Consultation publique concernant les survols en drones du coeur du parc national de la Réunion

Les coeurs des parcs nationaux français sont presque tous interdits de décollage, atterrissage et survol par des drones. Presque ? Oui, presque puisque le coeur du parc national de la Réunion échappe partiellement à ces interdits. Il existe en effet deux arrêtés publiés en 2015 interdisant le survol de certaines zones seulement, assorties de dates d’activation, et plutôt complexes à comprendre. Sans oublier des arrêtés de protection de biotope (voir ici pour comprendre de quoi il s’agit) qui sont peu connus. Plus d’autres sources d’interdictions dont les textes sont particulièrement pénibles à trouver. 

Les deux arrêtés vont être remplacés…

Un projet d’arrêté a été rédigé en ce sens et porté à consultation du public. Autrement dit vous pouvez prendre connaissance de ce projet d’arrêté, des arguments qui plaident en sa faveur, des avis du Conseil économique et social et du Conseil Scientifique du parc. Sans oublier des annexes qui indiquent la position des zones prévues pour être interdites.  

Le but de cet arrêté ?

Interdire l’usage des drones : « Considérant que le survol par les aéronefs sans équipage à bord génère des nuisances sonores supplémentaires susceptibles de porter atteinte au caractère du parc national, notamment en troublant la quiétude de ses espaces ; qu’il convient, dès lors, de limiter ce dérangement ». Dans tout le coeur du parc ? Non, ce seront des zones où la faune est en danger… et de nombreuses zones touristiques qui seront concernées : « Considérant que sur certaines zones très fréquentées du cœur de parc (autant par les usagers d’aéronefs sans équipage à bord, que par les autres usagers), il convient de limiter les conflits d’usage par la mise en place de zones de quiétude ». 

Ménager la chèvre et le chou ?

Les zones interdites ne peuvent être survolées à moins de 400 mètres pour certaines, à 1000 mètres pour d’autres. Voilà qui y interdit totalement la présence de drones (limités à 120 mètres) mais… qui permet de poursuivre l’exploitation des hélicoptères. Pourquoi ? Parce que, évidemment, les hélicoptères contribuent à l’activité touristique de l’île. Une interdiction globale n’est pas envisagée, du moins pour le moment : « […] une interdiction plus large semble, à ce jour, prématurée, compte tenu des connaissances actuelles sur le ressenti des usagers sur les autres zones du cœur de parc ; qu’une analyse sur les nuisances sonores en cœur de Parc sera conduite en parallèle du présent arrêté ».

Où ?

9 zones sont concernées par l’interdiction de survol par des drones, complétées par 25 zones supplémentaires centrées sur des spots touristiques, d’un rayon de 200 mètres. Le reste du coeur du parc et de l’île est autorisé aux vols en drones, en respect de la réglementation en vigueur (pas de survol de l’espace public en agglomération, pas de pénétration de l’emprise de l’aéroport, etc).

Des cartes ?

Drone-Spot couvre la Réunion, à la différence de Geoportail.

L’arrêté est agrémenté de cartes dans ses annexes. Il faut espérer que Geoportail ajoute enfin la Réunion à son fonds de cartes « Restrictions UAS Catégorie Ouverte et Aéromodélisme ». C’était « pour bientôt » en 2017 (voir ici), puis annoncé fin 2019 pour le 1er semestre 2020 (voir ici). Et puis plus rien. Ce serait une occasion de le faire, lorsque l’arrêté sera publié. Notez qu’il faudra tout de même partir soi-même à la pêche aux autres interdictions, comme les zones biotope. La solution sera sans doute de vous faire aider par des outils plus efficaces que Geoportail, comme Drone-Spot qui inclut déjà un bon récapitulatif des zones interdites, et qui inclura celles du nouvel arrêté lorsqu’il sera en vigueur. Les zones interdites devraient être ajoutées à l’AIP, c’est du moins ce qui était envisagé en avril 2021 (voir ici).

La consultation publique ?

