Happymodel Moblite7 Walksnail 1S, le test

Le Moblite7 Walksnail 1S de Happymodel fait partie du cercle encore très fermé des plus petits racers équipés avec un retour vidéo HD en numérique. En effet, il mesure 7,5 cm de diagonale de moteur à moteur, et il pèse moins de 45 grammes en ordre de vol, avec sa batterie ! Il est équipé de protections d’hélices, ce qui le rend inoffensif pour son environnement mais aussi pour les personnes. Le retour vidéo est-il satisfaisant ? La batterie 1S est-elle suffisante pour assurer de beaux vols ? Réponse dans cette chronique.

La vidéo

Tour du propriétaire

Malgré son nom, le Moblite7 Walksnail 1S ne reprend pas vraiment les grandes lignes du Moblite 7 (voir le test ici), mais plutôt celles du Mobula 7 (voir le test ici). C’est un appareil qui repose sur une structure plastique, celle du Mobula 7 V4, sur laquelle sont fixés 4 moteurs brushless 1102 à 20000KV pour des hélices tripales de 4 cm (Gemfan 1635) présentées en « props out », ainsi que l’électronique. La structure est agrémentée de protections d’hélices plutôt souples, et d’un carénage central qui héberge la caméra. 

L’électronique ?

Le contrôleur de vol est un Superbee F4 Lite AIO ELRS qui comprend sur un seul composant la partie contrôleur de vol basée sur un processeur F4, un ESC 4 en 1 de 5A et un récepteur radio SPI ExpressLRS 2,4 GHz avec une petite antenne souple. Le contrôleur offre un connecteur microUSB facile d’accès, mais il est dépourvu de Blackbox. Les moteurs sont soudés directement sur le composant, il faut donc dégainer le fer à souder pour les changer. Le firmware utilisé est CRAZYBEEF4SX1280.

L’émetteur vidéo ?

C’est l’Avatar Mini 1S Kit de technologie Walksnail par Caddx (voir ici), avec sa caméra Avatar Nano qui peut s’incliner manuellement depuis l’horizontale jusqu’à un bon 45° vers le haut. La partie émetteur est placée juste au-dessus du contrôleur de vol, partiellement protégée par le carénage central. Le connecteur pour le branchement sur un ordi est accessible facilement. L’antenne est la version dipôle linéaire du Mini 1S Lite Kit. Bon point : son connecteur u.FL est maintenu fermement en place par une patte du carénage central, il ne risque de pas de se décrocher sur un choc. 

L’alimentation ?

Le Moblite7 Walksnail 1S, comme son nom l’indique, attend une batterie 1S. Le connecteur d’origine est un GNB27/ET2. Happymodel livre aussi dans la boite une rallonge pour brancher une batterie PST PH2.0. La batterie est à glisser sous la structure dans un panier de 17 mm de largeur et 7 mm de hauteur. Le poids de l’ensemble ? L’appareil pèse 33,5 grammes sans batterie. Une 1S 300 mAh 80C de Emax ajoute 8,7 grammes, pour un poids de 42,2 grammes en ordre de vol ! Comptez 1,2 gramme supplémentaire pour utiliser la rallonge GNB27 vers ET2.

Les réglages ?

Happymodel s’est occupé de tous les réglages dans Betaflight, présent en version 4.3.1. Pour réaliser l’appairage avec ma radiocommande ExpressLRS en version 2.2.0, je m’attendais à devoir flasher le contrôleur de vol avec une version compatible SPI. Mais je n’en ai pas eu besoin : il était déjà en Betaflight 4.3.1 version SMT32F411SX1280. Il m’a suffi de saisir la clé de la bind phrase dans le CLI « set expresslrs_uid = xxx,xx,xx,xxx,xxx,xxx » suivi de « save » pour valider. Le reste des réglages est très classique avec Betaflight : modes de vol, armement, Flip Over After Crash, données de l’OSD à afficher. 

Avec ExpressLRS 3 ?

Je n’ai pas tenté l’expérience, mais le XX semble fonctionner correctement avec Betaflight 4.4 et ExpressLRS 3. Il faut impérativement flasher le contrôleur de vol avec un firmware spécifique pour profiter de cette compatibilité. Le fichier .hex à flasher est à télécharger ici.

Premier décollage ?

Le Moblite7 Walksnail 1S est plutôt nerveux, avec une belle réponse sur la sollicitation des gaz – même si évidemment on est loin des « vrais » racers. Il est suffisamment puissant pour voler vite, trop vite même, en intérieur. La précision des commandes est très satisfaisante et l’appareil très verrouillé y compris en mode Acro, il vole comme sur un rail. En extérieur, l’appareil se comporte plutôt bien même si, ce n’est pas une surprise vu son poids plume, il est ballotté et peine face au vent. Il propose des reprises de gaz intéressantes avec peu de propwash. Attention, la reprise de gaz après un dive le déséquilibre tout de même si elle est trop brutale. En revanche il permet de tourner sec sans expérimenter de yaw washout. En résumé, malgré sa batterie 1S, il est très agréable en vol !

