Test du Flywoo Venom H20 HD, un nano racer hexa 2 pouces capable de porter des caméras HD

J’adore prendre les commandes de racers hexa, c’est-à-dire avec 6 hélices, sans doute depuis que j’ai pratiqué le Jpay Spider d’Aero-Tek – c’était en 2015 ! Il y avait aussi eu le Gemini de TBS et le Hexplorer LR 4. Le Venom H20 est donc un hexa, lui aussi, mais tout petit format puisqu’il ne mesure que 14,5 x 12,5 x 8 cm. Des dimensions qui lui permettent de tenir dans la main… ou de manière plus intéressante dans un petit sac à dos. La promesse du Venom H20, c’est d’être capable de porter une caméra HD haut de gamme… J’ai choisi la version numérique basé sur un boitier Vista de Caddx. Alors, ce nano racer est-il vraiment capable de porter une caméra HD ?

La vidéo

Tour du propriétaire

Le Venom H20 repose sur une plaque carbone d’une pièce (unibody) rigidifiée par des bras entre chaque moteur. L’électronique est concentrée dans un espace réduit, très ouvert pour éviter la surchauffe. Les moteurs sont des brushless NIN V2 1203PRO à 4850KV pour des hélices à 5 pales Gemfan D51-5. Il y a donc 6 moteurs et 6 hélices. Le positionnement est inhabituel : les deux moteurs avant sont placés de manière classique (pull), les deux moteurs du milieu sont orientés vers le bas (push) et les deux moteurs arrière sont en pull. Les deux hélices à l’avant tournent en sens inverse de celui habituel de Betaflight (props out). 

A pieds ?

Flywoo a ajouté des pieds sous 4 des moteurs : ils sont théoriquement indispensables pour que les hélices du milieu ne touchent pas le sol. Si la batterie ne dépasse pas, l’appareil repose sur ses 4 pieds. Si elle dépasse sous l’appareil, le Venom H20 est posé sur la batterie, les pieds ne servant alors que de béquilles pour éviter qu’il verse et que les hélices du milieu touchent le sol. Au-dessus des deux moteurs du milieu a été ajoutée une pièce transparente derrière laquelle se trouve une LED (programmable sous Betaflight). 

Suite du tour

Le contrôleur de vol est un Goku Hex F745 basé sur un processeur F7, flashé avec Betaflight v4.2.8. Il offre un baromètre altimétrique, 7 UART et une Blackbox de 8 Mo – pas mal ! Le connecteur pour les réglages via Betaflight Configurator est un microUSB, facile d’accès. Le contrôleur de vol est associé à un ESC 6 en 1 de 13A qui se présente sous la forme d’un autre composant, plus large, et placé sous le contrôleur de vol. Les soudures sont propres et bien agencées. Mieux vaut qu’elles le soient, d’ailleurs, parce que l’espace est vraiment réduit. 

Le retour vidéo

Il est assuré par une caméra Polar Nano de Caddx fixée sur une pièce en TPU et agrémentée d’une protection, en TPU également. Elle est connectée à un boitier Vista de Caddx, en version Naked. C’est-à-dire qu’il a été débarrassé de son enveloppe en métal pour gagner en place et en poids. Attention, les parties en métal qui ont été ôtées servent habituellement de radiateur passif. Ce sera donc un point à surveiller à chaque branchement de batterie : il faut veiller à ce que les deux composants Vista soient ventilés. Soit naturellement en vol, soit avec un ventilateur pour les réglages du drone. Le bouton d’appairage et le connecteur USB-C sont faciles d’accès. L’antenne vidéo est une omnidirectionelle Atomic 5,8 GHz en RHCP. 

Fin du tour

J’ai choisi un équipement ELRS sur le Venom H20. C’est donc un récepteur ExpressLRS 2,4 GHz qui a été installé, positionné à l’arrière et équipé d’une antenne en T, branchée en u.FL et fixée avec une pièce en TPU. C’est propre et net.

L’alimentation ?

