L160-2 5.8G FPV racing, le test

200 mW, vraiment ?

Nous avons procédé aux mesures habituelles de la puissance délivrée par l’émetteur avec le RF Power Meter d’ImmersionRC qui nous a été donné par la boutique StudioSport. Les résultats sont regroupés ici, avec ceux des précédents émetteurs déjà testés. Ce qu’il faut retenir ? Comme d’habitude, la puissance d’émission est très variable selon la plage et la fréquence. Le minimum est de 148 mW, le maximum est de 205mW, la moyenne étant de 167 mW. Donc globalement, cet émetteur affiche une puissance inférieure aux 200 mW annoncés (des chiffres comparables à ceux déjà mesurés avec un autre émetteur LT200). C’est trop, vous l’aurez probablement noté, pour respecter la réglementation française qui ne permet pas de dépasser 25 mW. A combien porte cet émetteur ? Nous avons dépassé les 300 mètres, sans obstacles, avec très peu de pertes vidéo…

Et l’écran ?

Il semble de bonne facture, avec possibilité de régler la luminosité, le contraste, la couleur, la langue (dont le français) et le mode (4:3 ou 16/9). Il n’est pas livré avec un cache, mais il est plutôt bien lisible, même en plein soleil. La latence est très faible, suffisante pour piloter en immersion. Mais, parce qu’il y a un mais… Il souffre malheureusement du « blue screen ». C’est-à-dire que lorsqu’il détecte que la connexion est trop faible, il arrête d’afficher le retour vidéo et affiche un écran bleu. L’image revient quand la qualité de la connexion s’améliore. Mais pas toujours. Le souci, c’est qu’il vaut toujours mieux un écran avec de la neige et une image à peine visible qu’un écran bleu sur lequel on ne peut rien voir du tout. Dommage d’avoir choisi cet écran, probablement pour gagner quelques euros sur la facture finale… La solution, c’est bien sûr d’utiliser un écran de meilleure qualité ou, pour une sensation d’immersion encore meilleure, des lunettes spécialisées.

Que vaut la structure ?

Elle évite que les hélices ne touchent des obstacles, et donc qu’elles s’arrêtent de tourner en plein vol. Le résultat est épatant lorsqu’on évolue dans un espace confiné, puisque toucher les murs ne signifie pas une chute à coup sûr. Au mieux, le L160-2 reste en vol. Parfois il tombe… du bon côté, et il repart aussitôt. S’il tombe à l’envers, il faut le retourner pour qu’il reparte. Mais les hélices sont sauves, tout comme les moteurs, les ESC, la caméra et l’électronique à bord. La structure est-elle résistance, malgré sa faible épaisseur ? Oui : plusieurs chutes de l’équivalent de 2 étages sur la tranche et sur du béton ne lui ont pas causé de dégâts. De multiples crashs (sur de la terre battue et de l’herbe) en essayant de prendre de la vitesse n’ont pas réussi à l’abimer. Elle n’est pas indestructible, évidemment, mais sa résistance aux chocs est très satisfaisante. Malgré tous les mauvais traitements, nous n’avons pas changé une seule fois les hélices, qui ne sont même pas marquées.

Porter une charge ?

La caméra du L160-2 ne sert qu’au retour vidéo. Il est possible d’enregistrer l’image avec l’aide d’un DVR (sur des lunettes d’immersion par exemple), mais pour obtenir des vidéos de qualité, il faut une caméra supplémentaire. Comme par exemple la 808 #16, la Mobius, la RunCam ou la Legend 1. Aucun souci, l’appareil est capable d’embarquer tous ces modèles (un seul à la fois, hein !) sans même prendre de précaution pour les isoler des vibrations. La structure supérieure est plane, ce qui facilite les choses. Un élastique à l’avant pour maintenir la caméra, et le tour est joué. Pas de Jello, pas de vibrations. Peut-on utiliser une Gopro ou une Xiaomi Yi ? L’appareil décolle, mais le poids le déséquilibre. Ce n’est pas une bonne idée. Avec la Legend 1, l’autonomie passe à 5 minutes.

Pour quoi faire ?

