Yuneec H520, le test

Premiers pas avec la ST16S

Elle est imposante (34 x 20 x 5 cm) et plutôt lourde avec 1218 grammes sur la balance. Mais elle est confortable, dotée d’une poignée depliable à l’arrière, et livrée avec un tour de cou. Il faut dire que son écran couleur intégré mesure 17,5 cm (7 pouces) de diagonale ! DataPilot, le logiciel installé sur la ST16S, n’est pas du tout le même que celui du Typhoon H. L’interface a été modifiée… et pour cause : les fonctions sont très différentes. En haut à gauche de l’écran se trouvent les 4 onglets principaux. Le premier, un symbole « Y », est l’interface principale à utiliser pendant le vol. Elle offre le retour vidéo, les réglages de la caméra, les fonctions automatisées de décollage, atterrissage, retour au point de départ, lancement de mission. Elle affiche aussi la télémétrie avec l’état de la batterie de la radio, celle du H520, le nombre de signaux satellites reçus, la position GPS, le cap, la vitesse, la hauteur, la durée de vol, etc.

Les réglages

Ceux de la caméra sont facilement accessibles, soit avec l’icône à droite, soit depuis la barre en haut de l’écran. Ils permettent de régler la balance des blancs, l’exposition, la compensation de l’exposition, la définition et le nombre d’images par seconde des vidéos, les modes Jpeg et DNG pour les photos. Les réglages de la machine elle-même sont proposés dans le 3e onglet, qui affiche 3 traits horizontaux. On y trouve le choix des unités de mesure, la possibilité de précharger des cartes, le téléchargement de missions, l’exportation des données de télémétrie, les mises à jour logicielles, la vérification du bon fonctionnement des capteurs, la possibilité de préciser une enveloppe de vol à ne pas dépasser, le calibrage de la nacelle, etc. Le 4e onglet récapitule les messages système importants.

La création de missions

C’est le 2e onglet qui permet d’accéder à la création de vols automatisés. Le principe est très simple : DataPilot permet de créer des vols à base de points de passage et des zones à photographier, en les indiquant de manière graphique sur une carte. Pas besoin d’ordinateur de bureau, tout est géré directement sur la radiocommande ! Chaque étape d’un vol est réglable pour préciser la hauteur, l’action à réaliser et ce que doit faire la caméra. Il faut passer un peu temps pour vérifier que le vol est compatible avec l’endroit où l’on vole : le logiciel ne prend évidemment pas en charge le relief ni les obstacles pour créer son parcours. Notez que vous pouvez précharger des fonds de cartes à l’avance, pour en disposer sur le terrain même si vous n’avez pas accès à Internet.

Le cas des photos à la verticale

Le mode « Survey » permet de réaliser des clichés à la verticale en couvrant toute une zone que vous indiquez sur la carte. Le but est de réaliser une photo haute définition (constituée de plusieurs images rassemblées) pour l’étudier sur un ordinateur, et éventuellement de comparer des photos prises à des moments différents pour surveiller les évolutions de l’endroit. Un champ, un chantier, un bois, un cours de d’eau, etc. L’outil proposé par DataPilot est assez facile à utiliser. Il affiche en temps réel le parcours calculé pour couvrir le terrain et le photographier entièrement. On peut modifier la hauteur de vol, vérifier la définition en cm par pixel et la modifier au besoin, prévoir un overlap (superposition) et même refaire le parcours avec un angle de 90° pour s’assurer d’une couverture photo optimale. La densité du vol est indiquée à l’écran, avec le nombre de photos à prendre, la distance de vol, la durée approximative, et le nombre de batteries requises pour conduire la mission à son terme. Ensuite il ne reste plus qu’à uploader la mission vers le H520.

Décollage ?