Le Venom H20 attend une batterie Lipo ou LiHV 4S de 450 à 750 mAh, à positionner sous l’appareil. Il n’y a pas beaucoup de place entre les deux hélices du milieu ! Je n’ai réussi à utiliser que des batteries 4S de 300, 450 et 550 mAh. Il est possible de placer des 650 mAh, mais le strap Velcro installé est trop court pour tous les modèles dont je disposais… et il est particulièrement difficile à changer : il faut retirer la plupart des composants électroniques, au risque de les endommager. 

L’alimentation, suite

Le connecteur est au format XT30, situé à l’arrière avec un fll très court. Trop pour la plupart des batteries dont je dispose. J’ai du me bricoler une petite rallonge XT30 pour réussir à les brancher. A noter que Flywoo propose des batteries 4S de 750 mAh petites et compactes – mais je n’en dispose pas et je ne connais pas d’équivalent de ces modèles sur le marché !

Les réglages ?

Flywoo s’est occupé de tout, y compris des PID, de la gestion de Vista. J’ai simplement reflashé le récepteur ELRS via le wifi. Le bon point ? Le contrôleur de vol connecté en USB alimente suffisamment le récepteur ELRS, ce qui dispense de brancher la batterie (qui ferait chauffer très rapidement l’émetteur Vista). Le reste des réglages est très classique, sans surprise. Veillez à effectuer un dump de Betaflight au cas où (vous pouvez aussi télécharger un dump ici), puisque les réglages des moteurs sont un peu différents de ceux de quads classiques. 

Ajouter une caméra HD ?

Le Venom H20 est proposé sans support pour une caméra HD. Vous pouvez utiliser le vôtre, ou choisir parmi la sélection de modèles en TPU proposée par Flywoo – ils sont facturés $6 pièce. Pour quelles caméras ? Flywoo propose des supports pour GO 1 et GO 2 d’Insta360, pour SMO 4K de BetaFPV, pour Thumb de RunCam, pour GoPro Naked 6 et 7. Et aussi un support universel GoPro qui permet de monter potentiellement n’importe quel modèle, ainsi qu’un support petit format. A noter qu’un câble d’alimentation 5V+GND est préinstallé, avec une prise compatible GoPro Naked (de Flywoo).

Balance…

Le Venom H20 pèse moins de 100 grammes (avec son support GoPro en TPU), et sans batterie. Il dépasse de peu les 150 grammes avec une batterie 4S 450 mAh de Tattu, les 160 grammes avec une 4S 550 mAh de CNHL. Comptez 2 grammes pour la rallonge XT30, 4,5 grammes pour la vis et l’écrou d’un support GoPro. Faites vos comptes : une caméra Insta360 GO 2 avec son support GoPro pèsent 30,5 grammes, soit un poids au décollage de 285 grammes environ. Une DJI Action2 avec support DJI GoPro, vis et écrou pèsent 86 grammes (vous pouvez gagner 13 grammes avec un support alternatif plus léger), soit un poids au décollage de 330 grammes environ.

Sensations en vol ?

J’ai fait mes premiers vols sans caméra, évidemment, pour prendre l’appareil en mains. Le premier ressenti, c’est celui du son, très doux et plutôt discret. Le second, c’est une impression de puissance : l’appareil monte vite, accélère fort et vole rapidement si vous le lui demandez. Il vous suit sans broncher dans une remise de gaz sans propwash, tourne sec sans yaw washout. Bref, sa motorisation est sympa ! S’il y a peu de vent, il oscille un petit peu, une sorte de dandinement léger. Lequel augmente s’il y a du vent.

En intérieur ?

Les protections d’hélices du Venom H20 semblent une invitation à voler en intérieur. Attention : à moins d’être un excellent pilote, vous allez avoir du mal à le contenir dans des vols indoor. Sa puissance n’est pas vraiment compatible avec un environnement confiné. Les pieds sous les moteurs n’apprécieront pas. Et les protections d’hélices ne serviront pas à grand chose si vous tapez dans un mur de manière un peu sèche. Elles méritent d’ailleurs leur paragraphe… mais ce n’est pas à leur honneur.

