BetaFPV Pavo 20 O3, le test d’un nano racer 3S équipé en DJI 03

Après une série de nano racers 2S, voici un modèle 3S ! Le Pavo 20 est donc un modèle un poil plus puissant que le Pavo Pico (testé ici).

Le principe est le même que pour la plupart des modèles 2S : il est livré prêt à vol, mais sans équipement vidéo. A vous d’installer votre propre boitier DJI O3 avec sa caméra, pour obtenir un retour vidéo HD numérique temps réel et des fonctions d’enregistrement vidéo 4K stabilisée.

La promesse de BetaFPV ? La mise en route ne requiert aucune soudure, uniquement un tournevis (non fourni) et des réglages logiciels.

La vidéo

Tour du propriétaire

Le Pavo 20 ressemble beaucoup au Pavo Pico, à tel point qu’il est difficile de les reconnaitre. Il faut se concentrer sur les détails pour faire la différence : la taille, le nombre de pales des hélices, le support de la caméra. Il mesure 9 cm de diagonale de moteur à moteur. Même s’il est plus imposant que le Pavo Pico, cela reste un nano racer qui tient dans la main.

Il est fait d’une structure en carbone avec des montants renforcés sur lesquels sont installés les moteurs, en mode Push (orientés vers le bas). Ce sont des brushless 1103 à 8500KV branchés avec des connecteurs, ils seront donc faciles à changer. Les hélices sont 2 pouces bipales Gemfan 2015. Les hélices sont entourées par une protection assez rigide qui réduit la dangerosité de l’appareil et réduit le risque de crash en cas de touchette avec des obstacles. 

L’électronique ?

Le contrôleur de vol est un F405 2-3S comprenant un ESC 4 en 1 de 20A et un récepteur radio ExpressLRS sur un UART. Il offre 5 UART, donc un pour ELRS et un autre pour piloter le boitier O3 (non fourni). Il est accompagné par un condensateur. 

L’antenne ExpressLRS est un brin métal qui sort vers l’avant de l’appareil. Il n’y a pas de connecteur USB sur le contrôleur de vol, mais une prise à l’arrière. BetaFPV fournit un adapteur USB pour ce connecteur, qui n’est pas très facile d’accès. Une petite prise permet de brancher le bandeau de LED fourni dans la boite.

BetaFPV livre un bandeau LED bleu dans la boite. Pour l’installer, il faut le brancher – ce qui permet d’avoir exactement la bonne longueur de câble, de retirer la protection de bande adhésive 3M et de la coller à l’extérieur des protections d’hélices. Il y a un surplus de 9 cm, que vous coupez avec des ciseaux. Le constructeur vend des bandeaux LED d’autres couleurs, j’ai utilisé le rouge… 

Montage du boitier O3 ?

La procédure est assez simple. Il faut dévisser la languette de l’antenne pour faire passer les câbles dans la structure support du boitier O3 fournie par BetaFPV, puis la revisser. BetaFPV fournit 2 antennes dipôles linéaires dans la boite, au cas où vous vouliez gagner quelques grammes par rapport à l’antenne polarisée d’origine. Pour ma part, j’ai préféré conserver l’antenne d’origine pour optimiser la portée.

L’étape suivante consiste à installer les amortisseurs du support sur la plaque carbone du Pavo 20. Ensuite il faut glisser le boitier O3 dans le support et bien vérifier qu’il est complètement enfoncé. 

Puis il faut placer le support carbone fourni dans la boite sur les amortisseurs et recouvrir par le support O3. Il faut ensuite visser l’ensemble. La caméra est à installer à l’avant du support, avec 4 vis. A noter que le câble entre la caméra et le boitier O3 de DJI est assez long, il faut se débrouiller pour l’entortiller de telle sorte qu’il reste bien à l’intérieur de l’appareil. 

La dernière étape consiste à brancher le câble déjà installé sur le contrôleur de vol dans le boitier O3. Il est suffisamment court pour ne pas trainer. Et c’est tout ! La promesse est respectée : pas de soudure, et une installation simple…

Facile d’accès ?

