DarwinFPV FoldApe4, le test d’un mini drone FPV 4 pouces pliable

J’avais été séduit par le Hulk II, un drone FPV capable d’aller dans l’eau (et d’y prendre plaisir)… Je me suis laissé tenter par un autre modèle du constructeur, le FoldApe4. Son intérêt ? C’est un mini drone FPV dont les bras sont pliables. 

Une nouveauté ? Oh que non, et les anciens combattants du drone FPV se souviennent, avec une petite larme, des racers d’AeroTek, notamment le P’tiot ! C’était en… 2015 ! Que vaut le FoldApe4 millésime 2024 ? Réponse dans cette chronique…

La vidéo

Tour du propriétaire

Le FoldApe4 est livré monté, presque prêt à voler. Dans la version que j’ai choisie, il est prêt à accueillir un boitier DJI O3, mais livré sans – c’est à vous de l’installer.

Pourquoi ce choix ? Parce que je dispose d’un DJI O3 que j’installe sur divers appareils pour test, d’une part, et parce que le FoldApe4 est sans indication de classe. Ajouter un composant majeur comme la caméra et le boitier vidéo permettent de prétendre à ce qu’il soit « construit à titre privé », et donc utilisable en conformité avec la réglementation.

Tour du propriétaire

Le FoldApe4 repose sur une structure en carbone faite de nombreuses pièces, avec des bras de 4 mm d‘épaisseur. En Wide X dit la fiche technique, mais c’est une Deadcat. Déplié, le FoldApe4 mesure 16,8 cm de diagonale de moteur à moteur, pour des dimensions de 13,2 x 15,6 x 4,2 cm.

Bras fermés, il mesure 12,6 x 7,8 x 4,2 cm. C’est bien sympa, parce que replié, il peut être jeté dans un sac à dos sans prendre de place, d’autant que ses hélices sont elles-aussi pliables.

Comment fonctionne le mécanisme pliable ? 

Il faut d’abord déplier les bras arrière, pris en sandwich entre la bottom plate et une pièce supplémentaire sous la frame. Puis les bras avant, qui fonctionnent sur le même principe, mais la pièce supplémentaire se trouve à l’intérieur de la frame. Pour replier les bras, il suffit d’effectuer la manoeuvre inverse. 

Attention, il faut replier les bras arrière en premier à mi-course puis les bras avant, puis de nouveau les bras arrière, sans quoi il y a risque de sectionner les câbles d’alimentation des moteurs. DarwinFPV a prévu deux vis pour figer les bras en place et éviter qu’ils ne se replient pendant le vol.

En pratique ?

Il faut pousser fort pour plier et déplier les bras. C’est un peu compliqué et il faut batailler pour positionner correctement les bras arrière. Par ailleurs, les deux vis de fixation sont de type cruciforme. Ce n’est pas une bonne idée, il y a un risque de fatiguer leur tête – je les ai remplacées par des vis à tête Torx pour éviter les ennuis.

Mais au final, au fil de mes vols, je n’ai plus installé les deux vis – je sais d’avance que je finirai par les perdre. Les bras tiennent suffisamment solidement pour ne pas se replier, même en cas de choc. A vrai dire, la plupart du temps, je n’ai même plus replié la frame. Le gain en volume dans un sac n’est pas suffisamment convaincant.

L’électronique ?

Le FoldApe4 repose sur un contrôleur de vol DarwinFPV F411 AIO, basé sur un processeur F4, couplé à un ESC 4 en 1 de 15A, avec un condensateur, et avec un récepteur radio ExpressLRS 2,4 GHz en SPI. Le connecteur miniUSB se trouve sous la frame, facilement accessible lorsque les bras sont pliés ou partiellement pliés, beaucoup moins lorsqu’ils sont dépliés (il faut dans ce cas un connecteur très fin). Les moteurs sont des brushless 1504 à 3800KV pour des hélices de 4 pouces à pales indépendantes DarwinFPV F4019-2 Folding Propeller.

DarwinFPV a inclus une pièce en TPU pour fixer la caméra FPV DIJI O3 à l’avant, une autre pour une caméra avec un support de type Naked, et un bloc à l’arrière pour maintenir l’antenne GPS (GM8) et des antennes radio. Au final, l’intérieur de la frame est presque vide parce que la stack AIO est fine et faite d’une seule couche. Il y a de la place pour installer le boitier DJI O3. Et d’autres accessoires au besoin, comme un buzzer (non fourni). L’alimentation repose sur un connecteur XT30 qui attend une batterie 3S. 

Installer le DJI O3 ?

