Eachine CG022, le test

Dsc_0012-600La copie est un art chez les industriels chinois ! On ne compte plus les appareils qui ressemblent furieusement au Phantom de DJI, et ce CG022 ne fait pas exception. La coque aux formes arrondies, les petits cercles de couleurs sur les bras des moteurs, la diode à l’avant, l’insertion de la batterie, tout y est ! Mais le CG022, lui, tient dans la main. Cet appareil nous a été donné par la boutique en ligne Banggood. Comme toujours, dites-nous si vous pensez que cela a influencé le test…

Tour du propriétaire

Le CG022 mesure 8,2 cm de côté (hors hélices), pour une hauteur de 3,4 cm. Son poids est de 25,6 grammes sans la batterie ni protections d’hélices, 34,8 grammes avec la batterie et 36,4 grammes en rajoutant encore les protections d’hélices. La structure de l’appareil est entièrement cachée par le canopy, blanc brillant sur le dessus, translucide en dessous. Dsc_0016-600A vrai dire, il n’y a pas de structure : c’est le canopy fait office de squelette, emprisonnant la carte mère, les fils d’alimentation et les moteurs. Lesquels sont placés dans des cages ajourées pour laisser passer la chaleur, mais suffisamment fermées pour assurer une protection contre les chocs. Des pieds en plastique permettent d’amortir (un peu) les chocs. Aucun fil ne court à l’extérieur. Les hélices du CG022 sont plus longues (5,9 cm) et plus larges que celles du X4 V2. Elles sont discrètement numérotées 0 et 1 pour identifier la rotation dans le sens des aiguilles d’une montre et dans le sens contraire. Le logement pour la batterie est facile d’accès. Dommage tout de même que les fils d’alimentation ne puissent pas être cachés dans la trappe : ils restent à l’extérieur. Nous avons choisi de placer les protections d’hélices avant notre premier décollage. Il faut d’abord retirer les hélices – un petit outil est fourni pour ça -, puis encapuchonner les protections sur le haut des moteurs, et remettre les hélices.

La radiocommande (1)

La charge de la batterie, une Lipo de 3,7V 300 mAh, est assurée par un câble USB et prend environ 1 heure et 25 minutes pour une pleine charge. La radiocommande prend la forme d’un joystick de console de jeu – elle s’apparente à celle livrée avec les X4 de Hubsan. Il faut 6 piles de type AAA pour l’alimenter. Notez que l’antenne est pliable et orientable. Si elle vous gêne ou si vous la cassez, pas de panique : elle est factice ! Dsc_0005-600Le câble d’antenne est cantonné à l’intérieur de la radio. En-dessous des joysticks figurent 4 trims (pour 8 touches). Ceux qui correspondent à la manette des gaz sont libellés 20 % et 60 % : ce ne sont pas des trims, mais les boutons pour activer les débattements.

La radiocommande (2)

En haut à gauche se trouve une touche 100 % Speed : elle correspond au débattement 100 %. A droite figure une autre touche : Auto Flip, destinée aux pirouettes automatisées. Il faut d’abord brancher la batterie du multirotor, deux diodes bleues fixes s’allument à l’avant de l’appareil, deux vertes fixes à l’arrière, et deux rouges clignotantes à l’avant. Un vrai sapin de Noël ! Il faut poser l’appareil à plat, puis allumer la radiocommande. Ce qui va à l’encontre des règles habituelles de sécurité en radiomodélisme… mais c’est ainsi qu’il faut procéder avec le CG022. Une autre diode, blanche cette fois et située à l’avant, clignote brièvement : l’appareil est prêt à décoller. Tellement prêt, d’ailleurs, que vous avez tout intérêt à vérifier que la manette des gaz est abaissée, sinon les moteurs se mettent à tourner et l’appareil décolle ! C’est surprenant, pour le moins…

Premier décollage

DSC_0033a-600Le CG022 décolle… promptement, avec pas mal de puissance. Il faut y aller doucement sur la manette des gaz pour le calmer. Ce sera d’ailleurs le maître mot du pilotage de cet appareil : « doucement ». Car il n’y a pas que sur les gaz qu’il répond brusquement : tous les ordres donnés sont exécutés « à fond », sans demi-mesure. Si par exemple vous inclinez la manette de droite vers la droite, l’appareil prend immédiatement une forte inclinaison et part sur la droite. Si vous relâchez la manette, il revient à l’horizontale en une fraction de seconde. Du « tout ou rien », en quelque sorte. A vrai dire, il est possible d’obtenir une inclinaison douce en bougeant presque imperceptiblement la manette.

