Hubsan H216A X4 Desire Pro, le test

Sensations en vol

Le H216A répond bien aux commandes, sans latence. Les moteurs brushed permettent des évolutions suffisamment nerveuses pour les pilotes débutants, l’appareil prend rapidement de la vitesse. Mais ce n’est pas clairement pas un monstre de puissance. Les pilotes expérimentés vont s’ennuyer. On note aussi une tendance à glisser dans les virages, même en les soutenant avec du roll. L’appareil monte correctement, mais il est déséquilibré en descente. A noter qu’en l’absence de capteur capable de déterminer la hauteur, on peut heurter le sol violemment pendant une descente si on omet d’anticiper la remise des gaz.

La liaison vidéo

Le retour vidéo à l’écran est de qualité très acceptable, mais avec une forte latence. Laquelle ne permet pas de piloter en immersion, mais se révèle suffisante pour vérifier le cadrage des images. La portée vidéo wifi est faible, à peine 50 mètres – mais pour une fois Hubsan n’a pas promis mieux dans sa fiche technique. J’ai expérimenté des pertes de liaison radio dès 50 mètres aussi – on atteint sans doute les limites de la portée de Bluetooth. La plupart du temps, le H216A m’a rendu la main, mais à deux reprises, il a entamé tout seul un retour automatique. Je n’ai récupéré la connexion que lorsque l’appareil est revenu à moins de 5 mètres.

La qualité des vidéos

Capture de l’enregistrement vidéo.

Le retour à l’écran est un premier indice : l’image bouge beaucoup. En effet, le H216A gigote tout le temps, même quand il est supposé rester immobile, surtout en extérieur lorsque le GPS tente de repositionner l’appareil automatiquement. Mais aussi en intérieur, en l’absence de vent. La caméra n’est pas stabilisée, ni de manière mécanique ni de manière numérique. Le résultat est prévisible : les vidéos sont tellement secouées qu’elles sont pénibles à visionner. A cela s’ajoute un effet Jello, qui produit des vagues disgracieuses à l’image. Dommage, dans la mesure où les couleurs sont à peu près respectées, que la compression est peu visible, et que l’angle de vision est correct.

La qualité des photos

Photo 1920 x 1080 pixels.

Le H216A prend aussi des photos, dans une définition de 1920 x 1080 pixels. Le manque de stabilisation a peu d’impact sur les clichés – certains sont parfois un peu flous, mais la plupart sont nets, sans compression à outrance. L’appareil n’est donc pas doué pour la vidéo, mais il se débrouille bien mieux en photo. Avec l’aide du retour vidéo, on peut vérifier le cadrage. Mais cela montre aussi les limites de l’exercice : la caméra est orientée vers le bas, de quelques degrés. Il n’y a aucun moyen de changer l’inclinaison. Pour photographier vers le bas, il faut avancer brusquement et prendre une photo. Pour photographier à l’horizontale, il faut reculer et déclencher. Quel dommage que les réglages ne permettent pas une fonction timelapse, qui automatiserait les prises de vues à intervalles réguliers. Les photos (et les vidéos) ne sont pas géolocalisées. D’ailleurs les EXIF, c’est-à-dire les informations contenues dans les fichiers Jpeg, sont vides !

Points de détail

L’autonomie est de 10 minutes environ. C’est correct, sans plus, pour des moteurs brushed. Il faut s’attendre à ce que la durée de vie de ces moteurs ne soit pas formidable. Le H216A n’est pas soumis à des Nofly Zones, à la différence des appareils de DJI ou Yuneec, en tous cas pas en France. Mais les réglages indiquent une intrigante « distance maximale des routes aériennes », entre 0 et 1500 mètres. Les icônes de l’application et les touches sur la radiocommande permettent de décoller et atterrir automatiquement, mais la « méthode DJI », qui consiste à faire loucher les joysticks pour armer et désarmer les moteurs, fonctionne aussi. Notez que vous pouvez aussi piloter le H216A avec votre smartphone, sans radiocommande. Mais comme toujours, la méthode est moins précise.

Les fonctions automatisées

L’application du H216A dispose d’outils pour automatiser des séquences de vol : Waypoints (points de passage, traduit en « Mode de navigation »), Follow me (« Mode de suivi »), Cercle (« Mode en cercle »). Mais que reste-t-il aux multirotors plus grands ? La réponse ? Des fonctions vraiment efficaces. Car avec le H216A, le vol en cercle est lent, sans pointer correctement la caméra vers le centre du cercle. Le suivi est hésitant… quand il accepte d’être démarré. Les points de passage sont opérationnels, mais l’appareil souffre d’un positionnement trop peu précis pour être vraiment utilisable. Un dernier mode, qui n’est pas une automatisation, permet de scinder l’écran en deux pour utiliser un masque d’immersion. Evitez cette pratique, la latence est trop importante pour piloter sereinement et en sécurité.

Faut-il l’acheter ?

Pourquoi pas. Le H216A brille par son prix léger : il est en effet positionné à un peu moins de 51 € chez Banggood (avec le port mais hors taxes). Sympa pour un appareil avec caméra, retour vidéo, GPS et fonctions automatisées. Mais n’attendez pas de miracles ! Les vidéos tournées par le H216A sont de qualité médiocre, lourdement handicapées par l’absence de stabilisation. Les photos sont plus réussies, en revanche. Les fonctions automatisées ne sont pas très efficaces, le pilotage est sympa… sans plus. L’autonomie est juste correcte. Donc oui, pourquoi pas l’adopter… mais uniquement en ayant bien connaissance de ses défauts. Il n’est recommandé que pour des budgets vraiment réduits.

D’autres photos

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4 commentaires sur “Hubsan H216A X4 Desire Pro, le test

  1. La prise micro USB à l’intérieur de la cavité pour la batterie du drone c’est pour quoi faire?

  2. Ayant commencé avec les Hubsan et ayant eu un 107D ou un 501S, je regrette le manque de véritable évolution de la marque, qui se cantonne au niveau des jouets de bonne facture. Je trouvais qu’ils avaient le potentiel pour « viser plus haut ». Le problème récurrent de la stabilisation les places en position d’infériorité chronique. Peut-être le 109 répond-il à ce problème? Mais, quitte à franchir le pas, du 501, je suis allé vers le Yuneek Q500, puis le Mavic Pro alors que je serais volontiers resté fidèle à la marque. Je n’ai pas l’impression que 216A amorce un évolution profonde des Hubsan; du reste, je ne crois pas qu’il en ait l’ambition.

  3. MERci Fred pour ce test. Ce n’est pas le premier mais je n’em Peut plus des vidéos reviews de gars sponsorisé qui cherche juste à vendre leur truc en touchant leur comm. il n’y rien de test, contrairement à toi et ca fait du bien. Dire qu’ils y en as qui dise que celui-là fais de belle vidéo !

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