Création de la zone de protection du Mont-Blanc : l’impact sur les drones

Le projet de création de la zone de protection d’habitats naturel du Mont-Blanc était depuis de nombreux mois en réflexion, puis en consultation publique. Un arrêté a finalement été publié par la préfecture de Haute-Savoie, signé en présence de Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la biodiversité. Le but ? Pour faire simple, il est question de limiter les effets du tourisme de masse et leurs abus dans le massif.

Que dit le texte ?

Il interdit la pénétration avec tous types de véhicules, à moteur ou pas. Cette mesure ne concerne pas l’aérien, au grand dam de ceux pour qui les vols de tourisme au-dessus du massif du Mont-Blanc, avions et hélicoptères, constituent une nuisance majeure. Il interdit l’atterrissage sur l’ensemble du site « par tout moyen » (Article 2-1-2). Les drones, cette fois-ci, sont concernés. Par ailleurs, il interdit de pratiquer dans la zone centrale « toute autre activité que l’alpinisme, l’enchaînement alpinisme-parapente, le paralpinisme, le ski/snowboard-alpinisme » (Article 2-2-1) – c’est le cas de l’aéromodélisme. L’arrêté décrit l’emprise des zones avec une liste des parcelles cadastrales concernées. Il matérialise cette emprise avec plusieurs cartes.

Traduction ?

Cartes assemblées à partir de celles accompagnant l’arrêté.

Le survol de la zone centrale est interdit en drone de loisir. Le survol des zones de transition n’est pas interdit, mais il faut atterrir à l’extérieur de ces zones. Puisque que le vol de loisir impose de piloter en vue directe (et à moins de 200 mètres de distance pour le FPV), on peut considérer les zones de transition sont également interdites de vol. L’emprise des différentes zones est matérialisée par des cartes jointes à l’arrêté. Je vous propose un assemblage de ces cartes pour un résultat en haute définition (à télécharger ici) : le marquage rouge indique la zone centrale, interdite de vol, les marquages mauves indiquent les zones de transition, interdites d’atterrissage mais que l’on peut aussi considérer comme aussi interdites de vol.
Donc sur cette carte, toutes les zones en couleur sont interdites de vol en drone.

Que dit Geoportail drones de loisir ?

Geoportail : rouge, orange et emprises heliports. Cartes de l’arrêté (non affichées sur Geoportail) : mauve et orange.

Le portail de l’IGN indique l’intégralité de la zone du Mont-Blanc en rouge, interdite de vol. Est-ce la matérialisation de l’arrêté de création de la zone de protection du Mont-Blanc ? Non ! Il indique l’immense zone R 30 B qui protège tout le massif, plus la petite R 30 A. Si Geoportail drone de loisir indique l’intégralité de cette zone comme interdite de vol, c’est par excès de simplication. En effet, l’immense R 30 B n’est active que du 1er juillet au 31 août. Attention, la petite R 30 A est active toute l’année, elle. Donc Geoportail ne montre pas la matérialisation de l’arrêté de création de la zone de protection du Mont-Blanc, laquelle est beaucoup plus petite et quasiment englobée dans la R 30 B… mais dépasse un peu à l’ouest du massif.
Pour mieux comprendre, vous pouvez consulter la carte ci-contre, basée sur Geoportail, avec celles de l’arrêté en surimpression. Les zones mauve et orange sont interdites de survol, elles correspondent à la zone de protection du Mont-Blanc. La grande zone rouge est interdite de vol en été, autorisée en hiver. Mais Geoportail la laisse en rouge toute l’année, qu’elle soit active ou pas. Attention, lorsque la zone rouge est inactive, les emprises d’hélistations et d’altiports restent actives, elles. Or sur Geoportail, à cause du rouge qui cache tous les détails, on ne voit pas les altiports, et on ne voit que partiellement les hélistations (les ronds qui indiquent les hauteur de vol possibles). Il faut d’autres outils (voir le paragraphe suivant) pour les connaitre.
Si vous n’avez pas envie de vous plonger dans des cartes complexes en tenant compte des dates, référez-vous à Geoportail. Même s’il n’est pas exact par excès de simplification, il vous empêchera probablement de décoller d’un endroit interdit.

Pour plus de précision ?

Les emprises aéronautiques liées aux drones avec Mach 7 Drone.

Vous aimez comprendre les restrictions que l’on vous impose, et surtout savoir exactement où voler et où s’abstenir ? Dans ce cas, il faut consulter les cartes jointes à l’arrêté de création de la zone de protection du Mont-Blanc (voir le paragraphe Traduction ?), puis vous tourner vers Mach 7 Drone pour obtenir les limites de la petite zone R 30 A (toute l’année), de la grande zone R 30 B (tout l’été), ainsi que des différentes emprises d’hélistations et d’altisurfaces qui se trouvent dans le massif. Ce n’est pas facile ? Non, clairement pas.

