DJI Mavic 3 Classic : le test du premier drone en classe C1 européenne

Le prix élevé du Mavic 3 original (voir le test ici) et de sa version Cine ont refroidi certains acquéreurs potentiels. DJI propose une version plus économique, le Mavic 3 Classic. Quelle est la différence majeure entre les deux appareils, hormis leurs prix ? Le Mavic 3 Classic est dépourvu d’un second capteur dédié à un zoom 28X, et il est moins cher… Et c’est tout ? Ce sont les principales différences – même s’il y a bien quelques autres points de détails que je vais vous décrire dans cette chronique. Notez que le Mavic 3 Classic m’a été prêté par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.

La vidéo

Si vous voulez voir la vidéo en évitant les lags et la compression de YouTube, vous pouvez télécharger la version originale ici. Notez que vous pouvez aussi télécharger des séquences brutes ici, et des exemples de photos brutes là.

Le look ?

Le Mavic 3 Classic est quasiment semblable au Mavic 3 original, qui lui-même reprend le look de la gamme Mavic, avec des bras pliables, fins. L’avant, avec les deux capteurs, a un petit quelque chose d’un insecte, ou d’une grenouille. Il est possible de tenir l’appareil par ses bras avant. Mais pas ceux arrière : ils se replient si vous le faites.

Les hélices ?

Elles sont également pliables et équipées d’un système d’installation rapide. Il n’y avait pas de détrompeur sur le Mavic 3 original, vous pouviez donc monter les hélices au mauvais endroit si vous n’êtes pas attentif. Ce défaut a été corrigé sur le Mavic 3 Classic : les moteurs sont pourvus d’un détrompeur, bien pratique. Sachez que les hélices du Mavic 3 original et du Mavic 3 Classic sont les mêmes ! Il est donc possible de les installer sur l’un ou l’autre modèle. Un bon point ? Le Mavic 3 Classic produit un son assez sourd, avec un volume plutôt réduit : on ne l’entend plus lorsqu’il s’éloigne, sauf à voler à pleine vitesse en mode Sport ou s’il se bat contre des bourrasques de vent.

Réglementation…

Voici sans doute l’un des points les plus importants du Mavic 3 Classic : il est marqué CE avec indication de classe. C’est le premier drone disposant de ce marquage – quelques drones chinois l’ont arboré, mais il n’était pas légal (voir ici). DJI a pour cela travaillé avec l’organisme notifié TÜV Rheinland pour parvenir à classer le Mavic 3 Classic en C1. Si vous êtes un peu perdu dans les réglementations, voici un court résumé de ce qu’il faut savoir…

Classe C1, sous-catégorie A1…

Pour prétendre à la classe C1, un drone doit satisfaire à plusieurs points indiqués dans le règlement 2019/945, Annexe Partie 2. Comme vous allez le voir, certains de ces points ne sont pas satisfaits… et pourtant le Mavic 3 Classic est bien C1. Comment est-ce possible ? J’ai posé la question à l’organisme notifié et à l’EASA, sans réponse pour le moment. Le Mavic 3 Classic doit :

  • peser moins de 900 grammes (c’est le cas, il pèse 895 grammes)
  • disposer d’une indication du niveau de puissance acoustique (elle n’est pas indiquée sur le drone)
    Edit : DJI m’a indiqué que si l’exemplaire utilisé pour mon test était dépourvu d’étiquette avec le niveau de puissance acoustique, tous les Mavic 3 Classic vendus dans le commerce étaient bien équipés de l’étiquette mentionnant 83 dB.
  • d’une fonction d’identification à directe à distance (elle n’est pas encore disponible, mais DJI a indiqué qu’elle le serait plus tard)
  • d’une fonction de géovigilance (la fonction GEO 2.0 de DJI va plus loin que la géovigilance puisqu’elle est une fonction de géobarrière. Mais les cartes ne sont pas conformes à la réglementation française !)
  • d’un signal d’alerte clair de batterie faible (c’est le cas)
  • voler à moins de 19 m/s (c’est le cas)
  • être équipé d’un système de limitation de hauteur à 120 mètres ou définissable par le pilote (c’est le cas)

Les requis du pilote ?