Commençons par un décollage en mode assisté. Il faut vérifier que l’interrupteur « Obs Avoid » est positionné vers le bas pour que la détection des obstacles soit activée, et que l’interrupteur Manuel est en position intermédiaire pour que le H520 gère automatiquement sa position avec le GPS. Dans le cas contraire, il est stabilisé mais dérive s’il y a un peu de vent. L’interface indique s’il y a suffisamment de signaux satellites captés pour assurer un vol assisté. La paire GPS et Glonass fonctionne bien : je n’ai jamais expérimenté de perte de positionnement. Le plus simple, pour décoller, consiste à laisser le H520 se débrouiller. Touchez l’icône de décollage « Takeoff » à l’écran et laissez-vous guider. L’appareil se positionne en vol stationnaire, sans rentrer le train. Vous pouvez aussi faire une pression longue sur le bouton rouge de la radiocommande, puis pousser les gaz.

Le train d’atterrissage ?

Il ne se relève qu’en montant plus haut que la position stationnaire. Mais passer l’interrupteur à l’avant droit de la radiocommande sur « Up » force la relève. Et le fait redescendre, à la demandeavec la position « Down ». Pour poser le H520, vous pouvez demander à DataPilot d’automatiser la séquence avec la fonction « Land » (à ne pas confondre avec un « RTL », Retour automatique au point de départ). Ou simplement descendre jusqu’à toucher le sol, en maintenant les gaz à 0 jusqu’à l’arrêt des moteurs. Attention, le train ne descend pas automatiquement lorsque vous approchez du sol, c’est à vous de vous en occuper.

Premières impressions

Ce qui étonne dans les premières secondes du vol, c’est le peu de bruit que produit l’appareil. Avec ses 6 hélices et son gabarit imposant, on s’attend à beaucoup plus de décibels. Une bonne nouvelle, sachant que le peu de bruit est synonyme d’une optimisation réussie de la motorisation. L’appareil répond bien aux commandes. Avec douceur si la molette à l’arrière-droit de la radiocommande est vers le bas, et beaucoup plus nerveusement si elle est orientée vers le haut.

Pluuuuus vite !

Avec les débattements au maximum, l’engin est un petit diable qui prend beaucoup d’inclinaison. Ce réglage progressif hérité du Q500 de Yuneec permet d’adapter l’appareil aux compétences du pilote et aux conditions de vol, notamment en présence de vent. Le retour vidéo est de belle qualité, avec quelques ralentissements occasionnels, et une latence correcte. Elle varie entre 120 et 230 millisecondes. La sortie HDMI de la radiocommande permet de brancher un écran de contrôle, des lunettes ou un masque d’immersion. L’image est belle, surtout avec des lunettes comme des Cinemizer Oled ou un masque de type DJI Goggles. La détection des obstacles fonctionne plutôt bien, elle stoppe l’appareil net quand il perçoit quelque chose devant lui.

>>>> La suite de cette chronique se trouve ici <<<<

22 commentaires sur “Yuneec H520, le test

  1. C’est une alternative (la seule?) située entre le Phantom 4 Pro (sensiblement moins cher) et l’Inspire de DJI qui monte en gamme et en prix avec l’arrivée de l’inspire 2.
    La présence de 6 rotors peut rassurer, mais la fiabilité n’est pas démontrée par rapport à un Phantom 4 par exemple.
    L’autre plus par rapport au Phantom 4 Pro est la présence du train relevable et le cadrage de la caméra.
    Pour autant pour ceux qui sont déjà équipés de plusieurs drones de la marque chinoise, changer de modèle (et donc de procédures pour la préparation et la réalisation des vols) ne sera intéressant que si Yuneec propose des prestations plus en rupture. La cartographie et les montages ortho photographiques annoncent par ailleurs une évolution logique vers le marché des images techniques tournées par Drone.
    Il sera intéressant si les rumeurs se confirment de comparer le Typhon H520 au futur Phantom 5…

  2. Bonjour et merci pour ce test très complet et vraiment intéressant!
    Ce Yunneec est une alternative supplémentaire sur le marché, dans la mesure où il offre une possibilité aux procédures contraignantes de DJI pour s’affranchir des No Fly Zones.