Le retour vidéo

La mise à jour du boitier Avatar repose sur son connecteur petit format, à brancher via un câble USB fourni par Walksnail. Une fois le boitier appairé au récepteur Walksnail (j’ai utilisé les lunettes Dominator de FatShark), l’Avata Mini se comporte comme l’Avata format classique (voir le test ici). L’image est belle, sans latence, les réglages sont nombreux… et c’est un petit bonheur que de piloter un tinywhoop avec un retour vidéo en HD 1920 x 1080p ! La caméra n’est pas très efficace dans l’obscurité, mais cela suffit pour s’amuser en intérieur ou en bando avec une faible luminosité.

La qualité des images dans les lunettes ?

Le retour vidéo est magnifique, avec la télémétrie, la définition de 1920 x 1080 pixels est un pas en avant gigantesque par rapport aux souffreteux systèmes analogiques. En intérieur et en extérieur sans vent, les images sont dépourvues de vibrations et fluides – autant que votre pilotage le permette. En extérieur avec du vent, les images souffrent de Jello. Rien de bien grave, mais les images sont moins agréables à visionner. Le Moblite7 Walksnail 1S se comporte de manière satisfaisante avec les batteries Emax LiHV 1S 300 mAh 80C, et le retour vidéo continue à fonctionner même quand on fait descendre la tension de la batterie très bas, vers 3V. Il faut en revanche impérativement désactiver le mode Autofocus pour éviter que se forment des bandes pixelisées sur les bords.

DVR avec télémétrie

Les enregistrement sur les lunettes sont parfaitement exploitables, mais ils souffrent évidemment de pixellisation parasite quand le Moblite7 Walksnail 1S s’éloigne trop ou passe derrière des obstacles – attention aux arbres. Des données additionnelles sont stockées dans deux fichiers, .osd et .srt. Les deux contiennent des données de télémétrie, le premier pour la lecture dans les lunettes, le second pour utiliser sous forme de sous-titres, par exemple avec VLC.

Le principe ?

La télémétrie est affichée dans les lunettes en temps réel, sur le DVR quand on le regarde sur les lunettes (avec l’aide du fichier .osd). Mais la télémétrie n’apparait pas sur le DVR quand on le consulte sur un ordi, sauf si on utilise un player de type VLC (qui exploite le fichier .srt). Mais dans ce cas, l’affichage est de type sous-titres, pas de type Canvas tel qu’on le voit en temps réel. A noter qu’il existe l’outil ws-osd-py pour incruster les données du fichier .osd dans les fichiers vidéo. Il est encore en version beta, mais fonctionnel et à télécharger ici. 

La qualité des images stockées à bord ?

Elles sont enregistrées dans une définition maximale de 1920 x 1080 pixels à 60 images par seconde. Le résultat est très convaincant, meilleur que celui que j’ai pu observer avec des systèmes de caméras – émetteur analogiques hybrides (mais je n’ai pas comparé avec le concurrent HDZero). Evidemment, ce n’est « que » du 1080p, et il n’y a pas de stabilisation des images. Mais c’est déjà exceptionnel pour un appareil aussi petit et aussi léger ! La capacité mémoire à bord est de 8 Go, sachant que 7,5 Go sont réellement disponibles.

Le principal défaut de l’émetteur vidéo ?

C’est sa fragilité. Car après une touchette, le Moblite7 Walksnail 1S est allé se planter dans de la neige pendant une trentaine de secondes, le temps que je le récupère. Cela a suffi pour que l’émetteur Avatar Mini 1S rende l’âme. Il ne s’est plus allumé, il n’a plus fourni d’image à la caméra et plus donné accès à la mémoire intégrée, alors qu’il chauffait lorsqu’il était alimenté. Je l’ai remplacé pour poursuivre mes essais. Après un crash sur des branchettes scélérates, j’ai eu la désagréable surprise de voir que le connecteur avait été arraché, avec ses pistes, donc difficilement réparable. Problème : en l’absence de connecteur, impossible de récupérer les images stockées dans la mémoire intégrée ni de réaliser des mises à jour. Le VTX Avatar Mini 1S est fragile et mériterait une protection un peu plus enveloppante, aussi bien pour le composant principal que pour le connecteur et pour les fils de liaison avec le contrôleur de vol (très exposés).

Connecteur de batterie

Le comportement en vol et le retour vidéo était satisfaisants avec les batteries Emax LiHV 1S 300 mAh 80C. J’ai essayé des batteries BetaFPV 1S 300mAh 60C avec un connecteur PST PH2.0 et la rallonge fournie dans la boite. Ces batteries sont clairement trop light pour le Moblite7 Walksnail 1S, elles lâchent moins d’une minute ! Avec des Happymodel 1S 650mAh 60C en LiHV, le comportement en vol est correct, mais les reprises sont très molles et des lignes horizontales apparaissent dans le retour vidéo en fin de batterie.   

L’autonomie ?

