Eachine Racer 180, le test

Premier décollage

Il faut donc placer l’inter SWC en position du milieu et armer avec le joystick gauche. Poussez les gaz : l’appareil décolle. Ce qui étonne dès les premières secondes de vol, c’est la manière d’avancer du Racer 180. Au lieu de l’inclinaison classique due au fait que les moteurs arrière tournent plus vite que ceux à l’avant, ce sont les bras moteurs qui s’inclinent vers l’avant ! La frame reste donc à l’horizontale, tout le temps. Aller vers l’arrière incline les moteurs vers l’arrière. Autant le dire, quant on est habitué à accélérer de manière classique, c’est surprenant ! Le reste des commandes, gaz, yaw, et roll, fonctionne de manière classique. On se prend évidemment à essayer des accélérations fortes. Le bruit qui en résulte surprend, lui-aussi, une sorte de plainte comme si l’appareil souffrait pendant l’accélération. Mais la vitesse n’est pas fulgurante, sans doute en raison du poids élevé de l’appareil et de ses petites hélices de 4 pouces. Beaucoup de bruit pour pas grand chose, donc. Il faut par ailleurs être prudent. Non seulement le Racer 180 chasse un peu pendant une forte accélération, mais il a aussi tendance à perdre de l’altitude. Il faut donc anticiper avec les gaz ou réduire l’accélération sous peine d’aller au tapis.

Et en immersion ?

Le pilotage en mode Angle (stabilisé) est bizarre dans la mesure où la vue ne s’incline jamais, à la différence d’un racer classique. Si vous avez déjà piloté un Bebop de Parrot en FPV, la sensation est équivalente. Pratique, direz-vous, puisqu’on ne se retrouve jamais avec la caméra qui filme le sol ? C’est vrai, mais à moins de voler tout près du sol, on perd la notion d’accélération et de vitesse. De la même manière, on ne pique pas du nez quand on plonge : pas facile puisqu’on ne voit pas le sol quand on vole à hauteur des arbres ! La perte d’altitude est un peu pénible quand on se lance dans de fortes accélérations au ras du sol. Je suis passé brièvement en mode Acro le temps d’une accélération… qui a collé l’appareil au sol : dans ce mode, avec les moteurs inclinés vers l’avant ou l’arrière, le Racer 180 se met à vibrer très fort. Trop ! J’arrêté l’expérience après ce crash.

Attention !

Le Racer 180 cache un autre piège. Si vous activez l’inter SWC, l’appareil agit comme si vous aviez poussé la profondeur à fond vers l’avant ou l’arrière. Il part donc comme une flèche ! Il n’est pas facile de remettre l’inter en position centrale, on a tendance à enclencher l’accélération dans le sens inverse. La méthode est carrément dangereuse, on se retrouve très vite sur un obstacle. Peut-on cumuler l’accélération de l’inter SWC et l’accélération par inclinaison des moteurs ? Oui. Mais pour ma part, ça c’est terminé au sol, de manière assez violente. Il faut aussi veiller à ce que les antennes du récepteur radio ne se baladent pas. Pour ma part, elles ont été sérieusement raccourcies en vol – et la portée de la radiocommande s’en est ressentie, j’ai pu vérifier bien malgré moi que le réglage du failsafe était opérationnel en perdant la liaison radio. L’autonomie plafonne à 4 minutes et 30 secondes de vol. Il est possible d’obtenir plus avec une batterie de plus grande capacité, mais le poids augmente encore, et la maniabilité diminue…

Faut-il l’acheter ?

Non. Cette machine est séduisante sur le papier, plutôt intrigante quand on l’étudie sous toutes ses coutures, mais pas vraiment agréable en vol à vue, et mal adaptée au vol en immersion. Ses ESC 4 en 1 sont difficiles à changer. Pour couronner le tout, elle cache des pièges qui mènent inexorablement au crash. Ce n’est pas une machine qui permet de gagner des courses, elle n’est pas spécialement agréable en vol freestyle en l’absence de d’inclinaison. Bref, c’est un essai peu concluant, voire un phénomène de foire dont la partie mécanique, le servo et les tubes des moteurs, résistera difficilement à des vols qui se terminent brutalement. Le Racer 180 de Eachine est vendu un peu plus de 210 € chez Banggood (avec le port mais hors taxes). Il est livré avec deux jeux d’hélices 4 pouces, une batterie 4S 1100 mAh, son chargeur, une clé pour les hélices, des velcros, deux carénages, des autocollants pour habiller les carénages, une radiocommande et ses batteries NiMH au format AA (mais pas de chargeur et la radio ne les recharge pas).

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6 commentaires sur “Eachine Racer 180, le test

  1. @ michel49 : Oui. Mais d’un autre côté, il n’y a pas de différence avec une version « tx », surtout que c’est une 4 lobes…

  2. Ça sentait la fausse bonne idée dès le départ. Lourd, fragile… Si en plus le système n’apporte pas d’avantage significatif, il n’y a rien à sauver.

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