Skydio 2, la prise en main : Follow Me, évitement des obstacles…

La baguette magique

Lorsque le Skydio 2 est en stationnaire, le Beacon se transforme en baguette magique ! En appuyant sur son bouton bleu, vous pointez là où le drone doit se placer. Le résultat est saisissant, il tourne autour de vos en suivant vos ordres, avec un tout petit peu de latence et d’inertie, mais sans faillir… et en veillant toujours à éviter les obstacles ! Vous pouvez lui demander de se rapprocher ou au contraire de s’éloigner. Il y a un petit quelque chose de Jedi à le guider ainsi… Le Beacon a un autre avantage : il offre une portée un peu meilleure que le smartphone, qui peut atteindre les 40 mètres. De quoi, par exemple, lancer l’appareil dans un suivi au-dessus d’une forêt ! Et un autre : il contient un GPS sur lequel le Skydio 2 peut se positionner s’il perd le focus caméra de son sujet. Le Beacon permet aussi de piloter l’appareil de manière basique, principalement pour le positionner à distance.

La radiocommande

Elle est également proposée sous la forme d’un accessoire à acheter séparément. Il s’agit du Skycontroller de Parrot, semblable d’extérieur à celui livré avec l’Anafi. Mais les composants à l’intérieur sont spécifiques au Skydio 2, sans compatibilité avec les deux appareils. La radiocommande est à appairer avec un câble, la première fois, à brancher entre la radio et le connecteur USB-C du drone. Elle permet de piloter le Skydio 2 comme une caméra volante classique, et non plus comme un outil de suivi automatique. De quoi se lancer dans des prises de vues cinématiques pour filmer de beaux décors, avec une portée que Skydio promet atteindre 3,5 km. Je n’ai pas tenté d’aller aussi loin, je me suis cantonné à des vols à moins de 500 mètres. La liaison n’a pas flanché, avec très peu des petits ralentissements que l’on constate en utilisant le smartphone seul. Comme avec le modèle de Parrot, passer le smartphone en mode Avion pour couper le wifi et le GSM réduit les interférences. Mais on se rend rapidement compte que le Skydio 2 n’est pas fait pour réaliser des prises de vues « classiques » : il est assez lent, même s’il est possible d’intervenir sur sa nervosité. Son vrai job, c’est de suivre son propriétaire !

L’autonomie ?

Skydio promet 23 minutes de vol. Comme d’habitude, elle est un peu optimistes : j’ai réussi à atteindre 21 minutes d’autonomie, mais en poussant la batterie à moins de 5 % de capacité en fin de vol, ce qui n’est pas recommandé. L’autonomie réelle est plus proche de 16 minutes. Ce n’est pas autant que les drones de la concurrence, et cela limite la durée d’une captation pendant un suivi. Il est donc recommandé de disposer de plusieurs batteries pour être certain de shooter assez longtemps. A noter que le Skydio 2 calcule la distance nécessaire pour atteindre la position de retour, la confronte à l’état de charge de la batterie et en déduit le moment où il propose un retour automatique. Il est possible d’interrompre ce retour automatique.

La vitesse max ?

Le Skydio 2 est capable de voler à 58 km/h. C’est correct et parfait pour suivre des sportifs à pied ou sur un vélo. Pour suivre une voiture, il faudra rouler lentement. Cela signifie aussi que l’appareil ne s’accommodera pas de vents trop forts. Lors d’un suivi de voiture un jour de vent soutenu, il a peiné à effectuer un Orbit au-dessus du véhicule. Dans ce cas, il s’efforce de suivre sa cible tant bien que mal. Il m’a d’ailleurs rapidement indiqué que le vent était trop fort. Un exemple de ce message figure dans la vidéo d’illustration – ce jour-là, la météo indiquait des rafales à 70 km/h.

Distance, hauteur et NoFly Zones ?

Piloté avec le smartphone, le Skydio 2 est limité à une enveloppe de vol de 16 m de hauteur et 20 mètres de distance. Avec le Beacon, il peut aller à 33 mètres de hauteur et 40 mètres de distance. Avec la radiocommande, il peut monter jusqu’à 130 mètres, sans limitation de distance. Il ne comporte pas de NoFly Zones : il peut être utilisé partout, et c’est à son pilote de veiller au respect de la réglementation. L’appareil peut décoller jusqu’à une altitude de 4500 mètres – parfait pour un usage en montagne.

Positionnement GPS ?

Le Skydio 2 et le Beacon sont équipés de GPS compatibles Glonass. Mais le Beacon prend du temps à obtenir une position suffisamment exacte. Pour accélérer les choses, il est recommandé de connecter d’abord le smartphone, qui obtient une position rapidement avec ses outils d’éphémérides en ligne, puis le Beacon qui, à l’évidence, s’en sert pour accélérer le positionnement. A noter que les journaux de vol sont stockés par l’application Skydio 2, mais ne sont envoyés sur des serveurs en ligne qu’à la demande.

