Emax USA Tinyhawk Nanoscout, le test d’un tout petit drone FPV en analogique
Le Tinyhawk Nanoscout est un drone FPV tout petit format, un tinywhoop qui ne mesure que 8,4 x 8,4 x 3,7 cm, avec une diagonale de moteur à moteur de 6,5 cm.
Son poids ? 23,2 grammes sans sa batterie, laquelle ajoute 8,9 grammes, soit 32,1 grammes en ordre de vol : c’est un poids plume ! Avec son retour vidéo analogique, est-il encore intéressant ? Réponse dans cette chronique…
La vidéo
Tour du propriétaire
Le Tinyhawk Nanoscout est livré dans une pochette de transport, avec une batterie, un chargeur pour 6 batteries, des vis, un tournevis, des hélices de rechange. La structure du Tinyhawk Nanoscout est faite d’un plastique plutôt souple, que l’on peut déformer par simple pression avec les doigts. Le constructeur de vol est un AIO basé sur un processeur F4, couplé avec un ESC 4 en 1 BLheli en 6 A, et avec un récepteur radio ExpressLRS 2,4 GHz en SPI et son antenne brin.
Le contrôleur de vol est fixé sur la structure plastique avec 4 vis, lesquelles maintiennent aussi le carénage central où se trouve la caméra FPV. Les moteurs sont des brushless 08015 à 22000KV pour des hélices tripales Avia de 3,1 cm. Ils tournent dans le sens habituel de Betaflight. Ces moteurs sont branchés sur l’ESC du contrôleur de vol avec des connecteurs, donc faciles à remplacer sans besoin de souder.
Sous le contrôleur de vol se trouve l’émetteur vidéo, un modèle analogique compatible Smartaudio qui fonctionne sur 40 canaux avec une puissance de 25 mW (le maximum autorisé en France), mais aussi en 100, 200 et 400 mW ! Son antenne dipôle est fixée sur un connecteur IPEX, solidarisée avec un petit pâté de colle chaude.
Pour effectuer les réglages de Betaflight, flashé en version 4.4.3, le contrôleur dispose d’un connecteur USB-C. Il est facilement accessible, juste derrière la caméra FPV. Laquelle est une RunCam Nano 3 montée sur un support inclinable. A l’arrière sort le câble d’alimentation assez long (4 cm) terminé par un connecteur EM2.0.
La batterie ?
Emax USA fournit une LiHV de 320 mAh avec un connecteur EM2.0 dans la pochette de transport. Pour la charger, le constructeur fournit aussi un chargeur à brancher sur un connecteur USB-A. Il permet de charger 6 batteries simultanément, en environ 30 minutes.
A noter que la batterie est maintenue par un élastique : c’est pratique, efficace et cela permet d’installer des batteries de tous formats, y compris ayant un peu gonflé (et ça arrive vite avec les 1S).
Réglages de Betaflight ?
Le Tinyhawk Nanoscout est préréglé en usine, il ne reste plus qu’à finaliser les réglages liés à votre radiocommande. Pour débuter, il faut aller dans l’onglet Récepteur et indiquer la Bindphrase de votre système ExpressLRS. Cela suffit à établir l’appairage ! Simple et efficace. Je n’ai pas eu de souci de version d’ELRS : je suppose que les réglages se compliquent singulièrement s’il y a incompatibilité de version.
Il ne reste plus ensuite qu’à choisir les interrupteurs pour l’armement, les modes de vol, le Flip Over After Crash, le Beeper… Si vous êtes habitué de Betaflight, c’est une question de secondes. Le reste des réglages est déjà effectué : les PID, les rates, l’OSD. Vous pouvez les laisser d’origine, ce qui est recommandé, ou les modifier si vous savez ce que vous faites. Car c’est un point commun à tous les drones FPV de Emax USA : les concepteurs on soigné les réglages.
Le Tinyhawk Nanoscout ne fait pas exception : l’appareil est particulièrement stable et vole comme sur un rail, même en Acro, et malgré son poids plume. Tant mieux, parce que le contrôleur de vol ne dispose pas de Blackbox pour aider aux réglages. A noter que le manuel du Tinyhawk Nanoscout est disponible en ligne, ici. Le dump de l’appareil que j’ai testé est ici, au cas où vous en ayez besoin.
Les réglages vidéo ?
Comme d’habitude avec un système analogique, il faut accorder la fréquence sur le drone FPV et sur le récepteur vidéo. L’image est… de type analogique : la définition est médiocre, les couleurs bizarres et les parasites nombreux !
