TK-Star GPS Tracker, le test

La course aux plus petits trackers GPS est engagée. C’est quoi, un « tracker GPS » ? C’est un petit boîtier qui contient à la fois une batterie pour être autonome, un GPS pour détecter sa position, et une puce GSM pour être connecté à tout moment via le réseau de téléphonie sans fil. A quoi ça sert ? A savoir, à tout moment, où se trouve le boîtier. Le principe est donc de fixer l’appareil sous un multirotor. Si l’appareil échappe à votre contrôle, pour une raison ou une autre, et disparait de votre vue, vous avez peut-être vécu cette mésaventure, il peut être très difficile de le retrouver. Lui, et sa caméra, sa nacelle, son OSD, etc. Une belle somme, donc. Mais une fois le boîtier à son bord, la position GPS permet de le retrouver rapidement. Et ça marche ? Réponse dans cette chronique. Notez que cet appareil nous a été prêté par la boutique StudioSport.fr. Comme d’habitude, n’hésitez pas à nous dire si vous pensez que la pratique a influencé notre jugement…

Tour du propriétaire

Le TK-Star est assez petit : il ne mesure que 5,3 cm de longueur, 5,1 de largeur et 1,9 de hauteur. Un encombrement bien inférieur à celui du TK-102 (testé ici). La donnée la plus importante, c’est évidemment le poids : l’appareil s’affiche à 44,9 grammes sur la balance (avec une carte de SIM). Il est habillé de noir, façon « peau de pêche », un revêtement doux au toucher. Sur la façade avant, on trouve un bouton vert, un bouton rouge et une protection caoutchouc orange. La soulever révèle un connecteur microUSB. Deux diodes se trouvent de part et d’autre de cette protection. Quoi d’autre ? Rien ! Sous l’appareil figure une étiquette code barre qui correspond au numéro IMEI de l’appareil. Cette étiquette s’efface vite : faites une photo si vous voulez avoir ce numéro toujours à portée de main. Sachez que vous pourrez aussi interroger le GPS pour qu’il vous donne son IMEI. Une encoche de 3 mm permet de glisser de quoi sécuriser l’appareil : une dragonne par exemple (non fournie) ou un câble. Pour ouvrir le GPS, il faut retirer 4 vis cruciformes.

A l’intérieur

Et vous n’avez pas le choix : il faut les retirer, ces vis, au moins une fois. Car le GPS est livré sans carte SIM. C’est à vous d’en acquérir une. Nous avons choisi un abonnement Free en accompagnement d’une Freebox V6. Parce que nous avons tout compris, sans doute (ou pas). Parce qu’elle nous a coûté 0 euro, surtout. Le TK-Star est compatible avec tous les réseaux GSM, il peut donc accueillir la SIM de tous les opérateurs français et même européens. Il faut simplement veiller à ce que la SIM ne soit pas bloquée avec un code PIN. Il faut, au besoin, le retirer en l’insérant au préalable dans un téléphone mobile. Un abonnement de base convient, pourvu qu’il soit possible de recevoir et d’envoyer des SMS. Pour profiter de fonctions plus avancées, comme le tracking continu, il faut en sus disposer d’un abonnement Data (GPRS, Edge, 3G, 4G – sachant que le tracker ne se sert que du GPRS). L’ouverture est facile, tout comme l’insertion de la SIM. Il faut s’assurer que la batterie est pleine : le mieux est de laisser l’appareil charger, en le connectant en USB via le câble – fourni. Comptez environ 3 heures pour obtenir une pleine charge.