  3. Bravo Fred pour cet test plutôt bien avancé !
    Les possesseurs du Typhoon H480 version précédente savent ce que vaut l’hexacoptère de Yuneec, et attendent de savoir si la caméra E90 sera adaptable à leur Typhoon par le biais d’un firmware, puisque le socle nacelle est identique, et que la nouvelle radiocommande ST16 « boostée »ne rentre pas en ligne de compte pour piloter cette caméra performante qui va enfin pouvoir aller titiller la concurrence que l’on ne nommera pas !
    Encore merci pour ce test, complet et sans complaisance ! (C’est un « typhooniste » qui le dit)

  4. Ici, quand il y a un test d’une machine, c’a ne plaisante pas, il passe sur le gril ! Bravo, le boulot est impresionnant !

  5. @Patrice Drone, tu parle de fiabilité pas démontrée, je suis désolé mais avant d’avancer ce genre de
    commentaire tu aurais du te renseigner un poil plus, non seulement le matériel YUNEEC est fiable mais
    en plus s’il y à un problème le SAV est efficace et sans payer d’assurance comme chez DJI.

    les « H » peuves voler et se poser sans soucis avec une hélices en moins et une autre cassé, le 520 propose plusieurs systèmes de redondance qui assure encore plus de sécurité de vol.
    pour moi, le prochain sera un H480 pour remplacer mon Q500 de 3 ans qui est d’origine (ESC/Moteurs, etc, etc..) avec les deux batteries d’origine changée cette année et totalisant 250 cycles chacune et les 4 autres
    non d’origine qui en sont a 181 cycles pour 2 GiFi et 176 cycles pour deux Morpilots.

    1214 cycles pour un Q500 , en calculant juste une moyenne de 20 minutes de vol pour chaque batteries
    je dépasse les 20 000 heures de vol, m’étonnerais que d’autres constructeurs affiches une telle fiabilité!

  6. @azbloc: je suis plutôt favorable à ce nouveau drone Typhon qui me parait bien armé justement pour concurrencer les modèles de DJI, avec quelques innovations proposées. En ce qui concerne la sûreté de fonctionnement je n’ai pas eu non plus de problème avec mon PH4 et mon Inspire en 3 ans: je me demande seulement si on peut démontrer a priori qu’il y a un véritable plus en terme de fiaibilité. Il serait intéressant d’avoir un retex sur ces deux options sans préférence pour telle ou telle marque.
    Dans tous les cas un grand Merci à Fred car l’essai est complet yc concernant le traitement des images techniques.

  7. A noter (j’ai ajouté dans le texte) que Yuneec m’a communiqué ceci aujourd’hui :
    « Le H520 recevra bientôt toute une série de mises à jour logicielles (par Yuneec lui-même ou par des applications tierces créées à l’aide du SDK). Avec ces mises à jour, le H520 sera notamment doté de l’ensemble des modes de vol du Typhoon H (en plus de son mode de planification de mission actuel) ».

  8. J’étais au salon de la photo cette année.
    C’était stupéfiant:
    Le stand DJI était pris d’assaut
    Le stand yunnec…
    Vide ! Complètement vide.

    Le Grand public ET un grand nombre de professionnels ont déjà choisi dans leur esprit, malheureusement

  9. Bonjour Fred, Comme souvent les tests ne valent que par comparaison et donc on apprendrait bien plus en comparant les résultats photo&vidéo par rapport au P4P qui a aussi un capteur 1 pouce. Et là faute d’éléments de comparaison je dirai que les résultats de la caméra semblent carrément décevants. Et à parler franchement je reste sur ma faim quand je vois que tu t’es contenté de filmer et de photographier un champ. Sans te manquer de respect pour en savoir plus il faudrait sans doute confier cette machine à un télépilote expérimenté qui pourrait nous dire au juste quoi penser de ce matériel.

