DJI Mavic 3, la prise en main

Le Mavic 3 et la vidéo ?

DJI a équipé le Mavic 3 d’une caméra Hasselblad CMOS au format 4/3 et d’un zoom hybride 28x. Ce sont deux dispositifs différents et complémentaires, regroupés dans un bloc caméra non symétrique et monté sur des bras stabilisés. 4/3 ? C’est une taille de capteur habituellement réservée aux appareils photo numériques et aux drones professionnels. Elle est supérieure au 1 pouce que l’on trouve par exemple sur le Mavic 2 Pro. Le capteur et son électronique sont capables de proposer des vidéos shootées dans une définition record de 5,1 mégapixels (5120 x 2700), jusqu’à 50 images par seconde. 

A quoi ça sert, une telle définition ? 

Principalement à tailler dans les images en post-production pour recadrer sans perdre en définition. Mais le Mavic 3 propose aussi des images en 4K DCI (4096 x 2160), en 4K CTA ou Ultra HD (3840 x 2160) jusqu’à 120 fps, et en FullHD (1920 x 1080) jusqu’à 200 fps. Il n’y a pas de mode 2,7K. La compression est proposée en H.264 et H.265, à débit constant (CBR) ou variable (VBR). Le débit maximal ? 200 Mbps en h.264 et 140 Mbps en H.265 : pas mal ! Avec la version Cine du Mavic 3, qui embarque un SSD de 1 To, il est possible de stocker les vidéos en Apple ProRes 422 HQ…

Le capteur principal ?

Il offre une plage dynamique de 12,8 stops, avec une ouverture de f/2,8 à f/11. Un nouvel outil à détection optique permet la mise au point automatique rapide. Dans le cas d’une mise à point manuelle, DJI Fly permet de visualiser la mise au point en colorant le décor en rouge (fonction focus peaking). Il est possible de filmer en couleurs normales. Ou de préférer le HLG (Hybrid Log-Gamma), un format HDR sur 10 bits créé par la BBC et NHK à regarder sur un téléviseur compatible pour en profiter. 

10 bits pour le contrôle complet

La caméra principale offre aussi un mode D_LOG pour utiliser un codage des images en 10 bits, ce qui permet de profiter d’une immense palette de couleurs. Sympa, mais cela requiert impérativement de traiter les images avec un logiciel spécialisé ! C’est ce mode qui sera privilégié par les amateurs de belles images, puisqu’il permet d’avoir un meilleur contrôle des couleurs. A noter que la fonction Color Display Assist permet de profiter de couleurs plus naturelles sur le retour écran que celles trop « flat » (ternes) quand on filme en D_LOG.

La seconde caméra ?

C’est une f/4,4 qui permet un zoom 28x (numérique et optique). La fiche technique est avare en informations, mais le zoom semble « décrocher » quand il dépasse les 4x. On peut supposer qu’il passe en numérique avec de fortes pertes au-delà de cette valeur. Edit : c’est le capteur 4/3 qui s’occupe des zooms 2x et 4X, le 1/2 des zooms 7x, 14x et 28x. Ce zoom est assez impressionnant : il permet de lire une plaque d’immatriculation à une centaine de mètres. Mais attention, la qualité des images est assez dégradée au-delà de 7x. Pour passer en mode zoom, appelé Explorer, il faut toucher l’icône jumelles à l’écran. Les modes sont limités à du 4K ou du 1080p en 30 images par seconde. Le zoom s’effectue en cliquant sur la valeur affichée à l’écran par paliers successifs : 1x, 2x, 4x, 7x, 14x, 28x. Ou en faisant glisser le curseur à l’écran. Ou encore avec la molette de la radiocommande tout en maintenant la pression sur la touche Fn. En mode Explorer, le Mavic 3 ne shoote qu’en Jpeg, pas en RAW.

La stabilisation

Le bloc comprenant les deux caméras est stabilisé sur 3 axes. Cette stabilisation mécanique est épaulée par une stabilisation numérique, gérée automatiquement par l’appareil. Je n’ai noté aucune faille dans cette stabilisation, y compris dans des situations difficiles comme de fortes bourrasques de vent, ou lorsque la caméra est orientée à la verticale avec un pilotage en mode Sport. Y compris aussi lorsque le zoom est activé ! La caméra peut être contrôlée manuellement sur l’axe vertical de -90° (la verticale) à +35° (vers le haut). Elle peut aussi être gérée sur l’axe vertical (tilt) et l’axe horizontal (pan) de -5° à +5° avec une pression longue sur l’écran puis en déplaçant le doigt. A noter que, lorsqu’on éteint la batterie, le bloc caméra se place en position horizontale et reste figé ainsi.