Le connecteur USB-C et la trappe pour la carte microSD du boitier O3 sont très faciles d’accès. Aucun souci pour brancher un câble USB-C classique, sans besoin de forcer ni de passer entre plusieurs couches de carbone ou de plastique. C’est un bon point, d’autant que ce n’est pas le cas sur certains des nano racers 2S.

La batterie ?

Le connecteur de la batterie est un XT30. L’appareil est prévu pour des batteries 3S, de préférence de 450 mAh indique BetaFPV. Mais vous avez le choix ! car il n’y a pas de panier figé pour la batterie, mais une sangle avec velcro qui s’adapte à la taille de la batterie.

Il est possible d’installer des 300 mAh, 450 mAh, 550 mAh et même 650 mAh, en LiPo et en LiHV. Pratique !

Le poids ?

Prêt à voler avec le bandeau LED installé, l’antenne DJI O3 d’origine et un filtre ND 4, le Pavo 20 pèse 101,5 grammes. Comptez 46 grammes de plus pour une LiPo 3S 550 mAh, soit un poids en ordre de vol de 156,5 grammes. C’est largement en-dessous du seuil de masse de 250 grammes européen, qui permet des conditions de vols moins restrictives.

Les réglages ?

BetaFPV s’est occupé du principal en usine : les réglages de base, y compris les PID, les filtres, les UART (pour ExpressLRS et DJI O3). Ne reste plus qu’à gérer les inter d’armement, de changement de mode, de Flip Over After Crash, et celui qui permet d’allumer et d’éteindre le bandeau LED. Il faut aussi régler l’OSD à votre convenance, en incluant par exemple la hauteur indiquée par le baromètre altimétrique.

ExpressLRS ?

Le firmware installé sur le récepteur ExpressLRS était un 2.5.2, un peu trop ancien. J’ai donc du le flasher avec une version plus récente correspondant à mes autres équipement ELRS. La manipulation est simple : il suffit de lancer ExpressLRS Configurator, de choisir la catégorie « BetaFPV 2.4 GHz », l’appareil « BETAFPV 2.4GHz AIO RX ». J’en ai profité pour ajouter ma Binding Phrase pour automatiser l’appairage. La dernière étape avec ExpressLRS Configurator consiste à compiler le firmware. 

Pour le flasher, il faut allumer le Pavo 20, attendre 1 minute que le récepteur radio crée un point d’accès wifi, s’y connecter, pointer le navigateur web vers 10.0.0.1 et lancer le flashage. La méthode est opérationnelle et efficace.

Les sensations en vol ?

Est-ce parce que le Pavo 20 est un peu plus gros et plus puissant que le Pavo Pico ? Ou parce qu’il est mieux réglé ? Je ne sais pas, mais le résultat est probant : le Pavo 20 vole bien, très bien même, avec des réactions plus saine que le Pavo Pico. Il est capable de monter vite, d’accélérer fort et, surtout, de permettre une remise des gaz rapide pour se rétablir d’un dive.

Ne pas souffrir de propwash sur les gaz, c’est très rassurant quand on se lance dans des vols un peu engagés, notamment sur des parois rocheuses ou au-dessus de l’eau, bref là où un crash se termine mal.

J’ai volé avec des belles rafales de vent, celles des queues de tempêtes qui ont traversé la France courant octobre et novembre 2023. Le Pavo 20 se bat parfois pour avancer, gigote pas mal, mais on conserve le contrôle à tout moment et les vibrations sont saines. Comprenez par là qu’elles ne déséquilibrent pas l’appareil, et qu’elles peuvent être partiellement gommées par la stabilisation électronique du boitier O3.

Et en intérieur ?

Le Pavo 20 est plutôt taillé pour les vols en extérieur, mais il peut aussi évoluer indoor. Il est recommandé de « calmer » les gaz en ajoutant de l’expo dans Betaflight ou sur la radiocommande pour ne pas obtenir un effet yoyo en essayant de conserver une hauteur constante. 

