Yuneec Mantis G, le test

Suite des réglages ?

Dans le premier onglet, on peut déterminer la méthode de retour automatique (RTH) en cas de perte de liaison : à l’endroit du décollage, ou à l’emplacement du smartphone donc dynamique selon vos déplacements. La hauteur du RTH est réglable entre 20 et 120 mètres. C’est dans cet onglet que sont aussi précisés les réglages de vol comme un geofencing pour ne pas aller trop haut, entre 20 et 500 mètres – sachant que la réglementation française ne permet pas de dépasser 150 mètres. La valeur par défaut sur le Mantis G est 120 mètres. On peut aussi régler les vitesses de montée et de descente, la vitesse horizontale, allumer toutes les LED ou toutes les éteindre, modifier le comportement des commandes avec de l’expo pour adoucir ou renforcer les mouvements.

Et les NFZ ?

Les No Fly Zones sont intégrées dans le Mantis G, avec un menu qui leur est dédié pour initier un déblocage. Mais en pratique, l’appareil ne m’a signifié une interdiction de voler nulle part, ni dans Paris ni dans la vaste zone R 275 parisienne, ni à proximité des pistes de Roissy. On peut supposer que le constructeur a prévu cette option de longue date, depuis notamment que la réglementation européenne a choisi d’imposer le geofencing à certaines catégories de drones, pour être prêt à assurer la conformité de ses appareils. En attendant, le Mantis G décolle où vous le voulez, et c’est à vous de vérifier si vous avez le droit de le faire.

Premier décollage ?

Pour décoller, il suffit d’appuyer sur l’icône à l’écran et de confirmer. Ou de croiser les joysticks, à la manière DJI. Ou encore d’activer le mode vocal et de dire « décoller », puis de confirmer avec un « oui ». L’appareil lance les moteurs, pousse les gaz (sauf si vous croisez les joysticks, c’est à vous de le faire), et vient se placer à une hauteur de 1,5 mètre environ, en stationnaire. Plus ou moins en stationnaire. En intérieur, pas de problème, l’appareil ne dérive pas. En extérieur, en revanche, il a tendance à partir un peu avec le vent, d’environ 1 à 2 mètres, puis à revenir à peu près à l’endroit du décollage.

La prise en mains

Le pilotage du Mantis G est agréable, avec des mouvements que vous choisissez doux ou  nerveux : il suit bien vos ordres. Il vous permet de voler de manière soutenue et monte plutôt vite quand on pousse les gaz. J’ai pratiqué des vols avec des bourrasques de vent, le Mantis G se débrouille plutôt bien pour rester en place. Dommage que les joysticks de la radiocommande ne profitent pas de guides pour figer un vol en ligne droite par exemple. Selon la position des joysticks, il arrive que l’appareil dévie légèrement. Le Mantis G produit un bruit assez fort, plus qu’un Anafi de Parrot ou un Mavic Mini de DJI. Le mode Sport, qui s’active avec un curseur en façade de la radiocommande, permet d’aller plus vite. J’ai atteint 18 m/s, soit environ 65 km/h. Dommage, d’ailleurs, qu’on ne puisse pas modifier les unités pour indiquer la vitesse en km/h. 65 km/h, c’est bien, mais ce ne sont pas les 72 km/h promis par la fiche technique. Attention, à cette vitesse, on voit apparaître le carénage dans le champ de l’image…

Les photos

La caméra permet de shooter des photos en 4:3 en 4160 x 3120 pixels, ou en 16:9 dans une définition de 4160 x 2340 pixels – il coupe l’image en haut et en bas de dans ce mode. Le résultat est très correct malgré un peu de bruit même par temps ensoleillé, avec des images exemptes de l’effet Fish-eye (mais au prix d’une distorsion dans les coins) et des couleurs assez naturelles en utilisant le style… Naturel. Le réglage Brut est plus fade, il est impératif de le rehausser avec un outil de retouche. Le réglage Saturé pousse la saturation (ou la vibrance) pour des couleurs plus relevées mais sans doute un peu trop criardes. A noter qu’il est aussi possible de laisser l’appareil gérer la balance des blancs de manière automatique, ou de choisir des préréglages de type Ensoleillé, Nuageux, etc. Parmi les réglages photo figurent aussi les ISO, la vitesse d’obturation (entre 1/8000 s et 8 s) et l’exposition. Le Mantis G permet des clichés à la demande, avec un retardateur, automatisé à intervalles réguliers, et même déclenché par un geste ou un visage !

