DJI Air 2S : la procédure de passage en classe C1 est finalisée !
Le Air 2S de DJI est commercialisé depuis 2021 (voir le test ici) sans indication de classe européenne. Il peut rester ainsi et vous pouvez l’utiliser en catégorie Ouverte, sous-catégorie A3. Cela implique toutefois que vous devez veiller à ce qu’il évolue loin des personnes et à une distance horizontale de sécurité d’au moins 150 mètres par rapport à des zones résidentielles, commerciales, industrielles ou récréatives.
Les conditions de vol sont un peu plus souples avec un drone de classe C1. Ca tombe bien : DJI propose une classification C1, de manière rétroactive, pour le Air 2S ! Je vous avais décrit la procédure pour demander la classification, ici.
Les étiquettes sont arrivées
Il a fallu presqu’un mois à DJI pour expédier les étiquettes à apposer sur le drone, obligatoires pour assurer la conformité avec la réglementation. Vous recevez une enveloppe contenant :
- les instructions de collage des étiquettes.
- une notice européenne pour la classe C1.
- une étiquette pour le compartiment batterie.
- une étiquette avec la classe C1 et une indication de la puissance sonore.
Ce qu’il faut faire ?
Il faut coller la nouvelle étiquette de classe C1 et puissance acoustique sur le flanc gauche du Air 2S.
Il faut retirer la batterie, coller la nouvelle étiquette à l’intérieur du compartiment batterie en veillant à ce que les numéros et le QRCode soient visibles.
Il faut prendre une photo de la nouvelle étiquette C1.
Il faut prendre une photo de la nouvelle étiquette du compartiment batterie (avec les numéros et le QRCode nets et lisibles).
Il faut ensuite envoyer ces photos, soit depuis l’application DJI Fly, soit sur le site de DJI avec un navigateur web. J’ai eu connaissance de nombreux soucis d’upload des images via l’appli sur smartphone. Préférez l’usage d’un navigateur web, cliquez ici, identifiez-vous avec votre compte DJI si nécessaire.
Choisissez My class identification applications.
Cliquez sur le dossier du Air 2S.
Cliquez sur Télécharger, et sélectionnez vos deux photos pour les envoyer.
Quand l’upload est terminé, cliquez sur Sumbit (c’est évidemment Submit, avec une p’tite faute de frappe).
Attendez quelques heures et revenez voir (en cliquant ici) si les images ont été validées. DJI valide le dossier assez rapidement – mais il ne prévient pas de cette validation, c’est à vous d’aller vérifier.
Lorsque les photos sont approuvées, le site indique que le drone est marqué C1 et propose le certificat de conformité en téléchargement, avec le numéro de série de votre Air 2S. Ce document sert à prouver que votre Air 2S Pro est bien de classe C1.
Veillez à faire toutes les mises à jour disponibles, et à éteindre puis redémarrez la radiocommande puis le Air 2S.
Que change la classe C1 sur le drone ?
Le Air 2S est désormais autorisé à survoler des zones résidentielles, commerciales, industrielles ou récréatives en Europe. Attention toutefois : en France, voler en catégorie Ouverte ne vous autorise pas à survoler l’espace public en agglomération !
Vous pouvez vous approcher de personnes, mais vous ne pouvez pas les survoler. Toutefois, la réglementation indique une tolérance si le survol est involontaire et stoppé rapidement.
Vous devez contraindre le Air 2S à rester à 120 mètres au plus du point le plus proche de la surface de la Terre. Cela équivaut presque partout à 120 mètres de hauteur par rapport au sol, sauf en présence de reliefs marqués (comme en montagne). Parce que cette hauteur est différente de la hauteur par rapport au point de décollage, DJI vous permet de pousser la hauteur (que DJI Fly s’obstine à tort à qualifier d’altitude) jusqu’à 500 mètres dans les réglages – et c’est à vous de vous conformer aux requis de la réglementation sur la hauteur de vol (ou plutôt la distance par rapport au point le plus proche de la surface de la Terre). Vous n’avez pas tout compris avec ces histoires de hauteur de vol ? Lisez ceci…
Ce que ça impose ?
Pour opérer en conformité avec la réglementation, le Air 2S en classe C1 doit impérativement diffuser l’identification directe à distance. Cette option apparait donc dans les menus de DJI Fly. Cela se trouve dans l’onglet Sécurité, ligne Remote ID.
