Adaptateurs d’hélices pour DJI FPV, le test
Pour équiper le DJI FPV, le constructeur propose ses propres hélices et n’offre pas d’alternative. Il faut dire qu’elles sont plutôt pratiques à installer et à retirer, efficaces et assez solides. Mais dans l’univers des racers, la course au « mieux » ne s’arrête jamais. Y compris avec le DJI FPV, qui pourtant n’est pas un appareil ouvert au remplacement des pièces d’origine. Le nom du fabricant des adaptateurs que j’ai essayés n’est pas clair : ils sont commercialisés parfois sans nom, parfois sous le nom Aikon, ou encore GoFLY, et d’autres marques encore. Mais il a relevé un défi : celui de remplacer les hélices de DJI par d’autres modèles du marché, qui n’ont pas été conçues pour le DJI FPV. Le pari est-il réussi ? Réponse dans cette chronique.
Pourquoi ?
Les hélices du DJI FPV sont maintenues par un support propriétaire à DJI, doté d’un ressort et d’ergots qui permettent de les installer et de les retirer rapidement. Cette méthode héritée de la gamme des Mavic fonctionne plutôt bien. Le principal reproche ? C’est la possibilité d’installer les hélices au mauvais endroit, en l’absence de détrompeur. Pour le reste, elles donnent satisfaction. Mais alors, pourquoi vouloir les remplacer ? Pour leur prix, parce qu’un pack de 4 hélices coûte 15 € chez DJI, alors que le prix d’un pack classique est généralement inférieur à 4 €. Ensuite pour satisfaire la légitime recherche de meilleures performances, en puissance, en stabilité, en autonomie et en volume sonore
Comment ça fonctionne ?
Les adaptateurs sont prévus pour remplacer ceux montés d’usine sur le DJI FPV. Il faut pour cela ôter les 3 vis sur le support DJI, puis retirer le support et son ressort. Le support de l’adaptateur s’enfiche sur l’axe, il suffit ensuite de faire correspondre les 3 trous de montage et d’utiliser les 3 vis fournies. L’adaptateur est dépourvu de ressort – il n’en a pas besoin. Le kit contient 4 écrous de serrage. Le placement des 4 adaptateurs est rapide, mais l’un d’eux dans le pack que j’ai acheté était plus difficile à insérer. Il faut compter environ 2 minutes pour retirer les supports DJI et les remplacer par les adaptateurs.
Mettre les hélices
Pour le transport, vous pouvez laisser les hélices… mais elles prennent de la place, surtout si vous placez le DJI dans une mallette. Rien ne vous empêche de retirer les hélices tout en laissant les adaptateurs en place. Mais dans ce cas, il faut visser et dévisser les écrous – ce n’est pas aussi immédiat que la mise en place des hélices de DJI. Toutes les hélices 5 pouces que j’ai essayées étaient compatibles avec l’adaptateur, mais certaines d’entre elles étaient un peu plus difficiles que d’autres à faire descendre sur l’axe. Pour visser (et dévisser) l’écrou, le fabricant fournit deux clés. L’une est prévue pour faire tourner l’écrou, l’autre pour maintenir la base fixe. Avec les hélices dont le trou central était serré, il m’a fallu utiliser les 2 clés et me battre un peu. Pour la plupart des autres hélices, une seule clé m’a suffi.
Ce qui était plus gênant ?
Plusieurs écrous étaient manifestement mal usinés, trop durs à serrer et encore plus difficiles à retirer ! Même avec les deux clés utilisées en même temps… à tel point que je les ai mis de côté et remplacés par mes propres écrous (et des cônes de serrage old school façon Phantom 1). Notez que le système ne propose pas plus de détrompeur que les hélices d’origine. C’est donc à vous de veiller à ce qu’elles soient installées correctement. Pour mémoire, l’hélice à l’avant-droit tourne dans le sens des aiguilles d’une montre (props out dans la notation Betaflight). J’ai installé des hélices jusqu’à 5,2 pouces. Il est sans doute possible d’utiliser des modèles plus grands, mais je n’avais rien sous la main pour essayer (et les 6 pouces ne passent pas). Le poids ? L’adaptateur d’origine avec son ressort et ses 3 vis pèse 2,1 grammes. L’adaptateur pèse 5 grammes avec les 3 vis et sans l’écrou, et 5,6 grammes avec.
Une dizaine d’hélices en test
J’ai utilisé plusieurs types d’hélices en piochant dans ma réserve et en achetant quelques pièces supplémentaires. Je n’ai évidemment pas testé toutes les hélices du marché, l’exhaustivité n’est pas envisageable. Le résultat ? Je n’ai pas noté de d’améliorations nettes dans les accélérations et le propwash reste présent sur une forte remise de gaz. Avec certains modèles, je n’ai noté strictement aucune amélioration.. Certaines hélices sortent tout de même du lot, comme les Nepal N1 5,1p de DALprop ou les Azure Power SPF 5,1p, ou encore les Ethix P3 Butter & Jelly 5,1p de HQprop, avec une nette amélioration de la tenue en vol. Mais quand il y a du vent, ces hélices ne changent pas grand-chose : le DJI FPV continue à gigoter. Ne vous attendez pas à obtenir un racer avec des PID réglés aux petits oignons simplement en changeant d’hélices. A titre d’exemple, le firmware v1.02.0000 a amélioré le comportement de l’appareil de manière bien plus nette que le changement d’hélices.
Ce qui change vraiment ?