Le pilote doit, pour la réglementation européenne :

  • s’être enregistré en tant qu’exploitant UAS pour obtenir un numéro d’exploitant UAS
  • avoir apposé son numéro d’exploitant UAS sur le drone
  • avoir suivi la formation A1/A3 et passé avec succès l’examen en ligne

Le pilote doit, pour la réglementation française : (parce que le drone pèse plus de 800 grammes)

  • avoir enregistré le drone sur AlphaTango
  • avoir apposé le numéro d’enregistrement sur le drone
  • avoir activé le signalement électronique à distance dans DJI Fly, dûment renseigné

Ce que la classe C1 permet ?

La classe C1 permet d’opérer le drone en catégorie Ouverte, sous-catégorie A1. Cela permet de :

  • voler près des personnes (mais pas de les survoler sauf si c’est de manière involontaire et stoppé rapidement)
  • survoler des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives 

Sans cette indication de classe C1, le Mavic 3 Classic serait opéré en sous-catégorie A1 « limitée » jusqu’au 31 décembre 2023… ce qui ne changerait pas grand-chose en termes d’usage. Mais après le 1er janvier 2024, il devrait être opéré en sous-catégorie A3, ce qui obligerait à voler loin des personnes et à plus de 150 mètres des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives. Pour résumer : la classe C1 sera donc vraiment intéressante à partir de 2024.

Attention avec la notion de « proximité des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives » : gardez en tête que la réglementation française interdit le survol l’espace public en agglomération en catégorie Ouverte (et ce quelle que soit la classe, même si la réglementation européenne, elle, permet de survoler des « zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives« ). C’est pénible, ces particularités franchouillardes que l’on ne retrouve pas dans les autres pays européens ? Oui.

Notez que le Mavic 3 Classic est également compatible avec le Remote ID pour les Etats-Unis, avec approbation de la Federal Administration Agency (FAA). Intéressant si vous partez aux USA avec votre Mavic 3 Classic dans les bagages.

Compatibilité des radiocommandes ?

Le Mavic 3 Classic se pilote avec la radiocommande RC-N1, qui requiert l’usage d’un smartphone pour le retour vidéo, les réglages et la télémétrie. Il peut aussi être utilisé avec la radiocommande DJI RC, avec son écran intégré – c’est avec ce modèle que j’ai effectué mes essais. Enfin, il est aussi compatible avec la radiocommande RC Pro, également avec écran. Ces radiocommandes sont fournies avec des jeux de joysticks dévissables, à ranger dans des encoches, et un jeu supplémentaire de rechange. Si vous êtes perdu dans la jungle des radiocommandes de DJI et leur compatibilité avec les drones de la marque, jetez un coup d’oeil ici !

L’application ?

Pour le retour vidéo et les réglages de l’appareil, comme sur le Mavic 3 original, DJI a choisi son logiciel DJI Fly. L’application est proposée sur les smartphones et tablettes iOS et Android. Elle est présente d’origine sur les radiocommandes DJI RC et RC Pro. DJI Fly est opérationnel, assez efficace à l’usage, mais trop simpliste face à l’application DJI Pilot 2 du Mavic 3 Enterprise (ou DJI GO 4 pour ceux qui se souviennent de ce logiciel).  

La protection du Mavic 3 Classic

Une fois l’appareil éteint, il est possible de le glisser dans sa protection. Elle a un petit côté « Hannibal Lecter » comme celle du Mavic 3 original : un masque vient emprisonner la partie avant et maintenir la caméra, elle passe sous l’appareil, à l’arrière, et repasse par dessus vers l’avant. Mais elle est de conception légèrement différente, avec une boucle non magnétique permet de la maintenir en place. Son placement est plutôt facile, efficace, mais moins que sur le Mavic 3 original. Pourquoi ? Parce que lorsqu’on éteint l’appareil, contrairement à celle du Mavic 3 original, la nacelle du Mavic 3 Classic ne se fige pas, elle bouge librement. Il faut aussi veiller à bien placer les hélices sous la protection. Le bon point pour cette protection : elle permet de s’affranchir d’un bloc plastique à l’avant, généralement pénible à installer. 

