Fimi X8 Mini, le test

La qualité des vidéos ?

J’ai réalisé la plupart de mes prises de vues en 4K à 30 images par seconde. Les séquences en 2,7K/60 sont réussies dans le sens où elles s’affranchissent des saccades lors de scènes un peu rapides. Mais l’angle est très réduit ! Trop, à tel point que l’image semble d’une définition plus faible que le 2,7K. Le choix du 1080p et du 720p ne se justifient pas vraiment, sauf pour réaliser des ralentis. Le Fimi X8 Mini est donc principalement à utiliser à 30 images par seconde. Il faut par conséquent éviter les séquences avec beaucoup de mouvement sous peine de saccades. Les couleurs sont, comme en photo, assez fidèles à la réalité si vous filmez en mode Normal. On note un voile assez prononcé sur l’arrière-plan qui le rend un peu flou. A noter que l’option Timelapse vidéo crée automatiquement une séquence vidéo, à la différence du Timelapse photo. L’intervalle est réglable entre 0,5 et 60 secondes.

Edit : Les vidéos souffrent du même souci que les photos… Danilo Scarato de Quadricottero News a détecté un problème sur sa machine. Les images sont floues sur le côté droit de l’image. Mon exemplaire est affecté par le même souci, mais du côté gauche ! Il semble que ce soit un problème d’alignement de la lentille de la caméra. Je n’ai pas d’infos pour le moment sur un moyen de résoudre le problème… Tous les appareils ne semblent pas affectés.

Les vidéos et les couleurs…

Le réglage Vivid permet d’augmenter la saturation (et probablement la vibrance) des séquences. Le résultat est souvent un peu trop flashy avec de l’herbe presque fluo et des couleurs pétantes. Mais lorsque la couverture nuageuse fait perdre les couleurs, la fonction donne de bons résultats pour rehausser les images. Puisque l’effet est visible dans le retour vidéo, vous pouvez le contrôler. Le réglage B&W n’a pas grand intérêt : mieux l’ajouter en post-production. Le mode F-log est beaucoup plus intéressant ! C’est un mode flat, mais qui code les images en 10 bits pour stocker plus d’informations. Le résultat est fade, mais il n’est pas fait pour être visualisé directement. Les séquences sont à retoucher dans un logiciel de montage vidéo, avec des LUT ou avec des réglages manuels.

La stabilisation des vidéos ?

Sur les drones à prix léger, la stabilisation est souvent médiocre, sur 1 ou 2 axes seulement. Ce n’est pas le cas avec le X8 Mini ! Les images sont stabilisées mécaniquement sur 3 axes, probablement avec une stabilisation numérique ajoutée (de manière transparente pour l’utilisateur). Le résultat est convaincant : les images sont dépourvues de vibrations, de Jello, même en cas de pilotage agressif ou de bourrasques de vent. A noter que la fonction FPV permet d’incliner la caméra dans les virages, comme sur un racer. Sans faille, cette stabilisation ? Non, malheureusement. Si vous accélérez fort, la nacelle a tendance à s’abaisser, par paliers. Si vous l’inclinez à 90° vers le bas, que vous avancez et que vous lâchez les joysticks, elle va se relever de quelques degrés. Dommage. La plupart du temps, la nacelle reste bien à l’horizontale. Mais parfois elle se met à pencher vers la droite ou la gauche, parfois après avoir placé la caméra à la verticale et l’avoir relevée.

Contrôle de la nacelle avec la molette ?

Vous pouvez piloter l’inclinaison verticale (pitch) de la nacelle avec la molette de la radiocommande. Par défaut les mouvements sont un peu brusques, mais les réglages permettent d’obtenir un comportement très souple avec de l’inertie. La caméra peut être orientée vers le haut de 10°. Dommage que le X8 Mini n’exploite pas cette possibilité pour réaliser des panoramas à (presque) 360° comme ses concurrents.

