Greenpeace utilise des drones au-dessus de l’usine nucléaire de la Hague

Dans un communiqué de presse, l’association Greenpeace a annoncé avoir mené une action le vendredi 26 janvier 2019 au-dessus de l’usine nucléaire de la Hague, dans la Manche. Des pilotes de Greenpeace ont survolé le site avec deux drones, l’un portant un charge fumigène qu’il a déposée sur le toit de ce qui est présenté comme une piscine d’entreposage des combustibles irradiés, l’autre pour immortaliser la scène et proposer des images témoins.

Les interdictions ?

La Hague, par Geoportail Drones

L’endroit est interdit de survol en-dessous de 3900 pieds, soit 1190 mètres, cela concerne donc les drones. Le port et le largage de charge sont également interdits, sauf en détenant une autorisation. A cela s’ajoute l’interdiction de prise de vues sur le site. Des interdictions que l’on peut consulter sur Geoportail Drones ou sur Mach 7 Drone. Orano, ex-Areva, a indiqué à l’AFP avoir prévenu les autorités du survol et avoir l’intention de porter plainte contre Greenpeace. L’usine était-elle en danger ? C’est ce qu’entendent prouver les responsables de Greenpeace. Que le toit de la piscine soit vulnérable à une charge explosive ou pas est difficile à savoir.

Ce que l’on peut en retenir ?

La Hague, par Mach 7 Drone

C’est que plus de 4 ans (4 ans !) après que Bernard Cazeneuve ait affirmé sans sourciller sur France Info que l’état français disposait d’outils de détection et de neutralisation de drones (voir ici), il reste possible de survoler une centrale nucléaire sans être stoppé dans l’opération. On peut y déposer quelque chose, plutôt lourd, on peut filmer longuement, et… Et rien ! La loi de 2016, qui fait suite aux supposés survols de centrales nucléaires, basée sur le rapport du SGDSN et désormais partiellement appliquée, a-t-elle servi à quoi que ce soit pour éviter ce type d’action ? Non.

Et dans les prochains mois ?

Avec l’obligation de signalement électronique à distance et de signalement lumineux imposées par la loi de 2016 aux appareils de plus de 800 grammes ? Cela ne permettra pas d’éviter quoi que ce soit non plus, ça ne permettra pas d’identifier mieux les pilotes…  puisque Greenpeace se passera tout simplement de ces requis pour voler au-dessus d’autres centrales… Alors que tous les autres pilotes respectueux de la réglementation, eux, devront s’y conformer. Cela dit, pour le moment, il n’a pas de sanction pour non respect la loi de 2016 (voir ici).

Source : Greenpeace

 

12 commentaires sur “Greenpeace utilise des drones au-dessus de l’usine nucléaire de la Hague

  1. déjà il faut un bon gros octo pour porter et larguer un fumigène, mettons que ce soit un explosif d’un
    poids identique, je ne pense pas que les dégâts soit énorme car il est simplement posé alors qu’on sait
    qu’un explosif confiné/recouvert fait d’énormes dégâts.
    je me souviens a l’armée avoir fait péter 250 gr de TNT a l’air libre, a part un gros boum et un petit cratère
    rien de plus!!
    par contre le même pain de TNT avec un casque lourd + un parpaing posé dessus avait fait d’énormes dégât.

    Greenpeace fait bien de mettre en évidence cette faille de sécurité mais une fois de plus on va se retrouver montré du doigt car c’est fait avec un drone, même si c’est un octocoptére qui coûte la peau des couilles, un bras et la moitié d’un œil!!

  2. Si je ne cautionne vraiment pas cet acte qui va une nouvelle fois mettre dans le collimateur les utilisateurs de drones , on peut juste constater que la récente mise en place de la loi drone montre toute son « efficacité » … 🙁
    Pendant ce temps la , on emmerde les aéromodélistes avec des contraintes sur leurs modèles au prétexte de « sûreté national » ???
    Franchement, de qui se moque t’on ?

  3. Toutes ces démonstrations tournent au ridicule. La loi imposera peut etre un « transpondeur » a tous, qui peut imaginer que le nuisible l’installera ? donc on fabrique une loi pour rassurer le petit peuple ignare gavé aux fake news. Le politique pourra ainsi expliquer a tous qu’il a légiféré, qu’il a pris ses responsabilité d’elu .. oui et après ?
    Donc, soit chaque site industriel, militaire sensible s’equipe de matériel efficace et se protege des intrusions, soit on equipe les forces de l’ordre de « fusils » a drone ET on les autorise a descendre ou neutraliser les intrus dument informés des zones interdites mais que l’on arrête de pénaliser 99% de gens respectueux et responsables de leurs actes en imposant des trucs totalement inefficaces pour ne pas dire ridicules face à la menace que je ne nie pas.

  4. Je souscris entièrement aux messages ci dessus et bravo à Greenpeace pour cette démonstration (même si je suis un pro nucléaire ) . Naïvement je croyais que ces lieux étaient protégés par des systèmes style phalanx 🙂

  5. Disons que Greenpeace contribue a donner des idées à des esprit malveillant qui n’y avaient sans doutes pas pensé. Pas vraiment constructif comme démarche.

  6. @ Christophe : On peut aussi le voir comme un révélateur de l’inefficacité de la réglementation imposée aux pilotes et de l’absence cruelle d’outils de détection (et de neutralisation) indépendants des utilisateurs sur les zones à risque, ici une centrale nucléaire mais qui vaut pour tous les autres types de sites sensibles…

  7. @Fred. Disons que la réglementation crée des disparité, des fossés et des minorités revendicatrice….

  8. Autant j’approuve le fait d’alerter sur le manque cruel de sécurisation des piscines autant stigmatiser les drones comme menace principale est ridicule.

    Un trir de mortier ou rpg est 1000 fois plus vraisemblable et se trouve pour quelques centaines d’euros dans de nombreux points chauds de France.

    Sans même parler de kamikazes qui se feraient facilement embaucher.

    Bref faut qu’ils arrêtent avec les drones.

  9. Régulièrement des gens de Greenpeace entrent dans des centrales nucléaires pour y attacher une banderole et prouver un soit disant manque de sécurité. Il y a cependant des gendarmes armés sur place, mais qu’ils ne tirent pas sur les gens de Greenpeace est plutôt une bonne chose non ? 🙂
    Pas sur que des terroristes auraient droit à la même tolérance…

    Concernant les drones, on se demande en effet s’il existe un moyen efficace de lutte, parce que les interdictions et les immatriculations ne sont pas tellement efficaces comme on peut le voir 😀

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