PowerVision PowerRay, le test

L’interface sur smartphone

Comme sur une caméra volante, le retour vidéo est affiché en temps réel. La latence est de 300 millisecondes environ, et avec des pics bas à 290 et hauts à 370. C’est beaucoup, mais à vrai dire cela importe peu puisque les mouvements dans l’eau ne sont pas immédiats. Le retour n’est pas non plus totalement fluide, le débit est d’environ 15 à 20 images par seconde. Mais là encore, ce n’est pas aussi critique qu’avec un engin volant. Des données de télémétrie sont placées autour de l’écran. On est renseigné sur l’inclinaison, sur la profondeur, sur l’état de la batterie du PowerRay et de la station de contrôle.

Réglages et VR

L’interface propose plusieurs réglages, dont le mode de la radiocommande, la définition des photos et des vidéos, etc. Elle permet aussi de déclencher les prises de vues et l’enregistrement de vidéos. Il est possible de connecter deux appareils mobiles sur la station de contrôle, ce qui permet à deux personnes de regarder les images en même temps ! Mettre son smartphone dans le masque fourni avec la version Wizard du PowerRay permet de profiter d’une vue en immersion très impressionnante : on a l’impression d’être dans l’eau ! Vision+ sépare l’écran en 2, ce qui permet d’utiliser n’importe quel autre masque VR pour smartphone. Dommage, cela dit, que les données de télémétrie ne soient pas affichées dans ce mode bi-écran.

Le PowerSeeker Fishfinder

C’est un sonar qui est livré avec la version Wizard du PowerRay. Il est décrit comme un outil pour détecter les poissons. Mais il est bien plus utile que cela ! Il détecte la profondeur à l’endroit où évolue l’appareil, de 60 cm jusqu’à 40 mètres. Cela permet de gérer avec précision la plongée, et d’éviter de toucher le fond un peu trop brutalement. Il suffit de mesurer la profondeur avant de plonger, de descendre en s’arrêtant un peu avant le fond, puis de refaire une mesure. Lorsque le sonar est en action, le résultat occupe tout l’écran. Dommage qu’il ne soit pas possible de le visualiser dans une fenêtre (en mode PIP, Picture In Picture). Je n’ai pas croisé de poisson lors de mes plongées, je n’ai donc pas eu l’occasion de voir ce que cela donnait à l’écran. Le bonus du PowerSeeker Fishfinder ? Il indique la température de l’eau…

Ca fonctionne ?

Oui, le sonar est assez précis, tout comme l’indication de la profondeur. Il suffit de lancer la détection et de partir vers le large (ou l’autre rive dans le cas d’un lac) en restant en surface pour avoir une idée du fond sous-marin. On obtient une carte qui permet de visualiser les plateaux, la pente, les éventuelles fosses. Attention, le sonar ne détecte pas les algues ni les plantes, ni les corps-morts (filins, bouées). A moins d’être un as en interprétation du résultat du sondage. Ce qui manque ? C’est une boussole ! Car lorsque l’appareil est sous l’eau, on ne le voit plus du tout… et on ne sait plus dans quelle direction il pointe. Les seules indications sont la position, donnée approximativement par le câble de liaison qui flotte et plonge à la verticale du PowerRay, et la profondeur par la télémétrie. Si vous ne savez plus où est l’appareil ni sa direction, la remontée à la surface s’impose…

Récupérer les vidéos

Les images sont stockées dans la mémoire interne du PowerRay. Il est possible de les visionner depuis un smartphone ou une tablette. L’application Vision+ permet de les extraire sur mobile… mais ce n’est pas très pratique, puisqu’il faut encore les transférer sur un ordinateur de bureau. PowerVision fournit le logiciel PowerView pour PC Windows et Mac OS X. Mais il faut impérativement une connexion wifi ! Car le principe est le suivant : il faut laisser le PowerRay connecté à sa station de contrôle, les deux reliés par le câble (de 70 mètres), et les laisser allumés. L’ordinateur doit être connecté à la station en wifi. La connexion fonctionne… mais sur Mac OS X, il faut d’abord déconnecter un éventuel câble réseau sous peine de voir le logiciel refuser les connexions.

Récupérer les vidéos, suite

PowerView est un logiciel qui semble tout droit venu des années 2000, avec une interface à l’ergonomie poussive. Le plus gênant ? C’est la lenteur de transmission des fichiers ! Les vidéos ont beau être coupées en séquences de 2,26 Go au plus, leur envoi via wifi est long, très long ! On aurait aimé disposer d’un connecteur USB sur la station de contrôle pour accélérer un peu les choses ! Car le souci de cette procédure looongue, c’est qu’elle épuise la batterie de la station de contrôle ! Après une plongée, il faut donc d’abord recharger le PowerRay et sa station, effectuer les transferts d’images, et les recharger à nouveau.

