Yuneec Mantis G, le test

A l’usage ?

Le mode 4K offre une image avec une belle définition qui conserve des détails fins. Mais l’absence de stabilisation numérique est frustrante. S’il n’y a pas un souffle de vent, le résultat est splendide. Mais en présence de vent, même un peu, les images sont légèrement ballotées vers la droite et la gauche. C’est discret, mais  suffisamment perceptible pour qu’on s’en aperçoive. Avec plus de vent, le défaut est devient plus gênant ! Il est encore plus apparent quand la caméra pointe à la verticale vers le bas. Autre souci avec ce mode 4K : il est limité à 30 images par seconde. Tant que les évolutions du Mantis G sont lentes, les images sont correctes. Mais si vous tournez en yaw, si vous allez un peu vite, si vous filmez en déplacement latéral, les images sont très saccadées. Le débit est en revanche de 50 Mbps, c’est correct et les arrêts sur image ne montrent pas trop de compression.

La stabilisation numérique ?

En modes 2,7K et FHD, la Electronic Image Stabilization (EIS) est activée en renfort de la nacelle mécanique. Le résultat à l’écran est sans appel puisque la plupart des oscillations constatées en 4 K disparaissent. Autant dire que cela change tout au visionnage ! La plupart… mais pas toutes. Plus il y a de vent, plus on note de petites oscillations dont l’électronique n’a pas réussi à se débarrasser. C’est dommage et frustrant, d’autant que les appareils concurrents de chez DJI et Parrot ne souffrent pas de ce défaut. C’est en FHD (1080p) que l’image est la plus stable, sans doute avec la conjonction de la stabilisation numérique et des 60 images par seconde qui fluidifient les séquences. En 2,7K/60, le débit est de 30 Mbps. En 1080p/60, il est de 20 Mbps. A noter que la molette d’inclinaison de la nacelle sur la radiocommande est souple et agréable.

Les vidéos, en résumé ?

Les images 4K sont belles, mais handicapées par la stabilisation. Pour s’accommoder des 30 images par seconde, Yuneec Pilot propose un mode Cinema qui adoucit énormément les réactions aux commandes du pilote. Sympa pour se lancer dans de belles séquences en courbes. Attention tout de même, ce mode introduit une inertie qui nécessite d’anticiper très sérieusement les obstacles – c’est en mode Cinéma que j’ai connu l’un de mes deux crashs avec le Mantis G. Les images 2,7K sont plus sympas parce que profitant d’une indispensable stabilisation. Mais c’est finalement en 1080P/60 que le résultat est le meilleur ! Evidemment, c’est au détriment de la définition. C’est aussi un peu rageant de devoir utiliser un drone 4K en 1080p uniquement…

Vous pouvez télécharger ici des exemples de vidéos brutes dans différentes définitions.

Et si vous oubliez votre carte mémoire ?

Ce n’est pas la catastrophe, vous reviendrez tout de même avec de belles images. En effet, le Mantis G dispose d’une mémoire intégrée de 8 Go. Ce n’est pas énorme, mais suffisant pour sauver une séance de vol ! Pour récupérer les images, il suffit de connecter l’appareil à un ordinateur en USB. La mémoire interne, ainsi que la carte mémoire microSD si elle est présente, apparaissent comme des unités amovibles.

Chargement et édition de vidéos

Pour récupérer les photos et les vidéos, il suffit de connecter le Mantis G via sa prise USB-C à un ordinateur de bureau. La carte mémoire et la mémoire interne de 8 Go apparaissent comme des unités amovibles. Vous pouvez aussi retirer la carte mémoire et la lire directement sur votre ordinateur de bureau. Et si vous n’êtes pas à côté de votre équipement informatique ? L’application Yuneec Pilot transfère automatiquement les images sur le smartphone dans la version Android (je n‘ai pas essayé la version iOS). Le vidéos sont en 720p à 30 fps pour celles en UHD, en 480p à 30 fps pour celles en FHD et HD. De quoi en profiter immédiatement, sans besoin d’un ordinateur de bureau. C’est d’autant plus agréable que l’application fournit des outils pour couper les séquences, ajouter des effets et des musiques.  Une option permet de publier une séquence directement sur YouTube, Facebook, Instagram ou WhatsApp. Pas mal !

Le retour vidéo à l’écran ?

