ViFly Strobe, le test d’un dispositif de signalement lumineux autonome

Le Strobe de l’accessoiriste ViFly est un dispositif de signalement lumineux autonome, basé sur des LED. C’est un petit composant compact : il ne mesure que 2,7 x 1,6 x 1,1 cm pour un poids de 5,8 grammes. Il est constitué d’une plaque électronique sur laquelle se trouvent 5 LED, un bouton et un connecteur microUSB. A l’arrière de la plaque se trouve une batterie. C’est une petite Lipo 1S de 160 mAh. Pour la charger, rien de plus simple : il suffit de brancher le Strobe sur une prise USB alimentée. ViFly fournit pour cela un câble dans la boite. Que vaut-il vraiment ? Réponse dans cette chronique. Notez que le Strobe m’a été donné par ViFly. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.

La vidéo

Mise en route

Le Strobe est piloté avec son unique bouton. Une pression longue de 2 secondes environ l’allume. Par défaut, il est en mode « strobe » blanc, c’est-à-dire que les 3 LED blanches clignotent rapidement. Avec une pression sur le bouton, on active le mode « flash » blanc : un clignotement plus lent, par intervalles d’environ 0,5 seconde. La pression suivante active le mode « solid » blanc : les LED restent allumées en continu.

Rouge, vert…

Encore une pression sur le bouton active le mode « strobe » rouge. Les pressions suivantes activent les modes « flash » rouge, « solid » rouge, puis « strobe » vert, « flash » vert et « solid » vert. Ensuite, le mode repasse à « strobe » blanc. Lorsque vous éteignez le Strobe avec une pression longue de 2 secondes, il mémorise le mode dans lequel il se trouvait. Au prochain allumage, il s’allume directement dans le même mode. Pratique.

Cette fonction est même indispensable dans le cas d’usage d’une couleur obligatoire (par exemple le vert à éclats requis par l’Europe) : vous le placez en mode flash ou strobe vert, il s’éteindra puis se rallumera directement dans cette configuration, sans jamais s’allumer en blanc ou en rouge.

On le voit bien ?

La couleur blanche (les puristes diront qu’il ne s’agit pas d’une couleur) s’appuie sur 3 LED, pour une luminosité assez forte. Suffisamment en tous cas pour former une tache persistante sur la rétine quand on la regarde, même en flash rapide ! De nuit, le Strobe se voit de loin, très loin même. ViFly assure qu’il est visible à 5 kilomètres. Je n’ai pas vérifié, mais c’est très probable. En tous cas, il permet d’être vu de loin, et même d’éclairer à courte distance.

Et de jour ?

De jour, évidemment, on perçoit beaucoup moins les 3 LED. Mais elles restent parfaitement visibles, surtout lorsqu’elles clignotent. Le rouge et le vert, chacun basé sur une seule LED, sont visibles de loin de nuit. Un peu moins de jour : on les voit à courte distance, moins de 20 mètres, dans un environnement à forte luminosité. Mais au-delà, leur intensité est trop faible.

Autonomie…

En mode « strobe » blanc, le Strobe fonctionne pendant environ 4h20. Ce n’est pas mal du tout ! En mode « flash » blanc, l’autonomie chute à 1 heure. On s’attend à ce qu’elle tombe bien plus en mode « solid » blanc. Et pourtant, elle est de 50 minutes environ. En rouge et vert, on note une autonomie très légèrement supérieure. Comptez par exemple 1h10 en « solid » rouge. A noter qu’en modes « flash » et « solid », l’intensité des LED faiblit en fin de batterie. La charge en USB requiert entre 50 minutes et 1 heure. C’est très correct.

Installation à bord

Le Strobe est simplement isolé avec une gaine thermique transparente. Il n’est pas à l’abri d’un boitier ni protégé contre les projections d’eau ou la pluie. Il est livré avec des collants Dual Lock de 3M… selon la fiche technique. Mais avec celui que j’ai testé, il s’agissait de velcro 3M beaucoup moins résistant. A vous de trouver le meilleur endroit pour fixer le Strobe. Ou les Strobe si vous avez besoin de plusieurs lumières à bord. Il faut simplement veiller à ne pas cacher les LED dans une structure et à laisser le bouton facile d’accès. Je l’ai placé sur les bras de différents modèles de Mavic de DJI y compris Mini 2, sur des racers de différentes tailles. Pas de souci de place jusqu’aux modèles 4 pouces. Mais pour les appareils plus petits, 3 pouces ou moins, il y a manque de place pour l’installer correctement. 

