BetaFPV TX et RX ExpressLRS 868 MHz, le test

Ce qu’il faut savoir de cet écran ELRS

La première ligne donne l’identifiant de l’émetteur, suivi du nombre d’erreurs de transmission et le nombre de paquets transmis par seconde. Par exemple 0:200 indique qu’il n’y a pas d’erreurs de transmission sur 200 paquets passés en 1 seconde (à 200 Hz). 0 est signe que la liaison est opérationnelle. S’il est supérieur, c’est que la liaison est médiocre. La ligne suivante indique le débit (paquets par seconde). Par défaut, il est fixé à 200 Hz, et c’est le maximum possible en 868 MHz. Si vous diminuez la fréquence (débit), vous allez augmenter la latence et la réactivité des commandes radio. Le TML Ratio est la fréquence d’envoi de données de télémétrie par rapport aux données normales. Il est de 1 sur 64 par défaut. Si vous l’augmentez, à 1:32, la latence risque d’augmenter aussi. Si vous la réduisez, à 1:128, vous risquez de subir plus d’avertissements de perte de télémétrie – c’est un peu anxiogène en vol.

Ecran ELRS, suite

La ligne Power indique la puissance d’émission du module ExpressLRS. En 868 MHz, vous avez le choix entre 100 mW, 250 mW et 500 mW. Les autres valeurs ne sont pas prises en charge. En 100 mW, la LED du boitier est bleue. Elle passe au mauve en 250 mW et au rouge en 500 mW. A noter qu’il est possible de choisir la puissance en effectuant une pression longue sur le bouton unique du boitier. Le script LUA affiche automatiquement la bonne puissance lorsque vous la changez via le bouton physique. La ligne RF Freq rappelle la plage de fréquences, soit 868 MHz pour être conforme aux requis européens. La dernière ligne permet d’initier l’appairage d’un récepteur et de réaliser des mises à jour en wifi. Malgré tous mes essais, je n’ai pas réussi à détecter le point d’accès wifi que le boitier est supposé mettre en place, et donc pas effectué de mise à jour de l’émetteur de cette manière.

Installation du récepteur radio

Il faut un peu de soudure pour installer le Nano Receiver. Il y a besoin de 4 branchements : vers une alimentation en +5 V, vers un GND, un TX à brancher vers le RX d’un UART du contrôleur de vol, un RX à brancher vers le TX du même UART du contrôleur de vol. Les soudures sont faciles à réaliser (foi de véritable bras cassé dans la discipline). BetaFPV fournit un rangée de pins, si vous en avez le besoin, et deux gaines thermiques pour protéger et isoler le composant. Dans le kit que j’ai testé, il y avait aussi une antenne T, petit format, destinée aux nano racers. Il ne faut pas oublier de la brancher sur le connecteur IPEX. Il y a peu de risque que le récepteur grille en cas d’oubli, mais la liaison radio sera médiocre.

Réglages dans Betaflight Configurator

Dans l’onglet Ports, il suffit d’activer le Serial Rx correspondant à l’UART choisi pour le branchement. Dans l’onglet Configuration, le récepteur à choisir est Serial-based, et le protocole CRSF. Si vous avez l’habitude d’installer des Crossfire Nano RX de TBS, c’est simple : les méthodes de branchement physique et de réglages logiciels sont exactement les mêmes ! D’ailleurs vous pouvez passer d’un Crossfire à un ExpressLRS en 4 coups de fer à souder, sans même toucher à la configuration logicielle. A noter tout de même : BetaFPV impose de régler l’armement sur l’AUX1. Et effectivement, l’armement ne fonctionne pas sur les autres AUX… Il faut veiller à désactiver le RSSI_ADC dans l’onglet Configuration, à désactiver le RSSI Channel dans l’onglet Receiver.

L’appairage

Vous êtes habitué, malgré vous, à la gymnastique de l’allumage en même temps qu’une pression sur un bouton des récepteurs FrSky, qui requiert 3 mains ? Ou au bouton pas toujours facile d’accès sur un nano racer avec les récepteurs Crossfire ? Avec le récepteur ExpressLRS de BetaFPV, c’est beaucoup plus simple : il faut brancher la Lipo brièvement et la débrancher, et ce à 3 reprises. La LED du récepteur clignote en bleu, avec 2 flashs rapides, signe que l’appairage est déclenché, en attente. Du côté de la radiocommande, lancez le script LUA, et choisissez Bind. La LED bleue s’éteint, signe que l’appairage est en cours. Lorsqu’elle se rallume et passe au bleu fixe, l’appairage est effectué. La manipulation est d’une simplicité déconcertante, et tellement plus pratique que le bouton d’appairage des systèmes concurrents… Pour faciliter le branchement de la batterie à trois reprises, j’ai utilisé le ShortSaver 2 de ViFly, bien pratique !