Pour connecter le DJI O3, DarwinFPV fournit un câble avec un connecteur à brancher directement, sans besoin d’aucune soudure. Mais en revanche, DarwinFPV n’a rien prévu pour fixer le boitier ! J’ai choisi de le coller sur la top plate, à l’intérieur et à l’arrière, avec de l’adhésif double-face. Cela permet de faire passer facilement le strap de la batterie.

La pièce en TPU à l’avant est en revanche prévue pour fixer la caméra O3 sans bidouiller. Le connecteur USB-C et la carte mémoire du boitier DJI O3 sont très facilement accessibles, et la ventilation efficace. 

Pour optimiser la portée de DJI O3 et alléger le dispositif, j’ai remplacé les deux antennes d’origine par une FlyFishRC de 9,5 cm. Le support en TPU est bien conçu : il permet de fixer une antenne unique, ou une double antenne, et même une antenne radio de type Immortal-T.

Le poids du FoldApe4 ?

Le FoldApe4 pèse 124,5 grammes sans DJI O3. Il passe à 164,7 grammes avec le boitier DJI O3, sa caméra et un filtre ND. Comptez 71,5 grammes pour une batterie LiHV 3S 1150 mAh de DarwinFPV, soit un poids au décollage de 236 grammes. Moins de 250 grammes !

Réglages de Betaflight ?

DarwinFPV s’est occupé de tous les réglages du FoldApe4, qui est flashé avec Betaflight en version 4.4.3 (firmware DARWINF4SX1280HD). Le dump des réglages d’usine de Betaflight est ici, au cas où vous en ayez besoin. Les PID sont réglés, le GPS est pris en charge, mais les réglages du failsafe sont sur l’armement sans fix. Donc la fonction GPS Rescue est désactivée : à vous de modifier les réglages GPS pour l’activer. 

Les réglages de DJI O3 sont opérationnels, il n’y a rien à faire (sinon d’activer votre boitier DJI O3 si ce n’est pas déjà fait). Les réglages de ExpressLRS sont également opérationnels… si votre émetteur est en version 3.x. Pour indiquer la binding phrase, il n’y a rien de plus simple : ça se passe dans l’onglet Récepteur de Betaflight. Si votre émetteur n’est pas en version 3.x, vous n’aurez pas le choix, il faudra le mettre à jour.

Il reste encore à associer les fonctions principales aux boutons et interrupteurs de votre radiocommande et à choisir les éléments de télémétrie que vous désirez voir apparaitre sur l’OSD. 

Dommage…

Sur le contrôleur de vol, il n’y a pas de baromètre altimétrique. Il n’y a pas non plus de Blackbox, ele aurait été bien pratique pour effectuer des réglages plus fins des PID et des paramètres de Betaflight. Les moteurs sont pilotés en Dshot300, avec un sens de rotation classique de Betaflight. Il y a 2 UART, l’un occupé par DJI O3, l’autre par le GPS, et donc aucun de libre. DarwinFPV a aussi paramétré un SoftSerial, qui n’est pas utilisé par défaut.

Premier décollage

J’ai utilisé des batteries LiHV 3S 1150 mAh de DarwinFPV et des LiPo 3S 850 mAh de Tattu. En vol, le FoldApe4 donne satisfaction, son vol est stable, avec l’impression d’être sur un rail en mode Acro. Mais cette sensation agréable ne dure pas. Car le FoldApe4 se met à vibrer fort dès qu’on pousse un peu les gaz ! En présence de vent, il est secoué – c’est normal, il est léger – mais il vibre beaucoup !

A quel point ? Beaucoup trop pour la stabilisation Rocksteady de DJI O3, qui pourtant amortit des secousses fortes. Dans ce cas au mieux l’image est floue parce que percluse de vibrations, au pire les images 4K du DJI O3 sont inutilisables. Utiliser un filtre ND n’améliore pas beaucoup les choses. En l’absence de Blackbox, essayer de corriger le problème est une entreprise que je n’ai pas tentée. Dommage que ces vibrations apparaissent, d’autant que l’appareil est capable de voler jusqu’à 100 km/h (selon DarwinFPV), environ 80 km/h lors de mes essais.

Les hélices…

Les moteurs du FoldApe4 sont prévus pour des hélices DarwinFPV F4019-2 Folding Propeller… Elles sont efficaces parce que pliables. Mais DarwinFPV n’en fournit qu’un jeu préinstallé !

Si vous en cassez ? Il faut impérativement celles vendues par DarwinFPV, équipées de leur support avec un trou central et deux trous de fixation distants de 1 cm. Ou bien récupérer les pales de Gemfan Floppy Proppy 4019-2 dont vous ne conservez pas le support de fixation, en supposant que le support des hélices d’origine soit utilisable.

