Yuneec Typhoon H3, le test

Les réglages photo et vidéo

On choisit le mode photo ou vidéo avec l’icône juste au-dessus du gros cercle à droite de l’écran, celui qui permet la prise de vues ou le déclenchement des vidéos. Les réglages sont accessibles avec l’icône juste en dessous du bouton d’enregistrement ou de prise de vues, et sont contextuels selon que l’on se trouve en mode photo ou vidéo. Le premier écran permet de choisir les prises de vues en automatique, ou de régler manuellement l’ISO, entre 100 et 6400 et l’ouverture, entre 1/8000s et 1/30s en vidéo, 1/8000s et 4s en photo. Le réglage de l’exposition (EV) n’est possible qu’en mode Auto.

Les réglages photo et vidéo, suite

Ils permettent de choisir la taille des vidéos et le nombre d’images par seconde, la définition des photos, le réglage de la balance des blancs, la mesure de l’exposition, la netteté, et des Picture modes. On peut aussi demander à obtenir un quadrillage et un histogramme  l’écran, matérialiser le point de visée, formater la carte mémoire, revenir aux réglages d’usine, etc. L’icône Galerie permet de visualiser les photos et les vidéos stockées par l’appareil… même si la carte mémoire n’est plus à bord ! Car le logiciel stocke des versions en basse définition des photos (720 pixels de hauteur) et des vidéos (1376 x 720 pixels) directement dans la mémoire de la radiocommande ! A noter la possibilité de scinder l’écran en deux images pour, probablement, obtenir une simulation de retour vidéo 3D en SBS (Side By Side) avec des lunettes branchées en HDMI. Dommage que cette possibilité n’apparaisse nulle part pour le retour vidéo en temps réel, uniquement pour le replay.

Le retour vidéo

Fort de l’expérience du Typhoon H+, j’ai laissé de côté l’antenne polarisée de la radiocommande pour n’utiliser que l’antenne Patch (directionnelle) pour mes vols. Le retour vidéo est de belle qualité, servi par l’écran grand format de la radiocommande. J’ai tout de même noté des saccades. La portée, en revanche, est très satisfaisante. Selon la fiche technique de Yuneec, elle est de 1600 mètres. J’ai poussé l’appareil jusqu’à la limite de la vue directe, soit environ 800 mètres. La liaison vidéo est restée correcte, suffisante pour réussir des cadrages à distance. Je n’ai perdu qu’une seule fois la liaison vidéo… au-dessus de la mer. Petite montée de stress. Mais la liaison radio et restée opérationnelle, ce qui m’a permis de faire revenir l’appareil manuellement, sans demander un RTL. Je suppose que j’ai fragilisé la liaison vidéo en me tournant pour me protéger du vent, l’antenne directionnelle ne faisant plus correctement son travail.

La latence ?

Elle varie entre 80 et 150 millisecondes en 4K. C’est trop pour piloter avec des obstacles, mais suffisant pour un retour très correct pour le contrôle du cadrage. A noter que la sortie HDMI diffuse la même image que l’écran de la radiocommande, avec l’interface, la télémétrie, etc., en 720p. Elle permet de diffuser une copie de l’image vers un écran, un enregistreur. Avec une double tape à l’écran, l’interface devient vierge des données de télémétrie, ne conservant que le retour vidéo plein écran. Intéressant pour retransmettre une image en temps réel sur un grand écran ou un dispositif de diffusion.

La nacelle stabilisée

La caméra L1 Ion est montée sur une nacelle stabilisée mécaniquement, avec des moteurs brushless, sur 3 axes. Le résultat est impressionnant : les images ne bougent pas d’un poil, même quand il y a du vent, même quand le pilote décide de secouer la machine – et ce y compris en mode Sport ! L’autre force de cette nacelle, c’est sa faculté à effectuer des rotations à 360°. Ou plutôt sans limitation, puisqu’on peut lui demander de tourner (yaw) sans discontinuer. Vous pouvez par exemple voler et laisser la caméra tourner sur elle-même. Yuneec propose plusieurs méthodes de contrôle qu’il faut impérativement essayer et maîtriser avant de décoller. Selon la position des deux interrupteurs, les molettes ont des comportements différents. Le mouvement peut être progressif ou relatif. Cela permet de réussir des mouvements de caméra souples, sans à-coups.