Les données de télémétrie

Les valeurs sont semblables à celles de Crossfire sur la radiocommande. Le RSSI est indiqué 1RSS exprimé en dB. Il y a le RMFD (mode de fréquence). Si la liaison est réglée sur 200 Hz, le RMFD est à 5. C’est 3 pour 100 Hz, 2 à 50 Hz, 1 à 25 Hz. Cette valeur ne bouge pas, sans doute parce que le mode de fréquence n’est pas dynamique (comme il peut l’être avec Crossfire). Il y a aussi le RQLY (Receive QuaLitY) exprimé par un pourcentage et le RSNR (Receive Signal to Noise Ratio). Lors des vols et des essais au sol que j’ai effectués, les valeurs RQLY et RSNR ne se sont pas comportées comme celles d’un équipement Crossfire, il faut donc prendre le temps de regarder comment varient les valeurs selon la situation.

Alarmes sur la Taranis X9 Lite

Il va me falloir plus de tests pour vérifier les valeurs seuils, mais pour le moment j’ai mis en place des alarmes pour me prévenir lorsque le RQLY descend sous les 80 %. Pour cela, j’utilise la page Logical Switches pour vérifier la variable RQLY et la page Special Functions pour jouer un son d’alarme. Notez que je n’ai pas encore suffisamment compris le fonctionnement des valeurs de télémétrie pour les exploiter de manière satisfaisante.

La télémétrie et le retour via l’OSD analogique

J’ai installé le Nano Receiver sur un Cinewhoop avec un émetteur vidéo 5,8 GHZ analogique. Il faut au moins Betaflight en version 4.1 pour profiter du RSSI et du LQ (Link Quality) sans devoir bidouiller. Le RSSI est disponible en version pourcentage : plus la valeur est haute meilleure est la liaison radio. Il est aussi disponible en version dBm. Là encore plus la valeur est haute meilleure est la liaison. Mais attention à bien la lire, puisque la valeur est négative. Il faut au moins Betaflight 4.2 pour que le LQ soit affiché correctement. Ca veut dire quoi, « correctement » ? L’affichage montre d’abord la valeur RFMD (mode de fréquence), puis la valeur LQ en pourcentage (sur 2 digits). Nous l’avons vu, le mode de fréquence est figé à la valeur que vous lui avez donnée, donc il ne donne pas d’information pertinente. Le LQ en revanche permet de savoir quand la liaison faiblit. Là encore, je n’ai pas encore bien déterminé la valeur seuil à partir de laquelle la liaison lâche.

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15 commentaires sur “BetaFPV TX et RX ExpressLRS 868 MHz, le test

  1. Merci Fred pour cet essai qui apporte bien des précisions, je suis pas certain d’avoir tout capté à mon niveau de connaissance ? Perso les pré requis pour mettre tout cela en œuvre me semblent quand même nombreux et pas vraiment plug&play ?

  2. Ahh enfin un test d’un site de référence… poke Laurent ?

    Dommage que la maj wifi n’ait pas marché, tu aurais pu tester le bind via pass phrase I.e. un mot de passe qui te permet de faire le bind automatique. Ce n’est pas aussi pratique que le fw update via ota de tbs mais c’est plutôt pratique. Il faut donc veiller à conserver le binaire de tes récepteurs dans ton téléphone au cas où sur le terrain… quand tu as oublié de mettre à jour tous tes quads…

    Aux 1 est imposé pour l’armement car seules les 5 premières voies sont transmises à chaque paquet. Les autres voies (6 et plus) sont transmises à une fréquence plus faible.

    Depuis opentx 2.3.12 (de mémoire mais prendre la dernière dans tous les cas) il n’y a plus besoin de prendre les nightlies. En revanche, il reste un bug corrigé non intègre dans la dernière version qui ne permet pas de dépasser les 250Hz de taux de rafraîchissement. Mais qui est capable de se rendre compte de la différence entre 250 et 500 Hz???

    Pierre

  3. @Fred : bonjour & merci pour cette superbe review complète.

    Pour es fréquences EN 868MHz (limité à 25mW), dans le tableau elle correspond à celle de
    865-868 MHz ou 868-868,6 MHz ?

    Dernière colonne « Autres restrictions » :
    865-868 MHz : Les applications audio analogiques autres que vocales sont exclues. Les applications vidéo analogiques sont exclues. = ???

    868-868,6 MHz : Les applications vidéo analogiques sont exclues.= ???

