Blade mQX

Dsc_0045-800Spécialiste des micro hélicoptères, l’américain Horizon Hobby s’essaie aux quadricoptères, des appareils complexes remis au goût du jour en 2010 par le français Parrot. Que vaut-il ?

Les quadricoptères, ces appareils équipés, comme leur nom l’indique, de quatre hélices, se trouvaient réservés à des utilisateurs professionnels. Souvent pour assurer des prises de vues aériennes. Les prix, au-delà de 500 €, ne permettaient pas au grand public de les prendre en main. Les constructeurs Walkera (avec la gamme Ufo #) et Silverlit (avec le X-Ufo) ont été les premiers à proposer des appareils à moins de 300 €. Mais c’est le récent succès de l’AR.Drone de Parrot qui donné un coup de boost à la famille des quadricoptères. La concurrence est donc rude pour ce nouveau-venu…

Tour du propriétaire

Nous avons testé la version BnF du Blade mQX, c’est-à-dire livrée sans radiocommande. Premier constat : la boite est légère, très légère. Normal, le quadricoptère ne pèse que 56 grammes sans sa batterie, 72 avec.… L’appareil est par conséquent un poids plume, à des lieues d’un AR.Drone par exemple. Dsc_0042 (2)-800Les photos sur la boite ou sur les boutiques en ligne sont trompeuses, on l’imagine imposant. Mais il s’inscrit dans un carré de 35 centimètres, le diamètre de ses hélices dépasse de peu 13,5 cm. La hauteur est de 6 cm.
Des mensurations qui le classent dans la catégorie des micro hélicoptères d’intérieur. Pourtant, nous allons le voir, sa vocation n’est certainement pas de rester coincé entre quatre murs.

Comment ça marche ?

Le Blade mQX s’appuie sur quatre moteurs (brushed) de 8,5 mm, qui entrainent chacun une hélice. Spécifiques au mQX, elles sont prévues pour être changées rapidement, il suffit de quelques tours de mini tournevis à leur base. L’appareil est livré monté, prêt à décoller. Dsc_0034-800Cela signifie que les quatre hélices (à pas fixe) sont en place, correctement positionnées. La précision est importante, puisque le quadricoptère s’appuie sur deux hélices qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, deux autres qui tournent en sens contraire. En théorie, cela suffit pour que l’appareil vole. Dans la pratique, ce n’est pas aussi simple. Le quadricoptère est susceptible d’être déstabilisé par le fait que les quatre moteurs ne fonctionnent pas exactement de la même manière, par des courants d’air scélérats… Bref, il faut le talent et la dextérité d’un pilote confirmé pour conserver l’appareil en vol. Sauf si… Sauf si l’électronique embarquée vient à notre aide. Le Blade mQX repose sur un module 4 en 1, c’est-à-dire une carte mère qui joue le rôle d’un gyroscope capable de gérer les moteurs pour assurer un vol stable. Le X de « mQX » indique que Horizon Hobby a intégré à cet appareil sa technologie « maison » AS3X. Un outil formidable  – c’est évidemment le constructeur qui s’efforce de nous en convaincre – pour assurer une stabilité presque parfaite. Une affirmation que nous allons vérifier…

Affectation

C’est ainsi que le constructeur décrit la manipulation qui consiste à lier le quadricoptère à sa radio. On peut aussi l’appeler appairage ou connexion. La procédure ne prend que quelques secondes. Quelle radio faut-il pour piloter le mQX ? Le récepteur en forme de joystick MLP4DSM convient parfaitement, c’est celui qui équipe les Blade mSR, mSR X, mCX, mCX 2. Bref, tous les micro hélicoptères birotor et monorotor (à pas fixe) du constructeur. Dsc_0012-800Mais si vous disposez d’une radio plus évoluée de type Spektrum (DX4e, DX5e, DX6i, DX7s), elle fonctionnera aussi. L’appareil est dépourvu de servo, vous n’entendez par conséquent aucun bruit lorsque la liaison est réussie avec la radio. Une diode bleue fait office de témoin. Pas de liaison si elle clignote rapidement, prêt à voler en mode X si elle est fixe, prêt à voler en mode + si elle clignote trois fois rapidement. Mode X, mode +, de quoi s’agit-il ? Tout simplement du mode qui est déterminé par l’avant du Blade mQX. En X (croix), l’avant est constitué de deux hélices, l’arrière de deux autres. En mode + (plus), l’avant est représenté par une hélice, l’arrière par une autre, et une hélice se trouve de chaque côté du quadricoptère. A vous de choisir le mode que vous préférez, mais sachez qu’il a peu d’influence sur le vol. Par défaut, l’appareil est en mode X. D’ailleurs, les deux hélices à l’avant sont blanches, celles à l’arrière sont noires. Le changement de mode ne prend que quelques secondes, mais il requiert une affectation (appairage). Le canopy peut être tourné de 45° grâce à des encoches prédécoupées, mais sa rotation n’a d’intérêt que pour l’aspect visuel, aucun capteur ne détecte le changement de position. La batterie (livrée avec le modèle BnF) est de type Li-Po 1S 3,7 volts 500mAh. Exactement la même que celle qui équipe le Blade 120 SR : vous n’aurez aucun problème pour vous procurer des batteries supplémentaires et profiter de quelques minutes de vol en sus. Comptez environ 25 minutes pour la recharge.