Les filtres et le cache

C’est une nouveauté de la caméra L1 Ion : elle est équipée d’un dispositif coulissant qui permet de placer un filtre devant l’objectif de la caméra. Ce dispositif était présent sur le Typhoon H3 que j’ai testé, mais sans filtre à l’intérieur. Il semble, pour le moment, que ces filtres ne soient pas encore prêts. Ils seront pourtant intéressants pour obtenir un meilleur résultat en lumière crue (plein soleil, mer, neige) qu’avec la gestion des EV. Notons en revanche que l’objectif est placé en retrait, protégé par un pare-soleil qui permet de limiter les effets indésirables de la lumière du soleil. Rares sont les drones équipés d’un tel outil où capables d’en accueillir un sous la forme d’un accessoire. Les réglages photo et vidéo permettent d’afficher une grille de visée en surimpression du retour vidéo, ainsi qu’un histogramme, pratique pour vérifier l’impact de la luminosité sur les images.

La qualité des photos

Une image Jpg et sa version DNG retravaillée.

La caméra Leica fixée sur le Typhoon H3 est destinée à satisfaire des professionnels de l’image. Pour ma part, l’évaluer dépasse mes compétences en photographie. J’ai tout de même shootée et reshooté, par temps clair, par temps couvert, par temps laiteux, pour essayer de mettre en défaut la L1 Ion de Leica. Le résultat ? On s’aperçoit qu’il n’est pas intéressant de restant en mode de prises de vues entièrement automatisé et au format Jpeg. On peut en effet se retrouver avec des images trop claires, trop sombres, surtout si on maitrise mal la valeur de l’exposition. Les clichés en RAW (DNG), pris en charge par les logiciels d’Adobe comme Lightroom ou Photoshop, permettent de « récupérer » des clichés qui semblaient pourtant mal engagés…

La qualité des photos, suite

Que ce soit en Jpeg ou en RAW, les photos sont corrigées pour un horizon plat, avec une inévitable inclinaison des droites sur les bords de l’image. Il est possible de photographier au format 3:2 (5472 x 3648 pixels), 4:3 (4864 x 3648) ou 16:9 (5472 x 3080). Les coordonnées Exif (y compris en DNG) sont riches en informations sur les conditions de prise de vue, avec les données sur les réglages, la position GPS (et même l’altitude – à ne pas confondre avec la hauteur qui, elle, n’apparaît pas). Les modes Normal, Vivid, WDR et noir & blanc permettent d’obtenir des couleurs plus ou moins vives. Sympa, mais rien ne vaut l’usage des fichiers RAW avec un outil de dérawtisation  et un peu de temps pour procéder aux réglages, bien sûr. Et puis ce n’est pas en mode automatique que l’on profite vraiment de cette caméra de Leica, elle ne s’exprime vraiment qu’en mode manuel…

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15 commentaires sur “Yuneec Typhoon H3, le test

  1. Merci beaucoup Fred pour ce test très complet …. comme d’hab !
    A mon avis, et pour être totalement honnête, il ne faut pas occulter 3 (très) gros points noirs de cette marque lors de la décision d’achat :

    1°) Il vous faut savoir que Yuneec Europe refuse d’appliquer la garantie légale de 2 ans (prévue à l’échelle Européenne et dont aucun fournisseur vendant dans l’UE ne peut s’exonérer), au mieux il vous proposeront 6 mois et si jamais ils constatent que votre machine est déjà rentré 1 ou 2 fois en SAV pour des pannes « indépendantes » de l’exploitant, ils vous enverront balader sans aucun scrupule (j’ai, bien entendu, vécu le truc).

