Parrot Mambo FPV, le test

En immersion

Le vol à vue n’a pas d’intérêt avec le Mambo FPV, il est prévu pour être piloté en immersion. C’est-à-dire en se fiant uniquement au retour vidéo de la caméra à bord. Pour débuter, le plus simple consiste à regarder l’écran du smartphone et à piloter doucement. Mais pour ressentir le vol en immersion, il faut impérativement choisir l’option Masque dans l’interface. Elle scinde l’écran en 2 parties, ce qui permet de placer le smartphone dans le masque Cockpitlglasses 2 et de voir une seule image au travers de deux lentilles grossissantes. On perd une partie de ses repères quand on pilote ainsi, mais c’est une question d’habitude… et c’est ce qui fait tout l’intérêt des vols en immersion ! Notez qu’il est possible de conserver des lunette correctrices de vue tout en portant le masque Cockpitglasses 2.

La qualité du retour vidéo

Elle dépend de plusieurs paramètres. La latence, tout d’abord, c’est-à-dire le décalage entre ce que l’on voit et la réalité, le nombre d’images par seconde (sachant qu’il en faut 25 au moins pour percevoir une image fluide), et l’éventuelle dégradation de l’image par compression trop forte. En effet, la technologie choisie par Parrot est le wifi. Ce n’est pas celle qui domine dans le monde des courses de drones, qui lui préfère le 5,8 GHz dit « analogique ». Ce qui caractérise les liaisons wifi dites « numériques », c’est une forte latence, peu d’images par seconde et une compression élevée. Mes mesures (voir la vidéo) montrent que la latence varie entre 70 et 150 millisecondes, avec une moyenne à environ 110 ms. Il n’y a pas de variation notable quand on lance un enregistrement à bord ou lorsqu’on demande une vue en immersion (écran dédoublé).

Explications…

Ces valeurs sont trop loin des requis pour piloter un racer : les courses de vitesse ne se satisfont pas d’une latence supérieure à 40 millisecondes. Au-delà, on ne peut pas piloter suffisamment rapidement pour réagir dans un environnement fait d’obstacles. Le Mambo FPV ne brillera donc pas dans courses de drones, malgré les affirmations de Parrot. Le nombre d’images par seconde, en revanche, est suffisant pour que le retour vidéo soit fluide. Lorsque le Mambo est en vol stationnaire, l’image numérique est de qualité, fine et détaillée (par rapport à l’équivalence « analogique » en 5,8 GHz), et sans parasites. Elle pixellise un peu quand le Mambo FPV bouge doucement. Parfait pour des vols lents en intérieur !

Oui mais…

Lorsque le mouvement se fait plus rapide, quelque soit la direction, la compression s’intensifie. Cela se traduit par une image qui devient floue par excès de « pâtés » de pixels. On continue à voir le décor, ou plutôt à le deviner, mais difficilement. Avec la distance, la latence ne semble pas augmenter et le nombre d’images par seconde reste constant. En revanche, la compression est de plus en plus élevée, puis les images finissent tout de même par se figer, jusqu’à perdre la liaison. On la retrouve lorsque le Mambo FPV se rapproche du smartphone. La forte pixellisation est-elle un souci ? Ce n’est pas agréable, c’est sûr. Mais sauf à voler très vite, cela reste acceptable. Le Mambo FPV n’est pas vraiment fait pour la vitesse…

Les trois modes de vol

Par défaut, le pilotage du Mambo FPV est totalement assisté, c’est le mode « Normal ». Si vous lâchez les commandes, il se fige sur place. En mode « Drift », la stabilisation horizontale est désactivée. Si vous avancez et que vous relâchez le joystick, le Mambo FPV se remet à plat, mais continue à avancer en dérivant. En mode « Race », la stabilisation verticale est également désactivée. Si vous poussez les gaz et que vous les relâchez, le Mambo FPV continue à monter sur sa lancée, doucement. Parrot indique que dans ce mode vous avez « le contrôle complet du drone sans aucune assistance à la stabilisation ». Ce n’est pas exact : la remise à plat, donc l’assistance, ne peut pas être désactivée.

Pas de mode Acro ?

Non, le mode Acro utilisé sur les racers de course et de freestyle n’est pas présent sur le Mambo FPV. Pourquoi ? « Ce serait trop difficile à piloter pour le grand public, et difficilement compatible avec une liaison Bluetooth », nous ont expliqué les responsables de Parrot. Il est tout de même possible d’augmenter les débattements des commandes, donc de les rendre plus nerveuses. Le Mambo FPV peut aller vite, très vite, même… mais il faut anticiper sérieusement et, surtout, les excès de vitesse ne sont pas compatibles avec le retour vidéo en wifi. On peut bien sûr rendre les commandes beaucoup plus douces, pour le plaisir des pilotes débutants qui apprécient un appareil « calme ». Dans ce cas, le retour vidéo est très agréable.