    Merci

  4. @ Kwadelo19 : C’est un sujet très intéressant, mais sur lequel je manque d’infos et de connaissances.
    Je ne connais pas la plage exacte des fréquences sur lesquelles ExpressLRS peut s’installer. En Crossfire, chez TBS, il est dit « Crossfire operates in the entire ISM band of 868, so it spans between 850 – 870Mhz (868mHZ) ». Je ne sais pas si ExpressLRS fait de même.
    Je suppose que le manque d’infos précises permet d’entretenir le flou par rapport à la réglementation, sachant qu’il faut des experts costauds des deux côtes (matériel et réglementation) pour statuer.

  5. @fred: ne pas oublier de connecter l’antenne à la réception car il ne faut pas oublier que le récepteur comme l’émetteur sont des transceivers = emetteur+récepteur. Et oui pour que la télémétrie redescende jusqu’à l’émetteur, le récepteur doit émettre…
    Le ratio 1:64 pour la télémétrie est si je me souviens bien le ratio entre paquets montant et paquets descendants (telem) donc 1:64 c’est un paquet de telem tous les 64 paquets d’ordre de pilotage. C’est l’inverse de ce que tu décris. C’est en passant à 1:32 que tu augmentes la fréquence de rafraîchissement le la telem.
    Pour la voie d’armement c’est ExpressLRS qui impose (recommande fortement) la voie 5, pas BetaFPV
    200Hz de rafraîchissement des voies c’est too-much pour le commun des mortels. Ça se justifie à la rigueur pour des dingos ultra pros en racer mais ça encombre surtout la bande de fréquence utilisée surtout que le LBT n’est pas implémenté… Si vous voulez être plus respectueux, descendez cette valeur à 100 ou 50 à moins d’être pro, vous ne verrez pas la différence et la portée sera améliorée en plus.
    Reste qu’ExpressLRS c’est trop de la boule, j’ai craqué sur tous les modules HappyModel depuis le début et je ne regrette pas mes achats. Dommage qu’il n’y ait pas encore de récepteurs avec sorties servos (que CRSF pour l’instant) pour équiper les planeurs et avions classiques, sinon je me plongerai dans le code 🙂

  6. @ aiRVB :
    J’ai mesuré la température avec et sans antenne sur le RX, c’est idem. Je suppose que la fréquence d’envoi ne génère pas de chauffe supplémentaire. En revanche, sur le TX, la température est 3x supérieure sans antenne. Cela dit, oui, mieux vaut sans doute mettre une antenne sur le RX par précaution.
    Pour le ratio, oui, je voulais parler de la latence tout court : je la ressens quand je passe à 1:32 ou moins… J’ai corrigé, thxxx 🙂
    Pour la voie d’armement, oui, c’est ExpressLRS qui impose. Là je le référais au manuel de BetaFPV, qui indique ça clairement. Heureusement d’ailleurs, puisque c’st plus qu’une recommandation, ça ne fonctionne pas sur les aux suivants.
    Pour le 200 Hz, autant ça ne change rien en extérieur, autant je ressens clairement la différence en faisant le zouave en parking derrière des murs ! Et pourtant je ne suis pas un bon pilote.

  7. @fred: hormis une chauffe plus importante, tu risques de claquer la puce si tu ne mets pas d’antenne !

  8. @ aiRVB : Oui, l’idée est de la mettre, évidemment. Je disais simplement que ce n’est pas catastrophique en cas d’oubli sur le récepteur (je ne compte pas le nombre de fois où j’ai volé avec l’antenne qui avait sauté sur des nano racers avec Crossfire). Sur l’émetteur, en revanche, la punition est plus rapide…

  9. @fred la version 2.4, j’avais un pb d’interférence avec une antenne télécom mobile et mon crsf donc je voulais pas rester sur la bande des 868. Depuis plus de failsafe.

  10. En ce qui concerne la légalité du système ça dépend aussi de la catégorie dans lequel est le système par exemple d’après le TNRBF dans l’annexe 7 paragraphe 2 pour la plage 865-868MHz ont est autorisé à aller jusqu’à 500mW. Et puis je crois que si certaines technologie pour limiter les interfaces sont implantés c’est encore différents. J’avoue avoir un peu de mal avec les textes de lois européenne pas forcément très explicite, ni forcément très bien référencé. Pour faire les choses bien il faudrait trouver un juriste spécialisé sur la question, du matériel de mesure (analyseur de spectre, cage de faradey…). Bref ça serait long, compliqué et assez coûteux. Je pense que les développeurs ce gardent bien d’être clair sur le sujet pour éviter les problèmes.

  11. @ Gabriel : Oui, les textes sont inexploitables pour les non-initiés qui voudraient simplement si leur matériel est conforme ou pas.

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