    2°) Toute la partie logicielle est trop « buguée » pour pouvoir en faire le moindre usage professionnel ….. et je suis loin d’être le seul à le dire … consultez les forums spécialisés et vous verrez, c’est surprenant.

    3°) Et enfin, le seul point sur lequel l’utilisateur peut agir (au pire), c’est la médiocre qualité RX/TX qui provoque des pertes de liaisons incessantes, pour y pallier le montage d’une antenne directive fonctionne bien mais …… ça coute encore des sous en plus !

  2. Bonjour à tous , possédant 3 Typhoon H et un Tornado H920 ; je connais bien le modèle !
    Il faut vérifier-impérativement – la fixation des moteurs sur les bras en carbone : c ‘est du « vite fait » chez Yuneec : sur le même modèle , trois fois , des moteurs se sont désaccouplés en plein vol : le problème vient des rivets qui sont trop courts : remède , coller à la super – glue les moteurs !, heureusement le « Failsafe » est là pour récupérer l ‘ aéronef et le poser , vite ….
    La S16 est un modèle de praticité et de fiabilité : inusable et formidable

  3. La nouvelle interface Flightmode a l’air plus simple et beaucoup plus intuitive que les premières versions,
    cette caméra est un vrais atout avec le peu de bruit que font les moteurs + helices.

    @Tige, merci pour l’info, je contrôlerais ça plus souvent.
    personnellement, je suis content d’avoir un H480 , c’est un régal a piloter.
    @Fred, les capteurs sont utile surtout lorsqu’on vole dans des zones étroites , c’est vrais qu’il a tendance a ce figer mais en prenant l’habitude et en faisant de petites corrections pendant le vol on arrive a passer dans du « très étroit », c’est la seule utilité du RealSense a mon avis.
    au fait en mode sport il faut régler la position de la caméra avec le switch qui sert pour le tilt a 3 positions
    afin d’éviter de voir trop les bras moteurs.

    merci pour ce test.

  4. Merci Fred pour ce test ,mon avis n’est peut-être pas impartial, étant revendeur/réparateur spécialisé Yuneec.
    Cela fait 4 ans que je pratique les machines de Yuneec,elles ne sont peut-être pas parfaites mais niveau fiabilité
    je ne m’en plains pas,les principales points forts de ces machines à mes yeux sont:

    -1) des hexacoptères 6 moteurs,très bonne tenue au vent ,failsafe 5 moteurs.
    -2)pas de connection aux réseaux pour pouvoir voler (mise à jour intenpestive le jour du vol)
    -3)la radio en un seul block,pas besoin d’un appareil tierce spécifique (portable, tablette spécifique) pour voler
    -4)les batteries ne sont pas intelligentes et peuvent être remplacées par de vulgaire li po avec adaptation…
    -5)caméra amovible sur tout les models,surtout pour le H520 dédié au professionnel
    -6)Yuneec ne sort pas un drone dans la même série tous les ans,donc pas d’obsolescence programmée…

  5. @Laurent
    1) Jamais aucun soucis de garantie, même après 6 mois, drone changé, caméra changée
    2) Donnes tes sources sur les bugs, jamais aucun plantage sur mes ST10, ST16+ et ST24
    3) Tu voles à 1000m en tant que pro? A la distance max légale je n’ai jamais eu de déconnexion.

    Un commentaire à charge pour casser du Yuneec, on peut faire pareil avec DJI ou une autre marque.

  6. @ Ghost : ta dernière petite phrase est de trop ….. c’est dommage !
    Casses qui tu veux si ça te fait plaisir (DJI, Parrot, 3DR, etc …) aucun n’est exempt de défauts c’est sûr (et je n’ai jamais prétendu le contraire) ……. pour exemple (juste cela car j’ai un dossier de 10 pages et j’en ai déjà parlé sur ce site) :

    SAV Dji : retour machine (plus de 24 mois) suite à un chute (erreur humaine 100%) ….. machine remplacée pour un coût modique au regard de sa valeur réelle (j’en demandais pas tant mais bon ….), pour info cela s’est produit à plusieurs reprises avec eux.