L’écran du smartphone affiche ce que filme la caméra, avec en surimpression les données de télémétrie et l’accès aux différents réglages et fonctions. Le retour vidéo est rasonnablement fluide, probablement à environ 20 images par seconde. Mais la liaison est très sensible, et des saccades apparaissent souvent, plus rarement allant jusqu’à des freezes complets de l’image. La latence varie entre 270 et 350 millisecondes, quels que soient les modes vidéo. C’est suffisant pour réussir des cadrages et pour piloter dans un environnement dégagé. Mais en présence d’obstacles, elle est trop importante pour piloter en immersion. 

Et la portée ?

Le Mantis Q tient parfaitement jusqu’à une distance de 1,6 km… en réglage 5,8 GHz. C’est très agréable, très étonnant aussi, et cela laisse supposer que l’appareil est en réglage FCC, c’est-à-dire conforme aux normes radio nord-américaines et non pas européennes. Le scanner des fréquences semble confirmer cette supposition, puisqu’il affiche 11 fréquences seulement en 2,4 GHz – c’est ce qui est imposé aux Etats-Unis. L’appareil que j’ai testé m’a pourtant été prêté par Yuneec Germany. La portée effective sera donc à vérifier sur des appareils du commerce… Je rappelle à toute fins utiles que le Mantis G doit être utilisé en vue directe en France, comme l’impose la réglementation.

Les fonctions automatisées ?

La première est « Journey (Voyage) ». Il s’agit en fait d’un selfie, dont la distance est réglable. L’appareil exploite l’inclinaison pour déterminer l’angle avec lequel il part en montée. Il revient automatiquement après le selfie. « POI » permet de lancer le Mantis G dans un vol en cercle autour d’un point d’intérêt, en indiquant le rayon, la direction et la vitesse. Il est possible d’intervenir sur ces paramètres pendant le vol. Il y a 3 fonctions dans la catégorie « Suivi visuel » : « Follow Me », « Watch Me » et « Parallell Follow ». Le résultat est très convaincant, le suivi fonctionne bien, permet d’aller assez vite et laisse la possibilité de surpiloter pour modifier hauteur de vol, angle, distance au sujet. « Rising Up » fait avancer le Mantis G vers l’avant puis relève la caméra pour découvrir l’horizon, « Spiral » le fait partir en tourbillon au-dessus du pilote.

Les fonctions automatisées, suite

L’une des fonctions automatisées les plus intéressantes est « Waypoint ». Elle s’appuie sur une carte pour créer un parcours jalonné de points de passage, réglables en hauteur et pour lesquels une action peut être lancée, avec la possibilité de placer un point d’intérêt pour diriger la caméra. L’itinéraire peut comporter jusqu’à 100 waypoints. Il est possible d’alterner entre la carte et la vue de la caméra pendant le vol. Lorsque le parcours est terminé, Yuneec Pilot offre l’option de le parcourir à l’envers. Notons deux points forts de cette fonction : il est possible de créer un parcours avant de décoller d’une part, il est possible de sauvegarder ce parcours d’autre part. Cela permet de créer des parcours à l’avance, et de refaire les vols à l’identique, mais à des dates différentes !

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4 commentaires sur “Yuneec Mantis G, le test

  1. Merci pour cet excellent test Fred, çà devient une habitude de le répéter mais tu excelles dans l’art de la rédaction.
    En plus d’être intéressant, tes tests profitent pleinement de tout ton savoir, à chaque fois tu maîtrises le sujet, c’est d’autant plus agréable pour le lecteur.

  2. Merci encore Fred pour cet excellent test !
    Je constate: Autonomie pas en rapport avec la fiche technique (batterie peut être pas encore bien rodée ?)
    Un soupçon d’aprioris sur son manque de protection, niveau caméra…
    Et d’une 4K non stabilisée… Avec ce que propose la concurrence.

    Sans me laisser nullement porter par ton jugement, je veux une fois de plus constater, que l’Anafi est un super produit !
    Seul reproche que l’on pourrait lui faire, c’est cet aspect « fragile » (je précise entre guillemet)…

    Ma seul hesitation reste toujours et encore…, pour l’extraordinaire Mavic Air (capteurs d’obstacles).
    Mais son NFZ reste pour ce dernier, ma seule reticence… Malgré mon comportement revendiqué de « bon père de famille  » 🙂
    Bon vol !

  3. Critof les NFZ peuvent sauté si tu le souhaites, toutefois il faut rester « un bon père de famille » et pas voler n’importe où n’importe quand
    😉

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