Thomas Crooks, le tireur du meeting de Donald Trump, aurait utilisé un drone pour des repérages
Selon le Wall Street Journal, Thomas Crooks, le tireur qui a tenté d’abattre Donald Trump pendant son meeting en Pennsylvanie le 13 juillet 2024, aurait effectué des repérages avec un drone plus tôt dans la journée.
Le contexte ?
Ces affirmations interviennent alors que Kimberley Cheatle, la responsable du Secret Service américain, a témoigné devant le Congrès, encouragée à démissionner par les leaders républicains et démocrates. Son agence gouvernementale essuie de vives critiques, accusée de nombreux manquements qui ont conduit à la mort d’un spectateur, et à des blessures pour d’autres parmi lesquels Donald Trump, ancien président des Etats-Unis et prétendant à un second mandat en novembre 2024.
L’une des principales critiques ? Le Secret Service n’a pas utilisé de drones ce jour-là, alors qu’une surveillance aérienne aurait peut-être permis de détecter la présence du tireur sur un toit de bâtiment, à environ 130 à 140 mètres de la tribune de Trump.
Les précisions ?
Selon le Wall Street Journal, Thomas Crooks aurait fait voler son drone quelques heures avant le meeting sur le site du Butler Farm Show Airport, en utilisant une fonction de programmation, et en effectuant même plusieurs vols pour les besoins de son repérage.
Selon le Guardian, le tireur était familier avec les nouvelles technologies : « Crooks excellait en mathématiques et avait obtenu un associate degree en ingénierie [équivalent du DUT/BTS] au Community College de Allegheny County en mai et envisageait de devenir ingénieur en mécanique ».
Thomas Crooks a-t-il vraiment utilisé un drone ?
C’est ce qu’affirme Associated Press : « Le drone a été récupéré par le FBI » et « Le responsable qui a décrit le drone n’était pas autorisé à discuter publiquement de la question et a parlé à Associated Press sous couvert d’anonymat ». L’épisode de Gatwick en Angleterre rappelle qu’en l’absence de preuve photographiée ou filmée, ou de détection par un matériel spécialisé, il y a toujours un doute, même lorsque les informations proviennent des autorités.
Interdiction de voler en drone (mais que pendant le meeting !)
Ce jour-là, il y avait un NOTAM concernant l’aérodrome de Butler, publié le 10 juillet, centré sur l’endroit où se trouvaient les tribunes et d’un rayon de 2 nm, soit 3,7 km.
Il mettait en place des restrictions de vol pour protéger un déplacement de VIP le 13 juillet… mais uniquement actif de 16h20 à 18h15 (20h20 à 22h15 UTC) !
Ce NOTAM décrit l’interdiction de voler avec des drones non autorisés et les poursuites possibles. Il indique aussi la possibilité de voler pour des drones d’état ou autorisés à titre commercial.
Loupé de surveillance aérienne
Le supposé drone de Thomas Crooks aurait-il pu être détecté ? Pas sûr. La diffusion du Drone ID destiné, aux Etats-Unis, à signaler un drone en vol, a-t-elle été respectée par Thomas Crooks ? Probablement pas, parce que ceux qui désirent faire un usage malveillant leur drone ne vont pas s’embarrasser d’un Drone ID (aux Etats-Unis)… ou d’une identification directe à distance (en Europe) ou d’un signalement électronique (en France). Cela dit, s’il s’agissait d’un drone de DJI, un matériel de type AeroScope aurait suffit à la détection.
Mais à vrai dire peu importe, puisqu’il n’y avait manifestement personne pour surveiller les airs à ce moment, et il semble qu’aucun matériel de détection n’ait été présent avant et pendant le meeting.
Pourquoi le Secret Service n’a pas utilisé de drone ?
Le NOTAM qui protégeait le meeting permettait aux drones gouvernementaux d’opérer. Mais il semble qu’il n’y ait eu aucun drone de surveillance ce jour-là. Le porte-parole du Secret Service, Anthony Guglielmi, a confirmé à Forbes que si l’agence gouvernementale avait bien un programme de drones, il ne savait pas s’ils avaient été utilisés lors du meeting de Trump. Les autorités locales n’ont pas fait de déclaration à ce sujet.
Plusieurs voix aux Etats-Unis, dont celle du Police Department d’Elizabeth dans le New Jersey, pointent un problème de disponibilité des drones gouvernementaux ! En 2021, le Secret Service s’était équipé en drones de DJI, mais les restrictions sur les drones en provenance de Chine ont donné un coup de frein aux acquisitions. Selon Forbes, le Secret Service a acquis des drones en 2022 pour $270.000 – des drones Made In USA plus chers que ceux de DJI et pour un équipement mathématiquement revu à la baisse… Une partie de ces drones sont ceux d’Axon, en partenariat avec Skydio et Fotokite.
Les enseignements ?
Si l’usage d’un drone pour les repérages de Thomas Crooks est avérée, il ne fait aucun doute que les autorités américaines vont produire des NOTAM de plus longue durée, et vont s’équiper pour la détection de drones sur des événements importants.
Ce sera le cas même si cette présence n’est pas avérée, parce que la levée de doute est une procédure indispensable !
Les grands gagnants dans ce fiasco du Secret Service américain ? Ce seront les fabricants de matériel de détection de drones… Reste à savoir si les drones Made in USA vont profiter de budgets alloués en urgence pour remporter des marchés gouvernementaux…
Sources : Associated Press, Wall Street Journal, Forbes et The Guardian
« Crooks excellait en mathématiques et avait obtenu un associate degree en ingénierie [équivalent du DUT/BTS] au Community College de Allegheny County en mai et envisageait de devenir ingénieur en mécanique »
=> Il faudrait surtout interdire les DUT/BTS, mathématiques et mécanique !
Depuis le temps qu’on le dit, on voit où cela mène la jeunesse !
Ellie: faire plutôt comme en France: baisser le niveau …