Vous pouvez donner votre avis en remplissant un formulaire en ligne, du 11 juillet au 15 août 2022. Ca sert à quelque chose ? Théoriquement oui, vous pouvez par exemple être force de proposition, par exemple pour demander la possibilité d’obtenir des autorisations pour un usage autre que les 7 indiqués par le projet d’arrêt, le loisir par exemple. Mais il est probable que vous ne soyez pas vraiment entendu…

Source : Office Français de la Biodiversité
Merci à Hervé Douris pour l’info !

2 commentaires sur “Consultation publique concernant les survols en drones du coeur du parc national de la Réunion

  1. Depuis le mavic air, dji mavic mini et similaires le nombre de drones a pratiquement augmenté d’un facteur 100 le dérangement associé à un site touristique (3 à 5 drones par jour au lieu de rarement plus d’1/mois au dessus d’une forêt proche de la Roche Merveilleuse à CILAOS), il y a des ruches (30 ruches avec leurs abeilles butinant sur le sommet des arbres pas loin des touristes), ou autre lieu stratégique (grand arbres poste de guêt de papangues rapaces endémiques… etc
    Systématiquement ou presque les drones de touristes qui ne connaissant pas les lieux s’intrusionnent sans le savoir dans les espaces sensibles où ils causent des problèmes alors que le Parc justement ne les préserve pas malgré les demandes répétés d’endiguement de la sur-fréquentation (enfin, si, un peu, mais sur ces 25 pastilles de 200m sans protéger autour et pas là où demandé!), Les drones survolent aussi des chantiers de travaux en forêt (lutte contre les plantes envahissantes) ou des sentiers, donc des gens, longuement et souvent, sans même s’en rendre compte si caché sous couvert forestier.

    C’est surtout le fait que des drones se soient approché à répétition de cache ou poste de guêt qui a chassé des oiseaux qui résistaient encore à la pollution sonore déjà effarante du tourisme aérien (on ne connaît plus depuis des années, le chant des oiseaux forestiers, de 6h à 12h du matin). Ces oiseaux tentent d’abord des intimidations en offrant un beau spectacle de vol de proximité des drones de touristes que ça amuse, et à force d’être trop aggaçés partent de ces lieux où il ne se sentent plus chez eux.

    De plus À LA RÉUNION le PARC NATIONAL est un terrain d’aviation où se concentre un trafic aérien tout simplement record du monde (de concentration de mouvements d’hélicoptère par kilomètre carré) de l’ordre de 82 vols/jours en moyenne sur les 100.000 hectares du Parc mais avec des concentration sur des espaces d’attrait partagés et techniquement, mélanger drones et autre aéronefs dans les mêmes espaces et aux même altitudes (oui, vu le relief) n’est pas sécure: Faire voler son drone dans le Parc National est tout comme visiter les abords de pistes d’aéroport les plus fréquentés du monde en coupant les axes de la piste.
    les drones partant de belvédère ou d’une route accrochée à une falaise même piloté à vue, peuvent par exemple se trouver à 1500m d’altitude/sol en plein couloir aérien, en plus ils s’éloignent souvent de plus de 1km en direction d’un rempart… etc.
    Les drones au dessus des gens sur les principaux point de concentration des foules de touristes donc des plaintes ont menés à 25 points de protection d’humains, mais le reste de la zone reste exposé autour de ces points alors que tout ce secteur protection-nature devrait être interdit à la fois aux hélicoptères-ULM TOURISTIQUES (on est dans un Parc National tout de même) et aux drones (Raison-nature caractère intrusif pour la faune.. ou sinon raison-humains risque de collision aéronef!!!)
    Des couloirs aérien de drones récurrents peuvent devenir, en quelque secondes une trajectoire d’hélico surgissant sans prévenir et déboulant à 250km/h dans des zones où le drone n’a même pas le temps de dégager quand tout d’un coup déboule un hélico (c’est le cas par exemple de la trajectoire Salazes- Sentier Kervegen qui coupe le couloir aérien des drones Roche-Merveilleuse – cascades ou Route de Bras sec-foret avec les deux catégories d’aéronefs qui volent à moins de 100m/sol). Que ce soit pour la protection de la faune ou le risque de collision hélico, ces zones devraient être purement et simplement interdite aux drone de loisir et ce qui est surprenant c’est que même les points de sécurité « type cohabitation d’aéroport » n’ont pas été pris en compte!!!

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