Allumage

Pour allumer le GPS, il faut appuyer deux bonnes secondes sur la touche verte. C’est une touche caoutchoutée : il faut appuyer fort. Pourquoi ce caoutchouc ? Parce que le TK-Star est prévu pour résister aux projections d’eau. La documentation indique que les deux diodes renseignent sur l’état du GPS. Autant le dire en préambule, parce qu’il s’agit là du principal défaut de cet appareil : ces diodes sont pour ainsi dire invisibles. A l’allumage, à peine voit-on la diode de droite passer au blanc. Rien sur celle de gauche. Au point de se demander si l’appareil fonctionne ! Pour voir les diodes, il y a une astuce : il faut soulever la protection en caoutchouc orange. Là, on voit clairement la diode bleue à droite et la diode verte à gauche. Si elles ne sont pas allumées, c’est qu’il y a un souci. Mais le manuel raconte un peu n’importe quoi : il affirme que si la diode verte est allumée de manière fixe, la connexion GPRS n’est pas active. Ce qui n’est pas vrai. Il a raison, en revanche, lorsqu’il indique qu’une diode bleue fixe signifie que la position GPS n’a pas été obtenue. Mais alors, comment savoir si le GPS fonctionne ? Les diodes ne servent à rien (et encore faut-il les voir), il faut l’interroger…

Non mais allô quoi !

La méthode la plus simple pour interroger le TK-Star, c’est de lui passer un coup de fil. Forcément, il ne va pas vous répondre : vous tombez assez vite sur la messagerie vocale. Dans les 10 à 30 secondes qui suivent, le tracker vous répond avec un SMS comprenant un lien vers Google Maps et un bloc d’informations un peu indigeste. Et souvent un second, quelques secondes plus tard encore. L’explication ? Si le tracker est en veille, il répond par politesse en indiquant qu’il n’a pas de position. Le second SMS donne la position, une fois calculée. Quelques explications sont nécessaires… Le SMS contient un lien web qui pointe vers Google Maps et donne la position du TK-Star. Ensuite, vous avez les lettres V:V ou V:A. La première paire indique que la position GPS n’est pas détectée, la seconde indique que le fix GPS est fait. Pourtant… le lien Google Maps est toujours fourni, et la plupart du temps assez précis dès le premier SMS.

RSS GSM ou GPS ?

Ca va, vous avez atteint votre quota d’acronymes dans un seul post ? Le TK-Star, comme la plupart de ses concurrents, trouve sa position avec un module GPS, qui reçoit des signaux en provenance de satellites. La précision est correcte, parfois de l’ordre du mètre, plus souvent de 5 mètres environ. Ou plus si la réception satellite est mauvaise, à cause d’obstacles qui bloquent les signaux (arbres, métal, plastique épais, eau, etc). Et dans le cas où aucun signal GPS n’est reçu, en intérieur par exemple ? C’est le RSS GSM qui prend le relais. Ou encore Received Signal Strength GSM. Pour simplifier l’explication de cette technologie, disons que le TK-Star étudie la puissance des bornes GSM à proximité et en déduit sa position par un calcul de triangulation. L’avantage de cette manière de procéder, c’est que la position est donnée immédiatement. L’inconvénient, et il est majeur, c’est que la précision est médiocre. D’autant plus mauvaise que le maillage GSM est faible. En ville, vous pouvez espérer une position exacte à une trentaine de mètres près. Mais si les antennes sont distantes, l’erreur de positionnement croit rapidement et peut dépasser le kilomètre. Donc si le SMS que vous recevez contient V:V, la précision de la position est médiocre. S’il est indiqué V:A, c’est beaucoup mieux.

Le reste des informations

On trouve dans le SMS la date, l’heure, la vitesse, puis B: suivi d’une valeur entre 1 et 6. Il s’agit de la capacité de la batterie. A 6, elle est chargée, à 1 il faut se dépêcher de la recharger… Le reste des informations n’a pas grand intérêt pour le positionnement. Nous avons passé un coup de fil pour obtenir le SMS de position, mais il y a un autre moyen pour obtenir un résultat similaire. Envoyez au numéro du TK-Star un SMS contenant « G123456# ». La syntaxe est simple : G# est la commande, 123456 est le mot de passe du TK-Star (que vous pouvez changer, bien sûr). D’autres commandes ? Envoyez « monitor123456 », le tracker vous répond Monitor Ok. Si vous l’appelez (au téléphone), vous enclenchez un micro et vous pouvez écouter à distance. Parfait si vous soupçonnez votre multirotor d’infidélité ! Valérie aurait dû équiper le scooter de François quand il allait voir Julie ! Pour revenir au mode de tracking classique, envoyez le SMS « tracker123456 ». Les commandes (à part le G#) sont validées par une réponse SMS contenant le mode Ok.

