C-Fly Obtain, le test

Plus vite ?

En passant l’interrupteur de gauche sur la position A, l’assistance GPS est désactivée. Ce n’est pas pour autant un mode manuel, la stabilisation reste opérationnelle, tout comme le maintien de la hauteur. En revanche, l’appareil dérive s’il y a du vent, ou si vous le lancez dans une direction. L’Obtain ne va pas vraiment plus vite dans ce mode, mais il est encore plus nerveux. C’est un petit bolide qui fonce, selon la fiche technique, jusqu’à 43 km/h. En pratique, il vole effectivement rapidement… Le mode A est donc à réserver aux pilotes avec un peu d’expérience.

Les fonctions automatisées

L’Obtain offre deux outils de pilotage automatisés, « Circle » et « Track ». Pour les activer, il faut passer l’interrupteur de gauche sur S. Le choix de la fonction est choisi dans l’interface sur le smartphone. « Circle » lance l’appareil dans une rotation centrée sur un point, d’un diamètre que l’on règle avec le joystick d’avance et de recul. Une fonction très basique, qui n’est pas toujours très efficace : on peine à lui faire pointer un point précis. L’autre fonction est « Track » : l’Obtain vous suit en modifiant sa position en fonction de celle de votre smartphone. Elle fonctionne plutôt bien, mais c’est un suivi très basique puisque la caméra ne pointe pas dans votre direction.

Les fonctions automatisées, suite

Lorsque l’appareil est en l’air et en mode P (GPS), toucher la carte en bas à gauche de l’écran permet d’accéder à un mode Waypoints : vous indiquez où vous voulez que l’appareil se déplace. Amusant, mais le manque de précision du GPS n’est pas très rassurant : il faut impérativement prévoir une distance de sécurité d’une dizaine de mètres s’il y a des obstacles. L’appareil est également capable de revenir tous seul à son point de décollage, à la demande, ou automatiquement en cas de perte de liaison ou de batterie faible. La précision est très relative : l’appareil s’est posé, à chaque fois, à 5 bons mètres de son point de décollage initial.

La télémétrie

L’image affichée sur le smartphone est de qualité correcte, plutôt fluide. Les données de télémétrie sont affichées en surimpression. On y trouve le mode de vol, le nombre de satellites GPS pris en compte, la capacité de la batterie de la radiocommande et du multirotor, la distance par rapport au point de départ, la hauteur, les vitesses horizontale et verticale. Plus des icônes pour automatiser le retour au point de décollage, le décollage et l’atterrissage, le déclenchement de prises de vues et de vidéos, et la capacité de la carte mémoire.

Réglages, le strict minimum

L’unique écran de réglages.

Les réglages tiennent sur une seule page ! Ils permettent d’indiquer une barrière virtuelle en fonction d’une distance et d’une hauteur, et d’indiquer la tension à partir de laquelle l’Obtain doit vous prévenir de stopper le vol. C’est tout ! Y a-t-il des NoFly Zones (NFZ) comme chez DJI qui interdisent les vols à proximité d’aéroport,sk de centrales nucléaires et d’autres endroits sensibles ? Non. C-Fly, comme Parrot, a choisi de laisser la responsabilité des vols à ses clients. L’autonomie promise est de 26 minutes. Comme souvent, c’est une valeur très optimiste : l’Obtain vole pendant 19 minutes. Ce n’est pas formidable d’autant que pour l’instant les batteries ne sont pas disponibles à l’achat.

Le retour vidéo

La liaison reste sans parasite et fluide au moins jusqu’à une distance de 400 mètres – je n’ai pas poussé les essais plus loin, c’est la limite extrême pour conserver un contact visuel. Voilà qui est plutôt agréable. La liaison tient de manière correcte même derrière un bosquet, ce qui est tout à fait étonnant. Notez que le constructeur ne communique pas sur la puissance des émetteurs radio et vidéo à bord de l’Obtain. Reste-elle dans les limites autorisées en France ? Mystère, et je n’ai pas l’équipement nécessaire pour le vérifier.

L’enregistrement des images

Petite déconvenue une fois revenu de mon premier vol : la carte mémoire était illisible sur Mac OS X. Bizarre. Pas de souci en revanche sur un PC Windows. J’ai essayé avec une autre carte mémoire. Même résultat. L’explication : une fois la microSD installée dans l’Obtain, l’appareil mis sous tension, même sans lancer l’enregistrement d’une photo ou d’une vidéo, la carte devient illisible sur Mac. Pour récupérer les fichiers, j’ai du faire appel à un logiciel de récupération de partitions et de fichiers. J’ai choisi IUWEshare Mac Disk Partition Recovery Wizard, mais il en existe d’autres. C’est un peu pénible, et cela signifie que l’Obtain modifie le format de la carte mémoire.

Les photos ?

Fringing sur les lignes sombres.

Elles sont stockées sur la carte microSD en Jpeg dans une définition de 2560 x 1440 pixels. La qualité est correcte, avec du piqué… peut-être un peu trop d’ailleurs. Les bords des formes sombres sont entourés d’un liseré très clair, une sorte de fringing. La compression est présente, mais assez limitée. Je n’ai pas eu la chance, fin du mois de décembre parisien oblige, de voler en plein soleil. Mais même avec une luminosité correcte, les images sont un peu pâles. Les rouges, par exemple, sont très atténués et la dominante est mauve. Notez que toutes les photos sont affublées d’un « datestamp ». Autrement dit de l’incrustation de la date en haut à droite, en notation anglaise qui plus est. Il suffit de retirer l’option dans les paramètres, comme sur tous les autres appareils ? Eh bien non, ce n’est pas prévu ! D’ailleurs il n’y a pas de réglages du tout pour la partie photo !

