Yuneec H520, le test

Le pilotage de la caméra

L’inclinaison de la caméra se pilote avec la molette à l’avant gauche de la radiocommande. Elle est souple et de grande taille, ce qui permet des mouvements sans à-coups. L’interrupteur « Pan Mode » fixe la caméra vers l’avant quand il est vers le haut. S’il est placé vers le bas, la caméra est orientable dans le sens des aiguilles d’une montre (et dans le sens contraire), plus ou moins rapidement, avec la molette juste à droite. Ce qui permet de profiter du point fort de la nacelle de la E90 : elle est capable de tourner sans discontinuer ! Peu importe que le H520 tourne, dans un sens ou dans l’autre, la rotation de la caméra n’est pas modifiée…

Pratique !

Vous pouvez par exemple laisser la caméra tourner sur elle-même pendant un vol (pratiqué en vue directe), l’effet est intéressant. Pousser l’interrupteur « Pan Mode » vers le haut replace immédiatement la caméra vers l’avant. L’interrupteur « Tilt Mode » permet de choisir d’automatiser le placement de la caméra à l’horizontale, ou de permettre une légère inclinaison vers le haut. Au risque, dans ce cas, de voir les bras moteurs, leurs diodes et les hélices entrer dans le champ de la caméra.

Les modes de prises de vues

La liste complète des définitions vidéo et le nombre d’images par seconde est longue, trop pour la reproduire entièrement. Ce qu’il faut savoir ? Le capteur de la E90 est un modèle de 1 pouce (comme sur le Phantom 4 Pro). La caméra E90 permet de filmer en H.265. Cela permet un encodage des vidéos plus efficace. Mais attention, le résultat n’est pas exploitable directement par certains logiciels – c’est le cas de Final Cut Pro X. Il faut procéder à une conversion préalable, avec un risque de perte de qualité. Elle permet aussi de filmer en H.264, un codage plus universel. La définition maximale est le 4K UHD, soit 4096 x 2160 pixels à 60 images par seconde. On note aussi des modes 2,7K 2720 x 1530 à 60 images par seconde ou Full HD 1920 x 1080 à 120 images par seconde.

Le résultat vidéo ?

Les images capturées par la E90 sont belles, et ne modifient pas artificiellement les couleurs ni le contraste. Ces images brutes sont plus faciles, du coup, à retoucher dans un logiciel spécialisé. La 4K permet de profiter de détails précis pour des images vraiment impressionnantes, d’autant que la stabilisation est très réussie : pas une trace de Jello ni de secousses, même lorsque le H520 est secoué par le vent. Ces images 4K, il faut en tenir compte, sont particulièrement volumineuses sur la carte microSD, sur le disque dur une fois transférées, et requièrent un ordinateur de bureau puissant pour être utilisées. Il faut parfois préférer le mode 2,7K pour obtenir des images plus « light ». Le mode Full HD à 120 images par seconde est destiné à réaliser de beaux ralentis, par exemple pour filmer des sportifs en action.

Exemple d’image extraite d’une vidéo 4K brute (4096 x 2160 pixels). Faites un clic droit pour la visualiser en plein format.

Et en photo ?

La définition des clichés est fixée à 5472 x 3648 pixels. De quoi produire des photos de belle définition, d’autant que le H520 les stocke en jpeg avec de la compression, ou en DNG pour des fichiers RAW à utiliser dans un logiciel spécialisé – ou les deux formats simultanément. Il est possible de procéder à des réglages de base, mais il ne faut pas s’attendre à un appareil reflex. Dommage, par exemple, que soient absentes des fonctions de bracketing (pour produire du HDR) alors que le réglage de l’EV est proposé mais pour chaque cliché, ou de timelapse pour automatiser les prises de vues pendant les vols. Notez que les images sont géoréférencées, ce qui permet d’automatiser certaines tâches de positionnement sur une carte.

Exemple de photo non retouchée (5472 x 3648 pixels). Les conditions de prise de vue sont difficiles : la lumière est faible et le le vent fort. Faites un clic droit pour la visualiser en plein format.