Le pilotage

Le Mavic 3 Classic est un appareil ultra assisté, dont la stabilisation en vol repose sur de nombreux capteurs… et sur l’expérience de DJI, riche d’une dizaine d’années ! Le résultat est un pilotage particulièrement facile, avec un appareil qui répond bien aux sollicitations du pilote, qui sait rester tout seul en vol stationnaire, en extérieur comme en intérieur. A noter que l’appareil opère automatiquement un virage quand on demande une rotation sur le yaw. C’est efficace pour des vols souples mais cela empêche, par exemple, d’effectuer une rotation à 360° sur une ligne droite. DJI Fly n’affiche pas de boussole ni de carte par défaut. Mais si vous touchez l’icône en bas à gauche, vous obtenez la carte. Une autre pression affiche la boussole. Pour obtenir la carte sur les radiocommandes DJI RC et RC Pro, il faut qu’elles soient connectées à Internet via un point d’accès wifi.

Détection des obstacles…

Le Mavic 3 Classic s’appuie sur 6 capteurs optiques fisheye et 2 capteurs grand-angle pour assurer une détection des obstacles dans toutes les directions. Selon DJI, la détection fonctionne jusqu’à 200 mètres, notamment pour optimiser le retour automatique au point de départ (RTH) en évitant les obstacles. La fonction APAS (Advanced Pilot Assistance System) V5 est disponible en activant le contournement des obstacles. L’évitement des obstacles peut être désactivé, activé en mode Freinage (le drone s’arrête lorsqu’il y a un obstacle sur son chemin), ou activé en mode Contournement. Dans ce cas, il se débrouille pour contourner l’obstacle et poursuivre son chemin. Il y a deux options de contournement : Normal ou Agile. 

Ca fonctionne, l’évitement des obstacles ? 

En pratique, la détection et l’évitement se sont révélés plutôt efficaces lors de mes essais en présence de branches d’arbres en mode Normal. Les mouvements de caméra sont beaucoup plus fluides en mode Agile, mais l’évitement est moins efficace puisque le drone effectue des mouvements plus souples, et le risque de chute est plus élevé. Le plus souvent, lorsqu’il a été confronté à un environnement particulièrement dense et complexe, le Mavic 3 Classic a cherché à trouver un chemin, mais il a abandonné le suivi lorsqu’il a perdu sa cible de vue. N’oubliez pas que l’évitement d’obstacles est désactivé en mode Sport.

Le Mavic 3 Classic et la vidéo ?

DJI a équipé le Mavic 3 Classic d’une caméra Hasselblad CMOS au format 4/3. Elle est montée dans un bloc caméra non symétrique et monté sur des bras stabilisés. 4/3 ? C’est une taille de capteur habituellement réservée aux appareils photo numériques et aux drones professionnels. Elle est supérieure au 1 pouce que l’on trouve par exemple sur le Mavic 2 Pro ou sur le Phantom 4. Le capteur et son électronique sont capables de proposer des vidéos shootées dans une définition record de 5,1 mégapixels (5120 x 2700), jusqu’à 50 images par seconde. 

A quoi ça sert, une telle définition ? 

Principalement à tailler dans les images en post-production pour recadrer sans perdre en définition. Mais le Mavic 3 Classic propose aussi des images en 4K DCI (C4K 4096 x 2160) jusqu’à 60 fps, en 4K CTA ou Ultra HD (4K 3840 x 2160) jusqu’à 120 fps, et en FullHD (1920 x 1080) jusqu’à 200 fps. Il n’y a pas de mode 2,7K. La Mavic 3 Classic propose aussi un mode Nuit, en 4K 3840 x 2160 à 30 fps. La compression est proposée en H.264 et H.265, à débit constant (CBR) ou variable (VBR). Le débit maximal ? 200 Mbps en h.264 et 140 Mbps en H.265 selon DJI. En Pratique, aucune des vidéos que j’ai shootées n’a dépassé les 183 Mbps, mais cela reste très correct pour limiter les effets de la compression…

Le capteur ?

Il offre une plage dynamique de 12,8 stops, avec une ouverture de f/2,8 à f/11. Un outil à détection optique permet la mise au point automatique rapide. Dans le cas d’une mise à point manuelle, DJI Fly permet de visualiser la mise au point en colorant le décor en rouge (fonction Focus peaking). Il est possible de filmer en couleurs normales. Ou de préférer le HLG (Hybrid Log-Gamma), un format HDR sur 10 bits créé par la BBC et NHK. Mais il faut le visionner sur un téléviseur compatible pour en profiter. 