Les photos

Le Mavic 3 shoote ses clichés dans une définition de 5280 x 3956 pixels, en Jpeg ou en Jpeg et RAW. Le Jpeg est pratique pour profiter des images sans traitement, avec une compression. Le RAW est efficace pour retoucher les photos avec un logiciel spécialisé. Les images, y compris en RAW, sont ortho-rectifiées pour un horizon plat même lorsque la caméra est inclinée. C’est sans doute ce qui explique le flou constaté sur les bords des images. Il est possible de shooter une photo unique, ou 3 ou 5 clichés en AEB pour une exposition différente (+1,32, +0,64, 0, -0,68, -1,32) dans le but de réaliser des images HDR. Enfin, une fonction permet de shooter des photos automatiquement à intervalles réguliers pendant le vol. En zoom avec la seconde caméra, la définition des clichés est de 4000 x 3000 pixels. En basse luminosité, le Mavic 3 se débrouille plutôt, y compris en mode Automatique, avec un bruit assez contenu (voir les exemples de photos). 

La protection du Mavic 3

Une fois l’appareil éteint et sa caméra figée, il est possible de le glisser dans sa protection. Elle a un petit côté « Hannibal Lecter » : un masque vient emprisonner la partie avant et maintenir la caméra, elle passe sous l’appareil, à l’arrière, et repasse par dessus vers l’avant. Une boucle magnétique permet de la maintenir en place. Son placement est plutôt facile, efficace. Il faut simplement veiller à bien placer les hélices sous la protection. Bon point pour cette protection, qui permet de s’affranchir du bloc plastique à l’avant, généralement pénible à installer. 

Le pilotage

Le Mavic 3 est un appareil ultra assisté, dont la stabilisation en vol repose sur de nombreux capteurs… et sur l’expérience de DJI, riche d’une dizaine d’années ! Le résultat est un pilotage particulièrement facile, avec un appareil qui répond bien aux sollicitations du pilote, qui sait rester tout seul en vol stationnaire, en extérieur comme en intérieur. A noter que l’appareil opère automatiquement un virage quand on demande une rotation sur le yaw. C’est efficace pour des vols souples mais cela empêche, par exemple, d’effectuer une rotation à 360° sur une ligne droite. DJI Fly n’affiche pas de boussole ni de carte par défaut. Mais si vous touchez l’icône en bas à gauche, vous obtenez la carte. Une autre pression affiche la boussole.

Détection des obstacles…

Le Mavic 3 s’appuie sur 6 capteurs optiques fisheye et 2 capteurs grand-angle pour assurer une détection des obstacles dans toutes les directions. Selon DJI, la détection fonctionne jusqu’à 200 mètres, notamment pour optimiser le retour automatique au point de départ (RTH) en évitant les obstacles. La fonction APAS (Advanced Pilot Assistance System) est disponible en activant le contournement des obstacles. En pratique, la détection et l’évitement se sont révélés plutôt efficaces lors de mes essais en présence de branches d’arbres. Mais je n’ai pas placé l’appareil dans des situations difficiles. Ce sera l’objet de prochains tests avec un firmware finalisé.

AirSense ?

DJI avait promis d’équiper tous ses appareils de plus de 250 grammes de la fonction AirSense. Promesse tenue avec le Mavic 3, puisqu’il dispose de cette fonction… et qu’elle fonctionne bien ! Pour mémoire, AirSense est un récepteur qui permet de détecter la présence d’aéronefs habités (avions, hélicoptères) équipés en ADS-B, d’être prévenu par un message à l’écran et d’une indication de la position sur une carte. Notez bien que AirSense est uniquement un récepteur : ce n’est pas une balise qui diffuse la position du Mavic 3. DJI interdit ou limite les vols à proximité de zone sensibles, avec la fonction GEO. On aime, si on considère que c’est un moyen de limiter les vols illégaux, ou on déteste, si on considère que les limitations ne suivent pas la réglementation française…

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27 commentaires sur “DJI Mavic 3, la prise en main

  1. Merci Fred pour ce 1er retour

    L’autonomie est folle et pour mes vols cartographiques, ça me serait tellement utile en comparaison avec mon P4PV2.