Premier décollage

Dsc_0080-800Si vous poussez les gaz doucement, seules deux hélices se mettent en rotation, ce qui n’est pas très rassurant. La bonne méthode consiste à faire confiance à l’appareil et à pousser les gaz franchement. Le Blade mQX décolle rapidement, sans embardée ni glissade intempestive et se positionne en vol stationnaire – pour peu que vous contrôliez les gaz. Les pilotes d’AR.Drone habitués à ce que leur engin se place en stationnaire tout seul risquent d’être surpris : il faut tout de même piloter un peu, il n’est pas possible de laisser le quadricoptère évoluer tout seul. Une fois stabilisé, vous pouvez avancer, reculer, faire une rotation, une translation, l’appareil répond immédiatement. Il faut veiller à doser les ordres de pilotage, le Blade mQX est très sensible. Mais on s’aperçoit, au bout de quelques minutes, que sa stabilité est exemplaire. Nerveux, il est capable de prendre de la vitesse en un clin d’œil. Mais à la différence d’un Blade mSR ou mSR X, il freine bien, sans prise d’altitude ou d’effet balancier. Voilà qui promet des vols rase-mottes impressionnants ! La durée de vol est de 12 minutes et 29 secondes avec une batterie neuve. Pas mal ! Lorsque la diode bleue clignote, elle indique que vous devez vous poser rapidement.

Avec un peu d’assurance

Aux mains d’un pilote de micro hélicoptère monorotor, l’appareil répond correctement à toutes les sollicitations. N’espérez pas réaliser des figures acrobatiques, comme un vol dos, même si les loopings semblent possibles – nous n’avons pas tenté le diable avec notre modèle. Est-il possible de voler en intérieur ? Dsc_0035-800Oui, l’appareil est suffisamment stable pour assurer des stationnaires presque parfaits, indispensables pour éviter d’aller lacérer tous les tableaux ou rafraîchir les tulipes dans le vase du salon. Mais vous allez vous sentir très à l’étroit dans un petit espace, car le Blade mQX part vite, très vite, lorsqu’on le pousse un peu. C’est donc en extérieur qu’il est le plus agréable à piloter : vous le faites évoluer vite et grimper haut très facilement. Evidemment, le retour est parfois moins simple, ne serait-ce que parce que la distinction entre l’avant et l’arrière devient difficile au-delà de 20 mètres. Si vous désirez aller plus loin – c’est parfaitement possible -, il faut impérativement voler en vous efforçant de maintenir le cap, ou en tous cas de connaître l’orientation de l’appareil. Par temps calme, le pilotage du Blade mQX est un bonheur. Avec un peu de vent, les choses se compliquent un peu, mais l’appareil est capable de contrer une petite brise. Et même quelques bourrasques. Il se débrouille mieux qu’un Blade mSR ou Blade 120 SR, par exemple, mais ne tient pas le vent aussi bien qu’un Blade mCP X.

Les défauts

Dsc_0025-800Le Blade mQX semble dépourvu de défauts, ce n’est évidemment pas le cas. Nous l’avons vu, l’appareil est très léger. Pour limiter son poids, Horizon Hobby a limité la structure à son strict minimum. Quatre branches, des moteurs dans des cages en plastique qui font office de pieds, des hélices, une carte mère, un panier pour maintenir la  batterie et rien de plus ! Les fils des moteurs sont apparents, il convient d’être prudent pour éviter de les couper par mégarde. Le canopy placé au centre de la structure, destiné à cacher et protéger la carte mère, est constitué d’un plastique très mou. Cela lui permet sans doute de résister à des chocs en pliant, mais c’est une impression de grande fragilité qui se dégage… Les moteurs sont de type brushed. Aurait-il été préférable de disposer de moteur brushless ? C’est peu probable, et cela permet de conserver un prix léger. Le constructeur a fait l’impasse sur certaines vis : les quatre branches sont enfichées dans le panier de la batterie, mais elles se décrochent facilement. Pas en vol, ni même lors d’un crash, mais tout simplement lorsqu’on ôte la batterie sans prendre garde à manipuler l’appareil avec précaution. Les remettre est simple, mais il faut tout de même faire très attention à ne pas sectionner les fils électriques qui passent dans les branches. Le canopy peut être tourné de 45° pour le mettre dans la bonne direction si vous changez de mode (X ou +). Pratique, pourtant les encoches prédécoupées souffrent à chaque changement de position. Dsc_0092-800Ajoutons que le look du canopy est décevant, il rappelle vaguement les vaisseaux de Goldorak – en beaucoup moins réussi. Regrettons que la diode bleue qui témoigne du bon fonctionnement soit totalement invisible en plein soleil : elle est de faible intensité et cachée sous le canopy. Le Blade mQX est-il aussi fragile qu’il en a l’air ? Non, sa petite taille et son poids plume autorisent des crashes sans trop de casse.