Bonus et malus ?

Le Mantis G permet de shooter en RAW en produisant des fichiers DNG sans compression et avec plus d’informations que les photos Jpeg. Il stocke les deux formats en même temps, ce qui est fort pratique, au prix d’un délai un peu plus long entre deux photos. En RAW, c’est à vous de gérer tous les paramètres de l’image, y compris le redressement de type Fish-Eye et le retrait du vignettage (les coins sombres). C’est plus complexe, mais vous pouvez vraiment profiter du capteur de la caméra. Les données EXIF des photos (Jpeg comme DNG) contiennent les coordonnées géographiques et la hauteur des prises de vues. Et les panoramas ? C’est simple : il n’y a pas de fonction panorama avec le Mantis G. Cela ne vous empêche pas d’en faire, mais la manipulation est dans ce cas manuelle, aussi bien pour le shooting que le stitching (le collage des clichés).

Vous pouvez télécharger ici des exemples de photos Jpeg et Dng, et ici un essai de panorama réalisé manuellement et assemblé avec Panorama Stitcher.

Les vidéos

Les réglages pour la vidéo sont semblables à ceux de la photo, avec l’ISO, la vitesse d’obturation, l’exposition, la balance des blancs, le style. A cela s’ajoutent le format d’encapsulage (mp4 ou mov), la présence ou pas d’une grille, d’un histogramme. Dommage qu’il ne matérialise pas les zones surexposées. La définition maximale est le « UHD 4K@30 fps », soit 3840 x 2160 pixels à 30 images par seconde sans stabilisation numérique. Le mode « UHD 2,7K@30fps with EIS » produit des vidéos en 2688 x 1520 pixels à 30 images par seconde avec une stabilisation numérique. Le mode « FHD 1080P@60FPS with EIS » enregistre en 1920 x 1080 pixels à 60 images par seconde avec une stabilisation numérique. Enfin le mode « HD 720P@60FPS with EIS » produit des fichiers en 1280 x 720 pixels à 60 images par seconde avec une stabilisation numérique.

Stabilisation ou pas stabilisation ?

Que vient faire cette notion de stabilisation alors que le Mantis G est doté d’une nacelle à 3 axes ? La nacelle « travaille » en continu, mais sa stabilisation n’est pas parfaite. Pour que les images soient vraiment stables, il faut leur appliquer un traitement numérique. Sur le Mantis G, en 4K, il n’y a pas de stabilisation numérique. Elle est en revanche présente dans les autres modes. Quelle est la différence entre 30 et 60 images par seconde ? Avec 60 fps, les vidéos sont fluides et sans saccades. En 30 images par seconde, elles ne le sont qu’avec des séquences lentes, ou des vols en ligne droite.

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4 commentaires sur “Yuneec Mantis G, le test

  1. Merci pour cet excellent test Fred, çà devient une habitude de le répéter mais tu excelles dans l’art de la rédaction.
    En plus d’être intéressant, tes tests profitent pleinement de tout ton savoir, à chaque fois tu maîtrises le sujet, c’est d’autant plus agréable pour le lecteur.

  2. Merci encore Fred pour cet excellent test !
    Je constate: Autonomie pas en rapport avec la fiche technique (batterie peut être pas encore bien rodée ?)
    Un soupçon d’aprioris sur son manque de protection, niveau caméra…
    Et d’une 4K non stabilisée… Avec ce que propose la concurrence.

    Sans me laisser nullement porter par ton jugement, je veux une fois de plus constater, que l’Anafi est un super produit !
    Seul reproche que l’on pourrait lui faire, c’est cet aspect « fragile » (je précise entre guillemet)…

    Ma seul hesitation reste toujours et encore…, pour l’extraordinaire Mavic Air (capteurs d’obstacles).
    Mais son NFZ reste pour ce dernier, ma seule reticence… Malgré mon comportement revendiqué de « bon père de famille  » 🙂
    Bon vol !

  3. Critof les NFZ peuvent sauté si tu le souhaites, toutefois il faut rester « un bon père de famille » et pas voler n’importe où n’importe quand
    😉

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