Alors, nerveux, ce CG022 ?

Oui, mais ce n’est pas vraiment un compliment puisque le contrôle n’est pas très agréable, en tous cas en intérieur. Les choses s’améliorent en extérieur puisqu’il y a de la place pour « subir » les mouvements brusques de l’appareil – encore faut-il qu’il n’y ait pas de vent. Et dire que, par défaut, on se trouve en mode 20 %, c’est-à-dire pour les débutants. Notre exemplaire a tendance à « gigoter en l’air », un peu comme si l’électronique de bord peinait à assurer la stabilisation ou, pour ceux qui en ont fait l’expérience, comme si les PID étaient mal réglés. DSC_0059a-600Il est probable que ce soit un problème lié à notre exemplaire. Plus gênant : les ordres donnés via la radiocommande ne sont pas toujours pris en compte instantanément. Il arrive qu’il se passe une bonne seconde avant que, par exemple, il accepte de baisser le régime des moteurs. Est-ce là encore un souci propre à notre exemplaire ? Ou, ce qui semble plus probable, un problème dû à la qualité médiocre des composants radio ? Ce sera à vérifier… L’autonomie ? Comptez 8 minutes et 30 secondes de vol avec la batterie 300 mAh d’origine et les protections d’hélices. La diode blanche à l’avant clignote une bonne minute avant que la batterie ne finisse par rendre l’âme. Il est possible de grappiller une bonne minute supplémentaire avec un modèle de 380 mAh. Pas de souci pour faire entrer un modèle plus long ou un tout petit peu plus large (mais il ne faut pas qu’il soit plus épais).

Et le stationnaire ?

DSC_0045a-600Il est facile à tenir, mais au prix d’efforts importants pour bouger les manettes le moins possible. Sans quoi l’appareil part dans un peu toutes les directions. Vous êtes débutant ? Oubliez le CG022, il aurait de quoi vous décourager définitivement du pilotage. Vous êtes bon pilote et un peu joueur ? Allez en extérieur et passez en mode 60 %. Le CG022 gagne encore en réactivité… et se révèle encore plus brusque. L’avantage, c’est que vous pouvez vous lancer dans des accélérations impressionnantes, que vous rattrapez… ou pas. D’où l’intérêt des protections d’hélices qui ont bien tenu lors de crashs violents (dans de l’herbe). Souvenez-vous, la radiocommande propose un mode 100 %.

Encore plus rapide, donc ?

DSC_0041a-600Eh bien… non. Le mode 100 % augmente certes les débattements, mais il a une particularité : il déclenche une pirouette quand les manettes sont poussées presque à fond. C’est très amusant, puisque vous disposez d’un engin qui enchaine des tonneaux et les loopings à une vitesse incroyable… pourvu que vous soyez assez haut. Mais cela veut aussi dire que vous ne pouvez pas prendre beaucoup de vitesse, les excès étant sanctionnés par une cabriole. Mais les cabrioles, c’est pourtant la spécialité de la touche Auto Flip. Puisque c’est marqué dessus ! Eh bien… non. Ou plutôt, la plupart de temps, non. Explications : appuyer sur cette touche ne fait rien, même en donnant un ordre de direction juste après, ou pendant la pression. Sauf parfois, le CG022 décide de se faire une petite folie avec un tonneau ou un looping. « Parfois » ? Allez, disons… 1 fois sur 10 ! Vous avez dit « capricieux » ?