Conseils…

Attention si vous utilisez un adhésif, le Strobe chauffe un peu quand il est en mode « flash » ou « solid ». Pour une fixation efficace, mieux vaut opter pour un Rilsan, en veillant à que ce que le connecteur microUSB soit facilement accessible pour la recharge. Je n’ai pas noté d’interférences, ni avec les équipement radio ni avec les GPS – mais il est évidemment recommandé de placer le Strobe à bonne distance des composants électroniques et des antennes. Et évidemment de telle manière à ce qu’il ne se trouve pas devant un capteur de type caméra, ToF ou infrarouge.

Et la réglementation ?

La question des vols de nuit est complexe. La réglementation européenne ne les interdit pas en catégorie Ouverte. Ils sont donc possibles dans de nombreux pays de l’Union européenne, généralement subordonnés à l’obligation pour les drones d’être nettement distinguables, et d’un signalement lumineux de couleur verte clignotante à partir du 1er juillet 2022 (voir ici). Le Strobe correspond parfaitement à ces requis ! Dans de nombreux pays de l’Union européenne… oui mais…

Attention, pas en France !

La France se distingue de la plupart des autres pays européens sur ce point : les textes nationaux interdisent de manière très claire les vols de nuit en catégorie Ouverte. Le texte qui entérine cette décision est l’arrêté Espace du 3 décembre 2020, art. 3, 3°. En raison de cette particularité nationale, on risque donc de voir des pilotes étrangers voler de nuit en France en catégorie Ouverte, simplement parce qu’il n’auront pas pris connaissance de cette interdiction. Rappelons qu’elle ne leur aura pas été signifiée par la formation en ligne A1/A3 passée dans leur pays.

A savoir…

Notez tout de même que l’interdiction concerne la nuit « aéronautique » : il est permis de voler jusqu’à 30 minutes après le coucher du soleil, et de débuter les vols 30 minutes avant le lever du soleil (en France métropolitaine). Voilà qui laisse la possibilité de voler en conditions de faible luminosité et de shooter un soleil levant ou couchant. Notez aussi que le guide Catégorie Ouverte mentionne une possibilité dérogatoire pour les vols de nuit, par voie préfectorale (via le formulaire n°R5-UAS-DEROG_v3) . Mais il est probable qu’elle ne soit accordée que dans le cadre de vols en catégorie Ouverte à finalité professionnelle.

Et en catégorie Spécifique ?

En catégorie Spécifique (pour les professionnels, en simplifiant) selon les scénario nationaux, il est possible voler de nuit sans dérogation mais sous conditions, ou d’obtenir une dérogation préfectorale. L’Art. 5 de l’arrêté signalement électronique et lumineux du 27 décembre 2019  impose un feu de signalement pour les appareils de plus de 800 grammes opérés de nuit. Il interdit l’usage du rouge et du blanc. Ca tombe bien : le Strobe peut fonctionner en vert. Par ailleurs, il répond correctement à la nécessité d’une portée de 150 mètres de hauteur et de distance, également imposée par cet arrêté. Il est probable que ces requis soient modifiés lorsque les exigences de signalement lumineux version européenne auront été adoptées et publiées.

Faut-il l’acheter ?

Tout dépend évidemment de vos besoins. Pour le loisir en France, le Strobe n’est pas nécessaire sauf pour constituer une aide visuelle lors des vols par faible luminosité. Mais à l’étranger, le Strobe peut assurer la conformité aux requis des vols de nuit en catégorie Ouverte. Pour les vols en catégorie Spécifique, il s’adapte aux requis des scénarios français, et pourra satisfaire les futurs requis européens. Son autonomie est correcte, surtout en mode « strobe » qui clignote rapidement, la luminosité est correcte, le temps de charge acceptable. Le Strobe est autonome et peut facilement être déplacé d’un drone à un autre. Son poids et son encombrement le rendent compatibles avec la plupart des appareils. Il est probable que sa minuscule batterie faiblisse avec le temps, mais il suffira de la remplacer (moyennant 2 points de soudure et une nouvelle gaine thermique). Le prix ? Le Strobe est proposé à $15 l’unité directement chez ViFly (port compris, mais hors taxes) ou à $39 pour 3 pièces (moins de 18 grammes). C’est très correct ! Donc, oui, je le recommande…

D’autres photos

 

 

2 commentaires sur “ViFly Strobe, le test d’un dispositif de signalement lumineux autonome

  1. Déjà trois d’achetés, livrés testés et validés chez Live Drone, grâce à ton précédent article sur le sujet merci Fred !
    Pour équiper nos drones en vols de nuit déclarés (couleur verte bien sûr !).
    Super pratiques.

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