GPS au bois dormant

Si vous préférez que le tracker soit toujours actif, jamais en veille, indiquez « sleep123456 off ». Quelle est la différence entre le mode Veille et le mode normal ? En mode veille, l’autonomie est de 4 jours environ. Pas mal ! L’inconvénient, c’est qu’il faut plusieurs secondes pour réveiller le boîtier et obtenir une position. « Plusieurs » est une notion très variable ! Parfois, elle est donnée en moins de 10 secondes. Mais il arrive qu’il soit nécessaire d’attendre une bonne minute. Pour retrouver un toutou qui a décidé de partir en vadrouille, c’est gênant. Mais dans le cas d’un multirotor, c’est beaucoup moins embêtant puisque l’appareil ne bouge plus une fois au sol. Il vous attend sagement. En désactivant le mode veille, l’autonomie chute pour atteindre 20 heures environ. Attention, cette valeur varie énormément selon les conditions d’utilisation. Il semble que la puce GSM consomme beaucoup lorsque la couverture du réseau téléphonique est mauvaise. Nos essais ont montré des autonomies entre 16 et 24 heures en mode GPRS… La recharge de la batterie – non-extractible – prend environ 3 heures. Une prise USB

Alors, la précision ?

Nous avons placé le TK-Star sous un Phantom FC40 de DJI, derrière la caméra, ainsi que sur un Porket Racer 240 sur le plateau supérieur. Il fallait s’y attendre : la précision de l’appareil sur le Porket Racer 240 était de l’ordre de 2 mètres, alors qu’elle était, au mieux, de 4 mètres sur le Phantom. La raison est tout simple : sur le Porket Racer 240, les satellites sont bien en vue du tracker. Sur le Phantom, la coque et l’électronique constituent des barrières pour les signaux. Mais le résultat est tout de même très satisfaisant : avec une précision de 6 mètres, on parvient à retrouver sur un multirotor, même s’il a décidé d’aller se percher au sommet d’un arbre. Mettre la main dessus est une autre histoire.

Aller plus loin

Si vous disposez d’un abonnement Data sur votre forfait GSM, activez la fonction GPRS, puis le tracking en ligne. Tapez « gprs123456 » puis « apn123456 monhelico ». Ensuite, allez sur le web à l’url http://tkstargps.net. Cliquez sur IMEI No, et indiquez votre numéro IMEI. C’est celui qui est indiqué sous le tracker. Vous pouvez aussi le récupérer en envoyant « imei123456 ». Le password demandé est 123456, une fois de plus. L’onglet Monitor permet de visualiser la position du TK-Star en temps réel. A vous de « jouer » avec les autres onglets pour obtenir les itinéraires récents, dresser des barrières virtuelles qui vous préviennent quand le TK-Star les franchit, etc. Mais alors, le numéro IMEI ou le numéro de téléphone suffisent pour suivre un TK-Star, puisque le mot de passe par défaut est 123456. Oui ! Houlaaa. C’est impératif, il faut changer ce mot de passe. Problème : la documentation parle bien d’un mot de passe, mais il s’agit de celui de l’APN pou le tracking, pas celui des commandes… La fonction existe, mais n’est tout simplement pas documentée : il suffit d’envoyer le SMS « password123456 696969 » pour passer de 123456 à 696969. Ouf.

L’appli

Le constructeur du TK-Star fournit une application pour iOS et pour Android, gratuite, qui permet de piloter facilement l’appareil. Il faut avoir activé le GPRS et l’APN, avoir téléchargé l’application sur l’App Store ou Google Play. Le logiciel est plutôt bien réalisé, avec le positionnement sur une carte Google Maps (classique ou satellite), et une indication du taux d’erreur possible (avec un cercle autour de la position probable). Regrettons simplement que l’envoi de commandes SMS n’ait pas été simplifié. Dommage aussi, mais cela n’a pas d’importance pour un usage en multirotor, que l’indication d’une zone barrière virtuelle s’opère en saisissant latitude et longitude (alors que la version sur le web repose sur une carte et un cercle dont on choisit le diamètre).

