John Cale et les drones
Fallait-il être dans le public du Barbican Theatre à Londres, les 12 et 13 septembre dernier ? Oui si vous êtes un fan transi du Velvet Underground et des expériences musicales « différentes ». Dans le cas contraire, il fallait sans doute être très ouvert aux musiques expérimentales. John Cale, c’est l’un des membres du Velvet, qui comptait aussi dans ses rangs la batteuse Moe Tucker et Lou Reed, qui nous a quitté en octobre 2013. Le spectacle qu’il a donné sur les deux dates à Londres était basé sur le mot drone.
Il y a drone et drone
Celui qui caractérise les engins volants sans pilote, mais aussi la drone music. Un style musical minimaliste qui a vu le jour dans les années 1960 (« en 1963 », selon John Cale), basé sur des sons répétitifs, un peu comme des bourdons en vol (d’où le nom). John Cale l’a fait découvrir aux membres du Velvet et à leur mentor Andy Warhol, avant de l’intégrer à plusieurs reprises dans des albums qu’il a publié en solo. Dans une interview accordée à la télévision anglais 4 News, il a assuré que la drone music n’était pas pratiquée sous l’influence de drogues. « Ca n’aurait pas été possible, il fallait être très concentré pour que les instruments restent accordés à la bonne fréquence ».
Des drones dans la salle
Le show, intitulé « Loop@@60Hz: Transmissions From The Drone Orchestra » a été mis en scène par l’architecte et technophile touche-à-tout Liam Young. Il a choisi d’ajouter à la musique drone… des drones. Des engins volants ! Ce sont des machines montées pour l’occasion, certaines affublées d’un déguisement dont elles se seraient probablement passées. Les spectateurs semblent avoir apprécié le show, qui montrait plusieurs multirotors en action dans la salle – mais rarement plus de 2 simultanément pour des questions de sécurité.
Et la sécurité, dans tout ça ?
L’équipe de Liam Young a expliqué avoir longuement travaillé sur la sécurité du public et des artistes, assurant être parvenue à un bon compromis entre la proximité de la scène, du public et un risque minimum en cas de crash. Les drones évoluaient tout de même au-dessus du public, balayant la foule avec de petits projecteurs. Suffisamment près pour que les spectateurs assurent qu’ils sentaient très bien le souffle des hélices ! Un amateur du Velvet doublé d’un passionné de multirotors a décrit sur Facebook sa déception en sortant du concert du 12 septembre : « les drones ne sont pas autonomes, ils sont pilotés par des personnes qui n’ont à l’évidence aucun sens du rythme. Les appareils n’offrent aucune interaction avec la musique, ils sont simplement là pour le buzz ». A la fin du concert, une fois les lumières allumées, John Cale (72 ans, tout de même) a jeté un coup d’œil à la salle, lâché un « merci » et ajouté « Aucune victime. Bonne nuit ». Ah, l’humour anglais…
On pourrait se poser la question suivante : pour quelle(s) raison(s) le drone est-il de plus en plus présent ?? (il semble y avoir une réelle volonté de le faire accepter parmi la population, d’abord de manière ludique…). Peut-être allons-nous être mis en quarantaine et que ces drones vont nous surveiller et nous ravitailler à distance ? Y-a-t-il une épidémie de lèpre de prévue ? 😉 Non mais sérieux…
Tu sais, je doute que John Cale fasse partie de l’establishment qui veut surveiller le peuple. C’est plutôt un chieur anticonformiste et emmerdeur de première. Je crois surtout qu’il avait envie de faire ça, il l’a fait et basta…