10 bits pour le contrôle complet

La caméra offre aussi (et surtout !) un mode D-LOG pour utiliser un codage des images en 10 bits, ce qui permet de profiter d’une immense palette de couleurs. L’intérêt du 10 bits est particulièrement perceptible dans les dégradés d’un ciel bleu ! Sympa, mais cela requiert impérativement de traiter les images avec un logiciel spécialisé ! C’est ce mode qui sera privilégié par les amateurs de belles images, puisqu’il permet d’avoir un meilleur contrôle des couleurs. A noter que la fonction Color Display Assist permet de profiter de couleurs plus naturelles sur le retour écran que celles trop « flat » (ternes) quand on filme en D-LOG. DJI fournit par ailleurs deux LUT pour exploiter le D-LOG, le D-Log to Rec.709 LUT et le DJI Mavic 3 D-Log to Rec.709 vivid LUT, disponibles sur le site de DJI.

La stabilisation

Le bloc caméra est stabilisé sur 3 axes. Cette stabilisation mécanique est épaulée par une stabilisation numérique, gérée automatiquement par l’appareil. Je n’ai noté aucune faille dans cette stabilisation, y compris dans des situations difficiles comme de fortes bourrasques de vent, ou lorsque la caméra est orientée à la verticale avec un pilotage en mode Sport. Y compris aussi lorsque le zoom est activé ! La caméra peut être contrôlée manuellement sur l’axe vertical de -90° (la verticale) à +35° (vers le haut). Elle peut aussi être gérée sur l’axe vertical (tilt) et l’axe horizontal (pan) de -5° à +5° avec une pression longue sur l’écran puis en déplaçant le doigt.

La qualité des vidéos ?

Les images tournées avec le Mavic 3 Classic sont particulièrement belles, même en laissant l’appareil se débrouiller avec des réglages automatiques. Bien sûr, c’est en choisissant vos propres paramètres par rapport aux conditions de shooting que vous obtiendrez les meilleurs résultats. Et en filmant en D-LOG avec un travail de colorimétrie en post-production avec un logiciel de montage vidéo. 

Les photos

Le Mavic 3 Classic shoote ses clichés dans une définition de 5280 x 3956 pixels, en Jpeg ou en Jpeg et RAW. Le Jpeg est pratique pour profiter des images sans traitement, avec une compression. Le RAW est efficace pour retoucher les photos avec un logiciel spécialisé. Les images, y compris en RAW, sont orthorectifiées pour un horizon plat même lorsque la caméra est inclinée. C’est sans doute ce qui explique un flou sur les bords des images (mais il semble avoir été réduit par rapport au Mavic 3 original). Il est possible de shooter une photo unique, ou 3 ou 5 clichés en AEB pour une exposition différente (+1,32, +0,64, 0, -0,68, -1,32) dans le but de réaliser des images HDR. Notez que les EXIF des photos contiennent les réglages de la caméra, mais aussi les coordonnées GPS et l’altitude (attention, ce n’est pas la hauteur). 

Les photos, suite

Une fonction permet de shooter des photos automatiquement à intervalles réguliers pendant le vol. Pratique pour réaliser de clichés en se concentrant sur le pilotage. En basse luminosité, le Mavic 3 Classic se débrouille plutôt, y compris en mode Automatique, avec un bruit assez contenu (voir les exemples de photos). Bien que le Mavic 3 Classic ne soit pas prévu pour des missions de photogrammétrie, en l’absence d’outils d’automatisation des vols et des prises de vues, la qualité de ses photos permet de belles réalisations. Il se sort particulièrement bien des séries de clichés pris face et dos au soleil, ce qui permet d’obtenir des reconstitutions 3D sympas. Mais le shooting photo doit se faire en pilotant l’appareil manuellement.

Peut-on ajouter des filtres ?

Oui, la caméra du Mavic 3 Classic fonctionne sur le même principe de celle du Mavic 3 original : il est possible de retirer la lentille en la faisant tourner de quelques degrés. Attention, les filtres prévus pour le Mavic 3 original ne fonctionnent pas sur le Mavic 3 Classic (et vice-versa). Il faut donc acheter (ou racheter) des exemplaires compatibles.

