DJI Goggles RE (Race Edition), OcuSync Air, troisième prise en main

Impressionnant !

La portée de cet émetteur numérique dépasse largement celle d’un émetteur vidéo analogique 5,8 GHz… de 200 mW et plus ! Sachant que, en France, la puissance (en analogique) ne doit pas dépasser 25 mW. Le tour d’un bosquet d’arbres, impraticable en 5,8 GHz, s’effectue sans souci et sans le moindre parasite. La pénétration des obstacles est donc excellente. J’ai testé la portée en vue directe avec un équipement FrSky classique (XSR et Taranis QX 7) : j’ai atteint les limites de la liaison radio avant celles de la liaison vidéo. A quelle distance ? Trop loin pour la réglementation française sur le vol en vue directe. J’ai donc terminé mes essais au sol. Aucun parasite sur 300 mètres plus ou moins en vue directe (avec quelques obstacles), puis encore 100 mètres supplémentaires en sous-bois toujours sans parasites, mais avec une lente dégradation de l’image. Wouhouuuuh !

La perte de vidéo ?

Que se passe-t-il quand la liaison faiblit, soit parce qu’il y a des obstacles trop importants, soit parce que la distance entre l’émetteur et le masque est trop grande ? L’image se pixellise doucement, avec des « pâtés » à l’écran. L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle permet de continuer à discerner le décor, il n’y a pas de perte soudaine de la vidéo, c’est progressif. Quand la liaison est vraiment trop mauvaise, l’écran se fige ou passe au noir. Attention, le retour de la vidéo n’est pas immédiat après une perte complète. Il faut donc bien surveiller l’évolution de la pixellisation pour anticiper la portée maximale.

Quid de la latence ?

Je n’ai pas ressenti de latence pendant mes vols, peut-être parfois une légère impression de flottement. Mais voilà, je ne suis pas un pilote rapide et nerveux, mes vols sont plutôt pépères… et je n’avais déjà pas perçu de latence en pilotant avec un appareil en 5,8 GHz analogique. Mesurée à 40 millisecondes. Nicolas Forestier (Petit Soldat) et Benoit Finck (Fincky) l’ont immédiatement perçue, en tous cas sous la forme d’une gêne pendant les vols rapides.

Les mesures

J’ai effectué les mesures habituelles avec OcuSync Air, en filmant un compteur et l’un des deux écrans du masque, une méthode reproductible. Les séquences se trouvent dans la vidéo à la fin de cette chronique. Les résultats ? En 2,4 GHz 960p, la latence est d’environ 80 ms avec des écarts à 70 et 120. Idem en 2,4 GHz 720p. En 2,4 GHz 480p, elle est de 40 ms avec des pointes à 110. En 5,8 GHz 960p, elle est de 100 ms avec des écarts à 80 et 130. Idem en 5,8 GHz 720p. En 5,8 GHz 480p, elle varie entre 40 et 80 ms.

Comment interpréter ces mesures ?

Il faudrait une latence inférieure à 35 millisecondes pour ne pas la percevoir du tout en vol. Quelque soit le réglage, elle est de 40 ms au mieux, en 2,4 GHz et 480p. On peut s’en accommoder, mais ce n’est pas suffisant pour des pilotes très rapides, ce n’est pas non plus satisfaisant pour pratiquer des compétitions. En conclusion : si vous volez de manière très agressive, en présence d’obstacles (sur un circuit de FPV racing, en sous-bois), la solution OcuSync Air de DJI ne conviendra pas. En revanche, si vous volez de manière plus douce, avec un multirotor, une aile ou un avion, la latence est tout à fait acceptable et vous profitez d’une image superbe par rapport à de l’analogique.

L’enregistrement à bord

Capture d’une vidéo enregistrée à bord en 1280 x 720p.

La carte microSD permet d’enregistrer les vidéos à bord de votre multirotor. L’avantage ? Les séquences sont ne sont pas sujettes à des soucis de portée. La définition est celle que vous avez choisie avec le masque : 960p, 720p ou 480p. Le résultat ? Il est décevant. On s’attend au moins à la même image que celle obtenue dans le masque, sinon mieux ! Pourtant les vidéos souffrent de la même compression, trop forte. Elles sont par conséquent floues. On est loin, très loin de l’enregistrement proposé par une RunCam Split ! Parfois même, la compression est telle qu’on voit apparaître une pixellisation parasite… alors même qu’elle était absente du retour vidéo dans le masque.

L’enregistrement sur le masque

Cette méthode permet de garder une trace de ce que vous voyez pendant le vol… Enfin, ça, c’est en théorie. Car comme pour les séquences enregistrées à bord, celles réalisées par le masque sont très compressées. Là aussi, l’image est floue. Lorsque la réception est médiocre, certaines frames ne sont pas stockées du tout. Le résultat, ce sont de brusques accélérations disgracieuses dans les séquences. Il est particulièrement frustrant de voler en profitant d’un beau retour vidéo… et d’en obtenir un enregistrement médiocre ! Pour éviter les soucis de compatibilité et m’assurer que la compression trop forte n’était pas à mettre au crédit d’une carte mémoire déficiente, j’ai réalisé mes essais avec 5 cartes mémoire microSD différentes, utilisées avec succès sur des appareils enregistrant du 4K en 60 fps.