Pressions longues

Dsc_0045-600Le manuel du CG022 est écrit en petit chinois. Vraiment. C’est-à-dire qu’il comporte une partie en chinois, et une autre en anglais. Mais un anglais traduit automatiquement et sans correction, ce qui rend les explications un peu compliquées. On y apprend tout de même que le calibrage de l’appareil s’obtient en positionnant la manette des gaz vers le bas à droite. L’appareil clignote, bipe : il est prêt à redécoller. Cette manipulation est indispensable après un gros crash, sous peine de passer directement sur le dos au prochain décollage. Mais elle peut être remplacée par une méthode plus expéditive : éteindre radio et quadricoptère, puis les rallumer. La documentation indique aussi qu’une pression longue sur la touche 100 % Speed éteint (ou rallume) les diodes. Ca marche – et c’est agréable quand on n’est pas fan des sapins de Noël volants. Mais pas toutes : les diodes rouges ne veulent pas disparaitre. Dernier point abordé par la documentation, le mode « headless ».

Orientation assistée

Dsc_0033-600Une pression longue sur la touche droite libellée Auto Flip déclenche le mode « headless ». C’est-à-dire une assistance au pilotage qui permet de ne pas se préoccuper de l’orientation de l’appareil : pousser la manette vers l’avant fera toujours, en théorie, avancer vers l’avant. Même s’il est tourné de 90°, 180°, 45°. Lorsque ce mode est activé, vous le savez : la radiocommande se met à bipper sans cesse et fort. Parfaitement anxiogène, à tendance « ça tape sur le système » ! Et dans la pratique, ça fonctionne comment ? Vous posez le CG022 au sol : les diodes rouges indiquent l’avant. Une fois le mode « headless » activé, la direction dans laquelle il pointe sera toujours l’avant. A quoi ça sert ? Comme le mode « IOC » sur les appareils haut de gamme comme le Phantom de DJI, cela permet de piloter sans trop savoir où se trouve l’avant de l’arrière. Sympa… et ça fonctionne. Presque.

Déception

Dsc_0027-600« Presque » car au bout de quelques minutes, ce mode « headless » se désactive, pour une raison inconnue. Le plus souvent, cela arrive à partir du moment où la diode blanche clignote, signe que la batterie est presque vide. Evidemment, ça surprend puisque la désactivation ne prévient pas, d’autant que les bip bip énervants ne cessent pas, eux. Ce mode est-il utile ? La réponse est non. Non pour les débutants, puisque la sortie de ce mode est tout simplement l’assurance d’un crash. Non pour les pilotes confirmés, qui n’en ont pas besoin, qui risquent tout autant le crash quand l’assistance disparait. Et qui auraient pu profiter d’un tel mode en cas de perte de vue de l’appareil. Mais voilà : quand l’appareil n’est plus en vue, on ne sait pas dans quelle direction va pointer le mode « headless ». Bref, c’était une excellente idée, déjà utilisée sur le Galaxy Visitor 2 de Nine Eagles, inédite sur un si petit appareil. Mais ça ne fonctionne pas correctement.

Faut-il l’acheter ?

Dsc_0003-600Nous ne le conseillons pas du tout aux débutants. Il est trop nerveux, trop capricieux, et son assistance à l’orientation n’est pas assez fiable pour lui faire confiance. Les pilotes confirmés peuvent s’en sortir un peu mieux, surtout pour des vols en extérieur avec les débattements à 60 %, d’autant qu’il semble vraiment résistant aux chocs. Mais il n’est pas vraiment agréable à piloter, les figures de voltiges sont trop automatisées pour être intéressantes. Il est peut-être possible de lui ajouter une micro caméra, mais son comportement trop brusque n’est pas compatible avec l’enregistrement de vidéos. Sans oublier que les ordres de la radiocommande sont souvent exécutés avec de la latence. Dommage, cet appareil était très séduisant sur le papier, mais il ne tient pas ses promesses. Le prix, en revanche, est vraiment léger : à peine plus de 20 € (avec le port mais hors taxes) auprès de la boutique en ligne Banggood. Il est livré avec une batterie, la radiocommande, 4 hélices de rechange, un outil pour les retirer facilement et 4 protections d’hélices. Plus le manuel anglo-chinois…

La vidéo

D’autres photos

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11 commentaires sur “Eachine CG022, le test

  1. La radio a l’aire vraiment mauvaise pour profiter de l’appareil qui semble pas mal surtout pour son prix.

  2. Elle n’est pas si mal, elle ressemble beaucoup à celle des Hubsan X4 ou des appareils d’entrée de gamme de Horizon Hobby…

  3. Tu sais ce que j’ai découvert ? :)))))
    Il y a pas de magnétomètre 🙂 lol … donc le headless est bien comme je pensais: il fixe le cap dans la direction de l’activation du mode…. bref ca sert à rien en longues distances.