Souvenez-vous des débuts difficiles du Mavic 3…

Lorsque le Mavic 3 original est sorti, la combinaison de son firmware et de l’app DJI Fly n’était pas totalement opérationnelle. Il manquait, par exemple, toutes les fonctions MasterShot, QuickShot, HyperLapse. Elles n’ont été proposées que plus tard. Le Mavic 3 Classic profite de l’expérience du Mavic 3 original : toutes ces fonctions sont présentes et opérationnelles. ActiveTrack, qui permet de figer la caméra sur une cible, donne satisfaction ! Il offre le suivi du sujet en mode Projecteur, de pointer sur une cible en mode POI, et de suivre sa cible en mode ActiveTrack. Combiné à APAS pour l’évitement des obstacles, ActiveTrack est un outil très réussi pour suivre une personne, un vélo, une voiture. A noter que les QuickShot sont utilisables en 4K (mais à 30 fps seulement). Les fonctions QuickShot et MasterShot sont amusantes pour réaliser des séquences sans piloter – mais on s’en lasse rapidement. La fonction HyperLapse est beaucoup plus intéressante pour filmer des séquences accélérées.

Zoom ou pas zoom ?

Pas de zoom vs zoom 3X.

Il n’y a pas de capteur spécifique pour un zoom de qualité, mais le Mavic 3 Classic propose tout de même un zoom 3X dans toutes les définitions vidéo (sauf les modes Nuit et Ralenti). Dommage qu’il ne propose pas un zoom 7X comme sur la caméra principale du Mavic 3 original. Il n’y a pas de zoom en modes photo. Le résultat est passable, avec pertes. 

Les aides à la prise de vues ?

DJI Fly permet d’activer des outils pour faciliter le contrôle des prises de vues. Par exemple les zébras qui mettent en évidence les zones surexposées, l’histogramme, le Focus Peaking aider à la mise au point manuelle. FocusTrack en mode POI est un excellent outil pour tourner autour d’une cible en laissant le Mavic 3 Classic se débrouiller pour la viser pendant que vous vous concentrez sur le pilotage. Lors de mes essais avec la radiocommande DJI Fly, le feu auxiliaire (la double LED sous l’appareil) ne s’est pas allumé lors d’un décollage dans le noir, et l’option d’activation et désactivation du feu auxiliaire n’apparait pas dans les réglages des boutons de la radiocommande. Pourtant les 2 LED sont bien présentes sous le drone. Est-ce volontaire ou une fonction qui n’était pas encore opérationnelle ? Ce sera à vérifier avec le firmware définitif. 

Les panoramas

Le Mavic 3 Classic propose plusieurs types de fonctions Panorama. La plus intéressante est la Sphere, une suite de 26 photos. L’appareil réalise la prise de vues et le « stitching » en 1 minute environ. Le résultat est sympa, mais pas totalement satisfaisant. Tout d’abord parce que le ciel n’est pas pris en photo, la partie manquante est comblée artificiellement. De manière à peu près passable avec un ciel uni, mais avec une matière trop floutée pour un ciel avec des détails. Ensuite parce que les panoramas affichent des erreurs de stitching. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez demander à obtenir les Jpeg ou les RAW du shooting pour les assembler vous-même avec un logiciel spécialisé dans le stitching. Parmi les fonctions de Panorama, on trouve aussi le 180°, un shooting de 21 photos, le Grand Angle fait de 9 photos, et le Vertical, avec 3 photos. 

Et le GPS ?

Le « fix » GPS est un souvenir un peu pénible pour les possesseurs du Mavic 3 original. Pour mémoire, il fonctionnait bien à sa sortie, puis une mise à jour a rendu la durée d’obtention de la position longue, très longue, trop longue ! Les récentes mises à jour ont corrigé partiellement le souci, mais sur mon appareil de test, le fix reste plus lent que sur d’autres drones de DJI. La bonne nouvelle, c’est que le Mavic 3 Classic échappe au souci : le positionnement GPS est rapide, même en environnements difficile pour capter les signaux des satellites.

AirSense ?

DJI avait promis d’équiper tous ses appareils de plus de 250 grammes de la fonction AirSense. Promesse tenue avec le Mavic 3 Classic, puisqu’il dispose de cette fonction… et qu’elle fonctionne bien ! Pour mémoire, AirSense est un récepteur qui permet de détecter la présence d’aéronefs habités (avions, hélicoptères) équipés en ADS-B, d’être prévenu par un message à l’écran et d’une indication de la position sur une carte. Notez bien que AirSense est uniquement un récepteur : ce n’est pas une balise qui diffuse la position du Mavic 3.