Comment procéder aux réglages pour l’activer ? Connectez-vous sur Alphatango et passez dans la rubrique Mon activité d’exploitant. La partie importante est notée Code à entrer dans le dispositif d’identification à distance. Il s’agit de votre numéro d’exploitant UAS suivi de « – » et de 3 caractères de contrôle. Saisissez le tout dans DJI Fly, en face de Operator Registration number. Si tout est ok, DJI Fly indique Saisie correcte. Dans le cas contraire, vérifiez le code à entrer. Désormais, le Air 2S diffuse automatiquement l’identification à distance.
L’intérêt en catégorie Spécifique ?
Si vous utilisez le Air 2S en catégorie spécifique et scénarios nationaux S-1, S-2 ou S-3, vous devez impérativement diffuser l’identification directe à distance (voir ici). Le Air 2S sans indication de classe ne la diffuse pas, vous devez donc installer une balise externe à bord. Pour vous éviter cet emport d’accessoire, passez le Air 2S en classe C1 : il y gagne l’identification directe à distance intégrée…
Si vous êtes perdu dans la réglementation européenne, les explications se trouvent ici !
Si quelqu’un peut m’indiquer une zone commerciale, résidentielle ou récréative que je ne pouvais pas survoler avant et qui serait autorisé maintenant avec l’étiquette C1, je serais très intéressé, mais j’ai l’impression que tout le monde s’en moque, et que cette mention est juste mise pour la forme.
@ Jack747 : Je te donne 3 lieux où je vole régulièrement, c’est dans mon coin, 😉
zone récréative : arrivée du télésiège du Semnoz (https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=6.1046707785910375,45.796929274126654&z=18&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;g)&l1=TRANSPORTS.DRONES.RESTRICTIONS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(0.9)&permalink=yes)
zone industrielle : carrière sur le Mont Baron (https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=6.199945958205283,45.910075313084405&z=16&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;g)&l1=TRANSPORTS.DRONES.RESTRICTIONS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(0.9)&permalink=yes)
zone résidentielle : La Perrière, près de Montmin (https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=6.263030024785648,45.797291546665036&z=17&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;g)&l1=TRANSPORTS.DRONES.RESTRICTIONS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(0.9)&permalink=yes)
Avec un Air 2S sans indication de classe, il faut se tenir à plus de 150 m de distance de ces endroits.
Oui, la plupart s’en moquent et ça passe crème… sauf quand il y a un incident de vol, une saisie et une enquête transmise au parquet. J’ai connaissance de 5 dossiers en ce moment, au sujet desquels on m’a consulté, parce que les assureurs (tous multirisque classiques) épluchent les documents et retiennent tout ce qui ne colle pas pour éviter de dédommager. C’est facile pour eux : entre les images et les logs, il y a plus qu’il ne leur faut pour démontrer que le vol était hors des clous.
Merci Fred pour tes liens, j’ai quand même du ressaisir les coordonnes GPS manuellement.
Dans tous les cas Geoportail n’indique aucune restriction et c’est la que je trouve la mention
« autorisation de survol des zones … » pas claire du tout, à mon avis il aurait fallu insister sur la notion de distance (50 m ou 150 m) .
Pour la zone résidentielle c’est surprenant Geoportail aurait du mettre un
pavé rouge FlyBy (https://app.flyby.aero/login) (on peut se connecter en tant qu’invité)
signale la zone comme urbaine en la marquant en orange.
Par contre pour la zone récréative FlyBy nous mets un carré jaune ( bâtiment) ou il n’y a rien et oublie la construction de la remontée.
Pour rappel des zones mises en exemple
Industrielle 45.910075313084405,6.199945958205283
Résidentielle 45.797291546665036,6.263030024785648
Récréative 45.796929274126654,6.1046707785910375
@ Jack747 : La notion d’agglomération n’étant pas définie dans les textes se rapportant aux aéronefs sans pilote à bord, il y a toujours matière à interprétation puisqu’il faut aller piocher autre part. Comme le guide de la catégorie Ouverte suggère de se référer à la présence de panneaux de signalisation routière, on peut arguer que l’endroit en question n’est pas identifié comme agglomération.
Peut-être qu’un jour la réglementation française s’affranchira des définitions comme « espace public en agglomération » vs « zones résidentielles » vs « zones peuplées » (pour les scénarios nationaux) pour quelque chose de plus évident avec une définition précise. Sinon ça promet encore plus d’ennuis lorsque les vols en catégorie Ouverte seront autorisés en catégorie Ouverte pour un usage professionnel…