Avec les batteries Emax 1S 300 mAh, elle est de 2 minutes environ en volant de manière engagée. Elle peut approcher les 4 minutes avec des vols très doux en laissant la tension descendre vers 3V (ce qui n’est pas du tout recommandé pour leur durée de vie). Ce sont de vols courts et donc un peu frustrants. Dommage, parce que la portée de l’appareil est très correcte. Je suis allé à 300 mètres de distance sans perdre ni liaison radio ni liaison vidéo (et je pouvais encore continuer). A cette distance, évidemment, l’appareil est hors vue directe de l’observateur du pilote FPV. Ce qui est interdit en catégorie Ouverte : son pilote susceptible d’être pendu haut et court au petit matin. Oui, même s’il pèse moins de 43 grammes ! 

En résumé

Ce tinywhoop est exactement le nano racer dont je rêvais : ultra léger, totalement inoffensif, capable de voler en intérieur comme en extérieur, avec un retour vidéo numérique dans une excellente définition, un enregistrement en 1080p, et une portée intéressante. J’ai acheté le Moblite7 Walksnail 1S chez HobbyRC en Angleterre (il n’était disponible nulle part à ce moment) pour 209 € port compris) avec environ 60 € de taxes à l’entrée dans l’Union Européenne. Ce n’est pas un bon plan : mieux vaut se le procurer chez Drone-FPV-Racer en France, il y est proposé à 280 € (taxes comprises). Ce n’est pas donné, mais l’émetteur vidéo compte pour une bonne partie de la facture (110 €) !

Faut-il l’acheter ?

Oui… mais uniquement si vous comptez voler sans prendre aucun risque. Car l’Avatar Mini 1S, ou plutôt son composant émetteur vidéo, est très fragile. Un peu trop vu son prix – il faut tout de même débourser environ 95 € pour remplacer le VTX Avatar Mini 1S (hors caméra). Donc je ne vous le recommande pas si vous avez l’intention de voler de manière agressive en intérieur, en gymnase, ou en extérieur surtout en présence d’humidité. Il suffirait pourtant que Happymodel ajoute un peu de plastique fin et souple pour éviter que l’humidité et les chocs n’endommagent le composant principal. Si vous êtes un peu bricoleur, il est sans doute intéressant d’apporter quelques améliorations pour rendre le VTX moins fragile, par exemple protéger l’émetteur Walksnail avec un vernis de tropicalisation…

Note : j’ai lancé une procédure de réparation des deux VTX Avatar Mini 1S endommagés (par de la neige pour l’un, prise arrachée pour l’autre) auprès de Caddx, avec un envoi en Chine. J’ajouterai ici le temps nécessaire pour récupérer les composants fonctionnels et le coût de la procédure.

D’autres photos

Les paramètres Betaflight

8 commentaires sur “Happymodel Moblite7 Walksnail 1S, le test

  1. Une question de noob : quel logiciel utiliser pour recuperer les images enregistrées à bord de l’Avata ?
    J’ai acheté le Meteor85 qui est equipé d’un connecteur avec un câble pour USB mais aucune notice…

    MP

  2. michel49 : Il n’y a pas de logiciel, tu branches simplement l’USB sur un ordi, tu alimentes le Meteor, tu ventiles parce que l’Avatar chauffe très vite sans flux d’air, et la mémoire interne de l’Avatar monte comme un lecteur amovible sur PC et Mac.

  3. Merci Fred pour ce nouveau test. J hésite entre le moblite7 HD de hdzero et walksnail… Que conseillerais tu de choisir, si le principal critère concerne la qualité du retour vidéo sur ces petits whoop ? Merci de ton avis.

  4. @ Soarantes : J’ai trop peu utilisé HDZero pour une comparaison correcte. Lors de mes essais, j’ai préféré l’image proposée par Walksnail. Sur ce type d’appareil, je pense que la résistance aux chocs, à l’humidité, etc. est importante (mais je n’ai pas passé assez de temps avec HDzero pour savoir comment il se comporte).

  5. Merci Fred

    Bientôt un test des nouvelles goggles Recon Fatshark ? j’attends avant de l’acheter.

  6. Cette fragilité a été rapportée par d’autres pilotes et elle me fait bien peur!! Me réjouis de ton retour….

  7. @ nikotttin : Leur SAV semble gérer au cas par cas…
    Mon expérience récente : j’ai flingué deux 1S VTX Lite Kit. Je les ai renvoyés à leur demande (via Colissimo Intl). Ils sont arrivés là-bas avec une surtaxe énorme, malgré le fait que j’ai mentionné qu’il s’agissait d’un SAV. Caddx les a refusés, les douanes chinoises les ont conservés. Caddx m’a proposé en dédommagement SAV soit deux 1S VTX V1 Kit, soit un 1S VTX Lite Kit. Donc en gros, il m’ont remplacé un VTX sur deux. Ils m’ont aussi fait une ristourne pour 1 1S VTX Lite Kit supplémentaire.
    Mais les expériences sont sans doute variables.

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