GePRC Darkstar20 WTFPV O3, le test d’un nano racer 2S équipé en DJI 03

Voici en test le 5ème représentant des nano racers 2S et HD, après le Pavo Pico de BetaFPV, le Mobula8 HD de Happymodel, l’Acrobee75 de NewBeeDrone, et le FlyLens85 de Flywoo… Est-il encore possible pour un constructeur de proposer une nouvelle version avec suffisamment de points forts pour qu’elle se distingue de la concurrence ? Réponse dans cette chronique.

La version que j’ai achetée et testée est celle vendue prête à voler avec un récepteur radio ExpressLRS intégré, sans boitier DJI O3 Air Unit mais prêt à en accueillir un. La promesse de GePRC ? La mise en route ne requiert aucune soudure, uniquement un tournevis (fourni) et des réglages logiciels.

La vidéo

Tour du propriétaire

Au premier regard, le Darkstar20 ressemble beaucoup au Pavo Pico de BetaFPV, sans doute parce que ses protections d’hélices adoptent un look très semblable. Mais le Darkstar20 est plus grand : c’est un appareil qui mesure 9 cm de diagonale de moteur à moteur. Il repose sur une structure en plastique dur rigidifiée par un système d’arceaux et de protections d’hélices. Le contrôleur de vol y est fixé, ainsi que les moteurs et le berceau destiné à accueillir la caméra et le boitier O3 de DJI. 

Le contrôleur de vol est un Taker F411 comprenant un module de réception radio ExpressLRS 2,4 GHz et un ESC 4 en 1 de 12A. Les moteurs sont des brushless SpeedX2 1102 à 10000KV pour des hélices quadripales HQProp DT51. Elles sont présentées en mode push, orientées vers le bas.

Suite du tour

Les moteurs sont soudés sur le contrôleur de vol, il faudra donc s’armer d’un fer à souder pour les remplacer. A noter que l’électronique est protégée par un condensateur. Un connecteur microUSB, sous l’appareil et facile d’accès permet d’accéder aux réglages du contrôleur de vol. 

Le Darkstar20 WTFPV attend des batteries 2S avec un connecteur XT30. Le support pour les installer est rigide. Cela signifie que vous pouvez utiliser des batteries 2S de 17 x 12 mm (peu importe la longueur).

Les LiPo 450 mAh de BetaFPV et Tattu sont compatibles, mais il faut qu’elles soient en bon état. Si elles sont un peu gonflées, elles ne passent plus. Les LiHV 450 mAh de GnB passent aussi. Mais aucune des 550 mAh que j’avais sous la main. Dommage !

Le montage du O3 ?

La procédure est très simple. Il faut retirer l’antenne à double connecteur originale en retirant les 2 vis de la plaque qui la maintient. Il faut retirer le capot du support O3 sur le Darkstar20 WTFPV avec les 4 vis sur les côtés. Ensuite, il faut installer le boitier O3 et brancher le connecteur préparé par GePRC. 

Le plus difficile est de réussir à bien brancher les 2 antennes dipôles (fournies avec la frame et préinstallées) – mais c’est l’affaire de quelques secondes. Il faut ensuite refermer le capot. Ne reste plus qu’à installer la caméra à l’avant du support. A noter que le câble boitier vers caméra d’origine est un peu long, il faut donc se débrouiller pour le faire tenir de telle sorte qu’il reste à l’intérieur du support. Et puis ? C’est tout.

A vrai dire, GePRC fournit un arceau plastique de protection pour protéger le haut de la caméra, mais les vis sont trop courtes. Au final, j’ai choisi de ne pas l’installer.

Il n’y a pas d’amortisseur en caoutchouc ni de réducteur de vibration. Tant mieux parce que ce sont souvent des composants un peu pénibles à gérer et à remplacer. Est-ce que cela aura un impact sur la qualité des images ? Nous allons le voir. 

Ce qu’il faut noter ?

A la différence du montage de certains appareils concurrents, le support O3 de GePRC permet un accès facile aussi bien à la carte mémoire microSD qu’au connecteur USB-C. Par ailleurs l’assemblage de l’appareil est particulièrement propre et soigné, sans aucun câble qui traine ou qui dépasse, avec l’antenne radio guidée vers le côté gauche, avec deux guides courts et rigides pour les antennes O3.

Le poids ?

Le Darkstar20 WTFPV nu pèse 50,2 grammes. Il passe à 87 grammes avec le O3 et sa caméra. Soit un poids de 113,7 grammes en ordre de vol avec une batterie GnB 2S LiVH de 450 mAh. 

Mise en route ?

