OpenSky de Google : l’aide aux pilotes (mais pas en France)

La filiale de Google spécialisée dans les drones, Wing, propose le service OpenSky. Pour faire simple, c’est une carte où sont indiquées les zones interdites de vol ou à restrictions. Pratique pour voler en veillant à ne pas être en infraction. OpenSky est proposé en version Web, ainsi que pour les smartphone iOS sur l’AppStore et Android sur GooglePlay. La bonne nouvelle, c’est que OpenSky est opérationnel. La mauvaise, c’est qu’il ne couvre pour le moment que l’Australie.

A vrai dire…

Pourquoi voudrait-on d’OpenSky, puisque ce type de service, une carte vectorielle à destination des pilotes, existe déjà en France ! Il y a Geoportail de l’IGN, le fonds de cartes « officiel » voulu par la DGAC (voir ici). Pourquoi placer officiel entre guillemets ? Parce que les conditions d’utilisation, à lire sur la droite de l’écran du Geoportail, indiquent que le service « n’engage pas la responsabilité des producteurs de la donnée ». Donc « officiel », certes, mais qui ne fera pas foi en cas d’incident ou d’accident. Il y a aussi Mach 7 Drones, de la société X-One Technology, très pointu, mais évidemment pas officiel non plus. De nombreux pays sur la planète proposent leurs propres cartes, vous pouvez en trouver une liste ici. Comme de bien entendu, il n’y a aucune compatibilité entre toutes ces cartes. Et puis il y a aussi les cartes proposées par DJI. Vous êtes perdu dans cette avalanche de cartes ? Lisez ceci, pour comprendre les différences entre les différents services.

L’Australie aujourd’hui. Et demain ?

Les responsables de Wing indiquent qu’ils s’appuient sur la technologie de cartes de Google, qui a l’avantage de représenter la planète entière. Par ailleurs, ils travaillent avec les autorités en Australie (CASA). D’autres travaux sont menés aux Etats-Unis (FAA et NASA) et en Suisse (U-Space), sans pour autant que ces cartes soient intégrées dans OpenSky.

L’objectif de Wing ?

C’est de réussir à agréger les informations en provenance de tous les pays pour éviter la disparité des données et de leurs représentations graphiques. Autant dire qu’il s’agit d’un joli casse-tête. Les cartes ne sont pas encore dynamiques : elles ne reflètent pas les événements temporaires, elles ne matérialisent pas les interdictions ponctuelles des NOTAM, elles n’indiquent pas la proximité d’autres aéronefs, etc.

C’est possible ?

Ca ne l’aurait sans doute pas été si ce projet avait été initié par une petite société. Mais la puissance de Google est un atout majeur pour réussir le pari ! La société américaine est parfaitement en mesure de récupérer et numériser les données officielles françaises, consultables sur le site du Service de l’Information Aéronautique (SIA) pour le domaine civil et la Direction de la Sécurité Aéronautique d’Etat (DIRCAM) pour le domaine militaire, en vue de les intégrer dans ses cartes.

C’est souhaitable ?

Faut-il préférer et subventionner un Geoportail exception française avec ses erreurs et ses approximations, ou choisir un OpenSky et lui déléguer les tâches de cartographie complexes tout en sachant que l’état perd le contrôle du service ? Est-il tout simplement souhaitable que les GAFA investissent un nouveau domaine ? En Australie, l’équivalent de Geoportail existait déjà, existe toujours, pourtant l’état a accepté de collaborer avec le service OpenSky.

Et à terme, à quoi servira OpenSky ?

La filiale Wing de Google entend inclure OpenSky dans un schéma global d’UTM, c’est-à-dire de gestion du trafic aérien. De quoi faciliter les futurs vols commerciaux opérés par Wing, que ce soient des prises de vues, des livraisons, des vols habités sans pilote, des missions de surveillance, de Search & Rescue, etc. La page officielle d’OpenSky sur le site de Wing est ici.

Un commentaire sur “OpenSky de Google : l’aide aux pilotes (mais pas en France)

  1. Bonjour Fred
     » Geoportail … « officiel », certes, mais qui ne fera pas foi en cas d’incident ou d’accident. »
    A mon avis, cela servira au moins à montrer sa bonne foi à un enquêteur, un procureur ou un juge … puis ainsi à solliciter leur clémence sachant qu’un télépilote de loisir n’est pas un professionnel et que Geoportail est le principal outil cartographique référencé par les textes officiels … alors c’est au moins aussi bien que le « flou » des textes pour se défendre auprès de justiciers qui ne sont pas forcément très familiers avec la pratique des drones de loisir.

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