Comme pour les photos, pour vous faire une idée vous-même et parce que tout le monde n’a pas les mêmes attentes, je vous invite à télécharger des exemples de vidéos ici.

Le retour vidéo ?

L’image affichée sur l’écran du smartphone est d’une définition plutôt satisfaisante, avec un nombre d’images par seconde très correct, ce qui permet de réussir les cadrages. Dans le cas de mouvements rapides, on note une forte compression qui aboutit à des pâtés de pixels. C’est, cela dit, ce qui permet sans doute de conserver une belle fluidité. Quelle est la latence du retour vidéo ? En 4K/30, elle varie entre 200 et 250 millisecondes. C’est assez élevé. Suffisant pour cadrer efficacement pendant un vol, mais pas assez pour piloter en immersion. En 2,7K/60, elle varie entre 150 et 220 millisecondes. C’est mieux ! En pratique, elle est semblable à celle d’appareils concurrents.

La portée radio ?

Le X8 Mini utilise le wifi lorsqu’il est connecté directement au smartphone. Mais lorsqu’il fonctionne avec la radiocommande, c’est avec un protocole radio de Fimi, qui fonctionne dans une plage de fréquences entre 5725 et 5825 MHz – donc compatible avec la réglementation française. Ce qui n’est pas indiqué par Fimi, c’est la puissance d’émission (et on peut supposer qu’elle dépasse d’un gros poil ce qui est autorisé en Europe). Le constructeur promet une portée de 8 km. Je n’ai évidemment pas testé une telle distance en vol. Le retour vidéo tient parfaitement pour le vol à vue, y compris avec un peu d’obstacles. La liaison a fonctionné jusqu’à une distance de 2 kilomètres en vue directe (au sol, donc en milieu difficile). La liaison était encore opérationnelle : je n’ai pas poursuivi plus loin parce que l’environnement ne me le permettait pas). La portée est donc largement suffisante, à moins de vouloir établir des records.

L’autonomie ?

Fimi promet 30 minutes de vol. Comme d’habitude avec les constructeurs, il fait preuve d’excès d’optimisme. En réalité, en vol tranquille, le X8 Mini prévient qu’il est recommandé de se poser au bout de 18 minutes et 30 secondes. Il est possible de pousser jusqu’à 22 minutes, après quoi l’appareil entame une descente automatique. Il est possible de la contrer pour rester en vol, mais il finit par se poser 1 minute plus tard. L’autonomie est un peu inférieure en vol stationnaire, avec des évolutions rapides ou en mode Sport. Je n’ai jamais dépassé 23 minutes, avec une moyenne à 21 minutes environ. Ce n’est pas ce que promet le constructeur, mais c’est correct.

Les QuickShot

Ce sont des séquences de vol préprogrammées, disponibles uniquement en vol. Le nom de la fonction est le même qu’avec l’app DJI Fly ! Sans surprise, les fonctions sont assez semblables. On trouve Dronie pour un selfie, Orbit pour une rotation autour d’un sujet, Spiral pour une rotation avec prise d’altitude, et Soaring pour une élévation à la verticale. Ces fonctions sont basées sur la reconnaissance du sujet, elles peuvent être utilisées sur des personnes, des bâtiments, des véhicules. Il suffit de tracer un rectangle autour du sujet, s’assurer qu’il a été correctement identifié et de lancer la fonction en indiquant la distance, entre 20 et 40 mètres. Ca fonctionne ? Oui, plutôt bien. Les séquences peuvent être en haute définition avec un nombre d’images par seconde élevé. Après les séquences, le X8 Mini revient automatiquement à son point de départ. Il est recommandé de tester les QuickShot dans un environnement dégagé pour comprendre leur fonctionnement. C’est important dans la mesure où le X8 Mini ne détecte pas les obstacles… J’ai noté aussi des mouvements parasites, sorte d’à-coups légers mais perceptibles, lors des QuickShot – vous pouvez les voir dans la vidéo d’illustration de ce test.

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