décollage lorsque vous réalisez des vols engagés, à risque.
Portée radio et vidéo ?
Le Mavic 4 Pro s’appuie sur O(cuSync)4+. La promesse de O4+ ? Ce sont des liaisons radio et vidéo à grande distance, une excellente stabilité, un retour vidéo en 1080p à 60 images par seconde. Le Mavic 4 Pro cache dans sa coque et ses bras 6 antennes (2 pour l’émission et 4 pour la réception).
Le retour vidéo, à l’usage ?
Le retour vidéo O4+ profite de la définition de 1080p : c’est très agréable et cela permet de voir des détails à l’écran. Les images sont assez fluides, pour un résultat très convaincant qui permet de piloter et cadrer les images de manière sereine.
La portée radio et vidéo ?
En vue directe, la portée radio et vidéo est excellente. Je n’ai pas tenté des vols longue distance puisque ce n’est pas autorisé par la réglementation. Posé au sol, le Mavic 4 Pro offre une liaison robuste à 2,5 km (sans obstacles)… même en orientant la radiocommande dans le mauvais sens. Lors de mes essais en vol, la liaison a particulièrement bien tenu y compris en présence de perturbations probables, et à côté d’une tour téléphonique que je sais être source d’ennuis !
Portée en 4G ?
Le Mavic 4 Pro est compatible avec le Dongle 2 cellulaire (voir le test ici) pour bénéficier de la fonction Transmission améliorée. Pour en profiter, il faut équiper le drone du dongle et d’une carte SIM avec abonnement 4G. Il faut aussi que la radiocommande DJI RC 2 Pro soit connectée à Internet, soit en wifi (sur point d’accès fixe ou celui d’un téléphone mobile), soit avec un autre dongle et une carte SIM avec abonnement 4G.
La trappe pour le dongle, sous le Mavic 4 Pro, est à retirer en ôtant 2 mini vis cruciformes. La trappe pour le dongle sous la radiocommande est à retirer en la déclipsant. Pour établir une liaison wifi, pas besoin de dongle, il suffit de passer dans les réglages de la radiocommande (avec un double swipe du doigt du haut vers le bas de l’écran), et de choisir un point d’accès wifi.
Pour activer la liaison 4G ?
DJI Fly reconnait automatiquement une carte SIM avec un abonnement. Astuce : il faut veiller à retirer le code de la SIM pour que cela fonctionne. Pour activer la liaison 4G, il faut cliquer sur l’icône 4G à l’écran et choisir Transmission améliorée. Autre méthode : aller dans les réglages Transmission, puis choisir Transmission améliorée. La qualité de la liaison 4G est indiquée par des barres à l’écran.
Comment fonctionne la liaison 4G ?
Elle fonctionne en support de la liaison O4+. En effet, si la liaison O4+ est défaillante, elle est secondée par la liaison 4G. Cela permet des vols derrière des obstacles comme des bâtiments, des collines, et d’aller très loin (bien plus que ne permet la réglementation), tant que le Dongle 2 cellulaire capte la 4G…
Ce qu’il faut garder en tête : le décollage du drone doit s’effectuer avec la liaison O4+, c’est-à-dire à proximité physique de la radiocommande. Ensuite le Mavic 4 Pro peut partir loin, hors de portée O4+, pourvu qu’il y ait une couverture 4G – et c’est donc l’autonomie du drone qui dicte la portée réelle ! Soyez attentif aux conséquences d’une perte de liaison 4G hors de portée O4+ : cela déclenche un RTH. Si le Mavic 4 Pro se trouve derrière un obstacle imposant, une colline par exemple, il ne parviendra pas forcément à retourner à son point de décollage.
Attention tout de même en cas d’incident ou d’accident : la réglementation ne permet pas encore de piloter avec une liaison 4G d’une part, et vous serez très probablement hors de la vue directe donc hors des clous réglementaires. Tout cela pourrait vous être reproché en cas de contrôle.
Question de poids…
Si vous comptez sur le Mavic 4 Pro pour vous accompagner en balade ou en randonnée pour revenir avec de belles images, surveillez le poids et l’encombrement !
Car le Mavic 4 Pro (729 g) plus sa protection de nacelle (54 g) plus une batterie (331 g) plus la radiocommande DJI RC Pro 2 (744 g) pèsent 1,85 kg. Ce n’est pas rien dans un sac à dos. Si vous prenez 3 batteries en tout, il faut porter 2,5 kg !
Le simulateur de vol
Sur la radiocommande RC Pro 2, DJI propose un simulateur de vol. Il est accessible depuis l’écran principal, avec une icône hexagonale en haut à droite. L’application offre une initiation basique au pilotage, et de quoi réaliser des vols libres dans différents environnements.
