FrSky Rover 3, le test

Premier décollage

J’ai effectué mes premiers vols à vue pour comprendre comment se comportait l’appareil avec ses 3 hélices. Le Rover 3 a plutôt de la pêche au décollage, avec une batterie 3S ou 4S. Peut-être même… trop ! Car les blocs moteurs avant plient beaucoup en vol. Le jonc de carbone qui rigidifie les bras moteurs est à l’évidence un peu juste pour prendre en charge la double poussée. En mode Angle, pour avancer, les deux moteurs avant s’inclinent vers l’avant. Pour une rotation, ils s’inclinent dans une direction différente. Le résultat est plutôt efficace, et l’appareil répond bien aux sollicitations. Le mode Horizon, si vous laissez les hélices à l’horizontale, est très proche du mode Angle. Mais si vous inclinez les moteurs vers l’avant, le Rover 3 se cabre à l’arrière vers le bas, comme un cobra… et devient très difficile à contrôler, surtout pour accélérer. Si au contraire vous inclinez les moteurs vers l’arrière, l’appareil se cabre à l’arrière vers le haut, comme un scorpion. L’avantage de cette position, c’est que l’accélération est très rapide et ne provoque aucune embardée.

En immersion ?

J’ai bien cru que l’émetteur vidéo était défectueux lorsque j’ai tenté de capter l’image : je n’ai obtenu que de la neige au-delà de 2 mètres de distance. La raison est toute simple : il est configuré en Pitmode par défaut, soit une puissance d’émission proche de 0 mW. Pour sortir du Pitmode, il faut passer par le script LUA sur la radiocommande (disponible en téléchargement sur le site de FrSky). Il est possible, alternativement, d’utiliser le bouton unique de l’émetteur vidéo. Il faut un tournevis un peu long et fin, que l’on introduit via le cache de la batterie. On peut aussi retirer la trappe inférieure et ses 4 vis pour un accès plus facile. Il faut ensuite brancher l’appareil, faire une pression longue de 3 secondes sur le bouton unique de l’émetteur jusqu’à obtenir une LED bleue. Cela permet de régler la plage de fréquences. La documentation de l’émetteur indique 8 plages, mais il n’y en a en fait que 4 disponibles.

Puissance ?

Une autre pression longue allume la LED rouge, cela permet de choisir la fréquence, parmi 8 disponibles. Une dernière pression longue allume la LED verte. Ensuite une pression courte permet de passer en 25 mW. C’est la limite de puissance de cet appareil, par défaut. Le nom de cet émetteur est Scout VS600 Mini. 600 comme 600 mW ! Comment débloquer l’émetteur pour accéder à plus de plages de fréquences et à une puissance supérieure ? Il faut appuyer sur son bouton unique et brancher la batterie. On peut alors profiter de 40 fréquences et des puissances de 0 mW (Pitmode), 25 mW, 200 mW et 600 mW. A noter que l’émetteur est placé au-dessus du train d’atterrissage en métal, ce qui permet de diffuser la chaleur, assez forte en 600 mW. Mais pas besoin d’aller jusque 600 mW : une fois sorti du Pitmode, en 25 mW, le vol en immersion est possible…

Les sensations en vol ?

Le mode Angle est très intéressant, puisqu’il permet d’avancer sans que l’appareil lui-même ne s’incline vers l’avant. Il s’agit du même principe que celui du Eachine Racer 180, testé ici. Cela débarrasse de l’habituelle caméra FPV qui se met à regarder le sol pendant les accélérations – et le ciel en décélération ! Le pilotage en immersion est très agréable dans ce mode. Cela permet aussi de pratiquer facilement de longs touch ‘n go, en roulant au sol, et en redécollant. De manière très intéressante, il y a très peu de vibrations à l’image, et d’effet Jello. C’est étonnant, dans la mesure où l’appareil vibre un peu quand on le regarde en vue directe. J’ai essayé de trouver des avantages au mode Horizon pour les vols en immersion, sans succès. Le pilotage en mode Acro est agréable, lui-aussi, cela dit il y a peu de différences avec un multirotor à 4 moteurs. Mais je n’ai pas eu l’occasion d’essayer ce mode en extérieur, le confinement est venu perturber mon plan de vol… Et en intérieur ? Je ne me suis pas risqué à tenter des figures en acro.

Pourquoi ?

Parce que le Rover 3 souffre d’un défaut majeur, que j’ai constaté dès mon premier vol… qui n’a pas duré bien longtemps ! Le moindre crash est définitif pour la session de vol, car les joncs en carbone qui maintiennent les moteurs avant cassent net. Il n’y a pas grand-chose à faire sur le terrain si cela vous arrive. Il est difficile de bidouiller une réparation avec un bout de bois : s’il y a du jeu, l’appareil entre dans une dense vibratoire qui le rend difficile à contrôler et inutilisable en FPV. La solution, c’est d’acheter des joncs de carbone de 3 mm d’épaisseur, de les couper pour remplacer ceux d’origine. J’en suis à ma 6e réparation sur des crashs pourtant assez légers, c’est un peu pénible.

L’autonomie ?

Une bonne surprise avec le Rover 3, c’est son autonomie. Si elle n’est que de 4 minutes avec une petite batterie 3S 450 mAh, elle dépasse les 8 minutes avec une 4S 650 mAh. C’est plutôt bien… Mais par expérience, de nombreux vols s’achèvent bien avant la fin que la lipo ne soit vide. Dommage qu’il n’y ait pas de support de SmartAudio ni de IRC Tramp, il n’est donc pas possible de piloter les réglages de fréquences via l’OSD dans les lunettes d’immersion. Les alternatives ? Ce sont le script LUA sur les radiocommandes OpenTX, ou le bouton unique de l’émetteur.

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