Drones et parcs nationaux

parcs-01Les cartes aéronautiques oublient de faire état de certaines zones interdites de survol en France : c’est par exemple le cas des parcs nationaux. On en compte 7 en France métropolitaine, et 10 en tout sur la planète. Où se trouve l’information relative aux survols d’appareils motorisés ? Allez, vous vous en doutez un peu, elle n’est pas centralisée et répertoriée pour être facile d’accès. Ce serait trop beau, non ? Non, il faut aller à la pêche aux informations soi-même.

Le principe des parcs nationaux

La loi du 14 avril 2006 met en place des chartes propres à chaque parc national. Cette loi différencie le cœur des parcs et leurs aires d’adhésion que leur ancien nom, « zones périphériques », permet de mieux comprendre. parcs-02Pour faire simple, la réglementation n’est pas la même dans le cœur des parcs et dans leurs aires d’adhésion. Ces chartes sont pour une partie adoptées par décrets, pour une autre en cours de finalisation. Ce qui signifie que les textes ne sont pas définitifs ! Enfin, on le suppose. S’il y a un spécialiste de la question dans l’assistance, qu’il se fasse connaître et éclaire notre lanterne – on en a besoin. Les règles de survol d’appareils motorisés sont indiquées dans chaque charte, exprimées de manières différentes.

Que disent les chartes ?

Extrait du décret révisé du parc national des Cévennes
Extrait du décret révisé du parc national des Cévennes

Globalement, le message est le suivant : « il est interdit de survoler le parc national avec un engin motorisé à moins de 1000 mètres du sol ». Ensuite, il y a les variantes : « sauf autorisation du directeur de l’établissement public du parc », l’interdiction limitée au « cœur du parc ». En Guyane, il faut être au-dessus de 300 mètres et non pas 1000. Ce qu’il faut en retenir ? Les chartes indiquent que les multirotors doivent évoluer à plus de 1000 mètres, et la réglementation limite le plafond à 150 mètres au-dessus du sol. La conclusion est simple : le survol avec un multirotor est interdit au-dessus du cœur de tous les parcs nationaux. Le survol des parc régionaux n’est en revanche pas réglementé.

Mais pourquoi ?

Vautours fauves dans le parc national des Cévennes Crédit photo Alain Lagrave
Vautours fauves dans le parc national des Cévennes Crédit photo Alain Lagrave

Les parcs nationaux ont été mis en place pour protéger la nature. La notion de cœur du parc est destinée à assurer la tranquillité de la flore et de la faune. On comprend aisément qu’un multirotor sont assimilé à un prédateur par la plupart des espèces, qu’elles évoluent au sol, dans l’eau et dans l’air. C’est donc le bon sens qui prime : dans le cœur d’un parc national, on ne pollue pas avec du bruit, on ne dérange pas la nature, on passe en simple invité sur la pointe des pieds. Et dans les aires d’adhésion ? Il semble que ce soit les communes qui instaurent les règles. En pratique, le bon sens suggère que nous évitions tout autant d’y déranger flore et faune…

Ils sont où, les cœurs de parcs ?

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AIP Drones

Ils apparaissent sur les cartes aéronautiques, et notamment sur celle proposée par le service web et iPad AIP Drones (ici). Le tracé du cœur des parcs est matérialisé par un trait rouge accompagné de points rouges. Voilà, vous êtes désormais prévenu : il n’est pas question d’aller filmer les marmottes ni les bouquetins de la Vanoise depuis les airs, ni les Puffins cendrés des Calanques… Ce n’est pas non plus la peine d’utiliser un multirotor pour espérer débusquer un dahu du parc des Ecrins. Si vous allez à l’étranger, sachez aussi les parcs nationaux nord-américains ont été interdits de survol récemment (voir ici).

Un document pour comprendre les chartes des parcs nationaux.

La liste des parcs nationaux français et les liens vers leurs cartes et leurs sites web.

Et les réserves naturelles ?

parcs-10Ce sont aussi des endroits où le milieu naturel animal et végétal doit être protégé, les sites gérés et le public sensibilisé – ce sont les trois missions de réserves naturelles. Là encore, chacune d’entre elles a ses propres règles. Celle qui revient le plus souvent, c’est l’interdiction de survol (avec ou sans moteur) à moins de 300 mètres. Puisque les drones de loisirs ne peuvent pas aller au-delà de 150 mètres, ce sont donc des zones interdites de vol. Où se trouvent-elles ? Elles n’apparaissent pas sur les cartes aériennes, malheureusement. Il faut se référer au site officiel, qui les répertorie sur une mappemonde. En cliquant sur l’icône de chaque réserve naturelle, on obtient son plan précis sur OpenStreetMap.parcs-01 Les cartes aéronautiques oublient de faire état de certaines zones interdites de survol en France : c’est par exemple le cas des parcs nationaux. On en compte 7 en France métropolitaine, et 10 en tout sur la planète. Où se trouve l’information relative aux survols d’appareils motorisés ? Allez, vous vous en doutez un peu, elle n’est pas centralisée et répertoriée pour être facile d’accès. Ce serait trop beau, non ? Non, il faut aller à la pêche aux informations soi-même.