La simulation inclut les trois caméras, de quoi s’entrainer à réaliser des séquences fluides en cumulant le pilotage aux joysticks et la gestion de la molette d’inclinaison. Ce n’est évidemment pas la réalité, mais l’outil permet une prise en main sans stress.
Faut-il acheter le Mavic 4 Pro ?
Le Mavic 4 Pro est le nouveau modèle haut de gamme pour les usage de loisir. Il permet aux amateurs de belles images de profiter d’un capteur 4/3, de zooms 2,5x et 6x optiques, de photos RAW et de vidéos D-Log. Ses fonctions de panoramas sont particulièrement réussies ! Le Mavic 4 Pro dispose de capteurs multidirectionnels qui permettent de voler avec sérénité – avec une mention excellente pour la détection des obstacles à l’avant, même s’il ne faut jamais se reposer totalement sur la détection automatique du drone pour éviter les ennuis.
La transmission radio et vidéo O4+ est très satisfaisante en stabilité et en portée, d’autant qu’elle peut être complétée par une liaison 4G. Son autonomie est très satisfaisante : avec 3 batteries, vous obtenez 3x 40 minutes de vol, soit 2 heures ! Donc si vous envisagez l’achat d’un drone pour réussir de belles prises de vues, le Mavic 4 Pro est un excellent choix.
La contrepartie, c’est un drone assez lourd, et, surtout, son prix est vraiment costaud ! C’est le moins que l’on puisse dire, puisque le ticket d’entrée du Mavic 4 Pro est au-delà des 2000 €… A ce prix, il faut vraiment espérer que le Mavic 4 Pro soit inclus dans le MSDK de DJI pour que des éditeurs indépendants puissent proposer leurs logiciels. Car même pour un usage loisir, à ce prix, on aimerait pouvoir réaliser des missions de photogrammétrie ou de cartographie avec des vols programmés… Mais pour le moment, il n’y a aucune certitude que le MSDK de DJI prenne un jour en charge le Mavic 4 Pro.
Les différents packs ?
La version la plus « abordable » est celle comprenant le Mavic 4 Pro avec une mémoire interne de 64 Go, la radiocommande DJI RC 2 et une batterie : elle est tout de même positionnée à 2099 € !
La version en bundle Fly More comprend le Mavic 4 Pro avec une mémoire de 64 Go, la radiocommande DJI RC 2, 3 batteries et le chargeur sur secteur et USB-C, et un sac de transport. Elle est proposée à 2699 €.
Le bundle Créateur est sans doute le plus intéressant : il comprend le Mavic 4 Pro avec une mémoire interne de 512 Go, la radiocommande DJI RC Pro 2, 3 batteries et le chargeur sur secteur et USB-C, et un sac de transport. Evidemment, le prix est conséquence : le bundle Créateur est à 3539 €. C’est tout de même beaucoup pour un drone destiné à un usage de loisir…
Le Mavic 4 Pro est disponible chez DJI, dans les DJI Stores de Paris, Lyon et Marseille, et chez des revendeurs spécialisés comme StudioSPORT. Pour réduire la douloureuse en cas de crash, il peut être intéressant de souscrire à une formule DJI Care pour profiter de remplacements du Mavic 4 Pro à prix réduit…
La minute réglementaire…
A vrai dire, avec ce modèle, la minute réglementaire passe à 3 ou 4 minutes…
Le Mavic 4 Pro est un drone de classe C2. Voilà un résumé de ce qu’il faut savoir :
Il faut suivre la formation A1/A3 en ligne, puis passer et réussir l’examen en ligne sur AlphaTango.
- Il est opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A3 si vous détenez uniquement le certificat A1/A3.
- Si vous avez passé et obtenu l’examen OPEN.A2 (en centre d’examens Bureau Veritas ou en ligne de manière surveillée) et que vous attestez vous être autoformé à des vols en pratique, alors le Mavic 4 Pro peut être opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A2.
- Il faut lire le manuel du Mavic 4 Pro (ça n’a l’air de rien, mais n’oubliez pas que c’est un requis imposé par la réglementation !)
Il faut s’enregistrer en tant qu’exploitant UAS sur AlphaTango.
- Il faut apposer le numéro d’exploitant UAS sur le Mavic 4 Pro avec une étiquette (sans les 3 caractères de contrôle).
