PowerVision PowerEgg X, le test

Et en mer ?

DSC 0122 1200Parce que Paris Plage n’est pas ouvert en hiver, je n’ai pas essayé l’appareil en mer – mais j’ai tenté des vols sur la Seine aux portes de la région parisienne. Les petites vagues d’un fleuve ne gênent pas l’appareil pour se poser et redécoller. Il est probable qu’il soit handicapé en présence de vraies vagues en revanche. Mais si le but est de poser l’appareil, quitte à aller le rechercher avec une manœuvre d’un bateau, il est possible de le faire amerrir, sa bulle et ses flotteurs le maintiennent à la surface, même si l’eau est agitée. La bulle protège efficacement l’électronique, mais l’eau salée est susceptible d’endommager assez rapidement des moteurs brushless. Il est probable qu’il soit nécessaire de les nettoyer à l’eau claire après un vol, pour éviter une corrosion accélérée.

Prise en vent et autonomie ?

DSC 0121 1200Attention, le comportement du PowerEgg X est différent avec les flotteurs installés. Il a tendance à se balancer quand on avance, bien que ce mouvement parasite ne handicape pas le pilotage. En revanche, on ressent beaucoup la prise au vent, soit parce qu’on vole rapidement, soit parce qu’il y a des bourrasques – c’est un paramètre à prendre en compte en cas de vol en mer. L’autonomie en prend un coup : elle chute à 13 minutes avec la bulle et les flotteurs. Notez que vous pouvez très bien utiliser les flotteurs sans la bulle pour vous poser sur l’eau. Ce n’est pas recommandé en raison des potentielles projections d’eau, mais cela permet d’éviter que la bulle ne perturbe les images.

La qualité des photos et des vidéos ?

DSC 0415 1200Parlons tout d’abord de la nacelle. Elle est stabilisée mécaniquement sur 3 axes, ce qui lui permet d’être assez efficace, même lorsque le PowerEgg X est chahuté par le vent ou par son pilote. Que ce soit à la main ou en vol, cette nacelle donne satisfaction puisqu’elle gomme les vibrations et la plupart des mouvements brusques. L’inclinaison de la caméra est commandée par la molette à l’arrière de la radiocommande, de manière souple. Voilà pour les points positifs. Dommage tout de même qu’il ne soit pas possible de régler la sensibilité et l’inertie du mouvement. Ce qui est plus gênant, c’est que la nacelle est atteinte de cette maladie qui touche de nombreuses caméras volantes : elle penche parfois, le plus souvent après une rotation. Le souci est très amplifié après avoir piloté avec la nacelle configurée en mode FPV. La solution ? Se poser et éteindre puis rallumer le PowerEgg X ! Il y a bien des réglages pour recalibrer la nacelle et un « Gimbal fine-tuning » qui permet de corriger l’inclinaison, mais le premier ne corrige pas le problème et le second ne fonctionne que si vous évitez les rotations.

Les photos ?

powereggx reglagesphoto3L’application Vision+2 n’a pas toujours coopéré de manière satisfaisante pendant mes essais. J’ai expérimenté plusieurs bugs lors des changements de taille d’image, de mode de prises de vues, de format, de balance des blancs. Le résultat ? J’ai pu prendre des photos simples, des photos en bracketing avec 3 ou 5 clichés d’EV différents, mais le mode HDR n’a pas fonctionné. Il est possible de shooter en Jpeg, en RAW ou les deux en même temps. Mais sachez que le RAW (format DNG) est long à écrire sur la carte mémoire, et que le logiciel n’indique pas quand c’est fait. Il y a bien un flash à l’écran et un bruit de shutter, mais ils ne sont pas produits au bon moment. Le mode bracketing n’a pas donné de bons résultats non plus, il y avait trop de différences entre chacune des images. Les logiciels de création de clichés HDR échouent et produisent des résultats flous. On peut aussi regretter que les coordonnées GPS ne soient pas inscrites dans les données EXIF des photos jpeg.

La qualité des images ?

DSC 0042 2 1200La définition est correcte, avec une netteté sans doute un peu poussée artificiellement. En Jpeg, la compression n’est pas trop visible, et les couleurs globalement réalistes. Même si, parfois, elles tendent vers le mauve lorsque la luminosité est faible. La gestion automatique des réglages est en difficulté lorsqu’il y a de forts contrastes. La solution, dans ce cas, est de procéder aux réglages soi-même. Ou d’opter pour le stockage en RAW, car dans ce cas, il est possible d’exploiter bien plus efficacement des clichés avec un logiciel de retouche. L’effet fisheye est automatiquement gommé des photos, y compris en RAW : l’horizon est droit. Mais on note que les bords des images sont déformés et penchés. Un léger effet de vignettage obscurcit les coins des images et le voile est assez prononcé. En résumé ? On peut réussi des clichés sympas avec le PowerEgg X, mais il faut shooter en RAW et les retoucher en post-production. Vous pouvez télécharger quelques exemples de photos prises avec le PowerEgg X, ici.