    Question dont j’imagine connaître la réponse : est-il possible d’enregistrer avec les 2 caméras en même temps? Pour du technique, ce serait super, pour de la vidéo, également (plan large et serré en même temps, idéal pour filmer une course poursuite!)

    Je lisais quelque part que ce serait également un tueur de l’inspire 2, mais je pense qu’on en est loin sur lez techniques de double vol et de choix de la caméra.

    Donc pour moi, remplaçant des vieux mavic et d7 encore plus vieux phantom, non?

  2. Entre Dji Fly et la radio du Air2S on assiste quand même à un énorme retour en arrière ergonomique et technique, surprenant compte tenu du positionnement de l’appareil. Régler une compensation d’exposition ou l’ouverture étant quand même une punition dans ces conditions (tactiles uniquement et pas des plus accessible). Quid de la compatibilité Drone deploy ou pix4D ? La rétrogradation en Dji Fly n’annonce rien de très bon le Air2S est toujours sur le bancs des mois après sa sortie.

    Bref en dehors de la section optique le reste ne vend pas du rêve quand même…

  3. Honnetement : l’effet « waouh  » n’est pas la. Déjà au niveau du prix, 2099 euros, c’est un sacré budget. Pour ceux qui ont des Phantom 4 ou plus anciens why not, mais pour ceux qui ont des mavic pro 2, ou les derniers drones DJI, je suis pas sur que ça vaille le coup de changer, surtout à ce tarif la.
    Personnellement, je garde mon mavic 2 pro qui fait quand meme de superbes photos

  4. capteur Hasselblad 4/3 : sans moi, j’ai jeté mes moniteurs 4/3 il y a déjà 20 ans !!!!

  5. Je pense que DJI aurait dû rester sur un modèle de type Inspire pour la version ciné, un drone a plus de 5000€ avec la tête d’un Mavic, à ce prix, très peu de pro vont le prendre…

  6. @steve, mavic 2 pro ou phantom 4 pro, c’est quasi le même capteur 1 pouce 😉

    Là, on passe à la taille au dessus avec un capteur micro 4/3, le format des apsc en photo, il me semble

  7. @Timothée : ça fait chère pour cette évolution quand même. Après cela depend de l’utilité qu’on en a. Mais bon les photos du mavic 2 pro sont déjà magnifique. La vidéo c’est pas forcément le dada du grand public. Personnellement, je vois quelques évolutions sur ce mavic 3 mais bon pas de quoi me pousser à changer

  8. @ Timothée et Seb : Pour la cartographie, il faudra attendre que le SDK soit dispo. Ca risque de prendre un peu de temps 🙁
    @ Tithée : Non, pas d’enregistrement simultané des 2 caméras… Et oui, l’Inspire est toujours le bon choix pour un pilote et un cadreur, le M3 demande au pilote de gérer ça manuellement, ou avec l’aide de fonctions comme Projecteur ou ActiveTrack.

  9. Moi, petit amateur, je reste avec mon mini 2 . Je laisse ce genre de matériel aux professionnels qui pourront peut-être rentabiliser un tel investissement …

  10. @steve : Moi je le trouve juste cher, qu’on soit déjà possesseur d’un modèle récent ou ancien.
    Je ne me souviens pas des prix des Phantom, mais qu’on a payé son Mavic Pro 1200€ ça fait bizarre de voir le successeur à + de 2000.
    Ensuite, heureusement qu’on n’est pas obligé de changer son matos à chaque génération !
    Un changement devrait toujours être motivé par un besoin et pas seulement par l’attrait de la nouveauté. Sinon comment voulez-vous que l’on mette fin à l’obsolescence programmée et le désastre écologique qui en découle ?

