Test du SpeedyBee Master3X, un drone FPV 3.5 pouces modulaire
Le constructeur SpeedyBee est surtout connu pour ses contrôleurs de vol réglables à distance, sans fil. Mais il propose aussi des drones FPV ! J’avais testé le SpeedyBee Bee25 (voir ici), qui m’a semblé l’un des meilleurs nano drones FPV carénés du moment.
J’ai donc choisi de tester le Master3X, pour remplacer l’Explorer LR 4 O3 de Flywoo, un peu fatigué après plus de 2 ans de bons services.
La vidéo
Tour du propriétaire
Le Master3X que j’ai choisi est livré monté et prévu pour accueillir un DJI O4 Pro – mais livré sans O4. Il repose sur une frame en carbone faite de 4 bras de 2 mm en X légèrement décentrés et pris en sandwich, et sur un bloc à l’avant destiné à l’installation du boitier O4 et de sa caméra. Le contrôleur de vol de SpeedyBee est bien caché, et surtout protégé à l’intérieur de la frame, avec des flancs en plastique ajouré. La réalisation est propre, avec des câbles d’ESC gainés, des protections de moteurs, et de petits détails intéressants.
Les particularités du Master3X ?
SpeedyBee a choisi d’abaisser le centre de gravité, le carénage central est donc fin (2,1 cm), mais un peu plus large que sur d’autres frames.
Puisque le contrôleur de vol F405 et son ESC sont cachés dans le carénage, le connecteur pour effectuer les réglages avec Betaflight n’est pas accessible.
Mais SpeedyBee a pensé à tout
Ce connecteur, un USB-C, est reporté à l’arrière de l’appareil avec une rallonge (cachée, elle aussi), et fixé dans du TPU. Il est donc très facilement accessible ! Si vous préférez régler Betaflight sans câble USB, le contrôleur de vol est accessible sans fil depuis un smartphone et l’app SpeedyBee. Efficace ! Le contrôleur de vol offre 6 UART et une Blackbox de 8 Mo.
Le berceau pour accueillir le boitier vidéo, à la verticale, est à assembler, en y insérant le boitier DJI O4 Pro et sa caméra, puis à fixer à l’avant de l’appareil. C’est une version en aluminium compatible avec celle en plastique du Bee25. A quoi ça sert ? Avec 4 vis à ôter et remettre, un câble à débrancher et rebrancher, on peut passer le DJI O4 Pro (laissé dans son berceau) du Master3X au Bee25, et vice-versa. Une aubaine pour ceux qui n’ont pas le budget pour acheter plusieurs DJI O4 Pro !
L’accès au connecteur USB-C, au bouton Bind et à la carte microSD du DJI O4 Pro est facile : ils sont positionnés vers le haut ou vers le bas selon la manière choisie pour l’installer, sans aucun obstacle. Autre point positif : des déflecteurs sur les côtés permettent de faire circuler le flux d’air le long du boitier, de telle sorte qu’il soit refroidi. Ces déflecteurs jouent aussi le rôle de supports pour les antennes du O4 Pro.
GPS ready
La version que j’ai achetée était livrée sans GPS. Mais elle est prête à en recevoir un : il y a un emplacement pour une antenne de 18,1 x 18,1 mm dans le TPU à l’arrière, et un connecteur pour un branchement facile. Si bien sûr le GPS partage les mêmes câblages, c’est une information à vérifier auprès du fabricant du GPS. SpeedyBee assure que le GPS est loin des antennes pour éviter les interférences et donc l’accrochage difficile des satellites. Les antennes du DJI O4 se trouvent en effet à l’avant de l’appareil. Avec une version équipée en liaison radio ExpressLRS, l’antenne nano T est fixée sous l’appareil.
La motorisation
Les moteurs sont des brushless SpeedyBee 1507 à 3600KV pour des hélices tripales de 3,5 pouces, HQProp 3525. Le tout est piloté par un ESC 4 en 1 de 40A en Bluejay. L’alimentation à fournir est du 4S avec une batterie de 750 à 1100 mAh en XT30.