Le Darkstar20 WTFPV est préréglé d’usine, flashé avec Betaflight v4.4.2. GePRC s’est occupé de configurer tous les UART pour la liaison radio ExpressLRS et le O3. A vrai dire, c’est assez simple, puisque le contrôleur de vol n’offre que 2 UART ! Attention si vous désirez ajouter un composant, comme un GPS : il n’y a plus d’UART dispo. Au cas où, voici un dump des réglages d’usine.

La partie ExpressLRS est très classique, l’appairage s’effectue avec 3 allumages successifs… si la version du firmware est compatible. Sur l’exemplaire que j’ai acheté, ELRS était en 3.0.0 et ma radiocommande en 3.2.1. J’ai donc du procéder à une mise à jour.

Avec ExpressLRS configurator, il faut préparer un firmware en catégorie « Generic targets used as a base 2.4 GHz » et en appareil « Generic ESP8285 2.4Ghz RX ». J’en ai profité pour saisir ma Binding Phrase, ce qui automatise la connexion à toutes mes radiocommandes ExpressLRS.

Le flashage en ExpressLRS est facile via le wifi : il suffit d’attendre 1 minute d’inaction du récepteur pour qu’il crée son point d’accès wifi, de s’y connecter, éventuellement avec le mot de passe expresslrs, et de lancer le flashage. Pratique et efficace !

Dans Betaflight, je n’ai modifié que les voies de la radiocommande, l’association des inters et le placement des éléments de l’OSD. Tout est préréglé. Sauf un élément tout de même : le baromètre n’est pas activé, et pourtant il y en a bien un sur le contrôleur de vol. Il suffit de cocher la case Baromètre de l’onglet Configuration et d’ajouter l’élément dans l’OSD pour en profiter pendant le vol.

Le comportement en vol

De tous les nano racers 2S que j’ai testés jusqu’à présent, le Darkstar20 WTFPV est celui qui profite des réglages d’usine les plus réussis. Il vole comme sur un rail en mode Acro, il est réactif sans être trop nerveux, il ne vibre pas, et il dispose d’une réserve de puissance semblable à celle du FlyLens85 de Flywoo avec un O3 Lite !  

En pratique, le Darkstar20 WTFPV récupère d’un dive sans propwash, il tient des mouvements un peu durs et vole vite à la demande. Toutes proportions gardées bien sûr : c’est un appareil en 2S. 

En extérieur ?

C’est en extérieur que le Darkstar20 WTFPV s’exprime le mieux : il est capable de voler vite au quasi contact du sol, il est parfait pour raser la canopée en forêt, il peut grimper à l’assaut d’une belle falaise et la dévaler.

Le vent est l’ennemi des racers poids plume, mais cet appareil se comporte plutôt bien même lorsqu’il est chahuté par des rafales. Jusqu’à un certain point, évidemment. Peut-on se lancer dans des figures de freestyle ? Sans doute. Je n’ai pas le niveau pour ça, mais les ressources du Darkstar20 WTFPV sont suffisantes pour s’amuser à des vols engagés.

En intérieur ?

L’appareil est légèrement sur-motorisé pour des vols en intérieur, mais les réglages de GePRC permettent une gestion très fine des gaz. En pratique, le Darkstar20 WTFPV autorise des vols sympas en intérieur, à très faible vitesse entre 4 murs, ou avec de belles prises de vitesse en parkings. De manière très intéressante, il permet de passer de vols en extérieur à des vols en intérieur avec facilité…

La vidéo ?

Nous l’avons vu, la caméra et son gyroscope intégré ne profitent pas d’amortisseurs de vibrations. C’est grave, docteur ? Non, clairement le Darkstar20 WTFPV ne vibre pas plus que les autres appareils concurrents. Pas moins non plus. En intérieur ou en extérieur avec peu de vent, la stabilisation du DJI O3 Air Unit gomme totalement les vibrations. En présence de vent, il en subsiste un peu. La solution pour les supprimer est d’utiliser un filtre ND, à choisir selon la luminosité. Le support de la caméra O3 du Darkstar20 WTFPV permet d’installer n’importe quel filtre ND compatible O3 ou Avata. 

La stabilisation Rocksteady appliquée en temps réel donne satisfaction. Si vous préférez des images plus dans le style des GoPro, vous pouvez forcer le FOV en Large (Wide) et désactiver Rocksteady (EIS), puis stabiliser les images en post-production avec l’aide du logiciel open source Gyroflow. Le résultat est convaincant, et il permet même une stabilisation sur le roll, parfaite pour obtenir de belles images sur des séquences en intérieur. 

Si vous aimez maîtriser vos images ?

Veillez à choisir vos réglages manuellement, surtout si vous pilotez en faible luminosité – car l’électronique du O3 a tendance à automatiquement éclaircir les images en introduisant du bruit et du flou. Il est recommandé aussi de filmer en D-Log M 10 bits pour pouvoir régler la colorimétrie avec un logiciel de post-production comme Premiere Pro d’Adobe ou Da Vinci Resolve de Blackmagic. Le O3 Air Unit est capable de filmer en 4K/120, ce qui permet d’obtenir des ralentis 4x.  

