Le système FLARM autorisé par l’EASA pour montage sur les hélicoptères

La European Union Aviation Safety Agency (EASA) a publié le 3 mai 2019 un « Certification Memorandum » qui autorise l’installation de systèmes FLARM dans les hélicoptères en Europe. Cela vous semble un peu obscur ? FLARM est un outil destiné à la détection d’appareils en vol et à l’évitement des collisions. Pour faire simple, être équipé d’un appareil FLARM permet de détecter la présence d’un autre engin à proximité et d’anticiper le danger de collision avec une manœuvre d’évitement. Cette technologie est très développée en Suisse et notamment dans les planeurs (avec pilote à bord)…

Et dans les hélicoptères ?

La plupart des hélicoptères suisses sont équipés de FLARM. Pourtant, jusqu’à présent, pour équiper un hélicoptère en Europe, il fallait utiliser un matériel FLARM portable (amovible) ou faire une demande spécifique pour l’installation à bord auprès de l’EASA. La certification permet désormais de mettre en place un système FLARM de manière plus efficace (et fixe).

Ca sert à quoi pour les drones ?

L’intérêt est majeur ! Si vous avez volé en montagne, vous avez peut-être déjà croisé la route d’un hélicoptère de Sécurité Civile, de Gendarmerie, de travaux, etc. Car même en évoluant dans une zone autorisée, à des hauteurs autorisées, on peut faire une rencontre inopinée et parfois difficile à anticiper – voir cette vidéo de ladaou / photo savoienumerique tournée dans les Alpes, à un endroit autorisé, qui illustre parfaitement le problème. Avec un système de détection FLARM, il est possible d’être prévenu quand un appareil s’approche, ce qui laisse le temps de se poser pour éviter tout incident.

Mais ça existe, FLARM sur un drone ?

Oui, même si la technologie n’est pas encore très répandue. On doit l’une des intégrations les plus avancées à la Team BlackSheep (TBS), qui propose plusieurs outils (voir ici). « FLARM Pulse » est gratuit, intégré dans le récepteur radio TBS Crossfire (le grand modèle). Il permet d’être vu depuis des appareils équipés de systèmes FLARM. Toujours avec ce récepteur, il est possible d’opter pour « FLARM Aviation ». L’option, qui coûte $350, permet de recevoir les informations de proximité de la part d’engins équipés de FLARM, donc d’être prévenu à leur approche.

Le FLARM va-t-il se développer ?

La technologie est face à de puissants concurrents, notamment l’ADS-B, qui a par exemple été intégré par DJI dans ses outils professionnels sous le nom de AirSense (voir ici). Qui va s’imposer ? C’est une question à laquelle je n’ai pas la réponse… Mais ces outils de détection de proximité aérienne pourraient être des sésame pour permettre les vols long-range. La réglementation actuelle n’autorise pas cette pratique, limitant les vols à la vue directe. Mais la technologie évolue vite et la réglementation devra s’adapter à l’existence des vols mid et long-range et à gérer leur intégration dans le trafic aérien, sous peine de les voir se développer de manière anarchique et totalement incontrôlable…

Source : l’EASA via sUAS News

5 commentaires sur “Le système FLARM autorisé par l’EASA pour montage sur les hélicoptères

  1. C’est pas mal, mais tous les aéronefs ne sont pas équipés de l’ADSB, et ceux équipés du FLARM sont extrêmement rares…

  2. @ Fred1 : Tout à fait. Et c’est dommage : en Suisse, le système de TBS fonctionne vraiment bien pour indiquer le trafic aérien en montagne. Ca n’empêche pas d’avoir l’équipement radio pour écouter ce qu’il se passe, mais c’est déjà bien pratique…

  3. Oui Fred1 et c’est bien dommage, je milite autour de moi pour sensibiliser au FLARM (voire l’ADS B pour les plus fortuné !!), déjà en aviation habité nous verrions bien mieux les planeurs (qui parfois me donnent des sueurs froides malgré eux ….. encore que je sois pilote planeur donc j’arrive à mieux anticiper leurs trajo)…. hélas, ce sera un long chemin je pense, ça me fait penser un peu au statut du XPDR dans les années 90, quand ça commençait à s’imposer tout doucement pour rentrer en espaces contrôlés ….. ça gueulait de tous les côtés (on va être fliqué, etc ….) …. et oui moi aussi j’ai fait des tours de piste en VFR de nuit sans XPDR ni radio …… bouhhhh honte à moi !!! bon c’était pour économiser les taxes d’attero :)) :)) …..
    Bon clairement je reste persuadé que l’avenir du drone ne peut passer que par l’emport à bord des machines d’un dispositif type FLARM (ou même TCAS) ….. sinon point de salut pour s’intégrer dans la CAG et la CAM.

  4. Assez d’accord avec toi laurent quand à l’utilisation du transpondeur.
    Cependant une réserve quand à l’utilisation du Tcas qui pourrait etre utilisé a mauvis escient sur un drone pour perturber le trafic en générant des conflit…
    Pour le moment le problème se règle de lui même vu le coût du dispositif mais en contrepartie plusieurs systems souvent incompatibles coexistent.
    Comme toujous pas facile de regler le problème de la sécurité en pensant au petits malins (ou idiots) qui en profitent

  5. Hélas …. tu as « tellement » raison krom68 …… les principales contraintes réglementaires « sécuritaires » sont souvent liées à des actions de petits « malins » qui se croient au dessus des lois et, par leurs comportements, viennent nuire à la communauté.

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