Le même cliché en version RAW (DNG) est disponible ici.

La portée du retour vidéo ?

Yuneec indique qu’elle peut atteindre 1,6 kilomètre. Comme souvent, il s’agit d’une valeur maximale, qui dépend beaucoup de l’environnement. Je n’ai pas poussé le H520 très loin : je suis allé à la limite de ma vue directe (comme le requiert la réglementation française), soit environ 500 mètres. Autant dire qu’à cette distance, l’appareil n’est qu’un point minuscule. Le retour vidéo est assez fluide, et n’a pas lâché malgré des ralentissements et parfois des pertes de connexion de courte durée, 1 à 2 secondes maximum. Elles étaient plus importantes au ras du sol, fort logiquement, et rares à 70 mètres de hauteur. C’est une portée satisfaisante.

Autonomie et sécurité (des données)

Pendant mes essais, les vols ont duré entre 20 et 25 minutes selon la nervosité du pilotage avant que l’appareil ne doive se poser. C’est très correct. Notez que la vidéo est cryptée (en WPA2). Yuneec indique aussi ne pas envoyer d’informations concernant les vols sur ses serveurs – un pied de nez à DJI, évidemment. Les journaux des vols sont stockés sur la radiocommande, mais c’est à vous de les en extraire si vous en avez besoin. J’ai essayé de les exploiter avec les outils qui fonctionnaient avec les logs du Typhoon H, sans succès. Le format a probablement été modifié.

Le mode Survey ?

Après les prises de vues en vol libre, passons à une mission préprogrammée. Une fois uploadée dans la mémoire du H520 depuis la radiocommande, DataPilot demande s’il faut lancer la mission. Si vous la validez, l’appareil se débrouille tout seul ! Il décolle, se place en stationnaire, puis grimpe à la hauteur à laquelle il doit réaliser ses clichés en remontant automatiquement le train. Ensuite il se lance dans son parcours qui consiste à se déplacer, prendre une photo et continuer jusqu’à ce que tous les clichés soient pris. Le vol est vigoureux, c’est le moins que l’on puisse dire : le H520 travaille rapidement, en prenant beaucoup d’inclinaison – au point que l’on s’en inquiète lors des premiers essais ! Une fois la mission terminée, il vous rend la main en vous proposant de revenir se poser. Dans ce cas, il automatise le retour, la descente, la sortie du train, et se pose. Parfait !

>>>> La suite de cette chronique se trouve ici <<<<

22 commentaires sur “Yuneec H520, le test

  1. C’est une alternative (la seule?) située entre le Phantom 4 Pro (sensiblement moins cher) et l’Inspire de DJI qui monte en gamme et en prix avec l’arrivée de l’inspire 2.
    La présence de 6 rotors peut rassurer, mais la fiabilité n’est pas démontrée par rapport à un Phantom 4 par exemple.
    L’autre plus par rapport au Phantom 4 Pro est la présence du train relevable et le cadrage de la caméra.
    Pour autant pour ceux qui sont déjà équipés de plusieurs drones de la marque chinoise, changer de modèle (et donc de procédures pour la préparation et la réalisation des vols) ne sera intéressant que si Yuneec propose des prestations plus en rupture. La cartographie et les montages ortho photographiques annoncent par ailleurs une évolution logique vers le marché des images techniques tournées par Drone.
    Il sera intéressant si les rumeurs se confirment de comparer le Typhon H520 au futur Phantom 5…

  2. Bonjour et merci pour ce test très complet et vraiment intéressant!
    Ce Yunneec est une alternative supplémentaire sur le marché, dans la mesure où il offre une possibilité aux procédures contraignantes de DJI pour s’affranchir des No Fly Zones.

  3. Bravo Fred pour cet test plutôt bien avancé !
    Les possesseurs du Typhoon H480 version précédente savent ce que vaut l’hexacoptère de Yuneec, et attendent de savoir si la caméra E90 sera adaptable à leur Typhoon par le biais d’un firmware, puisque le socle nacelle est identique, et que la nouvelle radiocommande ST16 « boostée »ne rentre pas en ligne de compte pour piloter cette caméra performante qui va enfin pouvoir aller titiller la concurrence que l’on ne nommera pas !
    Encore merci pour ce test, complet et sans complaisance ! (C’est un « typhooniste » qui le dit)

  4. Ici, quand il y a un test d’une machine, c’a ne plaisante pas, il passe sur le gril ! Bravo, le boulot est impresionnant !