Comme sur le Bee25, la plateforme sur le dos de l’appareil pour poser la batterie est habillée avec une mousse antidérapante. La batterie est maintenue par une sangle velcro ou bien un élastique large (fourni dans la boite). Là encore, c’est pratique et efficace, et j’ai adopté avec bonheur le maintien avec l’élastique. A noter que la prise XT30 est fixée dans le TPU à l’arrière, et que ce TPU propose aussi un trou pour installer la prise d’équilibrage. A noter qu’un buzzer est également installé dans le Master3X, non visible de l’extérieur.
La partie radio ?
Dans la version que j’ai choisie, il y a un récepteur ExpressLRS 2,4 GHz avec son antenne nano T. La mise en route est classique : en attendant 1 minute, un poids d’accès wifi se déclenche, permettant l’accès aux réglages ELRS en pointant un navigateur web sur l’adresse 10.0.0.1. J’ai simplement ajouté ma Binding Phrase pour que le Master3X soit reconnu par ma radiocommande Boxer en ELRS. Efficace.
Le poids ?
Le Master3X pèse 234 grammes équipé avec le DJI O4 Pro et ses antennes, sans GPS, sans batterie. Avec une batterie 4S de 850 mAh, il passe à 330 grammes environ, soit largement au-dessus de la barre des 250 grammes.
Les réglages ?
SpeedyBee s’est occupé de presque tout. Le plus important, les PID, sont préréglés. Les rates aussi, l’OSD, les UART. Il ne reste plus qu’à configurer la radiocommande pour gérer les voies, les interrupteurs et les modes de vol. Au cas où, voici le dump de Betaflight pour restaurer les réglages d’usine.
Premier décollage
Le Master3X décolle facilement, avec un bruit assez doux. Je n’ai effectué en vol à vue que les essais de bon fonctionnement, je suis parti au plus vite en FPV. Exactement comme avec le Bee25, j’ai noté un comportement très agréable avec les réglages d’usine, différents de ceux de base de Betaflight. L’appareil est stable et reste sur un rail en Acro quand on ne touche pas aux commandes.
Toujours en Acro, il tient bien le vol stationnaire avec très peu de dérive, ce qui permet d’envisager des vols à proximité d’obstacles. Il tombe finalement assez vite en dive, mais redresse de manière efficace sans besoin de trop pousser sur les gaz, simplement en relevant un peu avec du pitch.
En l’absence de GPS, l’OSD donne le minimum d’informations : tension de la batterie globale ou en moyenne de cellules, consommation, signal radio. Le contrôleur de vol dispose d’un baromètre altimétrique, ce qui permet aussi de profiter de la hauteur de vol à partir du point de décollage.
Les images filmées avec DJ O4 Pro ?
Lorsqu’il n’y a pas de vent, il n’y a aucune secousse sur le retour vidéo du Master3X. Si le vent souffle un peu fort et en rafale, on voit des oscillations à l’image pendant le pilotage. La bonne nouvelle, c’est qu’elles sont gommées par la stabilisation RockSteady ! Le résultat est très convaincant, sans besoin de filtre ND.
Malgré la configuration en X, les hélices n’apparaissent pas à l’image y compris en filmant en FOV Ultra Large. Cela tient au boitier qui héberge le O4 Pro, placé légèrement en avant. Il est possible d’installer un filtre ND sur la caméra du O4 Pro, mais uniquement s’il peut être installé à la verticale. Au final, en jonglant avec les réglages manuels de la caméra, en filmant en D-Log M pour booster l’image en post-production et avec la stabilisation RockSteady ou Gyroflow en post-production, on peut obtenir des images magnifiques, et cela sans ajout d’une caméra sportive !
L’autonomie ?
Elle dépend beaucoup du type de pilotage. J’ai effectué la plupart de mes vols avec des LiHV 850 mAh de BetaFPV. En volant de manière agressive, on peine à dépasser les 3min30. Avec un pilotage doux et souple, on peut aller jusqu’à 7 minutes ! Mais la moyenne de mes vols était d’environ 4min30. C’est correct, mais sans plus.
