Happymodel VMR40, le test

Le retour vidéo en temps réel et en 5,8 GHz, c’est sympa, mais il faut être équipé d’un DSC_0154-1200récepteur compatible avec cette norme. Pas moyen de visualiser les vidéos sur un smartphone ou une tablette. Dommage ! La solution, c’est peut-être ce VMR40, un petit boîtier qui capte le signal vidéo 5,8 GHz, le transforme de telle manière à le visualiser sur un appareil équipé d’Android. Un mobile, une tablette mais aussi pourquoi pas un téléviseur. Le seul requis ? Pouvoir installer une application et disposer d’un connecteur microUSB…

Comment ça marche ?

DSC_0173-1200Le VMR40 est un boîtier en métal de 4 x 6 x 1 cm (hors connecteur d’antenne), léger puisqu’il ne pèse que 44,6 grammes. Il est livré avec une antenne champignon de type RP-SMA, un câble micro-USB vers microUSB, un connecteur avec des fils dénudés. Le principe de fonctionnement est simple. Vous installez un logiciel comme CameraFI, capable d’afficher une image en provenance de la prise USB d’un appareil Android. Ensuite, vous branchez le câble microUSB dans le boîtier et sur l’appareil Android. Le boitier fait office de récepteur 5,8 GHz, capte les images diffusées, les transcode et les envoie sur l’appareil USB. Imaginez une course de racers. Avec ce boitier, vous pouvez voir les images shootées à bord du multirotor de n’importe quel pilote, sur votre tablette, en grand écran. Enfin, ça, c’est la théorie…

En pratique

DSC_0172-1200Le boitier doit être alimenté pour fonctionner, et il a besoin de 5V au moins. Si votre appareil Android est capable de fournir 5V via son connecteur USB, c’est parfait. Le boîtier s’allume, prêt à capter des images. Mais dans le cas contraire, l’écran OLED du boîtier reste désespérément éteint. Rien n’est perdu, cela dit. Le boitier est en effet fourni avec une prise et 6 fils, dont deux destinés à l’alimentation. Il faut fixer ou souder une prise pour le branchement facile à une batterie de 2S ou 3S. L’écran OLED s’allume alors enfin, indiquant par la même occasion la tension fournie par l’appareil Android. Pendant mes essais, un vieil HTC One mini a alimenté sans souci le boîtier, mais une tablette récente Teclast double boot n’a fourni que 1,28V, pas assez pour que le boitier s’allume sans alimentation. Pas de souci, ça fonctionne tout de même avec l’alimentation externe.

L’écran OLED

Pour piloter l’interface, il faut actionner une molette sur la droite du boîtier. Le résultat se contrôle à l’écran, un tout petit écran… Il faut de bons yeux pour le lire. En revanche, aucun problème pour l’utiliser en plein soleil, il reste parfaitement lisible. Il indique la tension en entrée externe (à gauche), la tension du connecteur USB (à droite), la qualité de la réception 5,8 GHz, le nom de la fréquence, entre CH01 et CH40, et la fréquence exprimée en GHz. DSC_0176-1200C’est assez efficace, même s’il faut tout de même une petite gymnastique mentale si un pilote vous dit qu’il est en bande B7 (1*8 + 7 CH = CH15) ou Raceband 4 (4*8 pour le Raceband + 4 = CH36). Il y a beaucoup plus simple, en théorie : il suffit d’une pression longue sur la molette pour lancer un scan des 40 canaux. Mais dans la pratique, le scan aboutit presque toujours à un résultat négatif : 0 CH détectés. Un problème de RSSI ? Bizarre, d’autant que l’afficheur de la qualité du signal réagit correctement pendant le scan. La solution consiste à regarder l’écran pendant le scan et à mémoriser la fréquence qui avait le mieux réagi. L’appareil est tous cas compatible avec la plupart des fréquences du 5,8 GHz, y compris le Raceband d’ImmersionRC.

