Les pompiers, l’IEDO et le Raffle 2019 pour gagner un drone !

Lieutenant Vendelin Clicques

Les drones sont des outils que les pompiers peuvent utiliser pour améliorer l’efficacité de leurs interventions. Cette technologie offre de nombreuses possibilités, avec peut-être un peu trop de promesses quand on ne connaît pas bien la technologie. Vendelin Clicques, un sapeur-pompier français, a pris l’initiative de créer une association internationale à but non lucratif dont le but est de faciliter les échanges entre les unités drones du monde entier et de promouvoir cet outil dans les missions liées aux secours. Il s’agit de l’IEDO (dont le portail web se trouve ici), qui est désormais active un peu partout dans le monde.

Un peu d’aide ?

Sachez que vous pouvez donner un coup de pouce à cette association avec une contribution à partir de 1 €. Vous en serez peut-être remercié puisque le don est associé à une tombola, qui permet de gagner plusieurs drones ! Vendelin Clicques vous dit tout dans cet entretien…

Helicomicro : IEDO signifie International Emergency Drone Organization. C’est vous qui en êtes à l’origine. Sur quelles bases est-elle née ?
Vendelin Clicques : Ne sachant pas quoi faire de mes jours de congés en avril 2018, j’ai décidé de partir à la rencontre de tous les pompiers d’Angleterre qui utilisent des drones. Et me voila parti pour un road trip de 1200 km, à visiter 9 départements en 10 jours.

HM : Quels ont été les enseignements de ces visites ?
VC : J’ai rencontré 9 services d’incendie et de secours qui m’ont chaleureusement accueilli. Ce fut une rencontre extrêmement enrichissante, j’ai découvert les différentes utilisations du drone par les pompiers anglais, leur formation, leur composition d’équipages drone, leurs retours d’expériences. Une fois rentré en France, je me suis rendu compte que si je n’avais pas franchi la Manche, je n’aurais jamais eu accès à toutes ces informations. Il manquait quelque chose pour lier les unités des drones de secours au-delà des frontières. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de créer IEDO.

HM : Vous avez démarré seul ?
VC : Après une prospective européenne des personnes impliquées dans l’utilisation du drone de secours, j’ai rassemblé un humanitaire canadien, des officiers sapeurs-pompiers anglais, danois et français. Et nous avons créé IEDO le 10 juin 2018.

HM : Qui sont les membres fondateurs ?
VC : Il y a Joel Kaiser, humanitaire et chef de projet canadien avec 15 ans d’expérience de terrain, Chris Rainford, officier sapeur-pompier anglais du Lancashire Fire & Rescue Service, unique examinateur national sapeur-pompier en Angleterre pour les drones. Et puis Henrik Kruse, officier sapeur-pompier danois, du College DEMA, Danish Emergency Management Agency, école nationale de sécurité civile, formateur drone, Mathieu Colobert, capitaine sapeur-pompier français, l’un des premiers télépilotes du SDIS 67. Et puis moi-même, Vendelin Clicques, lieutenant sapeur-pompier français, ancien ingénieur en maintenance aéronautique, fondateur de l’unité drone du SDIS 91, en cours de création de l’unité drone du SDIS 78. Le conseil exécutif a changé depuis… Il ne reste que 3 fondateurs dans ce conseil.

HM : Combien de membres ?
VC : Aujourd’hui, après plus d’un an, nous sommes très fier d’avoir atteint plus de 270 membres dont 10 organisations de secours dans 32 pays différents. Récemment nous avons recruté les 2 premiers membres d’Afrique et cela nous ouvre les portes d’un nouveau continent avec de beaux projets à venir.

HM : La barrière de la langue est-elle un obstacle pour les discussions entre les membres de l’association ?
VC : Dire non serait un mensonge ! Bien sûr, la barrière de la langue est présente. La plupart de nos membres sont anglophones et arrivent à communiquer entre eux. D’autres tels que les francophones et les hispanophones ont parfois un peu plus de difficultés à pratiquer la langue de Shakespeare. Mais néanmoins, nous étudions la possibilité de rassembler les membres par leur langue natale comme les portugais avec les brésiliens par exemple.

HM : Vous travaillez sur la sécurité des vols. C’est un travail d’archivage des incidents ? Il est à destination de qui ?
VC : Début août 2018, nous avons créé une UAS SAFETY Team, une équipe de 2 policiers anglais qui sont spécialisés et formés aux investigations pour les accidents graves de la route mais également pour les crash aériens. Cette équipe a pour mission de collecter les données et informations de tout incident, panne ou accident concernant un drone de secours. Ces données sont confidentielles et uniquement transmises au constructeur concerné afin de l’aider à résoudre les pannes techniques plus vite en comprenant le contexte global de l’événement. Cette équipe a pour but également de diffuser des bulletins de sécurité sous forme d’alertes email concernant l’existence de risques. Car le but final, c’est aussi de faire en sorte qu’une unité drone ne fasse pas voler un aéronef qui présente un risque de chute lors d’une opération de secours ou de police.

HM : Les constructeurs de drones jouent-ils le jeu avec l’IEDO ? Que vous apportent-ils ? Que leur apportez-vous ?
VC : Nous sommes très fier également d’avoir convaincu nos partenaires de nous soutenir, eux qui sont pourtant concurrents. DJI Enterprise, Parrot, Yuneec France et Pix4D nous soutiennent, et font partie autant que possible de nos projets internationaux. Je dois préciser que l’éthique de IEDO n’est pas d’avoir un seul partenaire industriel exclusif. Nous tenons énormément à notre indépendance, à notre impartialité et à notre objectivité. Jamais nous ne favoriserons une entreprise plus qu’une autre. Nous souhaitons soutenir et collaborer avec la plus grande des sociétés jusqu’à la plus petite PME. L’ouverture de nos partenariats permet et favorise la stimulation du marché des drones qui est tout à l’intérêt des services de secours et d’urgence.

