DJI : la fin programmée des zones d’interdiction de vol ! 

Dans un communiqué de presse du 4 janvier 2024, DJI annonce procéder à la mise à jour des cartes GEO pour certains pays européens. Si vous lisez régulièrement les feuilletons au sujet de la réglementation européenne, vous savez que les drones de classes C1, C2 et C3 en catégorie Ouverte doivent proposer une mise à jour des cartes indiquant des zones de vol restreintes ou interdites de vol, telles que fournies par chaque état membre de l’Union Européenne.

Les obligations réglementaires…

Le constructeur (DJI) a pour obligation de proposer pour les drones de classes C1, C2 et C3 la fonction géovigilance, qui s’accompagne d’un outil d’importation des cartes au format json (ED-269) dans le drone. Ainsi que des instructions pour le faire dans le manuel de l’utilisateur.

L’exploitant UAS (vous) a pour obligation de mettre à jour les données de géovigilance. C’est donc à vous de télécharger les cartes du pays où vous comptez voler, dans leur dernière version, et de les injecter dans votre drone…

Les explications et le détail de la procédure sont récapitulés dans ce post.

Quels pays ?

Pour le moment, seuls quelques pays proposent effectivement ces cartes. La France est bonne élève, puisqu’elle a été parmi les premières à fournir ces cartes, avec une fréquence mensuelle. Outre la carte pour la France, DJI déclare proposer celles pour la Belgique, la Bulgarie, Chypre, le Danemark, l’Allemagne, l’Irlande et la Lithuanie. Plus deux autres pays qui ne sont pas membres de l’Union Européenne, mais qui ont adopté une réglementation semblable : la Suisse et la Grande-Bretagne. D’autres pays seront ajoutés, au fur et mesure de la disponibilité des cartes…

Nouvelle politique de DJI concernant les zones d’interdiction de vol !

Le plus intéressant ? C’est une phrase dans le communiqué de presse qui constitue, l’air de rien, une petite révolution : « Cette décision […] offrira aux pilotes de drones plus de liberté de voler ». Que faut-il comprendre ? Barbara Stelzner, Corporate Communication Director de DJI Europe, m’a décrit la nouvelle politique du constructeur : « La géobarrière est remplacée par la géovigilance. Il n’y aura pas de modèle hybride. Autrement dit, DJI n’empêchera pas les pilotes de décoller. Ils devront respecter les réglementations locales conformément aux cartes géographiques nationales ».

Oui, vous avez bien lu. DJI abandonne le système de zones contraignantes interdisant le décollage et la pénétration des zones interdites, datant de 2013, au profit de la géovigilance, un système d’avertissement non contraignant conforme à ce que requiert la réglementation européenne. Ce sera donc au pilote que reviendra la décision de décoller ou non en respect de la réglementation.

Pour quels appareils et quand ?

Le déploiement de la géovigilance va s’effectuer progressivement sur les appareils de classes C1, C2 et C3, pour assurer la conformité avec la réglementation européenne. DJI ne m’a pas communiqué d’informations concernant les appareils de classe C0 et sans indication de classe. Ni si ce déploiement allait dépasser les frontières européennes.

Bien ? Pas bien ?

Le système de géobarrière de DJI est sévèrement et de longue date critiqué par les amateurs de liberté, par les opérateurs qui se sont un jour retrouvés cloués au sol parce que le système de déverrouillage n’a pas fonctionné, par ceux qui reprochaient leur inexactitude aux cartes de DJI et par ceux qui désirent voler en intérieur clos dans une zone interdite alors que le GPS capte les signaux des satellites. 

Mais il est plébiscité par ceux qui voient dans la géobarrière un outil efficace pour éviter les survols manifestement illégaux comme les vols près d’aéroports et de prisons. L’actualité des livraisons en prison montre pourtant que cette géobarrière n’est pas aussi efficace que l’on pourrait croire (voir ici).

La voie de la réglementation européenne est-elle la bonne ? A suivre !

Source : DJI