Les vidéos ?

DSC 0250 1200Les images en 4K sont satisfaisantes, avec une netteté qui permet de bien discerner les détails des images, notamment les branches et les feuilles d’arbres. Elles profitent des 60 images par seconde, qui assurent des séquences fluides même lorsque le PowerEgg X vole rapidement ou lorsque les mouvements de caméra sont brusques. La compression est, c’est dommage, assez forte en en 4K/60, avec un débit de 60 Mbps de moyenne. La conséquence, c’est que des carrés de pixels parasites apparaissent lors des mouvements rapides. Le débit est le même avec un nombre d’images inférieur, les vidéos en 24, 25, 30 images par secondes sont plus saccadées, mais moins pixellisées. Les images en 1080p sont globalement correctes. Les modes 120 images par seconde en 1080p et 240 fps en 720p permettent d’obtenir des ralentis assez sympas. L’effet fisheye, comme sur les photos, est corrigé de manière logicielle, avec une légère distorsion sur le bord des images. Bon point pour la mémoire intégrée qui dépasse 5,5 Go : si vous oubliez votre carte mémoire, vous disposez tout de même de 11 minutes d’enregistrement en 4K/60. Quelques exemples de séquences vidéos se trouvent ici.

Le son ?

powereggx lowbatterieL’une des promesses du PowerEgg X, c’est de proposer du son pour accompagner les images. Mais quel « son », sachant qu’il n’y a pas de micro à bord de l’appareil ? La réponse est toute simple : c’est le son enregistré par le smartphone qui est ajouté automatiquement à la vidéo ! La fonctionnalité est présente en mode caméra à main, mais aussi en vol en mode drone. Ca sert à quoi ? A commenter, papoter, raconter sa vie, décrire ce qu’on voit à l’image. Bref, à ajouter une piste vocale, tout simplement. La synchronisation entre la vidéo à bord et l’enregistrement sur le smartphone est efficace, sans décalage. Intéressant !

Dommage…

DSC 0064 1200Les réglages de la balance des blancs sont accessibles en vidéo, mais il n’y a pas de mode HDR. Aucun mode, d’ailleurs, tout simplement. On obtient parfois un effet de moire sur certaines surfaces, comme des tuiles ou des rangées de plantes, y compris en 4K. Mais le plus gênant, c’est tout de même le problème d’inclinaison de la nacelle, qui malheureusement est parfois si présent qu’il gâche les images. Avec du soleil, on se retrouver avec un ciel « brûlé », plus blanc que bleu. On peut corriger partiellement le problème en baissant la valeur EV. Ce n’est pas une solution parfaite puisqu’elle noircit les zones à l’ombre. Dommage aussi que le yaw soit trop rapide, et que les réglages de l’expo des joysticks n’y change rien. Cela rend compliquées les rotations manuelles autour d’un sujet. Enfin, dernier point négatif à noter : il manque des guides pour maintenir plus facilement les directions avec les joysticks. On a tendance à dévier tout doucement sans s’en apercevoir pendant le vol – mais cela se voit sur les images.

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8 commentaires sur “PowerVision PowerEgg X, le test

  1. Bravo Fred de ne pas avoir fait d’omelette ?? Bon le sujet ne semble pas passionner les foules… serait-il mort dans l’oeuf ? ?

  2. Merci Fred, pour ce test très complet, je suis impressionné par la qualité de vol de ce Poweregg
    il me semble que tu n’y a pas été insensible et que tu a pris plaisir a le piloter!

    Sur la vidéo il n’est pas spécialement bruyant, moins qu’un DJI en tout cas, tu confirme ?
    Tu compte refaire un petit test une fois les mise a jours faites ?

  3. Test très complet ! merci Fred ! Par contre j’ai une petite question : est-ce qu’avec le temps, le plastique de la bulle étanche ne risque pas de se craqueler et donc par conséquence devenir inutilisable (perte d’étanchéité et/ou perte de transparence et donc visibilité pourrie devant l’objectif)? combien il en coûterait pour racheter uniquement cette bulle étanche?

  4. @ PEUREUX Fabien : La bulle est épaisse, je pense qu’elle est capable de bien résister. Evidemment, sur un gros crash, tout peut arriver. Je suppose que les joints risquent plus de se détériorer, surtout s’ils sont confrontés à un environnement comme le salin et sans possibilité de nettoyer juste après le vol.
    Pour les pièces détachées, je ne sais pas, je vais poser la question…

  5. En version waterproof le drone pèse + de 800 gr power vision a t-il Prévu une mise à jour pour être en conformité avec la législation française ?
    Ou faut-il acheter un module d’identification qui ne sera pas facile à installer sur le drone

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