- Il faut renseigner la fonction Remote ID, c’est-à-dire l’identification à distance européenne. Ca se passe dans DJI Fly. Touchez les 3 points en haut à droite de l’écran, puis choisissez l’onglet Sécurité, puis Identification à distance du drone. Dans la ligne Operator Registration Number, indiquez votre numéro d’exploitant UAS (avec les 3 caractères de contrôle). La validation est indiquée par Saisie correcte en vert.
Vous pouvez voler à 120 mètres de distance par rapport au point le plus proche de la surface de la Terre (ce qui est différent de 120 mètres de hauteur par rapport au point de décollage).
- Il faut voler en vue directe du pilote.
- Il est interdit de voler de nuit.
- S’il est opéré en sous-catégorie A2, le Mavic 4 Pro est autorisé à voler au-dessus des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives en Europe. MAIS attention, vous ne pouvez PAS voler en agglomération au-dessus de l’espace public en France.
- S’il est opéré en sous-catégorie A3, le Mavic 4 Pro n’est PAS autorisé à voler au-dessus des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives.
Il est possible de voler en agglomération au-dessus de l’espace privé, avec l’autorisation de l’occupant des lieux et s’il n’existe pas d’autres interdictions à cet endroit (attention, Geoportail ne permet pas de statuer, il faut vous tourner vers des services plus pointus comme Mach 7 Drone, DroneKeeper, FlyBy et Clearance). Attention, en sous-catégorie A3, il faut que le drone soit toujours à au moins 150 mètres des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives.
- Vous ne pouvez pas survoler de personnes ne participant pas à l’exploitation. Une personne est dite participante à l’exploitation lorsqu’elle a donné son consentement explicite au pilote ou à l’opérateur de l’UAS et qu’elle a reçu de sa part des instructions claires de précautions de sécurité en cas de comportement imprévu du drone.
- S’il est opéré en sous-catégorie A3, le Mavic 4 Pro doit toujours rester loin des personnes, de telle sorte qu’elles ne soient jamais mises en danger.
S’il est opéré en sous-catégorie A2, le Mavic 4 Pro peut être utilisé jusqu’à une distance de 30 mètres des personnes. En activant le mode Cinéma, qui fixe la vitesse maximale sous les 3 m/s, il est possible de s’approcher à 5 mètres des personnes.
- Le survol d’un rassemblement de personnes est interdit (on parle de rassemblement lorsque la densité des personnes présentes empêche ces dernières de s’éloigner)
- Le largage de charge est interdit.
- Vous ne devez pas dépasser le masse (MTOM) indiquée dans le manuel.
Il faut respecter les restrictions ou interdictions de vol dans les espaces aériens à statut particulier (zones R, D, P et temporaires ZRT, ZDT, ZIT), à consulter sur le Service de l’Information Aéronautique (SIA).
- Il faut respecter les zones interdites de vol à basse hauteur, comme les parcs nationaux, certaines réserves naturelles, certains biotopes, les hôpitaux, prisons, sites industriels protégés, etc.
- Il faut respecter les interdictions ou restrictions de vol dans les emprises des aérodromes.
- Il est interdit de voler dans les zones d’évolution de services de secours.
- Vous devez télécharger les données de géovigilance les plus récentes de l’endroit où vous volez, et les installer sur le drone pour assurer la conformité à la réglementation.
Comme le drone pèse plus de 800 grammes, il est impératif de l’enregistrer sur Alphatango pour obtenir son numéro d’enregistrement, et d’apposer ce numéro sur le drone.
- Il faut par conséquent veiller à bien afficher deux numéros sur le Mavic 4 Pro : votre numéro d’exploitant et le numéro d’enregistrement du drone !
DJI diffuse automatiquement le signalement électronique, requis pour tout drone de plus de 800 grammes. Ce numéro, visible dans les réglages de DJI Fly, onglet A propos, N° de série appareil, est à indiquer sur Alphatango au moment de l’enregistrement du drone dans la ligne Numéro de série, puis en choisissant un format ANSI et en l’indiquant comme identifiant.
Et si vous êtes perdu dans la réglementation, il faut dire que c’est particulièrement complexe, direction cette page pour tout comprendre !
Grosse déception, 28 mm au lieu de 24 mm (sur le Mavic 3) c’est vraiment dommage. Dji n’a pas non plus annoncé de grand angle additionnel. Le vrai plus du Mavic 3 est, pour moi, la possibilité d’avoir un ultra grand angle, c’est super notamment pour les vols en intérieur mais pas que.
Merci Fred pour cet excellent (comme toujours) test.
Finalement, comme à l’accoutumée, c’est une bien faible évolution du M3P, qui peut même paraître un chouillat régressive (voir commentaire ci-dessus sur la focale).
Pas de quoi donner envie de passer du M3P au M4P à mon avis…