RemoteID aux USA et la mise à jour de l’Avata : ça se complique

La dernière mise à jour de l’Avata de DJI v01.02.0000 ajoute la prise en charge du RemoteID pour les Etats-Unis, autrement dit l’identification électronique à distance imposée par l’administration pour voler sur le territoire américain.

Sympa ?

Non, pas sympa ! Le résultat de cette mise à jour, c’est qu’il faut impérativement connecter un smartphone au casque Goggles 2 ou V2 pour avoir le droit de décoller. En l’absence de smartphone (équipé GPS), une « Remote ID error » apparait et empêche le décollage. C’est évidemment particulièrement pénible !

Pourquoi ?

Parce que dans les requis du RemoteID, les drones de plus de 250 grammes – l’Avata est donc concerné – doivent diffuser en continu des informations sur le vol. Parmi ces informations, il y a la position du pilote. Puisque la radiocommande 2 de DJI n’est pas équipée d’un GPS, pas plus que les casques 2 et V2, la solution trouvée par DJI pour être conforme est de récupérer la position du pilote par son smartphone. Tous les drones de plus de 250 grammes vendus à partir du 16 décembre 2022 aux Etats-Unis devront être équipés de RemoteID.

Le résultat ?

Les possesseurs d’Avata qui volent aux Etats-Unis et qui ont réalisé la mise à jour doivent impérativement connecter leur smartphone avant de décoller et le laisser branché pendant toute la durée du vol. Le souci semble aussi affecter les canadiens, qui ne sont pourtant pas soumis au RemoteID des Etats-Unis. La mise à jour de l’Avata est définitive, sans possibilité de downgrader vers un précédent firmware.

Et pourtant…

Le RemoteID pour les appareils de plus de 250 grammes achetés jusqu’au 16 décembre 2022 ne sera obligatoire qu’à compter du 1er septembre 2023 ! (voir ici). C’est-à-dire que tous ceux qui ont déjà acheté leur Avata ne sont pas tenus de diffuser le RemoteID avant l’automne 2023. DJI a donc un peu trop anticipé l’entrée en vigueur réelle du RemoteID, et a un peu débordé sur les frontières nord-américaines

La grogne…

Les possesseurs d’Avata aux Etats-Unis sont furieux, à juste titre. Ils espèrent que DJI va proposer une mise à jour pour supprimer RemoteID, et laisser le choix aux utilisateurs de se conformer ou pas jusque fin 2023. Mais de toutes manières, le RemoteID sera obligatoire pour tous les nouveaux Avata vendus après le 16 décembre 2022.

Les bidouilles

En attendant un hypothétique correctif logiciel de DJI, les utilisateurs tentent des manipulations pour voler sans connexion au smartphone. Ce qui semble le plus efficace ? Couvrir l’Avata avec une casserole en métal à l’allumage pour qu’il soit en ordre de vol avant de trouver sa position GPS, et décoller rapidement. Une fois en vol, une erreur RemoteID apparait à l’écran mais l’appareil continue de voler… 

Et en France ?

  • Le signalement électronique à distance français est uniquement requis pour les appareils de plus de 800 grammes, l’Avata n’est pas concerné. Et quand bien même, la France ne requiert pas la présence de l’outil électronique à la vente des drones, ils peuvent être équipés d’une balise GPS en seconde monte pour assurer leur conformité. 
  • L’identification directe à distance européenne sera obligatoire pour les appareils avec indication de classe C1, C2, C4 à compter du 1er janvier 2024. Il est donc probable que nous soyons confrontés, tôt ou tard, aux mêmes problèmes que les américains… 

L’avenir, ça ne fait aucun doute, est aux drones de moins de 250 grammes ! Il est aussi, ce sera une conséquence inévitable, au hacking des drones pour se débarrasser des contraintes imposées de manière logicielle…

Un commentaire sur “RemoteID aux USA et la mise à jour de l’Avata : ça se complique

  1. Effectivement, je suis inscrit sur quelques groupes américains, et je confirme que la grogne outre-Atlantique est immense. Il va y avoir de l’Avata à vendre dans les jours et semaines à venir.
    Il est vrai que les pilotes américains passent sans transition de « je fais un peu nawak au dessus des agglomérations » à un flicage important.

    J’ai vu 2 sortes d’hypothèses formulées par des internautes, peut-être (probablement) gratuites, ou en tout cas sans source documentée.

    Première hypothèse : Les autorités américaines veulent tout museler pour des raisons de sécurité intérieure, prenant les drones de loisir comme une source potentielle de danger.
    Deuxième hypothèse : l’administration américaine tente de clouer au sol les drones de loisir (au moins autour des agglomérations), afin de permettre un déploiement rapide des flottes de drones de sociétés de livraisons, notamment ceux de la firme A… zone (qui n’a pas besoin de moi pour lui faire de la pub).

    Une idée, Fred, sur ce point?

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