  11. Par contre, le phantom possède un shutter mécanique (+ électronique). Le Mavic 3 ne possède que le shutter électronique. Différence qui peut avoir son importance

  12. Bonsoir Fred,
    Merci pour cette belle prise en main et tes premières impressions.
    Une question concernant la photo. Sur le Mavic 2 pro l’écran se figeait un instant lors de la prise de vue en Raw. Est-ce toujours le cas? Ce n’est pas un problème pour des paysages, mais c’est particulièrement gênant pour des prises de vues de sujets en mouvement (sport par exemple).
    Merci à toi.

  13. Pas intéressant…..je vais me prendre un mignon petit air2s, et exit la réglementation inutile et ridicule qui est faite embêter ceux qui respectent les lois et laisser les délinquants au calme .

  14. Bonjour Fred, à tu constaté vraiment une différence de qualité photos avec le MP2 qui est déjà excellent ou la différence est infime .

  15. A ce tarif là je trouve que Dji aurait dû commercialiser d’origine le MP3 avec la nouvelle smartcontroller au lieu de mettre la même RC qu’un modèle à 400€ ( Mini 2) même si elle est excellente.

  16. @ AUDOYE : Je vais être très honnête, je ne perçois pas les différences à l’oeil, et je n’ai pas un bagage technique suffisant pour statuer. Je préfère me fier aux avis de spécialistes de l’image comme Olivier Schmitt.

  17. @ Audoye Michel : Il faudrait surtout que DJI propose les machines sans radiocommande – c’est un peu frustrant d’avoir un Mini 2, un Air 2S et un Mavic 3… et 3 fois la même radio !

  18. Je trouve que la vidéo n’est pas bonne du tout lorsqu’on regarde les arbres par exemple, il y a un léger flou atour de l’arbre et la couleur qui déborde… y a que moi qui voit ça ou bien?

    Concernant la photogrammétrie avec cette machine on en est loin… entre la nouvelle vague de covid qui arrive et DJI qui se prépare déjà pour le nouvel an chinois… pas de SDK avant Mai – Juin … ne parlons pas de l’intégration chez pix4D et compani… d’ici là le mavic 3 entreprise sera déjà released..

    Pareil pour la fameuse mise à jour de DJI FLY prévue pour fin janvier qui ne sera jamais prête avant le nouvel an chinois… je sent que ça raller sur les réseaux sociaux… tout le monde va vendre son matos pour acheter le M3, mais au final personne ne pourra l’utiliser pleinement car ils vont mettre 6 mois à le débugguer 😀

    Concernant l’autonomie… DJI annonce 46 min, Fred annonce 35-40min, il faut donc s’attendre à 30min max.. ce qui est déjà bcp mieux qu’un mavic 2 à 18min.

    La vrai question c’est est ce que le RC Pro permettra de se connecter à une tablette ? ou faudra t il la RC pourri grise du mavic 2 air?

  19. @ [email protected] : Je n’ai pas vu de flou autour des arbres, tu as bien regardé les vidéos téléchargées et pas celle de YouTube ? Si tu peux faire une capture pour me montrer où tu as constaté un souci…

    Ce n’est clairement pas pour la photogrammétrie que DJI a pensé l’appareil, il est destiné aux séquences vidéo.

    Pour la màj de DJI Fly, on peut leur laisse le bénéfice du doute, le nouvel an chinois débute en février 😉

    Pourquoi 30 minutes ? Tu es mode Sport tout le temps ? 😉

    Pour la RC Pro, c’est un outil intégré avec une sortie HDMI, le but n’est pas d’y ajouter une tablette. Pour ça, il y a la RC-N1. Mais moi je ne la trouve pas du tout médiocre, bien au contraire, même avec un support pour tablette qui dépasse. A vrai dire, je préfère le toucher de la RC-N1 à celui du Smart Controller.

  20. bonjour : y a t il la possibilitée de photographier avec un mode « prioritée vitesse » (non, pas « manuel »)
    sur ce drone ? et / ou sur un aute drone ?
    merci

  21. Bonjour, merci pour cette prise en main, pensez vous que les Les DJI Goggles seront compatible ? (acquis avec mavic 1 ) ? théoriquement pas la meme techno :// du coup quel masque pour faire comme avec le 1 ? d’avance merci 🙂

  22. @ ninotymi : Pour le moment, aucune compatibilité n’est annoncée. Par le passé, les compatibilités futures indiquées dans les documents préliminaires ne se sont jamais matérialisées en pratique…

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