Drones en 2022 : le bon, la brute et le truand

Crédit photo : Everdrone.

La perception des drones par le grand public en 2022 ? C’est encore un peu compliqué, cette technologie est mal connue, mal comprise et donc souvent mal perçue…

Le bon !

En Suède, une expérimentation menée depuis 2017 par l’hôpital de l’université Korolinska de Stockholm place le drone au centre d’un dispositif de déploiement de défibrillateur. La bonne nouvelle, c’est que cette expérimentation de l’université, élaborée avec la société Everdrone, a été transformée en première médicale le 9 décembre 2021. Un homme de 71 ans a été trouvé inanimé par un médecin, qui a rapidement diagnostiqué un arrêt cardiaque. Il a pratiqué un massage tout en demandant de l’aide à un passant qui a appelé les secours. 

Un drone !

Crédit photo : Everdrone.

Ils se sont matérialisés sous la forme d’un drone transportant un défibrillateur sous 3 minutes. Un délai suffisamment court pour relancer le coeur du patient et le sauver. Cette technologie, ça fonctionne ? Oui puisque dans le cas d’un arrêt cardiaque la rapidité des soins est directement liée à la chance de survie du patient, le drone constitue un outil pour agir rapidement. Encore faut-il, bien sûr, une personne capable de se servir d’un défibrillateur – c’était le cas lors de ce fait-divers. Source : Everdrone

Et en France ?

Crédit photo : Everdrone.

En France, on patauge dans d’autres considérations. Le jeu consiste à priver les pompiers d’un outil de travail important. Une note de direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, datée du 31/12/2021, et adressée aux concernés, rappelle que la captation d’images par drones est interdite tant que le projet de loi encadrant l’usage des drones par les forces de l’ordre et de sécurité civile n’aura pas terminé son cheminement réglementaire. Pour mémoire, ce projet a été renvoyé devant le Conseil Constitutionnel, pour une adoption… on ne sait plus trop quand. La raison ? De probablement légitimes inquiétudes sur l’usage des images aériennes. Mais tant pis, donc, pour cet outil destiné à adapter la stratégie de combat contre le feu ou faciliter la recherche de personnes égarées. Dommage, les pompiers en France sont pourtant des pionniers dans la discipline.

La brute

Cette vidéo de TrinxFPV montrant la brutale accélération d’un racer au décollage a fait le tour du monde, postée et repostée sur les réseaux sociaux. Accompagnée, souvent, par « l’oubli » de mention au pilote, avec une volonté évidente de profiter du buzz. Trinx Pepino, alias, TrinxFPV, est un pilote français de FPV racing, champion de la discipline. Et puisque des voix ont crié au fake, il a publié une seconde vidéo, avec un chrono en route… Une vraie brute, Trinx Pepino ! (si vous ne voyez pas la vidéo Instagram avec votre navigateur web, cliquez ici).

 
 
 
 
 
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Et le truand…

L’interpellation de voleurs de voitures, en Normandie, aurait pu se cantonner à des brèves dans la rubrique des faits-divers. Mais il était plus intéressant et plus vendeur de trouver des accroches punchy. Et pour ça, rien de mieux qu’un ton alarmiste et anxiogène. Parce que les gendarmes ont évoqué des vols de drones, on a pu lire des titres comme « Cambriolages : alerte aux drones ! » (LCI), « Cambriolages : les drones, nouveaux complices discrets des vols à domicile en Normandie ? » (Le Parisien). Certains des titres ont été modifiés par la suite pour employer un conditionnel et des points d’interrogation – mais l’outil de recherche de Google se souvient de tout. 

Pourquoi ces modifications ? 

Crédit photo : DJI.

Parce que les forces de l’ordre se sont cantonnées à indiquer au sujet de l’usage de drones : « C’est un élément que l’on a capté au début, mais nous n’avons pas pu le démontrer car nous n’avons pas retrouvé de drones ». Le reste, ce sont des suppositions et des effets de manchette qui font mouche dans l’imaginaire du grand public. C’est finalement assez fréquent : les drones sont régulièrement montrés du doigt, l’un des derniers épisodes concernait les mutilations de chevaux (voir ici).

Ne retenons que le bon et la brute…

4 commentaires sur “Drones en 2022 : le bon, la brute et le truand

  1. Sujets traité deux soir d’affilé au JT de 20h sur France 2, avant hier sujet bien anxiogène avec
    en titre  » les voleurs de voitures faisait leurs repérages avec un drone », on ne pourra plus voler tranquille dans la campagne sans être balancé a la gendarmerie par un voisin craignant pour sa voiture hybride!!

    Hier soir toujours au 20h de FR2, le drone sauveur, avec interview du sauvé et de l’urgentiste, ce reportage était il la par culpabilité concernant la veille ou de la vraie info???

  2. Ha, drone défibrillateur. C’est toujours l’équivalent du robot pour les opérations SAR.
    Après rien de nouveau, on parle de ça depuis des années.

    Dans contexte de faible densité de population comme en Suède, effectivement le drone peut être utile. Mais en contexte urbain c’est une autre histoire.

  3. @ Azbloc : pour info et cela t’arrive, sache qu’il existe une possibilité de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse ou, plus encore, pour dénonciation de délits ou de faits imaginaires …… je puis te dire que ça pique un peu pour le gazier qui se serait senti une âme de justicier en te balançant aux gendarmes pour un motif à la c …….
    Perso j’en ai l’expérience (qui date d’il y a un an environ), le crétin de compétition qui s’est plaint de nos vols (nous étions en mission pro) s’en mord encore les doigts aujourd’hui …….
    Pour ma part sur le terrain, c’est tentative de diplomatie pendant 15 min max (je bosse donc pas de possibilité de laisser ma bécane au sol plus longtemps) et si je vois que la sauce monte ….. direct gendarmerie ! J’en ai plus que marre des trous de ba….. qui se prennent pour des supers juristes du droit de l’aviation civile doublés de justiciers.

  4. Pour les histoires de cambrioleurs qui feraient des repérages avec des drones …….. j’en peux plus de rire quand j’entends des conneries pareilles …..
    Là aussi j’ai eu droit à ce genre d’intellectuel sur le terrain cet été : relevés topo sur une très grande carrière, 5 h de boulot non-stop …. le drone doit strictement rester à l’intérieur des limites du terrain et ne survoler aucun voisin.
    1 h après le début des vols, un voisin vient me voir en me demandant (très agressivement) que je suis et ce que je fais …. je réponds tranquillement, il repart et reviens 30 min après avec 2 copains équipés de tracteurs pour m’intimider (et oui l’abruti tout seul c’est méga péteux) … après discussion, il était persuadé que nous étions en train de faire des repérages pour venir agresser ses chevaux qui se baladaient dans le champ à 800 m de là !!!
    J’ai eu toutes les peines du monde lui faire comprendre que si j’étais réellement un bandit animé de ces intentions la, je ne viendrai pas avec un engin (et même 2) qui font un raffut terrible (h. vol 25 m) et sont bien visible pendant plusieurs heures pour faire du repérage ….. et cerise on the cake …. avec 2 fourgons sérigraphiés garés dans la rue !!!! … Il m’avouera au bout d’un moment qu’il a agit ainsi car sa femme a vu sur Fessebouc qu’il y avait en ce moment même des vols de repérage au dessus de la commune …….
    C’es hallucinant, le niveau de connerie ambiant est au maximum ….. et en plus le Covid a rendu tout le monde encore plus méfiant et soupçonneux.

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