HM : Les caméras thermiques des drones comme le Mavic 2 Enterprise Dual de DJI ou l’Anafi Thermal de Parrot ont-elles des caractéristiques suffisantes pour être efficaces ?
VC : Très bonne question. Quelle efficacité, quelles attentes ont les services d’urgence ? Si les secours ou la police ont besoin de drones ultra-portables et déployables rapidement avec une caméra thermique pour lever le doute chaud / froid, alors oui, ces caractéristiques sont suffisantes. Elles permettent de détecter un motard éjecté de la route dans un champ en pleine nuit, ou un point resté chaud après un incendie de moyenne envergure, ou un criminel qui se cache dans un jardin en pleine nuit.

HM : Il y a un mais ?
VC : Oui. Si on parle d’analyse d’imagerie thermique plus fine sur un incendie d’ampleur, par exemple, ou d’une recherche d’une personne âgée égarée sur un secteur de plusieurs hectares, ou de la surveillance d’un concert sensible avec des milliers de personnes de nuit, alors il faut une résolution thermique supérieure. Elle doit notamment permettre des vols au-delà de 50 mètres de hauteur. Donc ma réponse est : oui ces caractéristiques sont suffisantes… pour un certain nombre de missions.

HM : Quelques mots au sujet de l’IEDO Tactical program ?
VC : Cette année, IEDO a lancé 2 programmes. Il y a le IEDO Tactical program, un programme de développement de la doctrine d’utilisation du drone de secours. Nous formons actuellement des groupes de travail nationaux dans plusieurs pays. Nous souhaitons, après avoir identifié les meilleures pratiques de plusieurs pays, pouvoir les réunir pour établir une synthèse globale des utilisations optimales de drones selon les types de missions de secours.

HM : Et le second programme ?
VC : Il s’agit du IEDO LAB. C’est un programme de recherche et d’étude de la technologie. Nous avons lancé la première action de ce programme le 16 juillet 2018 avec un projet d’étude sur la cartographie par drones en situation d’urgence. Avec la collaboration de 2 partenaires, DJI Enterprise et Pix4D, nous mettons à disposition les logiciels DJI Terra et Pix4D de cartographie pour 10 membres que nous avons sélectionné : Dublin Fire Brigade en Irlande, Hulpverleningszone Noord-Limburg en Belgique, Bensalem Twp Dept. of Public Safety aux USA, Lancashire Fire and rescue service en Grande-Bretagne, I.u.K. Kreis Coesfeld en Allemagne, Los Angeles Fire Department aux USA, le SDIS 60 en France, King County Search and Rescue – UAS aux USA, County of Renfrew Paramedic Service au Canada, et Roanoke Fire Department aux USA.

HM : IEDO a-t-elle abouti à des actions concrètes sur le terrain ?
VC : Oui ! En juin 2019, nous avons été alertés par le directeur d’une association de Search And Rescue anglaise nommée SARAA, qui est membre IEDO. Celui-ci nous a informé que l’un de ses pilotes drones en vacances au Pérou était à la recherche d’une jeune fille de leur groupe. Elle avait disparu lors d’une randonnée en montagne. Les opérations de recherche ont peiné à démarrer et à s’organiser. L’absence d’utilisation de drones de recherche les a interpellés, alors ils ont alerté IEDO pour obtenir un soutien drone péruvien. Coïncidence, le premier membre IEDO venait de s’inscrire quelques jours auparavant. IEDO a relayé l’alerte à la compagnie 28 du corps des pompiers volontaires de Miraflores, et une équipe drones a été déployée sur les opérations de recherche.

HM : Parlez-nous du Raffle 2019 !
VC : Pour lever des fonds, notre association organise une tombola en ligne, le Raffle 2019. Nos partenaires nous ont fait des dons pour les prix à gagner. La tombola est ouverte à tous ! Il y a un Anafi de Parrot, un Mantis Q de Yuneec, un drone Tello de Ryze Technologies et une licence Pix4dpmapper de 3 mois. La tombola se termine le 30 septembre 2019 à 23h00. Le prix d’un billet est de 1 € seulement pour tenter de gagner un drone qui peut représenter jusqu’à 700 € !

Pour participer au Raffle 2019, gagner un drone mais surtout permettre à IEDO de se développer, ça se passe ici ! Que le plus chanceux gagne…

5 commentaires sur “Les pompiers, l’IEDO et le Raffle 2019 pour gagner un drone !

  1. Très bien et il y a encore un boulot fou pour équiper correctement les sdis, on a besoin d’initiatives comme celles-ci. Bravo et courage pour la suite !

  2. Superbe initiative ! Respect pour leur travail et cette création de EIDO.
    en espérant que les pouvoirs publics suivent et les soutiennent…
    Merci messieurs! Soyez forts et prudents.

  3. Loin de moi l’idée de faire le rabat-joie, mais je n’ai trouvé aucune mention légale sur le site web de l’IEDO. Et pourquoi passer via une plate-forme si peu connue pour les dons ?

    Organiser une tombola avec des lots alléchants me parait aussi être peu orthodoxe au vu du but recherché. Pourquoi solliciter les dons de particuliers alors qu’une solution perenne serait de chercher des financements institutionnels ? Bref, vous êtes adulte, vous faites ce que vous voulez, mais moi je passe mon tour.

  4. Pour une fois qu’un officier fait quelque chose de bien ? (humour) C’est top le drone pour les reconnaissances ! ça change de la grande échelle , à la BSPP il y ‘ a le ballon …beaucoup trop long à mon goût pour être efficace.

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