Plus que l’accroche, les accélérations ou la stabilité, les hélices influencent le bruit et l’autonomie. La première partie de la vidéo en support de cette chronique montre des vols avec les différentes hélices de ma sélection. Ce qui est important, c’est d’écouter le son : il est assez variable selon les hélices, strident et fort pour certaines comme DALprop Foldable, plus léger avec les HQProp Ummagawd 4Play Gulf, plus léger et plus sourd pour les HQProp Ethix P3 Peanut Butter, strident et vibrant avec des HQProp Bullnose, plutôt doux avec des Gemfan Flash, encore plus doux avec des DALprop Spitfire. Mes préférées ? Ce sont les DALprop Nepal N1, qui combinent un bruit doux et l’amélioration la plus nette de la tenue en vol. Je n’ai pas noté de chauffe excessive des moteurs.
Et l’autonomie ?
C’est l’autre changement majeur par rapport aux hélices d’origine. J’ai placé le DJI FPV en mode N et en vol stationnaire jusqu’à épuisement de la batterie. Je ne l’ai pas laissé descendre quand il a voulu se poser automatiquement, en surpilotant jusqu’à atteindre une indication de 0 % de la batterie, puis je l’ai laissé se poser. Ce qu’il faut savoir ? Le vol stationnaire est un peu plus gourmand qu’un vol souple à vitesse constante. Mais puisque j’ai comparé l’autonomie de chaque modèle d’hélices dans les mêmes conditions, la méthode donne une idée des performances de chaque pack d’hélices.
Le résultat est clair…
Avec les hélices d’origine, j’ai dépassé les 15 minutes de vol. Aucun autre jeu d’hélices ne m’a permis d’atteindre cette autonomie ! Les tripales Cyclone 5,2p de DALprop sont celles qui m’ont donné le meilleur résultat, avec 14 minutes 30 secondes. La moins bonne autonomie est celle assurée par les DALProp pliables, avec 12 minutes 30 secondes. Plusieurs pilotes sur les réseaux ont indiqué avoir dépassé les 20 minutes d’autonomie avec des hélices alternatives. Ce n’est pas du tout ce que j’ai constaté, ni avec les hélices d’origine, ni avec les autres modèles que j’ai essayés…
Attention !
Les HQProp 5×4.5R2x2 Bullnose que j’ai utilisées étaient des hélices encore jamais sorties de leur emballage, mais « vieilles » de 3 ou 4 ans. Elles ont tenu pendant le test d’autonomie, pendant quelques évolutions, et puis l’une d’elle a rompu en plein vol ! Evidemment, le crash n’a pas épargné le DJI FPV, qui n’a pas redécollé. Direction le SAV. Le DJI FPV est un appareil lourd et puissant, trop sans doute pour des hélices qui ne sont plus toute jeunes, prévues pour une ancienne génération de racers. Tenez-en compte si vous vous équipez : il faut des hélices résistantes, de préférence récentes.
Le résultat en vidéo
Les vols présentés sur la vidéo ont été réalisés avant d’installer la v1.02.0000 du firmware. Les enregistrements DVR sont ceux depuis le casque V2, sans stabilisation pour visualiser le comportement du DJI. Les enregistrements stabilisés à bord n’ont pas d’intérêt : la stabilisation gomme les vibrations du DJI FPV, quelles que soient les hélices installées.
Faut-il l’acheter ?
Le fabricant des adaptateurs d’hélices pour DJI FPV a réussi son pari qui consistait à remplacer les hélices du DJI FPV. Pourtant, après quelques semaines avec cet adaptateur d’hélices et une dizaine de modèles d’hélices différentes, j’ai fini par revenir aux hélices d’origine. Je n’ai pas noté de gain en puissance ni en autonomie pour justifier leur achat. La stabilité (dans le retour vidéo temps réel) est meilleure avec certaines hélices, mais l’appareil gigote toujours avec du vent et le propwash n’a pas été éliminé. L’incidence sur les images stabilisées à bord du DJI FPV est quasi nulle : on ne voit pas la différence entre les différentes hélices. Et je préfère finalement le mécanisme d’installation rapide des hélices d’origine, qui facilite le transport. Reste le prix des hélices : les adaptateurs sont pertinents si vous en cassez régulièrement. Mais comme le DJI FPV n’est pas destiné à des vols de l’extrême ni à des expérimentations freestyle, la casse est rare (et généralement plus grave que de simples hélices). Ce que j’ai tout de même apprécié ? C’est le son produit par certaines d’entre elles, comme les Spitfire de DALprop, les Ethix P3 Peanut Butter de HQProp ou Nepal N1 de DALprop. Il est plus agréable pour le pilote, mais aussi et surtout moins casse-pieds pour ceux qui subissent malgré eux la nuisance sonore d’un vol de DJI FPV. J’ai acheté les adaptateurs d’hélices en version FPV Prop Adapting Mount for DJI FPV $25 directement sur le site de GoFLY (hors port et hors taxes). Ils sont également disponibles à 25 € en France chez Drone-FPV-Racer (taxes comprises).
Merci à Franck Colombat pour son assistance logistique… et le superbe carénage rouge !
D’autres photos
Merci beaucoup pour ce test.
J’avais hésité à les prendre, mais du coup je préfère le côté pratique des hélices d’origine au vu du faible gain apporté par d’autres modèles.
Excellent compte rendu,
ça éclairci beaucoup l’utilité de ses adaptateurs et le gain apporté,
merci
Merci pour ce retour d’expérience très objectif.
Bonjour, merci pour cet article que j’ai ha^^ate de lire dés que j’ai 10mn pleines…