Notez qu’un post a été entièrement dédié au sujet des Réserves naturelles et des drones, ici.

Le logo adopté pour les parcs nationaux

 

9 commentaires sur “Drones et parcs nationaux

  1. Ici l’on parle de survol « motorisé » !
    « il est interdit de survoler le parc national avec un engin motorisé à moins de 1000 mètres du sol »
    On admettrait donc qu’un planeur, ne faisant usage d’aucun moteur, serait autoriser à survoler ce type d’espace en respectant les 150m d’altitude maximale ???

    PS: dans nos club nous sommes souvent accompagnés de rapaces et autres volatiles lorsque nous évoluons en toute légalité dans le zones qui nous sont attribuées, sans que ceux-ci ne se montrent ni choqués ni agressifs 🙂

  2. Ouf ! Heureusement que je n’ai pas utilisé mon QX350 au banc d’Arguin
    cet été. C’est surtout qu’il y avait trop de vent. Mais alors les parapentistes qui démarrent de la dune du Pyla ont intérêt a faire gaf, je
    vais monter une boîte de parapt trap .

  3. Oui, mais le risque est plus de s’approcher de la zone d’un nid que de déranger un rapace qui vole.
    On ne mesure pas toujours les risques que l’on fait courir aux animaux. Par exemple filmer un envol de flamants roses est superbe sauf que ça leur fait consommer énormément d’énergies ce qui peut leur être fatal si l’opération est répétée…

  4. On est tous bien sûr d’accord qu’il faut laisser en paix les animaux, quels qu’ils soient, sur leur territoire où que ce soit 🙁

    Sachant aussi que la gène n’est souvent pas celle que l’on dénonce: j’ai assisté à une nichée de « courlis cendré » au seuil de notre piste de modélisme, ils y avaient trouvé refuge face aux chasseurs, la nichée est bien arrivée à terme malgré une activité modélistique soutenue par ailleurs..
    Preuve en est-il aussi des oiseaux sur nos aéroports 🙂 🙂

  5. Dans le cadre d’un tournage dans les Pyrénées, nous avons pu tourner quelques images aériennes avec l’autorisation du directeur du Parc National des Pyrénées. Notamment autour de certains refuges. Donc c’est possible en faisant les demandes nécessaires.

  6. Bonjour à tous,

    Merci hélicomicro pour le site 😉 je le suis régulièrement, mais voici ma première participation.

    Pour info, je suis pilote autorisé par la DGAC au sein de l’ensemble des départements du quart sud est.

    Pour avoir essayé de voler dans les calanques sans savoir qu’il y avait cette réglementation je me suis fait repéré par un garde forestier avec qui j’ai du coup discuté et qui m’a appris que cela était interdit. En effet si on ne le sait pas on ne peut pas le deviner. Je m’étais fié aux cartes aéronautiques mais il n’y avait pas d’indication et même des personnes de l’armée m’avait dit ne pas savoir.

    Finalement ce gentil garde m’a annoncé que c’était interdit et qu’il fallait lire les réglementations pour chaque parc. En effet il faut demander l’autorisation au directeur, ce que j’ai fait, mais il me l’a refusé, et je comprend tout à fait pourquoi, préserver la sérénité de la faune et de la flore.

    En espérant que tout professionnel autorisé qui se respecte fasse preuve de respect envers la nature et n’abuse pas de cette interdiction.
    De même j’espère que chaque amateur ne fasse pas ternir la réputation des drones en y faisant tout autant attention.

    Flow

  7. Tous les coeurs de parc nationaux ne sont pas interdits au survol de drone et aéronefs habités….parc national de la réunion…

  8. @ David : Oui, c’est le seul. Il faut noter que la procédure théorique consiste à vérifier au préalable si le survol est autorisé puisqu’il est peut être réglementé ou soumis à autorisation par la direction du parc, comme d’ailleurs les autres activités bruyantes. A ma connaissance, personne ne le fait 😉

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