La fonction Flip Over after Crash fonctionne correctement pour retourner l’appareil s’il aboutit sur le dos. Il n’y a pas de beeper sur le Pavo 20. Pour le retrouver facilement, il y a le bandeau LED contrôlable à distance, et la possibilité d’armer normalement un court instant, ou en Flip Over After Crash pour faire du bruit.

Les images avec le DJI O3 ?

Comme avec la plupart des nano racers équipés en O3, la stabilisation Rocksteady de DJI fait de petits miracles et transforme les vidéos secouées en séquences fluides, jusqu’à 4K en 120 images par seconde.

Il subsiste parfois des vibrations légères, notamment à pleins gaz. Mais dans ce cas, un filtre ND adapté à la luminosité permet de les éliminer. 

A noter que les filtres doivent être placés de manière verticale, il ne tiennent pas s’ils sont clipsés à l’horizontale. La raison ? Les deux montants du supports sont très avancés. Ce n’est pas un souci, bien au contraire, cela permet de protéger un peu la caméra O3, et c’est un bon point.

En conditions de faible luminosité, il est indispensable de régler la caméra manuellement sous peine de se retrouver avec des images très pixellisée et avec des trainées à l’écran.

Avec O3, il est possible de filmer en D-Log 10 bits pour appliquer des corrections colorimétriques en post-production avec un logiciel spécialisé comme Adobe Premiere Pro ou Davinci Resolve de Black Magic.

La stabilisation O3 peut être appliquée en temps réel avec la technologie Rocksteady de DJI – elle donne d’excellents résultats.

Pour des images plus « coulées » dans le style de ReelSteady de GoPro, il est possible de filmer en FOV Large sans Rocksteady, puis de stabiliser les images avec l’outil open source Gyroflow.

Les LED ?

Le bandeau LED est fort pratique pour des vols à vue, mais aussi et surtout pour retrouver le Pavo 20 après un crash. En forêt ou dans l’herbe, son éclairage permet de remettre immédiatement la main dessus. Si vous n’aimez pas les sapins de Noël volants, vous pouvez l’éteindre et l’allumer à la demande, avec un inter de la radiocommande. Pratique.

Les petits défauts ?

Ma première impression du Pavo 20 était excellente, mais elle n’a pas duré. Il y a les petits défauts, et puis ceux qui empêchent de profiter pleinement de l’appareil ! 

Interface grillée…

Le premier souci est entièrement de ma faute, mais il aurait pu être évité si le connecteur du contrôleur de vol était un microUSB ou un USB-C classique.

Ivre (avec un Coca Zero), j’ai branché le connecteur d’un émetteur… Walksnail sur celui du contrôleur de vol du Pavo 20 : ils ont les mêmes tailles, mais malheureusement pas le même câblage, et surtout pas la même position pour le + !

La punition a été immédiate : le contrôleur de vol n’a plus répondu sous Betaflight Configurator. Fort heureusement, j’avais achevé tous les réglages. 

Dans le champ de la caméra

Avec la caméra inclinée de 30° environ, avec ou sans stabilisation, on voit apparaitre les protections d’hélices à l’image en mode Large et Extralarge. Il faut incliner la caméra un peu plus pour qu’elles disparaissent en FOV Large, et beaucoup plus en FOV Extralarge ! Ce qui signifie aussi qu’il faut voler vite…

Une solution consiste à rehausser la caméra en l’installant sur les trous supérieurs du support, et avec 2 vis seulement. Mais on voit apparaitre quelques vibrations supplémentaires… L’autre solution consiste à filmer en FOV Normal. C’est un peu frustrant, surtout pour les vols en intérieur.

La portée radio…

Avec tous les nano racers ELRS et O3 que j’ai testés, la liaison vidéo a lâché avant la radio. Mais avec le Pavo 20, j’ai eu droit à des failsafe avant de perdre l’image. La faute, sans doute, à l’antenne brin et son positionnement sous l’appareil. C’est un peu frustrant d’avoir une liaison vidéo correcte et de voir l’OSD indiquer un failsafe, le tout suivi d’un crash.