  5. @Patrice Drone, tu parle de fiabilité pas démontrée, je suis désolé mais avant d’avancer ce genre de
    commentaire tu aurais du te renseigner un poil plus, non seulement le matériel YUNEEC est fiable mais
    en plus s’il y à un problème le SAV est efficace et sans payer d’assurance comme chez DJI.

    les « H » peuves voler et se poser sans soucis avec une hélices en moins et une autre cassé, le 520 propose plusieurs systèmes de redondance qui assure encore plus de sécurité de vol.
    pour moi, le prochain sera un H480 pour remplacer mon Q500 de 3 ans qui est d’origine (ESC/Moteurs, etc, etc..) avec les deux batteries d’origine changée cette année et totalisant 250 cycles chacune et les 4 autres
    non d’origine qui en sont a 181 cycles pour 2 GiFi et 176 cycles pour deux Morpilots.

    1214 cycles pour un Q500 , en calculant juste une moyenne de 20 minutes de vol pour chaque batteries
    je dépasse les 20 000 heures de vol, m’étonnerais que d’autres constructeurs affiches une telle fiabilité!

  6. @azbloc: je suis plutôt favorable à ce nouveau drone Typhon qui me parait bien armé justement pour concurrencer les modèles de DJI, avec quelques innovations proposées. En ce qui concerne la sûreté de fonctionnement je n’ai pas eu non plus de problème avec mon PH4 et mon Inspire en 3 ans: je me demande seulement si on peut démontrer a priori qu’il y a un véritable plus en terme de fiaibilité. Il serait intéressant d’avoir un retex sur ces deux options sans préférence pour telle ou telle marque.
    Dans tous les cas un grand Merci à Fred car l’essai est complet yc concernant le traitement des images techniques.

  7. A noter (j’ai ajouté dans le texte) que Yuneec m’a communiqué ceci aujourd’hui :
    « Le H520 recevra bientôt toute une série de mises à jour logicielles (par Yuneec lui-même ou par des applications tierces créées à l’aide du SDK). Avec ces mises à jour, le H520 sera notamment doté de l’ensemble des modes de vol du Typhoon H (en plus de son mode de planification de mission actuel) ».

  8. J’étais au salon de la photo cette année.
    C’était stupéfiant:
    Le stand DJI était pris d’assaut
    Le stand yunnec…
    Vide ! Complètement vide.

    Le Grand public ET un grand nombre de professionnels ont déjà choisi dans leur esprit, malheureusement

  9. Bonjour Fred, Comme souvent les tests ne valent que par comparaison et donc on apprendrait bien plus en comparant les résultats photo&vidéo par rapport au P4P qui a aussi un capteur 1 pouce. Et là faute d’éléments de comparaison je dirai que les résultats de la caméra semblent carrément décevants. Et à parler franchement je reste sur ma faim quand je vois que tu t’es contenté de filmer et de photographier un champ. Sans te manquer de respect pour en savoir plus il faudrait sans doute confier cette machine à un télépilote expérimenté qui pourrait nous dire au juste quoi penser de ce matériel.

  10. @22vlalesflics

    Voilà ce que je pense, il y’a quelques années, tout le monde était sur la même ligne de départ. Et tandis que chez DJI on a eu de cesse d’innover, de perfectionner,
    de réfléchir, d’inventer, d’autres comme Walkera n’ont fait que suivre avec un train de retard et copier bêtement et maladroitement au lieu de réfléchir et se démarquer… Alors ce n’est certainement pas la faute de DJI si ils proposent de super produits à des prix ultra-compétitifs. Le P4P est génial tout comme le Mavic et que dire de l’Inspire 2… Mais je n’ai pas d’actions chez DJI et aucun à priori. Donc si Yuneec ou un autre propose mieux que DJI, j’achète…