Remarques

Le TK-Star fonctionne mieux lorsqu’il est vue directe des satellites, sans obstacles. N’allez pas pour autant le fixer sur le dessus de votre Phantom, par exemple ! Il y a un fort risque d’interférences puisque le TK-Star émet en GSM, et qu’il contient du métal. Tout ce que déteste le GPS du Phantom… dont l’antenne se trouve logée au milieu de l’appareil, sous la coque supérieure. Il ne faut surtout rien mettre au-dessus de cette antenne. Ni le TK-Star ni autre chose. Soignez l’intégration du TK-Star sur votre multirotor, en l’éloignant autant que possible des autres composants électroniques sensibles : contrôleur de vol, GPS, boussole, récepteur radio, émetteur vidéo, etc. Notez que l’appareil partage à l’évidence son logiciel interne avec le TK-102 (et ses clones). Mais toutes les fonctions du TK-102 ne sont pas disponibles sur le TK-Star, et certaines ne suivent pas la même syntaxe. Le TK-Star, par exemple, ne dispose pas d’un lecteur de cartes mémoire. En revanche, il stocke les derniers parcours dans une mémoire interne. L’option Tracking Report sur le web permet même d’exporter les itinéraires d’une journée (pas moyen de cumuler plusieurs jours) pour les télécharger au format kml exploitable, par exemple, par Google Earth. Ou tout logiciel compatible avec ce format. Attention tout de même, vous n’obtiendrez pas un itinéraire de vol précis comme ce qu’il est possible d’avoir avec le Flytrex : la mémorisation des points de passages s’effectue à intervalles beaucoup moins fréquents…

D’autres remarques

Dommage que les diodes du TK-Star soient pour ainsi dire inutiles puisqu’on ne peut pas les voir. Le seul moyen d’être certain que le tracker fonctionne est de lui envoyer un sms de demande de position avant le décollage. D’un autre côté, c’est un geste très rassurant, plus en tous cas qu’une diode clignotante. Un autre défaut : la protection du connecteur microUSB en caoutchouc est fragile, son point d’attache lâche rapidement. Même avec un point de colle, elle ne résiste pas longtemps. Mais ce n’est pas un souci tant que vous n’utilisez pas l’appareil en milieu humide. Le temps de réponse du TK-Star lorsque vous le sollicitez avec un coup de fil ou un SMS est très variable : d’une seconde à peine à plus de 30 secondes. L’appareil propose aussi une fonction SOS, qui s’utilise avec la touche rouge. Mais comme les multirotors ne sont pas vraiment doués pour appuyer sur une touche, nous n’avons pas cherché à évaluer cette fonction. Un regret : nous aurions aimé que le TK-Star envoie un SMS lorsque la batterie est faible. Peut-être existe-t-il une commande qui permet cette fonction, mais elle n’est pas documentée.

Faut-il l’acheter ?

Oui ! Si vous flippez à l’idée de voir votre appareil volant prendre sa liberté sans votre accord, le TK-Star vous donne d’excellentes chances de le retrouver. Peu importe qu’il soit allé très loin, la puce GSM permet de le retrouver partout où il y a une couverture en téléphonie mobile (et ce à la différence des outils Bluetooth « pour porte-clés » qui fleurissent en ce moment, limités à une portée de quelques dizaines de mètres). Encore faut-il que votre appareil soit capable d’emporter les 45 grammes du TK-Star. Aucun souci pour le Phantom de DJI et ses concurrents. Sauf si votre appareil embarque déjà du matériel supplémentaire, comme un émetteur vidéo, un OSD. Il faut bien compter les grammes. Nous avons vu qu’il est fortement recommandé de le placer à bonne distance d’autres équipements électronique. Il faut aussi veiller à ce que l’équilibrage de l’appareil ne se trouve pas trop perturbé au passage. Le TK-Star est en revanche bien trop lourd pour, par exemple, le Blade 200QX. Sa précision GPS est tout à fait satisfaisante pour parer à presque toutes les situations. Le prix ? Il est très correct : le TK-Star vaut moins de 70 € (taxes comprises mais hors frais de port) auprès de StudioSport.fr… Il est fourni avec un mini tournevis, une prise secteur-USB, un câble USB-MicroUSB et un manuel en anglais.

D’autres photos