Le condensateur et l’extrémité du FC…

Est-ce en enchainant les branchement et débranchements de batteries ? Ou bien suite à un crash ? L’une des pattes du condensateur a fini dessoudée, donc le condensateur était non opérationnel. 

Par ailleurs, l’extrémité du contrôleur de vol où sont soudés les fils d’alimentation a légèrement plié, sans doute parce que j’ai forcé pour brancher des batterie avec un fil d’alimentation un peu court. Il est probable que cette extrémité ait une durée de vie trop courte pour être honnête.

Le bandeau LED… 

Il est bien pratique et particulièrement lumineux au point d’être bien visible même en plein soleil, mais il est fixé avec un simple autocollant. A force de crashs et d’humidité, il finit par se décoller. Dommage, la fixation à l’intérieur des protections d’hélices sur le Flywoo FlyLens85 était beaucoup plus efficace et plus solide.

L’alimentation du O3…

Ce fut le coup de grâce pendant mes tests. Sans prévenir, sans crash, sans surtension ni problème particulier, le Pavo 20 a soudainement décidé de ne plus alimenter le boitier O3. Le câble ne montrait pas de dégradation. Sur un autre nano racer, le boitier fonctionnait parfaitement. Mais sur le Pavo 20, plus de jus le fil d’alimentation du O3. Voilà qui est très embêtant, et qui a achevé de ruiner la confiance que j’accordais au contrôleur de vol.

Les points forts ?

Je regrette ces points négatifs constatés sur le Pavo 20. Car outre le fait qu’il vole très bien, qu’il souffre de très peu de vibrations, qu’il assure de belles reprises de gaz, il fait preuve d’une autonomie très correcte.

Avec une LiPo de 550 mAh, il atteint 3m30 en vols très agressifs, et dépassé 4min30 en vols doux. On peut aller compter sur 5 minutes de vol avec une LiHV, et même un peu plus en volant pépère. Je n’ai en revanche pas eu le temps de mesurer l’autonomie avec une LiPo de 650 mAh.

Un autre point intéressant, c’est le son assez doux de ses moteurs. Tout est relatif, évidemment, il n’est pas silencieux, mais produit un son moins pénible que la plupart de ses concurrents.

Enfin, et je l’ai vérifié parce que j’ai acheté un contrôleur de vol de rechange, le Pavo 20 est facile à réparer. Le support O3 tient avec 4 vis, les protections d’hélices avec 4 autres vis.

En haut : le Pavo Pico de BetaFPV, le Pavo 20 de BetaFPV, le Mobula8 HD O3 de Happymodel. En bas : l’AcroBee75 O3 de NewBeeDrone, le Darkstar20 O3 de GePRC, le FlyLens85 O3 Lite de Flywoo.

Tous les composants sont branchés avec des connecteurs, moteurs y compris : il n’y a pas besoin de souder. Si comme moi vous n’aimez pas dégainer le fer à souder, c’est très agréable… 

Faut-il acheter le Pavo 20 ?

J’ai beaucoup apprécié la tenue en vol du Pavo 20, son autonomie, son bandeau LED et sa réserve de puissance. Son prix est correct puisqu’il est affiché à 98 € directement chez BetaFPV (hors port, hors taxes) et à 130 € chez Drone-FPV-Racer (taxes comprises) en version ELRS sans DJI O3. 

Mais cela ne suffit pas pour faire oublier la fragilité de son électronique et les petits défauts comme les protections d’hélices dans le champ de l’image. Donc non, je ne recommande pas cet appareil, qui pourtant me semblait très prometteur. J’ai finalement préféré le GePRC Darkstar20 O3, pourtant 2S seulement, pour sa réserve de puissance et surtout sa robustesse.

D’autres photos

2 commentaires sur “BetaFPV Pavo 20 O3, le test d’un nano racer 3S équipé en DJI 03

  1. Bonjour Fred
    Dans la gamme des nano ciné whoop pourquoi ne pas testé le Axisflying Cineon C20 V2… Un 4s sous 250g avec un temps de vol à priori intéressant… Vu la qualité de tes articles il pourrait peut être t’en prêter un pour un test…

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