  10. @22vlalesflics

    Voilà ce que je pense, il y’a quelques années, tout le monde était sur la même ligne de départ. Et tandis que chez DJI on a eu de cesse d’innover, de perfectionner,
    de réfléchir, d’inventer, d’autres comme Walkera n’ont fait que suivre avec un train de retard et copier bêtement et maladroitement au lieu de réfléchir et se démarquer… Alors ce n’est certainement pas la faute de DJI si ils proposent de super produits à des prix ultra-compétitifs. Le P4P est génial tout comme le Mavic et que dire de l’Inspire 2… Mais je n’ai pas d’actions chez DJI et aucun à priori. Donc si Yuneec ou un autre propose mieux que DJI, j’achète…

  11. @Fred, Je me suis un peu calmé depuis mon post et je reconnais que tu as fait un excellent travail de présentation de cette machine. J’ai regardé de nouveau ton film et il n’est pas très parlant étant donné que tu as pris de images en 4K mais posté sur youtube en 1080. Donc difficile de se faire une idée précise. La qualité à l’air toutefois bien en retrait par rapport à la concurrence idem pour la photo. Il va sans doute falloir que Yuneec redouble d’effort pour proposer une alternative intéressante. Sinon j’ai vu la splash drone ( sur you tube) et ce produit semble arriver à maturité et proposer des possibilités encore inédites chez les autres acteurs du marché . De toute manière cette technologie est extrêmement récente et si certains sont dominants pour le moment rien ne dit que d’autres acteurs ne vont pas émerger à notre bénéfice… à supposer que cette activité soit encore permise dans les années à venir !!

  12. @ Bellenger : Une précision, la vidéo sur YouTube a été uploadée en 4K. Pour une raison que j’ignore, elle ne se lit pas en 4K… Je l’ai placée en téléchargement direct (ça pèse 4,7 Go tout de même) sur Mega.nz.

  13. @Patrice Drone : Aucun drone n’est à l’abris d’une panne moteur ou d’une hélice défectueuse suit à un choc. Sur un quadricoptère, c’est la chute assurée (comme une pierre) avec dégâts supplémentaires…
    Sur un hexacoptère ou un octocoptère, ils pourront se poser sans encombres. C’est un élément de sécurité très important pour les professionnels. (dans l’aviation en générale, la redondance est un élément clé de la sécurité).

  14. Bonjour, J’ai lu avec intérêt votre « reportage ». J’avoue que je suis tentée par ce modèle qui offre la possibilité de permuter 2 caméras .. (Je ne sais pas s’il existe d’autres drones l’effectuant).Mais je pense que je vais attendre que les modifications annoncées soient effectuées, si elles arrivent un jour…Merci

  15. Bonjour,
    Il me semble que AZBLOC a été un peu rapide sur le nombre d’heures: 1214 cycles de 20 minutes donnent plus de 20 000 minutes soit près de 405 heures de vol! Mais c’est déjà pas mal. Pour donner un ordre de grandeur, 20 000 Heures, c’est 2500 journées de 8H. C’et certain, c’est un Yuneecophile!! Bien cordialement!!

  16. Bonjour Fred…
    « Edit : Yuneec m’a fait part d’informations sûres ! « Le H520 recevra bientôt toute une série de mises à jour logicielles (par Yuneec lui-même ou par des applications tierces créées à l’aide du SDK). Avec ces mises à jour, le H520 sera notamment doté de l’ensemble des modes de vol du Typhoon H (en plus de son mode de planification de mission actuel) ». Excellente nouvelle, même s’il n’y a pas encore de date avancée par le constructeur. »
    Tu sais cela fait plus d’un an que tous les utilisateurs attendent ces améliorations et quelles doivent encore trainer dans un coin de l’atelier et que personne les retrouvent. Par contre, ils ont réussis à les mettre sur le HPlus. C’est incroyable !
    Bref pour te dire que pour ton « Edit », la pommade devait être bonne…..
    Au plaisir de te lire.

  17. @ claudius62 : Oh, le « sûres » vient du fait qu’à l’époque, il y avait une rumeur qui disait que des màj allaient arriver. Pour avoir l’infi à la source, j’ai posé la question à Yuneec, en citant texto leur réponse. A ce moment-là, pouvais-je dire « Oui mais c’est du flan, elles n’arriveront jamais » ? J’ai juste dit « pas de date avancée » (et je n’en savais pas plus)…

  18. Bonjour,
    Du nouveau sur ces fameuses majorations ? Si non, Typhoon H+ Real Sense ?
    D’avance merci

  19. j’ai un h520 avec une camera e30z,l’anti-collision ne fonctionne pas,et la vitesse d’orientation vers le bas et trop rapide,merci pour vos solutions

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

×