Eachine Lizard 105S, le test

Les sensations en vol

L’appareil est un plaisir à faire évoluer en immersion, et en mode Acro ! L’appareil vole comme sur un rail, tourne de manière sèche quand on le lui demande par absence d’inertie. Il passe les figures de voltige assez facilement (encore faut-il être suffisamment bon pilote, évidemment… moi je galère). La batterie 4S, à l’évidence, constitue un joli boost par rapport à des appareils de taille équivalente qui tournent en 3S (ou parfois en 2S). Il permet d’alterner des vols nerveux et secs, et des évolutions avec des courbes amples et douces, mais à grande vitesse. A noter que les moteurs chauffent beaucoup, pas au point d’être brûlants, mais tout de même.

Oui mais…

Le problème, quand on pousse les gaz, c’est que l’image se met à trembler furieusement. Est-ce une erreur de conception de l’appareil ? Les explications se trouvent sur RCgroups : la caméra bouge dans son logement en aluminium. La solution consiste à isoler la caméra avec de la colle chaude pour éviter qu’elle n’ait la tremblote pendant les vols. Le résultat est probant : une fois la bidouille réalisée, la caméra ne vibre plus sur le retour vidéo, même quand on pousse les gaz à fond. C’est rassurant, la conception du Lizard 105S n’est donc pas en cause.

Le DVR à bord ?

La plupart des DVR associés à des caméras FPV sont très décevants : lorsque l’enregistrement est en cours, le retour vidéo souffre d’un perte du nombre d’images par seconde qui rend le pilotage très délicat. La bonne nouvelle, c’est que le système du Lizard 105S est totalement dépourvu de ce souci ! Que l’enregistrement soit en cours ou pas, le retour vidéo ne bouge pas d’un poil, avec la latence habituelle d’un appareil de FPV racing. Dans la mesure où cet appareil est principalement prévu pour les vols en immersion, c’est même une excellente nouvelle !

Pour enregistrer ?

Il faut installer une carte mémoire microSD (non fournie) dans la trappe prévue à cet effet. Elle n’est pas facile à voir, sur le côté gauche, sous le composant DVR, juste derrière la petite nappe de l’IMU. Il est recommandé d’insérer la carte avec une pince à épiler, contacteurs vers le haut. Elle tient plutôt bien en place, et ne risque pas d’être éjectée lors d’un crash, malgré le fait qu’elle ne soit pas protégée. Pour la retirer, il faut impérativement une pince à épiler, on ne s’en sort pas avec les doigts, même avec des ongles de sorcière.

Maitriser l’enregistrement

Si la carte mémoire est insérée, au branchement de la batterie, la diode bleue sur le DVR clignote, signe que l’enregistrement est en cours. Elle est doublée par le point rouge qui clignote à l’écran de l’OSD. L’enregistrement est démarré automatiquement, sans votre intervention. Pour l’arrêter, il suffit d’appuyer sur le bouton qui se trouve sur la plaque DVR, du côté droit de l’appareil. La diode passe alors au bleu fixe. Que se passe-t-il si vous oubliez d’appuyer sur le bouton de fin d’enregistrement avant de débrancher la batterie ? C’est simple : vous perdez l’enregistrement vidéo ! Pour être plus précis, vous obtenez un fichier vidéo, mais il est illisible, aucun des outils vidéo ne reconnaît le format, y compris des logiciels réparateurs spécialisés.

Le résultat ?

Si vous arrêtez « proprement » l’enregistrement, vous obtenez un fichier mov. C’est une vidéo codée en H.264, d’une définition de 1280 x 720 pixels à 60 images par seconde, avec un débit moyen de 12 Mbps. Le visionnage est une bonne surprise. On est bien en 1280 x 720p, il ne semble pas y avoir d’interpolation. La compression est évidemment visible, mais elle ne ruine pas l’image. Les couleurs sont assez fidèles à la réalité, bien que que certaines tirent un peu sur le mauve et que l’image soit globalement assez sombre. Notez que je n’ai pas eu la chance de voler sous le soleil, mes tests ont été conduits par temps couvert (iciiii c’est Pariiiiiis). La bande son est enregistrée, on entend bien crier les moteurs…

Fluide…

L’image se trouve, qui plus est, exempte de vibrations parasites… sauf si vous poussez les gaz. Car le résultat est le même que pour le retour FPV : l’image tremble terriblement si vous avez laissé la caméra dans son montage d’origine. Si vous l’avez isolée avec de la colle chaude pour réduire les vibrations, ces parasites disparaissent presque totalement. Les vidéos filmées sont assez réussies, la fluidité est assurée par le mode 60 images par seconde. On est loin de ce que propose une GoPro Hero 5 Session, mais cela permet de revenir de vols avec de belles images. Une prouesse, sachant que ce nano multirotor tient dans la main.

Faites ce que je dis…

… et surtout pas ce que je fais ! Mes talents de bricoleur du dimanche ont encore frappé. J’ai bien isolé la caméra à la colle chaude, mais je l’ai placée un peu trop en retrait, d’un demi millimètre à peine, dans son logement. Ce demi millimètre ne pose pas problème sur le retour vidéo en 4:3. Mais l’image filmée sur la carte microSD, elle, est en 16:9. Il s’agit d’une image non anamorphosée, le FOV horizontal de la vidéo donc plus large que celui du DVR au sol. On a une vue plus étendue sur les côtés, en d’autres mots. Dans mon cas, autant les bords du support caméra ne se voyaient pas en 4:3 sur le retour vidéo, autant ils sont bien présents sur l’image enregistrée à bord en 16:9. Une sorte d’effet de vignettage (pour les photographes), totalement involontaire et très disgracieux. Donc si vous réalisez la modification de la caméra à la colle chaude, veillez à bien enfoncer la caméra autant que possible !

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