Selfly Camera

Vous avez été nombreux à me demander de parler du Selfly, et à me demander ce qu’il fallait en penser. C’est quoi, la Selfly Caméra ? C’est un petit appareil autonome qui tient dans la poche, se dégaine à tout même et vole pour prendre des photos aériennes à courte distance. La Selfy Caméra vous rappelle quelque chose ? Oui, c’est un peu le principe du Dobby de Zerotech, dont le test est ici. La Selfly Camera promet d’être encore plus petite, compacte et facile à transporter. L’appareil, replié, est de la taille d’une housse de smartphone. D’ailleurs… c’est une housse de smartphone, qui mesure 6,6 x 13,11 x 9 cm pour un poids de 70 grammes.

Comment ça fonctionne ?

La housse est équipée d’un support pour héberger un iPhone 6, iPhone 6 Plus, iPhone 7, iPhone 7 Plus, Galaxy S6 Edge, Galaxy 7, Galaxy 7 Edge, Nexus 6. La compatibilité est donc assurée pour certains appareil iOS et Android. Cette housse se désolidarise pour faire apparaître un nano multirotor avec 4 bras qui se déplient. D’un côté, on a donc un multirotor ultra léger, de l’autre une housse destinée à accueillir votre smartphone. A l’intérieur du Selfly se trouve un contrôleur de vol qui repose sur une IMU pour stabiliser l’appareil automatiquement, sur un sonar et une caméra verticale pour le positionner en hauteur et le fixer à une position. L’équivalent d’un Mambo de Parrot, en quelque sorte. L’appareil est connecté à votre smartphone via une liaison wifi.

Pour piloter le Selfly ?

Vous pouvez utiliser le smartphone en l’inclinant pour indiquer les directions. Mais les concepteurs proposent mieux encore. Avec des algorithmes de reconnaissance des formes, ils promettent de détecter les visages, les formes humaines pour du suivi et les sourires pour déclencher la prise de vue au bon moment. Un autre mode consiste à faire bouger l’image affichée à l’écran, via le retour vidéo en temps réel. Le Selfly se déplace automatiquement selon les mouvements de l’image. La caméra à bord shoote en 8 mégapixels pour des vidéos en 1920 x 1080 pixels à 30 images par seconde. La durée du vol est de 20 « manœuvres de selfies », l’équivalent de 5 minutes, avec l’aide d’une batterie de 650 mAh. Le Selfly a été mis en avant par de nombreux sites, et pas des moindres, comme Reuters, The Verge, Mashable, Cnet, DigitalRev, Forbes, PetaPixel, etc. Peut-on encore douter du produit, avec le soutien de tels supports ? Les concepteurs ont d’ores et déjà plus de $300 000 de « backing » sur les $125 000 qu’ils demandaient, et la campagne court encore jusqu’au 10 mars. Le succès du Selfly est donc déjà acquis et son financement réussi.

Ce qu’on en pense ?

La vidéo promotionnelle nous laisse un arrière-goût de déjà-vu, et pas forcément des plus agréables. Rappelez-vous des séduisantes images de Lily, le drone qui ne verra pas le jour, alors qu’il avait convaincu des centaines de personnes d’investir quelques centaines d’euros. Les images, semble-t-il filmées depuis le Selfly, sont d’une stabilité remarquable, en intérieur comme en extérieur. Or si l’appareil est stabilisé, ce n’est pas le cas de sa caméra. Les vidéos filmées par le Dobby ne sont pas aussi réussies, et pourtant lui dispose d’une stabilisation numérique en plus de capteurs semblables à celui du Selfly (plus un GPS pour les vols en extérieur). La vidéo montre aussi des ralentis de skateboarders. Pourtant les vidéos sont shootées en 30 images par seconde, ce qui ne permet pas de ralentis « propres ». Notre avis ? Le Selfly est un appareil partiellement viable : la promesse de vol autonome semble correcte, mais la partie vidéo risque d’être très décevante. Le Selfly est disponible pour $89 pour un nombre limité de pièces, puis il passera à $99 (avec un prix final dans le commerce à $139). Sa livraison est prévue pour juin 2017. Notre conseil ? Même si le prix est assez léger, abstenez-vous, la technologie n’est pas encore assez mûre.

La page officielle du Selfly se trouve ici, la page sur Kickstarter si la campagne de financement participatif vous intéresse se trouve là.

La vidéo promotionnelle