Les NFZ ?

DJI interdit ou limite les vols à proximité de zones sensibles, avec la fonction GEO. On aime, si on considère que c’est un moyen de limiter les vols illégaux au abords des aéroports et prisons, ou on déteste, si on considère que les limitations ne suivent pas la réglementation française, que cela interdit les vols en intérieur dans les zones interdites (or les vols en intérieur clos ne sont pas soumis à la réglementation), qu’il arrive que la procédure de déblocage soit capricieuse (et c’est pénible pour une mission professionnelle).

Signalement électronique et identification à distance

Pour mémoire, parce qu’on finit par s’y perdre : ce sont deux requis réglementaires qui permettent aux forces de l’ordre de détecter et identifier votre drone lorsqu’il est en vol. L’identification à distance est le requis européen, indispensable pour la classe C1… mais pas encore opérationnelle. Le signalement électronique à distance est le requis franco-français pour les drones de plus de 800 grammes opérés en France. Il est intégré dans le Mavic 3 Classic, dans l’onglet Sécurité, Identification à distance de drone. Vous devez veiller à cocher la case ID électronique et à saisir votre numéro d’exploitant UAS accompagné par 3 lettres. Pour mémoire (encore !), le numéro d’exploitant UAS est celui que vous obtenez lorsque vous vous enregistrez sur le site AlphaTango. Une fois ce numéro saisi, le Mavic 3 Classic se débrouille pour diffuser le signalement électronique à distance en y intégrant automatiquement le numéro de série du contrôleur de vol. J’ai vérifié avec l’outil SD20RL de Skyinnov : le signal est diffusé correctement

L’autonomie ?

DJI promet jusqu’à 46 minutes de vol dans des conditions optimales, et 40 minutes en moyenne. Le constructeur est-il un peu trop optimiste, comme d’habitude ? Un peu, mais pas tant que ça. En mode stationnaire, le Mavic 3 Classic tient 29 minutes avant d’indiquer que la batterie est faible et qu’il est temps de se poser. Il continue à voler pendant 5 minutes encore, mais il faut surpiloter en poussant les gaz pour éviter qu’il ne se pose automatiquement. Au bout de 35 minutes, il se pose définitivement. La plupart de mes vols « normaux » (ni stationnaire ni engagés) ont duré 35 à 40 minutes. Et 43 minutes en poussant la batterie maximum, en forçant le Mavic 3 Classic avec la manette des gaz quand il cherche à se poser automatiquement ! ce qui n’est évidemment pas recommandé… En mode Sport et gaz à fond, l’autonomie chute beaucoup, bien évidemment. La charge de la batterie, une Lipo 4S de 5000 mAh, prend environ 1h30 en USB-C (avec un chargeur de 65W ou plus). Pratique et autonome ! 

Batterie et trappe

La batterie est solidement fixée, et se retire en pinçant deux boutons sur les côtés. Elle dispose de 4 LED pour indiquer l’état de la charge, et d’un bouton pour les allumer. Juste au-dessus de la batterie se trouve un cache qui protège la trappe pour une carte mémoire microSD et la prise USB-C pour la charge de la batterie et pour accéder aux données de la carte mémoire et de la mémoire interne. Laquelle offre une capacité de 7,9 Go. C’est bien pratique si vous avez oublié de prendre une carte mémoire ! Notez qu’il n’est pas facile de retirer la carte mémoire : il faut des ongles ou l’aide d’une pince à épiler. Ou retirer la batterie, pour faciliter l’accès à la trappe.

Le MSDK ?

DJI a indiqué sur son site destiné aux développeurs que le Mobile SDK (MSDK) serait désormais proposé en priorité pour ses drones à vocation professionnelle ou industrielle. Le Mavic 3 Classic n’en fait pas partie, il est donc fort probable que le MSDK ne soit pas disponible avant fort longtemps, voire… jamais. C’est dommage, vraiment dommage, puisque l’appareil serait parfait pour des missions de photogrammétrie, des vols avec waypoints, etc. 

Ce que je n’ai pas testé

Je n’ai pas essayé de mettre l’appareil en défaut sur une longue distance ni derrière des obstacles (c’est illégaaaal), mais lors de mes essais, la liaison radio a particulièrement bien tenu avec un réglage automatique des fréquences – j’étais cela dit loin de sources de perturbations. 