Les keyframes…

Résultat d’une avance rapide avec un manque de keyframes.

Les vidéos OcuSync Air enregistrées sur le masque souffrent du même souci que celles enregistrées en analogique (voir dans la deuxième prise en main) : il manque des keyframes. Qu’est-ce que cela veut dire ? Pour simplifier, les images-clés (keyframes) sont des images complètes. Dans une vidéo, la compression ne conserve que la différence entre 2 images. Si vous avancez rapidement dans une séquence et que vous tombez sur une keyframe, l’image est correcte. Si vous tombez entre des keyframes, l’image est perturbée (souvent verte avec des effets fantômes) jusqu’à la prochaine keyframe. Il est recommandé de traiter les vidéos enregistrées par le masque avant leur usage dans un logiciel de montage. J’ai utilisé le logiciel Handbrake pour cela. Notez que les vidéos enregistrées à bord sur le boitier ne souffrent pas de ce manque de keyframes.

Portée et puissance ?

La documentation indique que la portée du système OcuSync Air est de 4 kilomètres en 2,4 GHz et 700 mètres en 5,8 GHz. Ou respectivement 7 et 4 km en version FCC (nord-américaine), avec une puissance d’émission supérieure. Je n’ai à vrai dire trouve nulle part indiquée la version de l’émetteur OcuSync Air, je suppose qu’il est en CE puisque le prêt du matériel provient de DJI Allemagne. En théorie, la puissance est donc de 18,5 dBm (70,8 mW) en 2,4 GHz, et 12,5 dBm (18 mW) en 5,8 GHz. Pas de souci par rapport à la réglementation française (et européenne), donc.

>>>> La suite de cette chronique se trouve ici <<<<

26 commentaires sur “DJI Goggles RE (Race Edition), OcuSync Air, troisième prise en main

  1. Bonjour,
    Est-ce que l’émetteur est compatible avec les DJI goggle 1ère version ?
    Peut-on l’utiliser sans l’enregistrer auprès de DJI (comprendre de façon anonyme…) ?

  2. @ Bernard : Je n’avais pas de G1 pour faire l’essai. Il faudrait vérifier si une mise à jour ajoute le menu de connexion à OcuSync Air.
    Le boitier demande à faire une mise à jour dès le premier branchement, il faut donc être connecté à un compte DJI pour la faire. Ce n’est par conséquent pas anonyme, non. En revanche, l’usage ne transmet pas de données.

  3. Merci pour la réponse !
    Mais malheureusement pour l’anonymat, oui je crois qu’il y a forcément la transmission du numéro de série ou équivalent entre les goggle et le Tx, et vu que c’est détectable par Aerospace…
    Est-ce que je me trompe ?
    Bon d’autre part sans OSD adaptable avec horizon artificiel, home point and co, pour un avion en FPV c’est pas forcément l’idéal.
    En tout cas je suis toujours bluffé par les performances de l’Occusync au vu de sa puissance d’emmission.

  4. @ Bernard : Pour AeroScope, oui, c’est très probablement détectable (je n’ai pas la valise magique pour essayer). Chacun son avis sur le sujet. Pour ma part, si ça permet de détecter un appareil qui va traverser un site sensible, ça me va. AeroScope ne trouvera pas le quidam qui fait son vol un peu loin en montagne ou en rase campagne, ce n’est pas le principe. Mais ça se discute, évidemment.
    Pour l’OSD, il y a de quoi faire entrer des données sur le connecteur…

  5. Salut,
    Est ce que le module OcuSync Air peut être utilisé avec la première version des dji goggles ?
    Merci.
    Oursinou.

  6. Moi ce qui m’étonne particulièrement c’est le fait que les antennes soient les mêmes en 5.8 ou 2.4 … Parce que ça me semble techniquement impossible alors que tests ne semblent pas montrer de soucis particulier. Là franchement ça pique ma curiosité ^^

    Sinon le Sbus du Vrx sert à récupérer les info d’un contrôleur de vol ? Connais-tu les compatibilité éventuelles et l’utilité exact (affichage de la télémétrie etc.) de ce connecteur ?

  7. Merci pour ce retour !
    Visiblement pour un racer, ça va être très compliqué à cause de la latence. La solution de chez connex semble être celle qui reste la plus facilement utilisable, au détriment sans doute d’une dégradation de l’image en mode HX.