Alors, faut-il l’acheter ?

Si vous débutez dans les micro hélicoptères, le Blade mQX risque de se révéler peu complexe à maîtriser. Mais si vous avez déjà piloté des appareils, birotors ou monorotors, alors ce quadricoptère constitue un excellent moyen pour découvrir le vol à quatre hélices. Sa stabilité est exemplaire, mais il est suffisamment nerveux et réactif pour constituer un beau challenge et vous aider à progresser rapidement. Vous serez paré pour passer à des modèles plus imposants et moins faciles à contrôler. D’ailleurs, si vous êtes un pilote confirmé, il est également capable de vous séduire et de vous assurer de belles sensations de pilotage. Vous l’aurez compris, nous sommes tombés sous le charme de ce petit engin ! Dsc_0021 (2)-800Le prix, 120 € environ en BnF, ou 150 € avec une radio, est correct…

7 commentaires sur “Blade mQX

  1. Le Blade mqx est un petit bijou. Après avoir abandonné l’hélico il y a quelques années faute de difficulté, j’ai décidé de me relancer dans le modélisme mais cette fois-ci dans les quadcopters. Bien que les puristes de l’aéromodélisme restent septiques sur la prise de contrôle assistée de ces engins, j’avoue que je ne me suis jamais autant régalé ! Une prise en main du Blade mqx en intérieur en 2 heures m’a permis de passé directement sur un plus gros modèle tel qu’un DJI F450 sans aucune difficulté ni appréhension ! Le but étant bien évidemment la prise de vue aérienne.

    Comme vous l’aurez compris, le Blade mqx m’a totalement conquis. Petit, stable, idéal à la fois pour l’intérieur et l’extérieur et à l’initiation aux quadcopters. Le gros point positif : plus solide qu’il en à l’air ! Bien qu’il paraisse très fragile de prime abord, suite aux nombreux crash qu’il a subit, le fuselage et les hélices ne présentent pas de défaut (il ne s’est évidemment jamais crashé à pleine vitesse dans un mur ou sur le bitume…).

    Voilà, j’espère avoir également aidé ceux qui hésitaient encore sur ce modèle ! A+

    PS: Merci à Fred pour ce super blog !

  2. Je confirme, il est solide et il accepte des crashes sans trop broncher…

    Et merci pour le compliment 🙂 🙂

  3. Bonjour,
    Juste une petite question car je suis débutant et visiblement vous en
    connaissez un rayon. J’ai un V939 Star Runner de chez Monster. Vraiment fun.
    J’en fais à peu près ce que je veux en intérieur et même dehors sans vent.
    Mon souci vient du fait qu’au début je pouvais rester en stationnaire toutes
    commandes au neutre alors que depuis quelques temps je suis obligé de trimer
    assez sévèrement. Pas de véritable crash, juste des posés un peu un peu durs.
    De même, je me suis aperçu qu’en fin de charge, au sol, trois hélices répondent
    au peu de jus qu’il reste alors que la quatrième ne veut rien savoir ?
    Si vous aviez un avis là-dessus ça m’aiderait beaucoup.
    D’avance merci et bravo pour votre article. Je garde car je ne compte pas
    en rester aux miniatures.

  4. Les moteurs des mini quadris n’ont pas une longue durée de vie. Ce sont des toutes petites mécaniques avec des aimants et des axes assez fragiles. Même sans chocs, ils fatiguent et finissent par lâcher. Difficile de dire quand, mais le fait qu’ils chauffent plus est un signe de vieillesse prématurée, tout comme le fait qu’ils tournent moins bien. Il faut t’attendre à ce que le quatrième moteur rende l’âme tôt ou tard. La solution, ce sera de le changer, tout simplement.

  5. Merci Fred,
    Sympa d’avoir répondu ausi vite.
    Bon… pour 100 roros je me suis déjà bien amusé avec.
    En attendant de passer à plus gros, plus costaud etc.

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