Le GPS ?

Il faut pas mal de temps pour obtenir un fix – j’ai souvent décollé sans que le positionnement soit opérationnel, et donc sans indication de la vitesse, de la direction du point de décollage, etc.

Fort heureusement, il est possible de brancher le contrôleur de vol en miniUSB (sur un ordi, un smartphone, une powerbank), cela permet d’alimenter le GPS jusqu’à obtenir un fix sans vider une batterie. Mais pour le branchement du câble miniUSB, nous l’avons vu, il faut replier (au moins partiellement) les bras arrière.

L’autonomie ?

DarwinFPV promet 20 minutes de vol avec sa LiHV 3S 1150 mAh. Avec des vols doux, j’ai difficilement dépassé le cap des 8 minutes. Les chiffres avancés par le constructeur sont donc trop optimistes. Comptez 5 minutes avec une LiPo 3S 850 mAh, voire 3 minutes avec des vols agressifs. Je n’avais pas de Li-ion 3S sous la main lors de mes essais.

Prévu pour le cruising…

Parce que son autonomie souffre et qu’il vibre trop lors de vols engagés, ce DarwinFPV est clairement prévu pour le cruising tranquille. La portée avec DJI O3 est satisfaisante.

Celle d’ExpressLRS est un peu décevante, en revanche. Il y a moyen d’améliorer la portée radio en remplaçant l’antenne fournie par DarwinFPV par un modèle en T avec connecteur u.FL comme celles ceux de BetaFPV ou RadioMaster. 

Faut-il l’acheter ?

Non, je ne recommande pas le FoldApe4. DarwinFPV promet un appareil pliable, avec une grosse autonomie. En pratique, la visserie du mécanisme de pliage n’est pas satisfaisante, le mécanisme en lui-même n’est pas très agréable. L’autonomie peine à dépasser les 8 minutes. Les vibrations en présence de vent ou en poussant les gaz sont pénibles. Le GPS est lent à obtenir un fix et il n’ya pas de baromètre altimétrique. Autant de points de déception qui s’additionnent… 

Le prix, cela dit, est correct : comptez $185 pour le FoldApe4 en version prête pour DJI O3 livrée sans DJI O3, directement sur le site de DarwinFPV (hors port, hors taxes). Il existe d’autres versions en analogique, Walksnail Avatar, RunCam Wasp ou DJI O3 (déjà installé).

La minute réglementaire ?

Le FoldApe4 est un drone sans indication de classe, « construit à titre privé » (dans la version que j’ai testée, sans DJI O3). Il pèse moins de 250 grammes, mais il peut voler à plus de 68,4 km/h (19 m/s). Voilà un résumé de ce qu’il faut savoir :

  • Il est opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A3.
  • Il faut s’enregistrer en tant qu’exploitant UAS sur AlphaTango et apposer le numéro d’exploitant UAS sur le FoldApe4 avec une étiquette.
  • Il faut suivre la formation A1/A3 en ligne, puis passer et réussir l’examen en ligne. 
  • Il faut voler à moins de 120 mètres du point le plus proche de la surface de la Terre.
  • Il faut voler en vue directe du pilote ou de son observateur.
  • Il est interdit de voler au-dessus de l’espace public en agglomération.
  • Il est interdit de voler de nuit.
  • Il est interdit de voler à moins de 150 mètres des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives.
  • Il est interdit de voler près des personnes.
  • Le largage de charge est interdit.
  • Il faut respecter les restrictions ou interdictions de vol dans les espaces aériens à statut particulier (zones R, D, P et temporaires ZRT, ZDT, ZIT), à consulter sur le Service de l’Information Aéronautique (SIA).
  • Il faut respecter les zones interdites de vol à basse hauteur, comme les parcs nationaux, certaines réserves naturelles, certains biotopes, les hôpitaux, prisons, sites industriels protégés, etc.
  • Il faut respecter les interdictions ou restrictions de vol dans les emprises des aérodromes.
  • Plusieurs services en ligne permettent de matérialiser les zones interdites ou restreintes. Il y a Geoportail « restrictions uas catégorie ouverte et aéromodélisme » ou, mieux, les cartes Drone-Spot, Mach 7 Drone, DroneKeeper, FlyBy ou Clearance (plus complexes mais plus complètes).
  • Il est interdit de voler dans les zones d’évolution de services de secours.

Pour en savoir plus sur la réglementation applicable aux drone FPV, vous pouvez consulter ce post !

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