  4. « Eachine » c’est « San Huan » (SH 6043, 6044, 6047, etc.) donc pas terrible… Ils ont probablement changé le nom de la marque pour cette raison (des moteurs assez merdiques : quand vous remplacez un moteur cassé sur un SH 6043 ou 6047 après un certain temps d’utilisation, il faut aussi remplacer les autres (et sur le 6047, c’est 6 moteurs à remplacer !) parce qu’il y a une différence de puissance très nette à tel point que le vol est instable… tandis que l’électronique n’est pas terrible : réponse des commandes pas très efficace et ça ce n’est pas nouveau). Hubsan, WLtoys, Syma, UDI, JJRC, JXD (ou JD) sont des valeurs à mon sens plus sûres/durables 😉 Faudrait se méfier d’une marque qui change de nom…

  5. Pourtant, certaines des marques que tu cites travailles avec les mêmes fournisseurs que ceux de Eachine/San Huan 😉 Je crois que la production en Chine est pleine de surprises (de tous types 🙂 )

  6. SH c’est pas Sanlianhuan plutôt ? Je dis ca mais j’y cromprends rien en chinois 🙂

  7. Oui, mais sur plein de sites d’achat en gros (à la Aliexpress), ils abrègent en San Huan. Mais je ne m’y connais pas trop en abréviations mandarines 😉

  8. Bon, j’en ai un et un deuxième arrive, d’abord aucun soucis sauf un envois pourri et endommagé que j’ai peu réparer. Merci la gréve air France…

    Le mien marche nickel, avec plus de fonction qu’un X4, LB, ou surement d’autres, la radio s’est un peu du tout ou rien, mais pour le prix et les fonctions pour un débutent ou enfant idéal.

    Tout marche, le 2 mode de vol 20% et 60% ( c’est là qu’on voit le tout ou rien ) et le mode 100% qui lui sert à faire des flips à tout bout de champs automatique.
    Auto flip marche aussi très bien automatique.
    Le mode headless marche très bien aussi seul le bip et chiant et moi je sais pas trop piloter ainsi, mais pour des débutants idéal.

    Donc Fred, si tu veux, avec le mieux plus le deuxième que j’attends on peux voir cela et revoir ton test de façon plus avantageux pour le produit.

    Perso pas déçu pour 20€ et les équipement.
    Bon pour apprendre à piloter.

    Autre chose s’est un : AO SEN MA TOYS CG022 et non Eachine.

    http://imgur.com/yvEoJkR
    http://imgur.com/0TLmbhn
    http://imgur.com/FI6sUJH

    Voilà pour le moment 😉

  9. Non, non, je ne modifie pas les tests à moins d’avoir fait des erreurs, sinon on ne comprend plus rien.
    Si ce modèle est meilleur que le Eachine, il peut mériter un autre test. Par exemple s’il améliore cette fonction headless qui est juste inexploitable sur le modèle que j’ai essayé alors que le constructeur la présente comme la fonction ultime de l’engin…

  10. A toi de voir, mais ce n’est pas un Eachine Fred, regardes sur son emballage et livré.

    Seby en a un aussi, il peut te le dire. tout comme ceux qui en ont un bien sur. 😉

    http://www.rcgroups.com/forums/showthread.php?t=2232126

    Je trouve cela dommage car ton article tue le produit, qui a bien des avantages pour débutent et certains.

    Ex: Ceux qui non pas un Bras à mettre dans un Phantom pour tester le mode headless.

    Mais tu es seul maître à bord capitaine… 😉

    https://www.youtube.com/watch?v=WR9Axa_lRVw

    Maintenant pour 20€ s’est pas non plus la qualité d’un LBV1. 😉

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