Nous l’avons vu, le L160-2 n’est pas le bon choix pour du FPV racing. Mais alors, à quoi peut-il servir ? Son point fort, c’est sa capacité à voler dans un environnement de petite taille puisque les « touchettes » avec les murs ne lui font pas peur. Etre plaqué au plafond n’est pas non plus un souci ! Nous l’avons essayé dans un appartement à deux étages (merci aux Studios SupaMonks à Arcueil pour ce terrain de jeu !). Il était vide, ce qui nous a permis de pousser un peu les gaz sans craindre de ruiner les belles assiettes en faïence de la belle-famille. Le résultat est très convaincant ! Nous sommes même descendus à la cave : la caméra a permis de voler même dans la pénombre. Seule la connexion vidéo a souffert, rendant le vol difficile, mais la caméra a donné satisfaction dans un noir presque complet ! L’appareil se comporte parfaitement dans un gymnase, il permet même d’en sortir pour arpenter les couloirs ! Les protections d’hélices protègent aussi… des hélices. Evidemment, il est impératif d’éviter de voler en présence de personnes et au-dessus de groupes. Mais vu la vitesse limitée de l’appareil, toucher quelqu’un ne constitue pas un danger… Les vols en extérieur sont possibles, mais uniquement s’il y a peu de vent. Vous avez envie de voler en forêt ? Les branches sont des obstacles dont le L160-2 ne s’accommode pas très bien : il s’y accroche… et y reste ! Attention à ne pas rester coincé au sommet d’un arbre…

Et les débutants ?

Peut-on apprendre à piloter avec le L160-2 ? Oui, sans aucun doute, sa structure permet de pardonner la plupart des erreurs de pilotage. On ne craint pas de casser des hélices, ou pire de briser un bras simplement parce qu’on s’est emmêlé les pinceaux pendant le vol. Attention tout de même, la base est un vrai racer, avec un contrôleur de vol qui assure la stabilité de l’appareil, mais qui ne va pas jusqu’à permettre de lâcher les commandes comme c’est le cas avec un Phantom de DJI ou un Bebop de Parrot. Le L160-2 est facile à modifier pour en changer les composants au besoin. Si la radiocommande vous semble un peu limitée, vous pouvez facilement changer le récepteur. Facilement… mais en ayant tout de même quelques notions du paramétrage de OpenPilot. Parce que j eme suis retrouvé bien embêté avec la radiocommande livrée, en mode 2, j’ai changé le récepteur pour un D4R-II de FrSky, monté en PPM, en quelques minutes, pour piloter le L160-2 avec une radiocommande Taranis (en mode 1). Vous pouvez aussi changer l’émetteur vidéo pour un modèle plus performant… ou tout simplement compatible avec la réglementation française. Mais il faudra vous armer d’un fer à souder. Lequel vous servira aussi si vous devez changer un moteur ou un ESC.

Faut-il l’acheter ?

Si votre idée est d’utiliser cet appareil pour foncer à bride rabattue lors des courses de FPV racing sans peur de casse, ou de rejouer Mad Max pour éliminer vos concurrents, oubliez-la. Ce n’est pas un racer, malgré son nom. Si en revanche vous adorez les vols de précision, les parcours d’obstacles, explorer des bâtiments en pilotant en immersion, alors le L160-2 est un bonheur ! Vous pouvez même l’équiper d’une caméra HD pour obtenir une belle image de vos vols. Le budget hélices est sérieusement contenu, par rapport à celui d’un racer : il faut vraiment le vouloir pour les casser ou les abîmer. Les débutants peuvent profiter de la solidité de la frame pour s’entraîner, si possible avec l’aide de quelqu’un ayant l’expérience du contrôleur de vol CC3D. Les pilotes confirmés peuvent s’amuser à pratiquer des vols de précision sans crainte de casse lors d’essais un peu trop osés et loupés. L’appareil est vendu moins de 245 € chez HobbyGaGa (sans le port ni les taxes), avec une radiocommande en mode 1 ou 2. Les bricoleurs pourront acheter la frame nue pour moins de 40 €, toujours chez HobbyGaGa (avec le port mais hors taxes).

La vidéo

Quelques vols du L160-2 en extérieur, à vue, puis en intérieur avec la vue depuis la caméra FPV à bord, enregistrée via des lunettes SKY02 de Skyzone, enfin sur un terrain de tennis indoor. Et en bonus une visite d’un sous-sol dans une obscurité presque complète.
Merci à SupaMonks pour le premier terrain de jeu, et merci à Rosario pour le second !

D’autres photos

 

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