L’autonomie ?

C’est sans doute le principal point faible du Darkstar20 WTFPV. J’ai obtenu les meilleurs résultats avec les LiHV 450 mAh de Gaoneng : comptez environ 2 minutes pour des vols assez agressifs, ou avec des sollicitations soutenues des gaz, et jusqu’à 3min30 max en volant pépère. Ce n’est pas formidable. 

Dommage que le support de batterie ne permette pas d’installer des modèles de 550 mAh, voire de 750 mAh. Dommage puisque la motorisation est compatible avec le surpoids. En bricolant une fixation pour une 750 mAh sous ce support (ce n’est pas pratique), j’ai dépassé les 4min30 en vol doux – c’est déjà plus intéressant.

La portée ?

Attention à la réglementation : je rappelle qu’elle impose de voler avec un observateur qui conserve le drone en vue directe – et le Darkstar20 WTFPV est tout petit, on le perd vite de vue.

En pratique, je n’ai jamais été limité ni par la portée radio, je n’ai même jamais eu d’avertissement de liaison faible. Je n’ai pas non plus été limité par la vidéo lors des vols sans obstacle entre le casque et le drone.

Ce qui a limité la portée… c’est la batterie ! En sous-bois ou en intérieur, je suis allé suffisamment loin pour bien m’amuser… et ne plus retrouver l’appareil après un crash.

La solidité ?

Voilà un point fort du Darkstar20 WTFPV ! J’ai percuté à plusieurs reprises des troncs d’arbres et des murs de plein fouet. La batterie a été éjectée, j’ai perdu des filtres ND, mais les protections d’hélices ont tenu le choc et l’appareil s’en est sorti sans une égratignure. Mention très bien, donc, pour la matière de la structure et pour son architecture qui semble très bien encaisser les chocs. 

Les extrémités des hélices sont suffisamment éloignées des protections d’hélices pour éviter qu’elles ne cassent lorsque la structure se déforme à l’occasion d’un choc. Le bloc contenant le O3 Air Unit n’a jamais été arraché non plus, même avec des crashs un peu durs. Les antennes sont bien protégées dans leurs guides rigides. Enfin la fonction Flip Over After Crash fonctionne correctement pour retourner l’appareil s’il aboutit sur le dos. Il n’y a pas de beeper, en revanche.

Le prix ?

J’ai acheté le Darkstar20 WTFPV directement sur le site de GePRC avec l’option ExpressLRS pour $130 (hors port, hors taxes). C’est un prix très raisonnable, mais n’oubliez pas qu’il faut y ajouter les 250 € d’un DJI O3 et quelques batteries.

Faut-il l’acheter ?

Il s’agit pour le moment du modèle de nano racer O3 2S qui m’a le plus impressionné, à la fois pour ses réglages d’usine très réussis aussi bien pour intérieur que pour l’extérieur, sa puissance très correcte pour un appareil 2S, et sa structure résistante. La combinaison de ces trois qualités fait la différence face à la concurrence. 

Avec le O3 Air Unit, vous pouvez revenir de vol avec de superbes images 4K que vous pouvez, de plus, booster en post-production. Le principal défaut du Darkstar20 WTFPV, c’est son autonomie très faible, qu’il faut compenser avec l’achat de plusieurs batteries et éventuellement d’un chargeur utilisable sur le terrain.

D’autres photos

D’autres captures d’écrans

5 commentaires sur “GePRC Darkstar20 WTFPV O3, le test d’un nano racer 2S équipé en DJI 03

  1. Bonjour Fred, une question (con). pourquoi prendre le drone avec l’option ExpressLRS, puisque le dji permet aussi de piloter? y a t’il une différence si flagrante ?

  2. Bonjour Fred merci pour le super test !
    Question : les petites antennes souples ne sont pas fournies avec le drone ?
    Si non lesquelles faut ilo prendre ?
    Merci !

  3. @ crocro : Si si, elles sont déjà préinstallées sur la frame ! 🙂
    Je vais ajouter qu’elles sont fournies pour ôter le doute…

  4. @ MEVEL : La documentation de ce type de produit repose principalement sur un contrôleur de vol. Le manuel qui est livré est celui-ci, disponible en ligne.

    Les réglages sont ceux de Betaflight (c’est de l’open source, la doc est un wiki à consulter ici).

    Pour accrocher une 750 mAh, j’ai tout simplement installé la batterie sous le panier avec un élastique. Ce n’est pas dangereux pour le drone, le surpoids ne fatigue pas les moteurs, mais ce n’est pas du tout pratique à installer, et pas agréable en vol puisque le centre de gravité est modifié.

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