Pas de guirlande de LED comme sur le Bee25, le Master3X se contente d’un buzzer sonore sans indicateur visuel, à l’intérieur du carénage.
Le prix ?
Il y a plusieurs versions du Master3X : sans récepteur radio, ou avec un récepteur ELRS ou Crossfire, sans support aluminium pour boitier DJI O4 ou avec, sans boitier DJI O4 ou avec. La version que j’ai testée est celle avec récepteur ELRS et avec support O4 Pro en aluminium, positionnée à $185 directement sur le site de SpeedyBee (hors port, hors taxes).
Faut-il l’acheter ?
Comme avec le Bee25, j’ai énormément apprécié les réglages de l’appareil. Pas besoin de passer du temps à étudier les valeurs enregistrées par la Blackbox ni de faire des modifications : le Master3X est opérationnel à la sortie de la boite. Après, tout de même, avoir installé le DJI O4 Pro, bien sûr.
Il m’a semblé un peu plus stable et verrouillé qu’une valeur sûre comme le LR 4 Explorer de Flywoo, et c’est un compliment ! Les petits détails comme l’encoche pour prise d’équilibrage ou l’élastique de maintien de la batterie sont bien agréables. Au final, j’ai adoré le Master3X, qui va aller rejoindre le Bee25 pour constituer ma flotte de nano drones à balader en montagne…
La minute réglementaire
Le Master3X vendu prêt à voler avec DJI O4 Pro intégré est un drone sans indication de classe mis sur le marché après 2024, il n’est donc pas autorisé à voler en catégorie Ouverte. Fin du jeu en Europe, à moins de voler exclusivement en intérieur, ce qui n’est pas sa vocation.
Dans sa version sans DJI O4, il est proposé sans émetteur vidéo. Puisqu’il faut ajouter vous-même ce composant, il est à considérer comme un drone construit à titré privé, de plus de 250 grammes. Voilà un résumé de ce qu’il faut savoir :
- Il est opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A3.
- Il faut s’enregistrer en tant qu’exploitant UAS sur AlphaTango et apposer votre numéro d’exploitant UAS sur le Master3X avec une étiquette (sans les 3 caractères de contrôle).
- Il est nécessaire de suivre la formation A1/A3 en ligne, puis de passer et réussir l’examen en ligne.
- Vous pouvez voler jusqu’à 120 mètres de distance par rapport au point le plus proche de la surface de la Terre.
Il faut voler en vue directe du pilote. Dans le cas des vols FPV avec le casque d’immersion, vous devez être assisté d’un observateur qui conserve le drone en vue directe et vous donne des indications pour qu’il le reste pendant toute la durée du vol. L’observateur n’a pas besoin d’être formé au pilotage, sa tâche se cantonne à son rôle d’observation et d’indication.
- Il est interdit de voler de nuit.
- Vous ne pouvez voler au-dessus des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives en Europe et vous ne pouvez PAS voler en agglomération au-dessus de l’espace public en France.
- Il n’est pas possible de voler en agglomération au-dessus de l’espace privé, à moins qu’il soit possible de le maintenir à plus de 150 mètres des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives pendant tout le vol.
Vous devez voler à bonne distance des personnes isolées.
- Il est interdit de survoler un rassemblement de personnes.
- Le largage de charge est interdit.
- Il faut respecter les restrictions ou interdictions de vol dans les espaces aériens à statut particulier (zones R, D, P et temporaires ZRT, ZDT, ZIT), à consulter sur le Service de l’Information Aéronautique (SIA).
- Il faut respecter les zones interdites de vol, comme les parcs nationaux, certaines réserves naturelles, certains biotopes, les hôpitaux, prisons, sites industriels protégés, etc.
- Il faut respecter les interdictions ou restrictions de vol dans les emprises des aérodromes.
- Il est interdit de voler dans les zones d’évolution des services de secours.
- Il faut respecter les zones interdites de prises de vue (ZICAD).
Fin de la minute réglementaire.
D’autres photos


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