Faut-il l’acheter ?

Si vous êtes amateur de belles images, fixes ou animées, vous allez être séduit par le Mavic 3 Classic. Si vous cherchez une caméra volante capable de voler longtemps et de partir loin, vous allez l’adorer. Si vous aimez travailler vos images à partir de sources en RAW ou en D-Log, le Mavic 3 Classic vous fera des clins d’oeil. Par rapport au Mavic 3 original, le Mavic 3 Classic perd sa fonction de super zoom. Le prix du Mavic 3 Classic est-il pour autant bien réduit par rapport à celui du Mavic 3 original ? Pas tant que ça. En pack avec la radiocommande RC-N1, le Mavic 3 Classic est positionné à 1599 € au lieu de 1929 € pour le Mavic 3 original (également avec une RC-N1), ce qui représente une économie de 330 €. 330 € « seulement »… Est-ce que l’appareil vaut tout de même le coup ? Oui ! Reste qu’il est cher, et qu’il ne profitera probablement pas avec d’applications tierces via le MSDK.

Les autres packs…

Le Mavic 3 Classic est également vendu « nu », c’est-à-dire avec ses hélices et une batterie mais sans radiocommande, pour 1499 €. Pratique si vous disposez déjà d’une RC-N1, d’un DJI RC ou d’une RC Pro ! Le pack avec une radiocommande DJI RC est positionné à 1749 €. Pour plus d’autonomie, DJI propose aussi le Fly More Kit, un pack comprenant 2 batteries, un hub de charge à 3 batteries, un chargeur allume-cigare 65W pour voiture, 3 jeux d’hélices et un sac de transport, à 599 €. Les liens que je vous ai indiqués pointent chez StudioSPORT, mais le Mavic 3 Classic dans ses différentes variantes est aussi proposé directement chez DJI, en boutiques DJI et chez des revendeurs spécialisés…

Le résumé des différences Mavic 3 original / Mavic 3 Classic

  • pas de marquage CE avec indication de classe / marquage CE avec indication de classe C1
  • zoom 28X / zoom 3X
  • pas de détrompeurs d’hélices / détrompeurs d’hélices
  • fix GPS lent / fix GPS rapide
  • filtres non compatibles entre les deux modèles
  • pas dispo sans radiocommande / dispo sans radiocommande
  • la nacelle se fige à l’extinction / la nacelle reste lâche après extinction
  • le prix un peu plus léger du Mavic 3 Classic

D’autres photos

D’autres captures de DJI Fly

6 commentaires sur “DJI Mavic 3 Classic : le test du premier drone en classe C1 européenne

  1. Bonjour Fred , ce n’est plus le numéro de série du drone précédé du 1581E que l’on doit rentrer pour l’identification à distance ?

  2. @ Audoye Michel : Non, c’est l’identifiant UAS, le firmware va chercher le numéro de série tout seul… (qui n’est plus forcément du 1581E, 1581F sur mon M3)

  3. Bonjour Fred et merci pour les articles , je suis sous Mavic pro 1 avec masque de l’époque , tjrs une dinguerie !! Le trois classic me tape dans l oeil pour ces qualités photo et ça résistance au vent ( photo tempête :)) bref par contre je ne vois pas de masque associer comme a l’époque du Mavic 1 pour avoir une liberté / mouvement caméra qui ce fait en fonction de la tête … Car si je prend la télécommande avec écran qui a une sortie HDMI je pourrais y connecter mon masque du mavic1 oui mais je n’aurais pas accès a cette fonction ….. Est t’il prévu un masque avec ce Mavic pro 3 classique ? J aimerais croire avoir cette même option qui es ouf en fpv loisir que je pratique . D’avance merci pour d’éventuels infos 🙂 et merci pour tout ce que tu écris 🙂

  4. @ Ninotymi : A ma connaissance, non, pas de casque pour le Mavic 3 Classic, encore moins avec du headtracking. Et oui, c’est bien dommage… Pour ça, il faut aller sur l’Avata dans la gamme actuelle (mais tu n’auras pas la résistance au vent).

  5. Merci pour ta réponse enfin tes reponses 🙂 pour le head tracking pas seulement aussi pour un câble en moins (liaison futur télécommande HDMI au casque ….) Snif je vais rester gentillement avec mon Mavic en pro 1 :::)))) merci merci

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