Exemple de photo prise avec le C-Fly Obtain.

Et les vidéos ?

Capture d’une séquence vidéo
filmée avec le C-Fly Obtain.

Elles sont stockées au format mp4 avec un encodage H.264, dans une définition de 1920 x 1080 pixels à 25 images par seconde, avec une piste son bizarre, comme si le micro était presque complètement étouffé. Le résultat, comme pour les photos, montre un piqué un peu forcé, des couleurs pâles et une dominante mauve. La caméra est stabilisée, suffisamment pour amortir très correctement les mouvements brusques de l’Obtain, que ce soit sur le pitch (haut – bas), le roll (inclinaison droite – gauche) ou le yaw (rotation droite – gauche). Mais le résultat n’est pas satisfaisant pour autant ! La stabilisation sur le roll introduit parfois une sorte de tangage doux, comme sur un bateau. A l’évidence, les moteurs de la nacelle peinent à compenser suffisamment efficacement les mouvement brusques de l’appareil, notamment lorsqu’il vol en mode automatique.

Images « light » sur smartphone !

Capture d’un séquence vidéo
filmée avec le C-Fly Obtain,
en version enregistrée
sur le smartphone.

Notez que l’application smartphone enregistre les photos et les vidéos dans la mémoire de votre mobile, en simultané de l’enregistrement à bord. Il s’agit de versions évidemment réduites en qualité, soit 640 x 368 pixels, aussi bien pour les photos que les vidéos, ces dernières affichant seulement 20 images par seconde. A quoi ça sert ? A disposer des images sur votre mobile, tout de suite, soit pour contrôler ce que vous avez filmé, soit pour une diffusion sur les réseaux sociaux – vous n’avez pas besoin d’une haute qualité pour cela. Un bon point !

Gestion du pitch

La nacelle est pilotable sur le pitch, c’est-à-dire vers le haut et vers le bas, avec l’aide de la molette de la radiocommande. Le résultat est satisfaisant : la molette tient bien sous le doigt sans glisser, les mouvement sont assez souples et il est possible de gérer assez facilement la vitesse d’inclinaison. Par ailleurs, la caméra peut se tourner jusqu’à la verticale, et bien au-dessus de l’horizontale (vers le haut), jusqu’à 20°. Evidemment, dans ce cas, on voit les hélices et les pieds entrent dans le champ de l’image. Mais rares sont les nacelles capables d’aller si loin.

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10 commentaires sur “C-Fly Obtain, le test

  1. Ils ont essayé, mais la transformation n’est pas suffisamment aboutie 🙁
    Merci pour ce premier essai de l’année 🙂 instructif à bien des égards !

  2. Je plains ceux qui vont gaspiller 500 € pour ça. Quand on sait pas copier on reste au lit.

  3. Non mais c’est une blague, 500€ pour filmer avec la qualité d’une caméra des années 2000… c’est pas pour le fpv là…
    C’est vraiment une grosse arnaque, rien ne va, déjà le look a été copié en moins beau, la vidéo est très mauvaise, la stabilisation ne s’arrête pas, elle filme même intégralement le bas du drone à un moment… il ne reste pas correctement sur place, il n’est pas très maniable, etc….
    Quand pour ce prix t’as un phantom 3 standard, avec toutes les options comme le fallow me, et une qualité cinéma… ça me fait un peu de la peine…
    Ce drone ne vaut pas plus de 100€, après, c’est trop cher payer.

  4. Pour ma part je trouve ce drone prometteur, encore faut il laisser un peu de temps aux développeurs qui seront d’ailleurs au CES 2018.
    En cherchant un peu on trouve les batteries à 44€ ainsi que les pièces détachés.
    Le prix constaté sur le web est 300€ RTF et 250 € BNF.
    L’application android a le mérite d’être en français !!!

  5. @ esclavard : J’ai peu d’espoir que la caméra soit améliorée, encore moins la nacelle…
    Je suis très étonné de voir des vidéos postées sur YouTube avec les mêmes vibrations et Jello, flou en basse luminosité que j’ai constatés, et des commentaires tout de même dithyrambiques sur la qualité de l’image.

  6. OK à 500€ c’est cher, mais on le trouve à 275€ ( sans les taxes) ça vaut peut être le coup non? Je voudrait juste faire des petits films en ballades , escalade ?

  7. @ Skydingo : Le problème, c’est la qualité de l’image. Revenir avec des vidéos qui souffrent de Jello, c’est pénible et ça ne se corrige pas en post-prod.

  8. excellent test, comme les autres. j’en attendais ps mal de celui-là, ben déçu déçu….
    en concurrents, le hubsan h109 pro peut être, au niveau prix/prises d’images ?

  9. Avec les frais de douane ça peut monter à 600€, je trouve cela bien cher en comparaison des nouveaux produits DJY qui sont au même prix, et puis je ne suis pas fan des contrefaçons et je préfère payer le double si il faut pour avoir un vrai produit DJY ( il ne me viendrais pas à l’esprit d’acheter un polo contrefait à 60€ si le vrai ne coûte que 80€.
    L’industriel qui commercialise ces drones devrait investir un peu plus en études afin d’obtenir des produits qui se démarquent au lieu de chercher à copier en rognant les coûts, personnellement je pense que le juste prix de cette copie bas de gamme est aux environs des 100€ et que sont usage doit être réservée aux enfants, mais en aucun cas pour faire de mauvaises prises de vue

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