  11. @Fred, Je me suis un peu calmé depuis mon post et je reconnais que tu as fait un excellent travail de présentation de cette machine. J’ai regardé de nouveau ton film et il n’est pas très parlant étant donné que tu as pris de images en 4K mais posté sur youtube en 1080. Donc difficile de se faire une idée précise. La qualité à l’air toutefois bien en retrait par rapport à la concurrence idem pour la photo. Il va sans doute falloir que Yuneec redouble d’effort pour proposer une alternative intéressante. Sinon j’ai vu la splash drone ( sur you tube) et ce produit semble arriver à maturité et proposer des possibilités encore inédites chez les autres acteurs du marché . De toute manière cette technologie est extrêmement récente et si certains sont dominants pour le moment rien ne dit que d’autres acteurs ne vont pas émerger à notre bénéfice… à supposer que cette activité soit encore permise dans les années à venir !!

  12. @ Bellenger : Une précision, la vidéo sur YouTube a été uploadée en 4K. Pour une raison que j’ignore, elle ne se lit pas en 4K… Je l’ai placée en téléchargement direct (ça pèse 4,7 Go tout de même) sur Mega.nz.

  13. @Patrice Drone : Aucun drone n’est à l’abris d’une panne moteur ou d’une hélice défectueuse suit à un choc. Sur un quadricoptère, c’est la chute assurée (comme une pierre) avec dégâts supplémentaires…
    Sur un hexacoptère ou un octocoptère, ils pourront se poser sans encombres. C’est un élément de sécurité très important pour les professionnels. (dans l’aviation en générale, la redondance est un élément clé de la sécurité).

  14. Bonjour, J’ai lu avec intérêt votre « reportage ». J’avoue que je suis tentée par ce modèle qui offre la possibilité de permuter 2 caméras .. (Je ne sais pas s’il existe d’autres drones l’effectuant).Mais je pense que je vais attendre que les modifications annoncées soient effectuées, si elles arrivent un jour…Merci

  15. Bonjour,
    Il me semble que AZBLOC a été un peu rapide sur le nombre d’heures: 1214 cycles de 20 minutes donnent plus de 20 000 minutes soit près de 405 heures de vol! Mais c’est déjà pas mal. Pour donner un ordre de grandeur, 20 000 Heures, c’est 2500 journées de 8H. C’et certain, c’est un Yuneecophile!! Bien cordialement!!

  16. Bonjour Fred…
    « Edit : Yuneec m’a fait part d’informations sûres ! « Le H520 recevra bientôt toute une série de mises à jour logicielles (par Yuneec lui-même ou par des applications tierces créées à l’aide du SDK). Avec ces mises à jour, le H520 sera notamment doté de l’ensemble des modes de vol du Typhoon H (en plus de son mode de planification de mission actuel) ». Excellente nouvelle, même s’il n’y a pas encore de date avancée par le constructeur. »
    Tu sais cela fait plus d’un an que tous les utilisateurs attendent ces améliorations et quelles doivent encore trainer dans un coin de l’atelier et que personne les retrouvent. Par contre, ils ont réussis à les mettre sur le HPlus. C’est incroyable !
    Bref pour te dire que pour ton « Edit », la pommade devait être bonne…..
    Au plaisir de te lire.

  17. @ claudius62 : Oh, le « sûres » vient du fait qu’à l’époque, il y avait une rumeur qui disait que des màj allaient arriver. Pour avoir l’infi à la source, j’ai posé la question à Yuneec, en citant texto leur réponse. A ce moment-là, pouvais-je dire « Oui mais c’est du flan, elles n’arriveront jamais » ? J’ai juste dit « pas de date avancée » (et je n’en savais pas plus)…

  18. Bonjour,
    Du nouveau sur ces fameuses majorations ? Si non, Typhoon H+ Real Sense ?
    D’avance merci

  19. j’ai un h520 avec une camera e30z,l’anti-collision ne fonctionne pas,et la vitesse d’orientation vers le bas et trop rapide,merci pour vos solutions

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

×