  8. @ Barry : Il semble que les antennes soient également les mêmes dans un P4 (les 2 dans l’avant du train), qui fonctionnent en 2,4 et 5,8 GHz. Mais je ne sais pas comment expliquer que cela ne pose pas de problème.
    Pour le connecteur, je te renvoie vers le manuel qui répondra mieux que moi 🙂

  9. @Fred merci pour les précisions, je ne savais pas pour le P4 (après je ne connais pas du tout la gamme DJI). Mais quand même des antennes compatibles 2.4 et 5.8 ça m’interpelle ^^
    Enfin pour le port sbus il ne précise pas avec quoi c’est compatible, mais il y a très peu d’info qui sont récupéré dans l’OSD du coup. Bref pas convaincu même pour un usage en voilure fixe (pour lequel je m’orienterai plus vers le fpv blue).

  10. Est-ce qu’il serait possible (ou peut être existe t-il déjà) d’avoir un article sur les effets des ondes sur le corps, surtout au niveau de la tête avec ces engins.

    Merci

  11. @ Lbenoits : Aie, je ne connais déjà pas d’étude satisfaisante pour la téléphonie mobile et le wifi, il se dit tout et son contraire… Alors sur de multiples fréquences, puissances, distances, etc., c’est encore plus complexe.
    Je serais bien incapable de m’attaquer au sujet, d’autant que je n’ai pas le début d’une méthodologie valable…

  12. On peut constater un bel engouement pour le fpv en HD 😀

    Il y a le ez wifibroadcast qui fonctionne bien en DIY/Open source aussi qui est sympa, un article/review dessus un de ces quatre ? 😉

  13. Il serait intéressant de faire un comparatif avec les autres solution HD comme le Prosight de chez Connexe.

  14. Hello sympa de voir que les tests se font en partie au pont de la Caille, je n ai jamais pris le temps d’y faire voler mon Mavic un peut la honte habitant à 5kms, bref on peu y installer sur une moto ?( pour la piste par exemple)
    Bonne journée

  15. Bonjour, mercii pour ces 3 essais, par cotre je n’ai pas vu de liens direct entre eux !

    J’ai une question car pour ce n’est pas térs clair !

    si j’opte pour un mavic pro et un googles RE, j’ai tout ce qu’il faut pour faire du FPV numérique légerment latenceu ^^ ou j’ai encore besoin d’acheter le pack caméra en plus ?

    MErci pour votre réponse !

  16. @ vlx360 : Le masque RE te permet de piloter la gamme Mavic en immersion, avec un retour vidéo numérique, sans autre achat nécessaire : les Mavic sont équipés du système OcuSync. Le pack caméra est requis si tu veux équiper un appareil non-DJI du système OcuSync, par exemple un racer.

  17. Bonjour Fred
    Question: Il me semble que l’Ocusync Air Module n’est pas équipé de GPS. Est-il possible d’adjoindre un GPS embraqué et d’avoir le retour en OSD sur les Goggles RE?
    Merci d’avance

  18. bonjour
    j’ai acheter les goggle RE suite a ce test, et je ne trouve nulle part le moyen d’enregistrer le liveview comme vous dites que c’est possible dans le test, j ai donc du louper un truc, j’ai lu le manuel et il n en parle pas, pouvez vous m expliquer comment vous avez fait? meme sur google je trouve des forum en anglais qui semble poser la meme question sans reponse ( mais je suis pas un pro de l anglais donc j ai du louper quelque chose )
    merci

  19. @ Luke : Je n’ai plus le masque pour te faire un pas à pas. Mais la description de la fonction se trouve pages 15 et 16 du manuel du masque. Il faut établir la liaison filaire en USB ou en HDMI, selon le modèle de drone à connecter.

  20. je n’ai pas du etre tres clair dans ma question , desolé, je reformule autrement, je souhaitre enregistrer en direct la video de ce que je vois dans le masque pendant le vol sur la carte sd du masque, afin par exemple si je perd le drone d avoir la video des derniere minute de vol pour le retrouver plus facilement. je crois que ca s apelle le DVR sur les drone racing si je ne me trompe pas. j’ai lu le manuel et je n ai rien trouver la dessus, pas plus en page 14 15 16 ou 17…

  21. @ Luke : Ok. Je n’ai rien fait de spécial à part préciser que l’enregistrement devait se faire à la fois dans le masque et à bord dans le menu « Video Storage Settings »…

  22. ok j’ai enfin eu une reponse de dji ils on mis du temps a trouver, voici la reponse: « I just confirmed it with our senior engineers that the Goggles RE does not support recording when it uses with Mavic Pro Series. Only when it works with the DJI OcuSync Air System, the Goggles can do the recording. We apologize for the inconvenience caused and I will report this request to our engineers to improve the performance. »
    en francais ca donne: Je viens de confirmer auprès de nos ingénieurs supérieurs que les lunettes de protection RE ne permettent pas d’enregistrer lorsqu’elles sont utilisées avec la série Mavic Pro. Les lunettes ne peuvent enregistrer que lorsqu’elles fonctionnent avec le DJI OcuSync Air System,. Nous nous excusons pour les désagréments causés et je signalerai cette demande à nos ingénieurs afin d’améliorer les performances.

    donc pour ceux qui pensais pouvoir utiliser les google pour retrouver leur drone avec les dernier instant enregistrer par le casque… vous pouvez vous brosser…

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