Flywoo Explorer LR HD 4p, le test

Pourquoi ?

Sans doute parce que l’antenne Cherry est courte, avec un mât de 2,5 cm à comparer aux 10 cm de l’antenne Flywoo qui lui permettent en théorie d’être très éloignée des sources d’interférences que sont les masses métalliques, le carbone, etc. J’ai commandé une antenne longue iFlight pour vérifier si elle permet de corriger le problème (mais je ne l’ai pas encore reçue). Je n’ai donc pas pu tester correctement la portée de l’Explorer LR HD 4p. En théorie, on peut atteindre plus de 2 kilomètres sans obstacles et dans de bonnes conditions de réception avec un boitier Vista. Ce que je ne sais pas non plus, c’est si l’antenne de Flywoo est de qualité médiocre, ou si celle du modèle que j’ai testé est défectueuse – c’est le plus probable. Le boitier Vista n’est pas prévu pour accueillir une carte mémoire microSD et sa mémoire interne n’enregistre pas les vidéos. Les DVR, sur l’Explorer LR HD 4p, sont donc enregistrés sur le casque DJI, à distance.

L’OSD

Les informations de vol de base, comme la tension de la batterie, la qualité du signal radio, l’enregistrement du DVR sur le casque de DJI, s’affichent à l’écran du retour vidéo. Les autres informations, en provenance de l’émulation de l’OSD de Betaflight, comme le nombre de satellites, la vitesse, la distance au point de décollage, la hauteur, la flèche d’indication de la direction du point de décollage, etc., sont également affichées. Normal, c’est le principe du système de DJI. Mais par moments, ces données disparaissent ou se chevauchent toutes. Le bug, qui n’affecte pas les commandes de vol ni le retour vidéo, dure de 1 à 4 secondes, puis tout revient à la normale. Mais il se déclenche plusieurs fois pendant un vol ! C’est pénible.

Que se passe-t-il ?

Il a fallu que j’aille visiter le forum Facebook de Flywoo pour comprendre le problème. Nous l’avons vu, le constructeur a choisi d’associer le boitier Vista à un UART virtuel, puisqu’il n’y a pas assez d’UART physiques. Mais voilà, ça ne fonctionne pas bien. Je ne connais pas la raison exacte, sans doute est-elle liée à la charge du processeur pendant le vol. La solution radicale consiste à remplacer le contrôleur de vol par un modèle avec plus d’UART. Mais elle est un peu trop radicale. L’autre solution, beaucoup plus simple, consiste à connecter le boitier Vista à un UART physique, et le GPS en Softserial. Autrement dit choisir un branchement inverse de celui adopté par Flywoo.

La solution du paresseux

Je n’ai pas tenté de retirer les soudures existantes, elles sont trop petites pour mon habileté légendaire avec un fer à souder. J’ai simplement coupé les fils du GPS (blanc et jaune) et du boitier Vista (blanc et jaune) pour faire l’échange. Attention, il m’a fallu inverser les branchements (le fil jaune connecté au fil blanc et vice-versa). J’ai accompagné les modifications dans l’onglet Ports de Betaflight : l’UART1 ne change pas, l’UART2 est désactivé mais prend le GPS en capteur, le Softserial désactivé sur le GPS, mais activé en MSP. Ca fonctionne ? Oui ! Cette méthode permet de limiter les risques et de ne devoir retirer que la top-plate et le boitier Vista. Vous pouvez voir les modifications à effectuer dans les deux illustrations (photo et capture Betaflight). Je ne sais pas encore si le GPS souffre du même problème de dysfonctionnements aléatoires, puisque son rafraichissement est plus lent et moins critique que l’OSD…

Filmer en HD ?

Le DVR produit par le casque de DJI peut suffire pour conserver une trace de vos vols. Mais si vous avez envie d’images plus réussies, il faut installer une caméra HD à bord de l’appareil. Vous pouvez bidouiller votre propre support, ou choisir l’un des deux que vend Flywoo en accessoire : l’un pour Insta360 GO, l’autre pour GoPro 6 ou 7 Naked. En effet, pas question de monter une GoPro complète, même batterie retirée, sur l’appareil, elle est trop lourde. Mais une version dépouillée « Naked » convient. J’ai utilisé une Insta360 GO avec le support de Flywoo. Le résultat est sympa, mais des parasites vidéo de type Jello apparaissent lors des poussées de gaz un peu fortes ou lorsqu’il y a du vent. Il manque aussi d’inclinaison, et les hélices apparaissent dans le champ de l’image…

L’autonomie

C’était une des promesses de Flywoo : son autonomie record. Avec des batteries de différentes marques 4S 650 mAh (environ 80 grammes soit un peu moins de 250 grammes au décollage) et des vols cruising, j’ai atteint 7 minutes 30 de vol sans forcer sur les cellules. Avec une caméra Insta360 GO à bord, l’autonomie baisse un peu pour atteindre 5 minutes. Ca tombe bien, c’est la durée maximale d’enregistrement de l’Insta360 GO ! Sans caméra additionnelle, en vol très agressif, l’autonomie chute à 3 minutes à peine – clairement l’Explorer LR HD 4p n’est pas fait pour ça. Avec une batterie 4S de 450 mAh (environ 60 grammes), je suis parvenu à dépasser les 5 minutes de vol. Pas mal non plus. Mais le plus intéressant, ce sont les 12 minutes de vol que l’on atteint avec une 4S 1050 mAh (environ 130 grammes). Il y a sans doute moyen d’aller au-delà en s’autorisant une tension plus basse en fin de batterie, mais je me suis arrêté à 3,7 V par cellule. Je n’ai pas réussi à atteindre les 18 minutes promises par Flywoo (et atteintes par Mr Nurk).  

Les petits détails qui fâchent

Le câble du connecteur XT30 est un peu juste avec certaines batteries, et pas facile à tenir dans les doigts quand on branche et qu’on débranche la batterie. Le buzzer dépasse sous l’appareil. Résultat ? On se pose dessus ! Si vous êtes adepte des appontages un peu brutaux, il risque de ne pas survivre bien longtemps, même protégé par sa gaine épaisse. Une petite protection imprimée en 3D n’aurait pas été de trop. L’angle de la caméra DJI peut être réglé, mais avec peu de débattement. Dommage que Flywoo ne propose pas plusieurs socles pour la caméra Insta360 GO, notamment des modèles plus inclinés et qui présentent cette caméra à la verticale plutôt qu’à l’horizontale.

Long Range ?

Tout dépend de ce qu’on entend par Long Range, évidemment. C’est une pratique interdite en France par la réglementation, s’il fallait le rappeler, puisqu’en immersion les vols ne peuvent pas dépasser une hauteur de 50 mètres et une distance de 200 mètres. L’Explorer LR HD 4p est capable d’aller loin, largement au-delà du kilomètre si les conditions sont idéales tout en assurant un retour vidéo sympa, enregistré en 720p, et avec une autonomie qui permet de ne pas stresser sur le chemin du retour. Plus de 10 minutes de balade en l’air avec la liberté offerte par un pilotage en mode Acro et la sécurité (plus ou moins efficace) d’un GPS : c’est un petit bonheur… En épais sous-bois, sans le GPS (qui ne captait pas suffisamment), avec Vista réglé en 50 Mbps pour une meilleure pénétration, j’ai réussi… à me perdre ! J’ai fini mon vol abattu par une branche scélérate. Le buzzer, dans ce cas, est une assurance tout simplement in-dis-pen-sable pour remettre la main sur la machine.  

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