Ukraine : le « carton » des drones Carvo de Sypaq, en… carton

La société australienne Sypaq est spécialisée dans la défense, l’aérien, l’espace, la communication, à destination des états et des entreprises privées. Bien qu’elle soit tournée vers les hautes technologies, elle commercialise une gamme de produits qui s’apparentent à de la low tech. Il s’agit des drones Corvo avec leur particularité : ce sont des appareils faits de carton, de type ailes volantes ! La structure est donc très peu coûteuse, très légère, facile à transporter et à stocker, et rapide à assembler, selon le constructeur. Elle permet aussi d’être plus difficile à détecter.

Dimensions

La structure du Corvo Precision Payload Delivery System (PPDS) mesure 51 x 76 x 4,5 cm lorsqu’elle est pliée avant montage. Une fois l’aile montée, elle mesure 2 mètres d’envergure, avec un poids à vide de 2,4 kg et une capacité d’emport de 3 kg. Le constructeur assure que l’autonomie est d’au moins une heure, que la portée est de 40 km au moins et jusqu’à 120 km, avec une vitesse de 60 km/h, et un lancement à la main ou avec une catapulte – les chiffres dépendent de la charge emportée. L’appareil est doté d’un contrôleur de vol et d’un GPS pour assurer son retour si besoin. Si le drone est endommagé à l’atterrissage, l’électronique et le module de propulsion peuvent être transférés à bord d’une structure carton. 

Version H-L

Il existe une version destinée à portée une charge lourde qui peut atteindre 6 kg, la PPDS-HL (Heavy-Lift). Elle permet de prendre à bord des outils de prises de vues pour la surveillance, la reconnaissance, la cartographie. Elle fonctionne aussi en essaims, peut servir de leurre, et de cible pour des essais de neutralisation de drones.

Usage en Ukraine ?

Le gouvernement australien a autorisé la livraison d’une flotte de PPDS à l’armée ukrainienne au printemps 2023 dans le but d’effectuer des livraisons aux troupes sur les lignes de front et de réaliser des vols de surveillance. mais il semble qu’ils aient été utilisés pour des missions plus agressives. Pendant la nuit du 26 au 27 août 2023, des explosions ont été entendues à proximité de la base aérienne militaire de Kursk en Russie, située à une centaine de kilomètres de la frontière avec l’Ukraine. 

Selon le ministre de la défense russe ?

Il s’agissait d’une attaque de deux drones. L’un aurait touché un immeuble civil sans faire de victimes, l’autre aurait été abattu en vol. 

Selon des sources ukrainiennes ?

Les informations côté ukrainien sont évidemment très différentes : l’attaque aurait été menée par le Security Service ukrainien avec 16 drones Carvo dont 3 détruits par la défense russe. Les autres auraient causé la perte de 4 avions de combat SU-30 et un Mig-29 russes, ainsi que des systèmes de défense Pantsir et S-300. 

Note : les « informations » diffusées par les différents médias, côté russe comme côté ukrainien, officiels et non officiels, sont à considérer avec recul et discernement puisqu’il s’agit le plus souvent d’outils destinés à la propagande.

Source : Ukrainska Pravda (Ukraine), Tass (Russie), Tass (Russie), Sypaq
Crédits photos : Sypaq