    SAV Parrot : une aile qui chute suite à une rupture alim de la carte contrôleur ……. prise en charge totale et sous 15 jours (l’aile avait 18 mois) …. sans discuter !

    SAV Yuneec : retour du H520 (14 mois) pour la 3eme panne d’interface (impossible redémarrer la ST même avec l’astuce habituelle) et pour des problèmes récurrents de perte de liaison (à 300 m seulement) …. la machine perd toute liaison mais continue sa mission programmée …. rassurant !
    Réponse du SAV : machine et ST non prise en garantie car âgée de plus de 6 mois …… et dorénavant nous ne garantissons plus au delà de 6 mois …….. voila, débrouilles toi avec ça !

    Alors quand je me plains de la marque ainsi c’est pas par pur plaisir, c’est pour éviter à d’autres de tomber dans le même piège, j’en ai rien à foutre qu’il y ait marqué Yunnec, DJI ou Parrot …etc … sur le capot, moi je suis un pro, quand je bosse avec ma machine sur le terrain faut qu’elle fonctionne …. c’est tout, est quand j’ai une merde il me faut un SAV sérieux et honnête.

  7. Bjr.

    Vous avez testé le typhoon H3 avec Realsens, est ce qu’il est doté automatiquement de cette option ?
    J’ai consulté le descriptif du H3 chez différents vendeur et jamais il n’a été fait mention du Réalsens, sauf pour le H plus.

  8. @ CAÏUS : Il était monté sur la machine prêtée par FirstDrone. Tu peux les contacter si tu veux en savoir plus au sujet de RealSense sur le H3…

  9. Bonjour

    Le père NOEL m’a ramener un Typhoon H3
    Vraiment top le H3, je maitrise les différents réglages, sauf la caméra que je n’arrive pas du tout à faire bouger, pivoter et autres.
    Pourriez-vous s’il vous plait m’aider.

    Cordialement.

  10. @ Charles : Si la caméra ne tourne pas du tout, ce n’est pas normal. Sinon :
    S1 vers le haut : mode Angle, inclinaison à régler avec le bouton rotatif K1, limitée en hauteur
    S1 vers le bas : mode Velocity, inclinaison à régler avec le bouton rotatif K1, sans limitation en hauteur
    S1 au milieu : pas d’inclinaison
    S2 vers le haut : mode Follow, la caméra suit la rotation du H3, le contrôle manuel de la rotation est désactivé
    S2 vers le bas : mode Global, l’orientation de la caméra est fixe qqsoient les mouvements du H3, le bouton rotatif K1 permet d’ajouter de la rotation
    S2 au milieu : la caméra tourner avec les mouvements du H3, le bouton rotatif K1 permet d’ajouter de la rotation

  11. Merci Fred pour ton retour.
    J’ai trouvé pourquoi la caméra ne bougeait pas du tout, je n’avais pas enlevé la pièce qui l’empéchait de bouger lors du transport.

  12. @ Charles : Oh, ok. Essaie d’éviter, c’est un coup à faire chauffer sérieusement les moteurs de la nacelle…

  13. Bonjour.
    J’aimerais savoir s’il est prévu que le typhoon H3 soit homologué S1S2S3 où existe t’il un pac pour cet homologation

    Merci

  14. @ Charles : Puisqu’il fait moins de 2 kilos, il n’a pas besoin d’homologation en S-1 et S-3 (j’ai simplement un doute sur la possibilité de couper les moteurs en vol, qui fait partie des requis des scénarios français).

    Pour le S-2, Yuneec ne délivrera pas d’attestation de conception. Il faut donc réaliser les modifications toi-même ou te tourner vers un intégrateur spécialisé, First Drone par exemple.

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