Le bon sens !

Quel que soit l’endroit où vous volez en montagne, soyez toujours très attentif à l’environnement. Car même là où vous avez le droit de voler, vous pouvez rencontrer un appareil habité : secours, entrainement, ravitaillement, livraison, travaux, etc. Rappelez-vous de cette vidéo, publiée par la Société de Prévention et de Secours en Montagne, dont le message a le mérite d’être parfaitement clair.

Source : Préfecture de Haute-Savoie

10 commentaires sur “Création de la zone de protection du Mont-Blanc : l’impact sur les drones

  1. Faudra voler avec son avocat à ses côtés. Ou comme toujours voler caché à l’abri des regards.
    Tout cela est bien triste, à cause de certains crétins, on ne peut plus profiter de la beauté de la nature même si on la respecte comme on l’a respectée depuis des décennies. Bon si notre loisirs était réellement destructeur de qqchose je comprendrais, mais c’est vrai que ski et VTT ( pour ne citer que eux) ne font aucun dégât sur la flaure et la faune de nos sommets c’est pour cela qu’ils peuvent largement être pratiqués ??

  2. Le rappel avec la vidéo des secours est approprié, sans oublier que dans le secteur il y à beaucoup de circulation hélico, avions, ulm, planeurs et que ces derniers exploitent les ascendances près du relief.
    On sait ce que donne une collision d’un avion ou planeur avec un rapace, le risque avec un drone est donc réel d’autant que ce dernier ne détectera et n’évitera pas la collision avec la même efficacité qu’un oiseau de proie.
    De plus avec la fermeture de l’aérodrome de Sallanches dans le secteur les options d’atterrissage avec une machine endommagée se compliquent encore d’avantage, si la collision était « survivable ».

  3. @ FPV67 : beaucoup de ces « Bobos » extrêmement à la mode dans les hautes sphères du pouvoir pratiquent ces « sports » …. tu comprends mieux maintenant !!! ?? (attention je n’ai pas dit que tous les pratiquants de ski ou VTT étaient à mettre dans le même panier et loin de là …)
    Tu n’en verras pas des masses pratiquer un « loisir » qui demande un poil d’intellect ou de débrouillardise ….. c »est compliqué de réfléchir ou de faire quelque chose de fonctionnel de ses 10 doigts pour ces gens là !

  4. @ JPH : tu as 1000 fois raison !!! et la fermeture de Sallanches est une honte parfaitement scandaleuse !!!! Pour ceux qui ne sont pas pilotes, il faut savoir que ce terrain est un, des très rares, terrain de dégagement ainsi situé (inclus dans une zone de montagne) et que son utilité en terme de sécurité des vols était incontestable !
    A plusieurs reprises, des aéronefs d’état (gendarmerie notamment) ont pu s’y dérouter et les équipages étaient bien content !!!!
    La peste soit de ces « ayatollah – bobos – écolos – donneurs de leçons »

  5. C’est fort dommage, quoique ça n’a jamais été ma partie préférée des Alpes, que ce soit pour voler ou pour toute autre activité. Mes lieux de prédilection restent, et de loin, le massif des Bauges et la bordure du Parc National du Vercors.

  6. Je suis bien d’accord avec toi Fred, mais justement cela renforce encore plus ce que je dis …. et oui !! ne croyez pas que ce genre de tristes sires ne soient que l’apanage d’une fraction de la sphère politique …. ils sont très à la mode dans les milieux de gauche comme de droite !!!
    Et puis le gouvernement tu me rappelles ce qu’il est ?????
    Il faut tout de même reconnaitre que l’Etat s’est montré particulièrement conciliant avec la municipalité … non ???
    La tendance aujourd’hui des ces gens c’est de lutter contre tout ce à quoi ils ne peuvent accéder (essentiellement en raison d’un gros souci de fainéantise mais aussi d’un « manque de neurones » qui permettrait de réfléchir 2 minutes avant d’agir).
    Désolé Fred mais je ne pratique pas la langue de bois politicarde ….. tu l’auras compris !

  7. @ Laurent : Il est tout de même probable qu’on s’aperçoive dans quelques mois/années que la démarche n’avait rien de vert, ni même de green-washing, mais tout simplement un coup de pouce à l’immobilier…

  8. Fred : Mais ces personnages n’ont strictement aucune préoccupations réellement « écologistes » …….. ce sont des politicards !!!!

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