Les caractéristiques de la caméra ?

Elle repose sur un capteur Sony IMX577 CMOS 1/2.3’’ de 12,3 mégapixels et sur un RedDragon QCS605 de Qualcomm. Cela permet de shooter des photos en 4056 x 3040 pixels, en Jpeg et en Dng (Raw), à la demande ou de manière continue avec un intervalle de 1, 5 ou 10 secondes. Les vidéos sont tournées en 4K (3840 x 2160 pixels) à 24, 30, 48 et 60 images par seconde, et en 1080p (1920 x 1080 pixels) à 30, 60 et 120 images par seconde. Pas de mode 25 fps et leurs dérivés : le Skydio 2 n’est vraiment pas prévu pour l’Europe et la norme PAL. Le bitrate maximum est de 100 Mbps. La compression est, au choix, en H.264 ou H.265. La nacelle stabilise de manière mécanique sur 3 axes et permet de piloter l’inclinaison, de -110° à +45°. Les réglages permettent d’activer un mode HDR pour une dynamique plus élevée. Si le HDR est déactivé, vous pouvez choisir l’exposition (-2EV à +2EV par incrément de 0,5), la valeur ISO (100 à 3200), la vitesse d’obturation (de 1/1920s à 1s), la balance des blancs.

La qualité photo

Les photos sont shootées en 4/3 dans une définition unique de 4056 x 3040 pixels. Le résultat est très satisfaisant, avec des couleurs respectueuses de la réalité et une compression limitée. Shooter en Dng permet de profiter des outils de dérawtisation d’Adobe pour Photoshop et Lightroom. Le profil de la caméra n’est pas connu de Camera Raw, mais ce n’est pas bien important, il n’y a pas de modifications complexes à apporter aux photos. Notamment parce que les images, Jpeg et Dng, sont orthorectifiées : l’horizon est plat. Le Raw permet de « déboucher » des photos difficiles comme celles prises à contrejour. Les autres outils de retouche graphique sont bien sûr également capables de prendre en charge le Raw du Skydio 2. En conclusion, cet appareil n’est pas vraiment prévu pour les prises de vues photo, mais il s’en sort très honorablement. A noter que la position GPS est indiquée dans les valeurs Exif des photos, aussi bien en Jpeg qu’en Dng.

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10 commentaires sur “Skydio 2, la prise en main : Follow Me, évitement des obstacles…

  1. Une « tuerie » ce Skydio 2!! merci a Dominique/vtt64 pour le prêt, pour avoir échangé avec lui sur le sujet, il n’est pas avare en information et vraiment sympa.

    Merci Fred pour c’est essai complet de cette machine qui est a mes yeux idéale pour faire quelques images comme ça et se mettre en image ou son sport, sa technologie d’évitement est vraiment un atout!!

    pour ceux qui veulent acheter aux USA et se faire envoyer un produit sans payer de taxes astronomiques il y a shipito, en gros ça crée une adresse US ou vous recevez votre colis et cette adresse vous envoie le colis en France chez vous comme si c’était quelqu’un de la famille.
    J’utilise ce service pour mon coussin d’assise fauteuil roulant, aux USA il coute 400 § en France 1600 €.

  2. a la place du mavic air2, j’avais faillit me l’importer des US mais au final, j’ai eu un gros doute sur la legislation des drones « autonomes » en france/europe et j’ai laissé tomber (en vue, controle permanent du drone, etc…..)

  3. @ jack747 : Si tu n’as pas un oncle parti aux Amériques, il y a la solution du service de réception donnée par azbloc…

  4. Quelle prise en main ! Merci Fred !
    Ce fut un plaisir d’échanger avec toi.
    J’ai bien utilisé le service Shipito pour l’importation et je me suis acquité de tous les droits de douanes ce qui a « sensiblement » augmenté la facture.
    J’ai eu un Mavic Pro, un Air et le Skydio 2 c’est le rêve absolu pour ma pratique sportive.
    Bref, je suis fan boy !

  5. @vtt64:
    La vidéo dans les marnes ne serait-elle pas du côté de dignes les bains ou dans le 04?
    Je pratique assidument le vélo et le snowboard, j’avais repéré le skydio il y a un peu plus d’un an mais les confinements ont tué dans l’œuf mon achat, tes vidéo me donnent de quoi réfléchir à nouveau, merci.

  6. il faut quand même un gros niveau de confiance pour commander un produit aux usa, le faire livrer à un endroit inconnu (de surcroit un peu critiqué par les avis) et le faire re expédier à un prix quelque peu inconnu, avec le risque de payer des taxes à l’arrivé, s’il arrive. Et une fois en France sans aucune garantir de casse, de maintenance, de support….
    J’avoue que pour mes sortie hivernales, c’est vraiment LE produit à avoir et s’il était dispo en France , j’en prendrai un de suite, mais là….plus chaud du tout 🙁

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