Le résultat ?

Arrêté sur image 1920 x 1080
à -15 mètres.

Les images sont plutôt belles, avec très peu de compression. La 4K est intéressante, mais pas forcément nécessaire : sous l’eau, les détails sont moins nets qu’à la surface. La haute définition n’est pas toujours pertinente, à moins de vouloir intégrer la vidéo dans d’autres séquences en 4K. Ou bien sûr de vouloir ajouter une stabilisation logicielle en post-production. Le 2,7K suffit largement, d’autant qu’il permet d’atteindre 50 images par seconde. La Full HD à 60 images par seconde est par ailleurs très correct. L’avantage de choisir un format de définition inférieure ? Les fichiers sont plus petits et plus rapides à transférer ! Il est dommage, en revanche, que les couleurs soient parfois changeantes dans une séquence, sans raison apparente, tantôt tirant vers le bleu, tantôt vers le vert. Régler la balance des blancs n’y change rien. La correction de ce défaut en post-production n’est pas facile, et en tous cas chronophage. Edit : PowerVision est au courant du problème, il devrait être corrigé dans une mise à jour logicielle à venir.

Les points de détail

Le pilotage au smartphone ou avec une tablette est possible, soit avec une représentation virtuelle des joysticks, soit en utilisant le gyroscope du mobile. Ca fonctionne, mais ce n’est pas efficace : on se retrouve avec des vidéos qui bougent beaucoup trop. Le câble de liaison est long, très long. Trop pour être enroulé à la main ! Il manque donc un outil pour réussir cet enroulage sans créer des nœuds, qui sont pénibles et impossibles à démêler lorsque le PowerRay est en train de plonger. Edit : PowerVision m’a assuré qu’un enrouleur était désormais présent dans la valise du PowerRay. Excellente nouvelle ! Les hélices sont assez bien protégées des objets comme des bouts de bois ou des tiges en métal. Pas de risque pour les plongeurs, les nageurs, ni les animaux : il est difficile d’y mettre les doigts, et c’est rassurant.

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11 commentaires sur “PowerVision PowerRay, le test

  1. Waouh, il m’irait bien pour explorer le lagon à Wallis.
    @ Fred : tu dis qu’il y a 2 hélices verticales en page 2.

  2. C’est cool mais beaucoup trop cher, dommage.

    Je pense qu’on peux ce faire un bon sous-marin djy en étant malin et bricoleur, si on part sur une bonne base.

    Futur projet en vue 🙂

  3. jetais déjà dégoutté de pas habiter en bord de mer….et maintenant je le suis encore plus !

  4. Une bonne pige sur un chouette produit qui sort des sentiers habituels, bonne pêche !
    Merci HM,
    Merci « Amiral Nocomp » pour l’invit’ au lac d’Annecy, mais perso avant d’aller voir sous la culotte, j’aime autant rester sur mon idée d’en faire le tour l’été prochain, avec une petite promenade en surface 😀

  5. Bon maintenant qu’il y a un produit grand public pour explorer les fonds marins, il reste plus qu’à attendre les ronds de cuir pour nous pondre des lois pour pas pouvoir en profiter: pas de plongée à plus de 2m, pas de plongée de nuit, pas de plongée si il y a des poissons…

  6. Bonjour, bravo pour le test, j’avais demandé à tester dans eaux Corse, et sur épaves mais il semblerait que Powervision aime les eaux vertes .. La limite des 30m est quand même assez rédhibitoire en ce qui me concerne. J’ai croisé le jouet au salon de la Plongée à Paris, mais pas son représentant !

    Je continuerais à faire le drone sous-marin moi même ..
    Cordialement
    Stéphan

  7. Je pense que c est le debut, et cela peut s averer interessant pour ceux qui aiment explorer les endroits de notre terre sous un oeil different 😉
    Moi, je trouve que c est cool, imaginer avec un bateau au millieu d un lac se faire plaisir a observer ce qu il se passe 20/25 metres en bas… c est un bon complement de notre FPV qui je le rappel nous aide a observer 30/40 metre plus haut… 😉

  8. J’en ai acheté un (version Wizard), ..il ne marchait pas,..après retour, j’en ai eu un autre, il a marché 1 heure et plus de retour vidéo. La plongée s’est faite dans le lagon calédonien par temps calme et -3m maxi. De la buée est apparue devant l’objectif et je ne peux plus extraire mes vidéos.. je renvoie cet appareil pour remboursement !, ce n’est pas encore au point. Très déçu!

  9. @ Rouas : Aie… Désolé d’entendre ça. Celui que j’ai eu en prêt et celui d’Hervé Pellarin commencent à avoir pas mal de plongées à leur actif, et de belles profondeurs, aussi bien dans de l’eau froide (lac) que dans une eau de piscine. Pas de buée, pas de pertes de vidéo… Bizarre ça 🙁

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