La vidéo

vmr40aL’image réceptionnée est de qualité très correcte pendant les essais au sol. La latence oscille entre 90 et 110 millisecondes. Ce n’est pas formidable, mais bien mieux que du wifi. Cela ne permet de pas de piloter un racer, mais c’est parfait pour cadrer une image avec un multirotor de prises de vues. Le nombre d’images par seconde est de 30 selon la documentation. Mais, excellente surprise, il est clairement plus proche de 60 que de 30. Pourtant cette première bonne impression ne dure pas. La raison ? Tant que l’image ne bouge pas beaucoup, par exemple au sol, en stationnaire ou très en hauteur, tout va bien. Mais que l’image bouge un peu, en vol au ras du sol ou sur une accélération, la compression entre en action et ruine tout simplement la qualité de la vidéo ! Au début, ce sont des pixels qui deviennent un peu gros, puis ce sont des amas de pixels qui remplissent l’écran, pour finir par des bandes vertes et rouges qui traversent l’écran. vmr40bLe phénomène est visible sur un petit écran de mobile, il est amplifié sur un écran grand format de tablette. Quel dommage !

L’enregistrement

L’application CameraFI permet d’enregistrer la vidéo sur l’appareil Android. Le résultat, en 640 x 480 pixels, est… exactement comme ce que l’on voit à l’écran. Plutôt sympa (toutes proportions gardées, rappelons qu’il s’agit d’une image de basse résolution) tant que les images bougent peu, mais vite catastrophique quand on prend de la vitesse. La compression sauvage et destructrice ne se voit pas trop sur la vidéo d’un Tiny Whoop en intérieur, parce que la vitesse est réduite et le grand angle fait que le décor bouge peu. Mais sur un racer qui vole bas et rapidement ou piloté un peu nerveusement, l’image devient vite difficile à regarder. Puis la compression est moins forte quand il ralentit.

Mais alors….

DSC_0177-1200A qui cet accessoire peut-il rendre service ? Pour une course de FPV racing, il faut tout simplement oublier, la compression transforme l’image en une bouillie de pixels. En revanche, pour équiper un multirotor de prises de vues d’entrée de gamme d’un retour vidéo 5,8 GHz sans investir dans un lourd équipement vidéo, en profitant d’une tablette Android, il est parfait. Il fonctionne aussi pour jouer le rôle de DVR (enregistreur) de vidéos avec des nano multirotors comme le Tiny Whoop, pour garder une trace sur un mobile des chevauchées en intérieur. L’application CameraFI est gratuite, moyennant l’affichage de son logo en surimpression. Pour s’en débarrasser, il faut payer quelques euros sur Google Play. Mais il y a mieux ! L’application CameraFI Live, gratuite aussi, permet de diffuser la vidéo en live sur YouTube et Facebook ! Le résultat est sympa, même si le temps réel est décalé de plusieurs secondes. Il faut évidemment que l’appareil Android soit connecté à Internet, en 3G / 4G ou en wifi.Notez que le connecteur avec ses fils dénudés permet de brancher une entrée vidéo alternative, par exemple en provenance d’un autre récepteur.

Faut-il l’acheter ?

DSC_0149-1200Non, je ne le conseille pas pour un usage avec un multirotor, la compression de la vidéo est beaucoup trop forte pour faire honneur à vos vols, ou à ceux de pilotes que vous désirez suivre en temps réel. Le boîtier peut avoir son intérêt pour des situations très précises, ayant en commun des vols très doux. C’est vraiment dommage, dans la mesure où l’idée était bonne. Possesseurs de mobiles et tablettes iOS, passez votre chemin, ils ne sont pas compatibles du tout. Le VMR40 de Happymodel est vendu environ 40 € par HobbyKing (hors port et hors taxes).

Une vidéo

D’autres photos

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Un commentaire sur “Happymodel VMR40, le test

  1. Sinon, la solution de relier un petit récepteur 5.8GHz à un smartphone via une clé USB EasyCap (ou mieux, la UTV007 blanche) est meilleure et moins cher 🙂
    – Pas d’effet de compression
    – Moins de latence (appli Android GoFPV)
    – Et enregistrement en 720p
    J’avais essayé ça pour m’en faire des lunettes FPV cheap, avec mon smartphone et des lunettes en carton 😉

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