Autonomie et solidité ?

L’autonomie du Mambo FPV est de 6 minutes 25 avec un enregistrement sur microSD, et de 6 minutes 40 secondes sans. C’est correct, mais loin des 8 minutes promises par Parrot avec la caméra à bord. Retirer les protections d’hélices – il suffit de les déclipser – permet de gagner 4,3 grammes. Cela n’offre pas de gain en autonomie. Quid de la solidité ? Le Mambo FPV ne craint pas beaucoup les chocs, sa structure est particulièrement résistante. La caméra FPV se décroche parfois lors d’un crash un peu violent. Dans ce cas, la liaison wifi est évidemment perdue. On la récupère en repositionnant la caméra et en rallumant le Mambo. En arrachant volontairement la caméra après 2 minutes, la vidéo stockée à bord conserve 1 minute 57 d’enregistrement. Pas mal.

Faut-il l’acheter ?

Si vous êtes pilote d’un appareil de FPV racing, passez votre chemin. Malgré les affirmations de Parrot, vous allez vous ennuyer ferme avec le Mambo FPV. Mieux vaut d’ailleurs, pour s’affronter avec un Mambo sur un parcours de type FPV racing, utiliser une solution basée sur une caméra 5,8 GHz. C’est le cas du Eye Mambo que j’avais chroniqué ici. Si en revanche vous n’avez jamais piloté et que vous n’avez aucune intention de passer du temps à apprendre, alors oui, le Mambo FPV est un engin parfait pour vous faire plaisir. Il se pilote sans aucune expérience avec son assistance de tous les instants. Il peut être placé dans les mains des plus jeunes (toujours sous la surveillance active d’un adulte) : son poids plume et ses protections d’hélices limitent les risques d’incident. Le Mambo FPV est parfait pour une balade dans un appartement ou une maison, sans quitter le canapé, en agaçant sérieusement chiens, chats et humains ! Une fois attrapé le virus des vols en immersion, vous pourrez passer à un engin plus excitant. Le Mambo FPV proposé en kit prêt à voler est positionné à 179 € chez Parrot et leurs revendeurs.

D’autres photos

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8 commentaires sur “Parrot Mambo FPV, le test

  1. Merci pour ce test. Rabat joie que je suis je tiens à préciser que la version Android n’est toujours pas mise à jour pour pouvoir utiliser le Mambo FPV ce qui est très frustrant…

  2. Publicité mensongère donc…C’est vrai aussi que c’est la seule solution qu’il reste à Parrot pour continuer à vendre du drone grand public ! Mais là c’est raté ! , la catégorie « racers » s’adresse souvent (toujours ?) à des gens qui se renseignent un minimum et qui n’achètent pas un racer sur un coup dans un hypermarché…
    Désolé mais amha, « Racers » et « grand public » sont antinomiques.
    Heureusement qu’il parait que Parrot se focalise sur le drone professionnel car je ne vois pas ce qu’il leur reste…

  3. Pour leur défense, il est bon de saluer la présence de nombreux capteurs pour facilité la prise en main et donc de garder plus longtemps l’intégrité de l’engin, qui sur cette grandeur est le seul à proposer cette assistance.
    Je trouve le tarif plutôt correct au vu du pack et de la technologie embarquée.
    Parrot aurait pour le coup, développer un protocol low-cost hd sans latence et de courte portée. Ils auraient fait carton plein.
    Ils ont bien les capacité de nous sortir cela, y a de la ressource je penses.

  4. Et le fameux problème de « Fly Away » des minidrones Parrot, qui continuent à voler après la perte de connexion enfin résolu ? Sinon il faudra rester en intérieur ou à très courte distance !

  5. @ Raoul : Difficile de répondre à cette question… Je peux simplement dire que j’ai fait 45 vols avec le Mambo FPV en intérieur et en extérieur, sans Fly Away. Ca ne prouve rien, mais c’est encourageant !

  6. En effet ! Est-ce que tu as eu des pertes de connexion qui l’ont vu se mettre en stationnaire le temps de se rapprocher pour reprendre la main ?
    C’était du pilotage en WiFi ? Dans l’article du lancement tu disais que le contrôle se faisait en WiFi mais qu’on pouvait forcer le mode BTLE.
    Je n’ose plus voler dehors avec mon cargo après l’avoir vu s’envoler deux fois 🙁

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