Les protections d’hélices

A vrai dire, ces protections ne méritent pas vraiment leur nom : elles sont légères avec 1,4 gramme l’unité (c’est bien), mais très fragiles (ce n’est pas bien pour ce à quoi elles sont destinées). J’ai même réussi à casser des branches des protections… simplement en les installant. Il faut retirer les moteurs pour les installer, en veillant à utiliser des vis M2-8 pour les moteurs avant et arrière, des vis M2-10 pour les moteurs du milieu… et en ne les vissant pas trop. Car le TPU transparent des LED permet de le faire, jusqu’à toucher les bobinages. Si c’est le cas, il y a grillade de moteurs voire d’ESC 6 en 1 assurée au prochain vol. Je résume : à part faire joli et ajouter une prise au vent parasite, ces protections ne servent à rien.

Avec une caméra ?

J’ai utilisé principalement la GO 2 d’Insta360 et la Action2 de DJI. La bonne nouvelle, c’est que le Venom H20 décolle toujours aussi facilement et conserve une belle puissance. Evidemment, avec une Action2, les accélérations sont moins franches, les remises de gaz plus poussives. Mais l’appareil répond particulièrement bien, même avec de fortes sollicitations. Si vous utilisez une caméra sans stabilisation, le résultat sera médiocre : les images souffrent du dandinement de l’appareil…

Filtres ND recommandés

Avec la stabilisation Flowstate d’Insta360 ou ReelSteady de DJI, les vibrations disparaissent et les images sont fluides – avec un peu de flou tout de même, plus ou moins selon qu’il y a du vent et un excès de compensation par la stabilisation logicielle. Il subsiste parfois quelques vibrations parasites. La solution ? Adopter des filtres ND pour réduire la vitesse d’obturation et effacer les vibrations avec du flou de vitesse. La méthode fonctionne parfaitement avec la GO 2 et la Action2, elle résorbe totalement les vibrations !

L’autonomie

C’est sans doute le point faible du Venom H20 HD. Flywoo promet 6min30 avec une LiHV 4S 450 mAh et 8min40 avec une LiHV 4S 750 mAh. Pour ma part, je n’ai pas dépassé 4 minutes avec une  Lipo 4S 550 mAh, avec des vols plutôt doux. Avec une caméra Action2 sur le dos, l’autonomie chute à 2min30. Ou 3 minutes en prenant des risques et en poussant la batterie à une tension très basse. Peut-on obtenir plus ? Peut-être avec les LiHV 4S 750 mAh de Flywoo, ou en essayant des Li-ion – en supposant qu’il soit possible de les placer sous l’appareil entre les hélices du milieu, et qu’elles ne présentent pas un surpoids.

Fragile ?

Avec ses hélices orientées vers le bas, avec ses pieds en plastique, avec ses protections d’hélices un peu trop frêles, oui, le Venom H20 HD est fragile. Il faut éviter les crashs, il y a de fortes chances que l’appareil soit immobilisé s’ils sont un peu durs. Il faut aussi soigner les atterrissages : pas question de se poser comme une brute, il faut y aller avec douceur. Attention aussi par fortes chaleurs, les moteurs chauffent beaucoup avec une caméra un peu lourde, il est recommandé de ne pas faire de stationnaire pour optimiser le flux d’air.

Faut-il l’acheter ?

Le Venom H20 HD est très agréable à piloter, propose une belle réserve de puissance, permet de réaliser de belles images avec une caméra HD sur son dos. Il est compact, facile à glisser dans une pochette à placer dans un sac à dos. Avec une radiocommande petit format comme la LiteRadio 3 de BetaFPV, il forme un couple léger pour partir en balade. Mais son autonomie est un peu juste pour vraiment en profiter, surtout avec une caméra à bord. Le temps de grimper au-dessus d’une falaise, la batterie est au plus bas et la suite de vol compliquée. Pas question de le laisser allumé sans voler trop longtemps, le boitier Vista Naked n’y survivrait pas. Pour ces raisons, non, je ne recommande pas cet appareil. Sauf si vous aimez les modèles un peu différents des autres… Le Venom H20 HD est proposé à partir de 345 € directement sur le site de Flywoo (hors taxes).

D’autres photos

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3 commentaires sur “Test du Flywoo Venom H20 HD, un nano racer hexa 2 pouces capable de porter des caméras HD

  1. Merci pour ce test super complet. J’apprécie énormément les versions écrites des tests et surtout tes excellentes photos!
    Merci!

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