La puissance d’émission est modifiable en entrant dans les réglages Smartaudio de Betaflight, avec la combinaison habituelle sur la radiocommande.
Les sensations en vol ?
Le Tinyhawk Nanoscout décolle facilement, avec un bruit très faible. Le retour vidéo est correct pour les vols en intérieur. En extérieur, en revanche, l’image souffre de vibrations assez fortes, plutôt désagréables, même s’il n’y a pas de vent !
Il vole plutôt vite pour un appareil de 6,5 cm, mais c’est évidemment très relatif : sa vitesse de pointe réelle est assez faible. Ce drone FPV est manifestement conçu pour voler en indoor – n’oubliez pas de lire à ce sujet le paragraphe sur la réglementation à la fin de la chronique.
Réglages agréables
Même si l’image vibre beaucoup en extérieur, le Tinyhawk Nanoscout est plutôt agréable à piloter, parce qu’il est réglé aux petits oignons d’une part, parce que sa motorisation donne satisfaction d’autre part. Il est possible de monter vite et haut, de se lancer dans des figures de freestyle.
Le poids plume, la vitesse réduite, la structure plastique souple et les composants bien intégrés dans cette structure permettent des crashes sans conséquences.
Peu dangereux…
Je l’ai pris à plusieurs reprises à pleine vitesse en essayant passer entre mes jambes : il est très peu dangereux et rebondit mollement quand il touche un obstacle. La fonction Flip Over After Crash permet de le retourner lorsqu’il aboutit à l’envers.
Fonction gadget ? Oui lorsqu’il est au sol, ça évite seulement d’aller le chercher. Mais s’il se retrouver pendu dans un arbre par sa protection d’hélices, hors d’atteinte, cette fonction est bien pratique pour le secouer et tenter de le dégager.
La principale limite ?
C’est la batterie du Tinyhawk Nanoscout. Son connecteur EM2.0 offre une alimentation costaude, parfaite pour des vols engagés. Mais avec un pilotage énervé, la batterie s’écroule vite… En volant tranquillement, on dépasse difficilement les 2 minutes. Avec des vols plus rapides, c’est à peine 1 minute !
Le connecteur EM2.0 de la batterie semble très efficace, mais il est très peu répandu. Emax USA fournit 4 connecteurs à souder sur une autre batterie ou sur un câble changeur de genre. Mais il faut dégainer le fer à souder.
Peut-on installer un DJI O4 (lite) ?
Je n’ai pas tenté l’aventure, il faut retirer l’émetteur radio, ce qui laisse de la place pour installer le composant principal O4, retirer la caméra et fixer celle du O4, et souder les fils d’alimentation sur l’un des deux UART du contrôleur de vol (l’un est libre, l’autre est affecté à l’émetteur vidéo).
Si je n’ai pas fait l’effort d’essayer d’installer un DJI O4 (lite), c’est parce que le Tinyhawk Nanoscout vibre trop pour que la stabilisation soit efficace.
Faut-il l’acheter ?
Si vous êtes encore équipé avec du matériel de réception analogique, ce nano drone FPV est amusant pour s’entrainer en indoor et évoluer dans des environnements confinés.
Son prix est correct puisqu’il est proposé à 108 € en version BnF directement sur le site de Emax USA (hors port, hors taxes). En France, il est commercialisé par Drone-FPV-Racer à 130 € (taxes comprises).
Mais son principal atout, ce sont ses réglages vraiment réussis : il est prêt à voler à la sortie de sa pochette de transport (après passage dans Betaflight Configurator). Il est top pour des vols en intérieur, assez bien en appartement exigu que dans un gymnase qui offre de grands volumes.
Ce qui est dommage, c’est qu’il ne présente pas beaucoup d’intérêt en extérieur, le moindre souffle de vent entraine des vibrations fortes. D’ailleurs, il n’est tout simplement pas autorisé à voler en extérieur : je vous en parle dans la minute réglementaire…
La minute réglementaire
Le Tinyhawk Nanoscout de Emax USA est un drone mis sur le marché après le 1er janvier 2024 et sans indication de classe. En Europe, il n’est donc pas autorisé à un usage en catégorie Ouverte en extérieur ! mais vous pouvez l’utiliser en intérieur clos…
Fin de la minute réglementaire.
Mais pourquoi ont-ils choisis des 0802 pour une plateforme de 65mm? Plus le poids est élevé et plus les risques de casse augmentent.
@ Nikotttin : C’est sûr, mais d’un autre côté la frame fait vraiment office de bumper…